Zabou the terrible

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samedi, décembre 1 2018

L'avenant Avent

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Heureuse coïncidence du calendrier : pour une fois, l’Avent commence pour de bon le 1erdécembre, liturgiquement – grâce aux 1ères vêpres du 1erdimanche de l’Avent célébrées dès le samedi - comme « commercialement ». 

 

Une simple coïncidence ? Ou un appel à prier pour la réconciliation ? 

 

Réconciliation entre sens de notre fête chrétienne de Noël et enjeux de consommation propres à cette époque ;

Réconciliation des chrétiens entrant dans l’Avent pour apprendre à accueillir le Christ et de ceux qui n’y lisent plus qu’un temps comme un autre, peut-être lié à quelques bougies et chocolats parce que c'est plutôt joli et très bon ; 

Réconciliation du rythme d’un parcours bien balisé en 4 semaines pour cheminer lentement vers Noël et de la course pour que soient achetés tous les cadeaux à temps… 

 

Et toutes ces réconciliations si urgentes dans notre monde si scindé, si fracturé, si divisé comme le mettent en lumière les événements de ce même 1erdécembre. 

 

Un Avent à prier pour la réconciliation : entre nous et certainement en nous aussi, premièrement, contre ce qui nous divise les uns et les autres, tout comme dans un combat plus personnel, plus spirituel. Unis contre le Diviseur. Pour apprendre à accueillir, dans la nuit de Noël, Celui qu’on appelle aussi le « Prince de la paix ». 

 

lundi, mai 21 2018

Une voix s'élève parce qu'il en faut

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            Les migrants, thème à la mode… ou pas tant que ça, malheureusement, ou presque trop exclusivement chez le pape François, souvent considéré comme naïf quand il aborde ce sujet qui lui est cher : mais ce qu’il est facile d’oublier d’y penser, de se dire que ce ne sont que de pieuses pensées et, partant, de n’absolument pas se bouger ! Il est simple d'en rester à déplorer une situation et de se dire que le principe de réalité pousse à ne pas faire plus. 

 

            Alors qu’il est remuant et en même temps si bon de lire l’opuscule de Mgr Benoist de Sinety : Il faut que des voix s’élèvent ! Un appel pressant à vivre vraiment la fraternité, à ne pas confondre problème d’immigration et problème d’intégration, à ne pas regarder de haut ceux qui sont tout autant que d’autres nos frères, à ne pas se dire qu'on préfère traiter les questions bioéthiques en oubliant l'étranger qui arrive… un appel à aimer, tout simplement, clair, net, précis et efficace. 

 

Qu'est-ce que l'homme ? Toute la Bible et la pensée chrétienne ne cessent de chercher à répondre à cette question éblouissante et vergineuse. Non pas d'abord pour savoir comment il fonctionne - ce qui est important mais pas primordial -, mais bien pour cerner ce qu'il en est en totalité. Corps et esprit, chair et âme... grâce au message du Christ, je sais que toute réflexion et toute politique cessent de servir le Bien dès qu'elles ne cherchent pas à éclairer d'une manière ou d'une autre cette question. (...) On ne peut réfléchir à l'accueil du migrant si l'on met de côté cette question essentielle. Non pas d'abord en cherchant à déterminer ce qui fait le Français, Grec ou le Papou, mais en s'attachant à réfléchir à l'homme. Pour moi, chrétien, le fait que Dieu s'incarne, se fasse homme, donne à l'homme un prix infini qui dépasse toute valeur fiduciaire : le prix de l'homme, c'est Dieu. Dès lors, toute vie est unique et essentielle et nous devons proclamer cet intangible : aucune vie n'est inutile, aucune vie n'est méprisable. De sa conception au sommeil de la mort. (P. 48-49) 

Passant en revue sans aucune concession nos peurs et nos choix trop étriqués de société, ce court ouvrage nous invite à ouvrir nos yeux, à nous réveiller, afin d'ouvrir nos bras et notre coeur comme nous y presse le dernier chapitre avec une magnifique conclusion. 

