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L’été en... un roman – imaginer la pluie

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            J’ai été silencieuse ici cet été : densité des choses à vivre, travail important également qui m’occupait l’esprit et nécessité d’écrire pour moi-même avant tout. Alors, avant de trop plonger vers la rentrée, retour en quelques flashs non narratifs mais catégoriels. Enfin, si je peux. On commence par le roman qui m’a le plus marquée cet été. 

 

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            J’ai lu avec appétit comme tous les étés et avec un ravissement certain dans la plupart des cas. Toutefois, parmi les fictions, un roman se détache sans contredit par l’étrange atmosphère qu’il dégage à laquelle on se laisse prendre : Imaginer la pluie de Santiago Pajares aux éditions Actes Sud (maison d’édition dont j’apprécie d’ailleurs beaucoup les couvertures), paru en France avril 2017 pour le grand format ; en avril 2021 pour le format poche. 

 

            Qu’en dire ? C’est un roman étrange, poétique et tout autant post-apocalyptique que merveilleux, jouant de surcroît avec grâce avec l'univers du Petit Prince de Saint-Exupéry.

 

Imaginer la pluie : rien que le titre nous emmène dans vers la rêverie... Pourtant, s’il s’agit d’imaginer la pluie, c’est bien parce qu’il s’agit du drame d’une mère seule avec son fils en plein désert après une catastrophe ayant touché l’humanité entière et, pour eux deux, après la chute d’un avion : le fils, lui, ne connaît pas la pluie, il ne peut que la rêver. D’ailleurs, il ne peut qu’imaginer beaucoup de choses puisqu’il ne connaît pas le monde d’avant : ils n’ont quasiment rien, seulement l’essentiel pour vivre et encore, à peine. Mais ils vivent et surtout ils aiment. 

 

            Ils ne sont que deux alors les dialogues sont rares et le blanc prend autant de place sur la page des courts chapitres (souvent une page recto-verso) que le silence du désert qu’ils habitent et qui les habite. On lit au rythme du pas sur les dunes. C’est le récit de l’essence d’une vie qui comprend aussi la mort de la mère, le départ jusqu’au bout des forces, la rencontre non du Petit Prince mais de l’altérité et, encore, un long exode. Je ne divulgâcherai pas la fin mais, si la grande majorité du roman joue avec la prose poétique, la fin est plus directement narrative et presque « classique », ce qu’on ne lui reproche d’ailleurs absolument pas. 

 

On se laisse saisir par le désir d’en savoir plus sur la raison de leur présence dans le désert mais notre attente sera toujours déçue au fil du livre : de fait, il ne s’agit pas pour l’auteur de nous dire comment une partie de l’humanité a précisément réussi à se détruire mais de nous faire habiter et demeurer dans l’écrin de l’essentiel, même s’il s’agit d’un appentis dans le désert. Pour que nous n’ayons pas besoin, nous, un jour, de faire « imaginer » la pluie à des plus jeunes, pour que nous nous comportions en êtres responsables de nos choix et pour que nous puissions créer de belles nouvelles histoires ! 

 

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