Zabou the terrible

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Lourdeur des poids de la vie et délicatesse légère de l’être

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J. Miro, Bleu I, II et III

 

         Ce soir prend fin pour moi la première période des conseils de classe : une période très chargée pour les professeurs, quoi qu’on en pense dans l’opinion publique. En effet, il ne s’agit pas de quelques réunions d’1h30 parsemées dans un emploi du temps mais il s’agit plutôt de mettre vraiment à plat ce que fut la scolarité d’un élève durant une période donnée. Exercice délicat demandant un dosage de vérité, de bienveillance et de réalisme afin qu’il puisse permettre à l’élève de progresser. Souvent – et hélas a fortiori dans les coins les plus durs – c’est aussi un moment de révélation où l’on découvre des éléments lourds vécus par un élève : par exemple, pour mentionner le cas le plus récent, une élève qui a passé 2 nuits dehors et est désormais relogée d’urgence mais sans les siens. 

 

On ne sait jamais assez ce qu’ils portent et cela invite à une certaine délicatesse dans la manière de les jauger dans les appréciations de nos bulletins, même s’il n’est jamais facile de trouver les mots justes, les mots vrais, les mots bons, et qu’il reste certainement des impairs. 

 

         Pareillement, je suis touchée ou, non, en réalité je suis et reste bouleversée par toutes les situations d’abus – dans le cadre ecclésial comme dans le cadre familial – que j’apprends ou qui me sont confiées depuis la publication du rapport de la CIASE. Il est bon que cela sorte, c’est essentiel, mais jamais je n’aurais imaginé être entourée par des personnes qui ont tant subi et tant souffert. (Si ce n’est pas votre cas, peut-être avez-vous à tendre un peu mieux l’oreille du cœur pour les entendre ?). 

 

         Quoi qu’il en soit, là aussi, je le vois comme l’appel à vivre une grande délicatesse : on ne sait jamais ce qu’autrui porte et il nous appartient alors encore moins de l’enfermer dans la cage d’un jugement hâtif. 

 

Comme le Christ à l’égard des hommes, il faut apprendre à espérer ; 

Chaque jour, à chaque pas, à chaque rencontre, il nous faut encore davantage apprendre à rencontrer : 

Chemin délicat car ligne vitale de crête, 

Chemin priant pour apprendre à vivre une belle et transparente délicatesse, 

Chemin grandissant, pour autrui et pour soi-même, en humanité. 

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