Depuis longtemps, je sais que nous ne sommes sur terre que pour une seule chose : aimer l'autre. Ce que nous laissons derrière nous, ce n'est pas un souvenir pour des proches et des amis, ce n'est pas ce que l'on a construit pendant notre passage sur Terre. Même si l'on est un entrepreneur de talent, un génial architecte ou un peintre, les traces, les seules, qui demeurent vraiment et se transmettent aux générations suivantes, c'est cet amour. Un amour qui ne meurt jamais parce qu'il vient de Dieu et mène à Dieu. (p. 131) 

Et maintenant ? 

 

samedi, décembre 23 2017

Après une grosse période de rush...

lundi, décembre 4 2017

Calendrier catho de l'Avent 2017

Vu la popularité de cette petite proposition quand j'en parle autour de moi, je la mets online ici.. 

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Qu'est-ce ? 

A l'origine, une simple proposition de méditation pour l'Avent de mon accompagnateur spirituel (bonjour père, s'il vous prend l'idée farfelue de passer par ici !) : dans l'évangile de chaque jour de l'Avent, trouver et méditer la facette du Sauveur qu'on y découvre. 

Seulement, voilà, j'ai un terrible esprit gamin et j'ai pensé que ce serait tout aussi sympathique de le faire sous forme de calendrier de l'Avent : chaque jour, une appellation du Sauveur non à ouvrir dans une petite fenêtre avec du chocolat mais à découvrir dans l'Evangile donné pour la journée. Cadeau savoureux du jour ! 

Pour mieux la méditer, pour mieux la vivre, tout au long de notre journée. Afin d'accueillir le Sauveur dans toute son épaisseur humaine comme divine, le jour de la Nativité. 

Si vous voulez vivre cette proposition, seul ou à plusieurs, le fichier du calendrier est disponible par ici >> 

Personnellement, pour ajouter une contrainte, je commencerai tous mes titres par "Celui qui", façon Friends. (Aujourd'hui, j'ai choisi : "Celui qui veut nous guérir"). Afin de passer toujours plus de la description d'un "Celui qui" à un "Tu" aimé, dans la prière. 

A vous de jouer, à vous de méditer ! 

 

dimanche, décembre 3 2017

L'avent-veille

 

Quand le jour se fait ténu,

Se lever, comme chaque matin,

Pour louer le Seigneur,

Pour Lui confier le monde,

Notre journée et surtout toutes nos rencontres.

 

Temps de l’Avent,

Temps privilégié de la veille silencieuse,

Dans le frimas sombre d’un jour peinant à s’éveiller,

Balbutier dans l’aurore seulement devinée,

Les mots doux d’un Amour destiné à illuminer.

 

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mercredi, novembre 30 2016

Et si d'Avent(ure) priant(e)

Avent. 

Silence d’attente

Qui affute et apaise le cœur encombré,

Pour qu’il soit vif, aux aguets, tourné vers Toi.

 

Chaleur réconfortante,

De ce temps juste avec Toi :

A prendre pour moi

Comme à prendre pour tous ceux qui, dans le froid, ne le peuvent pas. 

Oraison et intercession. 

 

Silence d’écoute de Ta parole,

Silence qui s’allonge de la lectio,

Pour aimer et pour agir,

Un peu, ou moins mal,

Ici et dehors.

 

Silence de la prière,

A écouter ce silence intérieur et ce qui s’y murmure,

Silence de préparation,

Silence pour être agi(s) par Toi,

Silence de veille : 

Prière simple de l’Avent.

 

Et si les frimas n'étaient qu'une invitation à aller au plus intime de nous-mêmes ? 

Et si le froit de l'hiver s'installant n'était nullement une invitation à un repli mais plutôt à retrouver , après avoir servi nos frères, l'interior intimo meo, bref, Celui qui est plus intime à moi-même que moi-même ? 

Et si l'Avent était bien un moment privilégié où Tu nous glissais au coeur ces "je t'aime, tu sais" dont Tu as le secret ? 

 

mardi, novembre 29 2016

Marie l'attente les braises au coeur

En rentrant ce soir, j'ai installé rapidement les premiers santons de ma crèche : il s'agissait de poser en quelque sorte mon cadre de prière pour l'Avent. 

