Zabou the terrible

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Méditation sur l'évangile de ce dimanche, sur la lumière et sur le sel

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(Version courte pour le blog)

« Vous êtes la lumière du monde, vous êtes le sel de la terre »... qui n’aime pas ces belles invitations ? 

C’est vrai qu’on se sent tout ragaillardis par ces paroles : quand on croit, on a parfois envie d’aller partout pour porter la Bonne Nouvelle, d’être comme le lampadaire rutilant du Seigneur partout. Cela est beau et cela est bon... Mais ces images sont-elles si évidentes ? 

 

Car en écoutant cet évangile, la tentation serait d’être sûrs de soi et vouloir briller, alors même que st Paul lui-même dans la 2ème lecture disait être « faible, craintif et tout tremblant » quand il parle du Seigneur. 

 

Être la lumière ? Ce n’est pas si simple : Une lumière trop forte, ça éblouit, ça brûle ! Et même après quand on s’est pris un flash trop fort, on ne voit plus rien. 

Quant à un plat trop salé... beurk : c’est immangeable, on a envie de tout recracher. 

 

Ca nous invite un peu à ralentir avant de partir tout feu tout flamme ou plutôt toute lumière et tout sel. 

 

Mais en même temps, sans lumière, on ne voit rien, on est dans le noir le plus profond ; 

Et sans sel, les plats deviennent fades et il faut trouver d’autres saveurs pour essayer de donner du goût ! 

 

Je crois que la clé et de la lumière, et du sel, nous est donnée dans la 1ère lecture du livre d’Isaïe : « Ainsi parle le Seigneur : Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore,  et tes forces reviendront vite. » 

 

C’est une fois qu’on a aimé son frère et seulement dans ce cas-là que la lumière peut jaillir. La vraie et juste mesure de la lumière que nous avons à porter de la part du Seigneur, la juste mesure du sel que nous avons à être de la part du Seigneur, c’est la hauteur d’homme ou à la hauteur de femme : c’est seulement quand on aime son frère qu’il peut y avoir de la lumière. Non dans les hauteurs, mais à hauteur humaine. 

 

Et cela, nous pouvons le vivre quand nous apprenons à nous laisser travailler par le Seigneur, à écouter sa Parole : comme dans cet évangile où les disciples sont réunis autour de Jésus à l’écouter, et notre passage du jour se situe juste après les Béatitudes, cette « charte » du Royaume de Dieu, comme nous chrétiens, à chaque fois que nous nous réunissons autour du Seigneur, autour de sa Parole et de son eucharistie. 

 

D’ailleurs, tant qu’on n’aime pas son frère, tant qu’on ne l’a pas reconnu comme tel, il fait nuit. 

Et dans notre monde, il y en a bien trop des nuits  : 

Tant qu’il y a de l’injustice, de la haine, il fait nuit ;

Tant que les hommes se déchirent et ne se reconnaissent pas comme frères, il fait nuit 

Tant qu’on oublie que notre planète souffre et qu’on continue à vivre comme si de rien n’était, il fait nuit ; 

Tant qu’on se croit auto-suffisant, tant qu’on croit qu’on peut se sauver tout seuls en oubliant les autres dans notre petit confort, il fait nuit : 

Chaque petit geste de fraternité est une étincelle de lumière... et c’est le Seigneur qui peut nous donner de l’apporter. 

 

Et ce qui est beau avec cette lumière, c’est qu’elle grandit, comme lors de la Vigile Pascale, quand on se passe cette lumière les uns aux autres : petite étincelle apportée au tout... Ce sera la lumière douce et bienfaisante, qui nous consume intérieurement et nous encourage, qui réchauffe le monde, sans jamais nous blesser. C'est ainsi qu'on peut tout transformer avec la grâce de Dieu, comme le disait Origène : l’Église, c’est le monde quand il est illuminé par le Sauveur. 

 

Bon dimanche donc, à être non pas les lampadaires glorieux mais à être les lampes de poche du Seigneur, des petites lampes tout-terrain qu’on peut emporter partout là où nous vivons, où nous travaillons, où nous servons.

Bon dimanche, donc, à être ce sel qui conserve humblement mais sûrement toute sa saveur à l’humanité et lui donne de se tourner vers le Seigneur ;  

Bon dimanche à être ces simples petites étincelles du Seigneur qui réchauffent le monde, ensemble, pour qu’il fasse un peu moins nuit. 

Commentaires

1. Le dimanche, février 5 2023, 17:28 par Numéro 712

Merci Zabou pour ce texte une fois de plus tellement... Tellement tout ça... Je sme retrouve totalement dans tes mots qui sonnent si juste.
En #UDP ;)

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