En attendant Jésus, j'aime bien mettre une petit bougie à Sa place : elle sera remplacée par le santon de Celui qui est Lumière et Vie. 

Petite veilleuse comme une flammèche de joie d'Avent, cette joie toute spéciale, cette joie un peu cachée, qui s'emmitoufle mais qui brûle fort au coeur et qui n'attend que notre disponibilité pour prendre feu ! 

 

Il y a déjà là Marie aussi, comme toute paisible en attendant l'Avènement.

J'aime la regarder, prier par son intercession ces jours-ci : elle est comme une invitation à préparer nos coeurs à accueillir, à prendre feu, à porter le feu hors de ce cadre, pour devenir lumière du monde... 

 

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(Non, ce n'est pas ma crèche !)

samedi, novembre 26 2016

Entrée en Avent 2016

 

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On entend souvent que l’Avent, ce temps de préparation à Noël, est le temps de l’Espérance par excellence. On a envie d’y croire, de se rappeler encore et toujours de la petite fille Espérance de Péguy ou de cette bougie d’Espérance capable de rallumer toutes les autres… Surtout en ces jours où les nuits augmentent tant qu'elles semblent triompher sur le jour.  

 

Quand la nuit pèse encore sur la ville et qu’il est temps de partir travailler, j’ose, justement, espérer la lumière diurne que je vois poindre à l'horizon, comme un encouragement ! 

A toi que je ne connais qu'à peine et que j’ai croisée si triste hier, j’espère ta joie ;

A toi qui trembles de douleur dans ton lit d’hôpital, alité depuis des mois, j’espère ta santé, j’espère ta joie ;  

A toi qui multiplies les c****ries à l’école de plus en plus et qui refuses de les admettre, j’espère la révélation de ce « meilleur » en toi ;

A toi qui trembles devant la participation à un événement que tu ne veux pas voir, j’espère ta venue, j’espère ta joie ;

A toi qui sembles recevoir si durement les coups bas de la vie en ce moment, j'espère des jours meilleurs, j'espère ta joie ; 

A toi qui viens de perdre un proche, j’espère pour lui, j’espère pour toi... 

 

Quand nos nuits et toutes les nuits humaines de la souffrance, malheureusement si innombrables que cette litanie ne saurait les contenir, semblent si présentes, je T’espère Seigneur ! 

J’espère Ta venue comme une audace non triomphale mais fragile,

J’espère..

J'espère comme une simple prière, tendue vers Toi.

 

Dans quelques jours aussi, je m’engagerai pour toujours à la suite du Seigneur et, évidemment, cela marque mon Avent d’une tonalité spécifique.

Est-ce que j’espère ? Qu’est-ce que j’espère ?

Finalement, je ne le sais pas : ou plutôt si, je pressens un bonheur promis, dans l’audace libre d’un « oui » obtenu à l’aune d’un « je t’aime » susurré en mon cœur. Ce bonheur, je le désire, je l’espère !

Je ne sais pas non plus si ma vocation, si méconnue chez la plupart des chrétiens, est réellement « espérée », en dehors de mes amis et connaissances. Mais elle est le fruit, par la prière très certainement, de l’inattendu de Dieu qui, j’ose le croire, espérait mon oui, l’espère et l’attend. Il espère ma joie, mais surtout Il m’espère !  

 

C’est le plus beau tout ceci : non pas notre espérance humaine, mais celle de Dieu.

Dieu qui nous espère toujours, même dans et même après nos pires merdouilles, même dans nos pires nuits ;

Dieu qui nous espère toujours comme Il nous voit, comme Il nous aime.

Peut-être que l’Avent, c’est autant le temps d’apprentissage de l’Espérance que le temps d’apprentissage à être espéré :

Parce que, sous ce regard d’espérance, on a envie de grandir,

On a envie d’accueillir le Christ comme notre sauveur ! 

 

Fais paraître Ton jour et le temps de Ta grâce !

 

 

dimanche, janvier 3 2016

L’offrande, l’offertoire et l'épiphanie

 

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Quand les mages arrivent devant le Christ, ils lui offrent leurs présents.

On les connaît : l’or, l’encens et la myrrhe (non, rappelons qu’il ne s’agit pas d’une lessive ni de la station spatiale russe) ;

On connaît aussi plus ou moins leur symbolique ;

Et on connaît encore mieux les noms que la tradition a donnés à ces mages : Melchior, Gaspard et Balthazar.

On connaît aussi la tradition de la galette et…

 

Mais finalement, les mages de l’épiphanie, c’est un peu nous à la messe.

Nous sommes venus L’adorer !

Et, mieux encore, nous venons Le recevoir !

Mais nous sommes venus L’adorer… Et moi, mon présent, c’est quoi ?

 

Le problème avec Dieu, c’est qu’il n’y a certes guère autre chose à Lui offrir que des choses que Lui-même nous a déjà données :

Mais enfin, comment un père – et a fortiori un Père – ne serait-il pas fan même des petits cadeaux que son enfant lui fait ?

 

Si nous sommes comme les mages à la messe, l’offertoire, c’est un peu notre venue à la crèche à nous.

Si nous n’avons que des mains vides, peut-être pouvons-nous offrir, quand le prêtre présente le pain et le vin, tout ce qui fait et forge nos vies : de notre travail à notre famille, de nos joies à nos difficultés, de tout ce qui habite et demeure en nous,

Lui offrir un peu, voire beaucoup et si possible tout de notre vie, pour qu’Il l'emmène toujours plus en Lui.

 

mardi, décembre 22 2015

Que dirais-tu à la place ?

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« Joyeux Noël », qu’est-ce que je dis quand je dis cela ? Qu’est-ce que je dirais à la place ? Telle fut la question lancée aux paroissiens d’un ami prêtre en pleine préparation de son homélie de Noël. Et c'est une bonne méditation à faire dans ces derniers jours de préparation à cette belle et grande fête. 

 

J’ai durant longtemps assez peu aimé Noël : pour un enfant de divorcés, Noël, ce ne sont pas les doubles cadeaux qu’on nous envie qui comptent en premier, c’est avant tout un moment où la séparation apparaît plus forte que tout et le seul cadeau qu’on aimerait, l’union, on sait qu’on ne l’aura pas. J’en garde encore sans doute la trace à préférer Pâques à Noël. Je n’aimais pas vraiment dire « joyeux Noël ». Ce n’était pas juste.

 

En grandissant, j’ai découvert le sens plus spirituel de Noël : « joyeux Noël », c’est devenu « il y a une bonne nouvelle pour toi, pour moi : un sauveur est né ». C’est devenu un moment de joie… peu reçu dans mon entourage pas franchement croyant : on trouvait même parfois que je faisais du mauvais esprit à insister sur le côté religieux de Noël alors que le sens, ça devait être « la famille ». Je me suis tue, longuement, et j’ai profité des messes pour tenter de saisir cette joie du Seigneur. Je crois que mes « joyeux Noël » n’étaient surtout justes de sens que pour mes frères croyants. Ce n’était pas juste non plus.

 

Et puis il y eut la découverte de la messe de l’Aurore, moi qui préférais avant la messe de la nuit : ça a été une vraie révélation. La simplicité de cette messe m’a fait me sentir contemporaine de l’adoration des bergers, m’a fait découvrir un Dieu qui se faisait pauvre parmi les pauvres. Je crois que toute la justesse de Noël est là : Il vient habiter nos pauvretés. Il est cette joie simple qui se révèle aux cœurs non encombrés d’eux-mêmes. Il est cette aurore qui nous fait pressentir que ce jour qui naît avec Lui est neuf : jamais plus, nous ne serons seuls. Dieu est là.

 

Je sais qu’à Noël, beaucoup de gens viennent à la messe sans croire et ma famille m’a rendue sensible à cette réalité. Mais, avec le recul, je sais qu’ils viennent tous avec au cœur une envie de croire à une certaine « magie de Noël » qui prend les noms de paix et de monde meilleur. Je ne sais pas si mes « joyeux Noël » d’aujourd’hui sont plus justes que ceux d’hier mais je crois que ce que je mets derrière, c’est désormais une phrase illuminée par l’expérience de la messe de l’Aurore : « que, là où tu en es, la joie de Dieu, la plus belle des richesses, scintille et rayonne à travers toutes tes pauvretés ; qu’Il te donne Sa joie ».

 

jeudi, décembre 18 2014

L'Avent presque malgré moi


C'est drôle, j'ai eu l'impression de vivre un Avent TGV : course, course, course... Sur tous les fronts, sur tous les plans. 

Dur de laisser libre le temps pour Lui, partant dur de laisser se creuser le désir de Sa venue alors même que je trouve si juste cette hymne que propose la liturgie des heures pour l'Avent "voici le temps du long désir". 


Voici le temps du long désir 
Où l'homme apprend son indigence
Chemin creusé pour accueillir
Celui qui vient combler les pauvres. 


Parce que, restant riche de trop de choses, je ne sais être pauvre qu'en temps ? 

Te le laisser, te le donner ce temps, 

Même petit, même infime, 

Même volé, même lutté, 

Te le laisser emplir d'éternité, 

Flammèches d'étincelles, 

Susceptibles d'allumer le reste en Toi. 



Flammèches d'étincelles, oui, 

Et, alors qu'on pensait avoir raté notre Avent en arrivant à la semaine préparatoire à Noël, celle qui se chante en Ô, 

On s'aperçoit d'une profondeur insoupçonnée en soi, 

D'un désir de Dieu qui a appris à se laisser creuser dans les trous d'emploi du temps laissés, donnés, 

Temps offert à Ton action où, justement, en envers, Tu laisses paraître notre pauvreté - que cela à Te donner ? - 

Où Tu creuses ce que nous T'offrons, 

Pauvres riens ou maladroits instruments, pour créer en nous un espace libre pour T'accueillir : 

Il est petit, mais il est à Toi, 

Creuse-le encore et viens Seigneur Jésus ! 

vitrail de Taizé

samedi, août 30 2014

Août Secours Alimentaire : un témoignage parmi d’autres

A la demande d'une des responsables de l'antenne de Colombes, j'ai rédigé un (tout) petit témoignage sur Août Secours Alimentaire, cette formidable association que j'aide quelques heures (trop peu, hélas) chaque année. Je le partage ici : puisse-t-il susciter des vocations de bénévoles et des initiatives du même acabit "parce que la faim ne prend pas de vacances" ! :) 

 

 

 

Il est 16h : des tas de nourriture ont été placés sur les tables et, autour, les uns et les autres commencent à s’affairer mais, dans cette fourmilière-là, on n’oublie jamais de se saluer, avec un grand sourire : car c’est d’humain et d’humanité qu’il s’agit ici. Certains sont derrière les tables et distribuent les produits pour constituer les sacs, tandis que d’autres les portent : il s’agit des colis repas qui seront distribués à partir de 18h à ces familles, à ces personnes seules, démunies, dont Août Secours Alimentaire est la seule ressource au mois d’août.

 

Voilà quelques années que, lors de mes passages en région parisienne au cours des vacances, je viens ici comme bénévole. J’ai toujours été marquée par le fait qu’ici rien n’était hiérarchique tout le monde sert à sa mesure, selon qui il est, selon ses possibilités et ses impossibilités : chacun est important dans la construction de l’édifice et c’est dans cette cohésion que naît un ciment qui tient bon.

 

Un édifice pour moi bâti sur le roc du Christ, dans la diversité des croyances des accueillants comme des accueillis mais j’aime ce petit moment où, avant d’ouvrir la distribution de ces repas, on nous lit une pensée de Sr Rosalie Rendu à qui est confié le projet. Il s’agit d’humains, il s’agit du Christ qui vient à notre rencontre en eux.

 

Souvent, pour ma part, je porte les colis, tâche assez mécanique, mais, toujours, il y a un bonjour avec ces personnes ou, en cas d’incompréhension de nos langues, il y a un échange de sourires. Et ça, ça me semble tout aussi important que la nourriture qui est donnée. Je ne connais pas l’histoire de ces personnes en face de moi mais je sais que, pour la plupart, elles vivent des histoires compliquées, lourdes. Leur tendre juste de la nourriture n’aurait pas de sens si nous ne pouvions, avec elles, partager quelque chose de nos vies. J’aime penser qu’Août Secours Alimentaire, c’est un peu comme une pastorale du sourire parce qu’on y parle, parce qu’on y vit une expérience d’humanité, de vie, profonde, simple et vraie.

 

jeudi, mai 29 2014

Ascension (et le reste)

 

Douleur d’une disparition sensible,

Arrachement des entrailles quand il va partir,

Celui qui vous a annoncé la Vie.

 

Tristesse d’un cœur chaviré à cette idée,

Et pourtant, promesse du Seigneur :

« Je ne vous laisserai pas orphelins ».

 

Même dans le malheur, choisir d’être disciples,

Ne plus regarder vers ce qui ne sera bientôt plus

Mais rester tout l’être tourné vers cette grande aspiration au Ciel ;

 

Pour écouter la Parole résonner dans le silence,

Pour recevoir l’Esprit Saint venant au secours de notre faiblesse,

Pour entendre l’Invisible te murmurer : « allez »,

Pour se laisser, même là, envoyer.

 

mardi, décembre 24 2013

Hier, chaque jour, demain, à la fin des temps


Seigneur, donne-nous, en ce jour où nous allons rappeler et célébrer Ta naissance en notre chair, de ne pas faire de Ta Nativité un simple chapitre de notre existence ou un événement passé, 

Mais donne-nous l'attention du coeur pour faire place nette en nous, 

Pour T'accueillir, 

Pour venir et rester, à genoux réellement ou spirituellement, T'adorer

samedi, décembre 21 2013

Petite liturgie des jours

 

Cette serrure qui, toujours, s’enclenche mal, si on ne fait pas légèrement sauter la porte ;

Ce trou dans la chaussée qui, tous les matins, crée une vibration telle dans la voiture que cela déclenche les essuie-glaces ;

Cette pudique mais franche poignée de mains, le regard clair, qui dit plus que bonjour ;

Ce bonjour lancé à la cantonade tous les jours en arrivant mais qui nécessite de regarder chacun pour dire vrai ;

Ces deux mains levées, posées sur ma tête baissée pour me donner le pardon du Seigneur ;

Cette page qui se tourne, doucement, mon pouce déjà posé sur mes lèvres pour qu’elles (pro)clament le Seigneur.

Et tant d’autres…

 

Tous ces gestes infimes, inscrits dans les livres ou non qui deviennent nos rites,

Mais rites, mais gestes, jamais routine,

Gestes qui demandent l’attention pleine et entière ;

Parce qu’ils encrent l’existence de leur rythme,

Tempo régulier, sans éclats et sans trompettes,

Gestes du quotidien, glorieux ou miséreux,

Qui se veulent tant Annonciation que Visitation,

Pour battre la mesure de la vie à Son rythme, celui d’un cœur sans arythmie, 

Pour nous préparer à chaque pas à nous accorder à Lui,

Dans sa venue de chaque jour vers Sa Venue, pour qu’elle soit Rencontre face-à-face d’un accord éternel.

 

 

mardi, décembre 10 2013

Continuité et nouveauté - méditation 2ème mardi de l'Avent

"Beauté si ancienne et si nouvelle"… 

Puissant car humble ! :-) 


"Cependant, nous devons voir la différence entre l'annonce de la naissance du Baptiste à Zacharie et l'annonce de la naissance de Jésus à Marie. 


Zacharie, le père du Baptiste, est prêtre et il reçoit le message dans le Temple, durant sa liturgie. 


La provenance de Marie n'est pas mentionnée. L'ange Gabriel est envoyé par Dieu. Il entre dans sa maison à Nazareth - dans une ville inconnue des Saintes Ecritures ; dans une maison que nous devons certainement imaginer très humble et très simple. 


Le contraste entre les deux scènes ne pourrait pas être plus grand : d'une part, le prêtre, le Temple, la liturgie, de l'autre une jeune femme inconnue, une petite ville inconnue, une maison privée inconnue. Le signe de la Nouvelle Alliance est l'humilité, le fait d'être caché : le signe de la graine de moutarde. Le Fils de Dieu vient dans l'humilité. Les deux choses vont ensemble : la profonde continuité dans l'histoire de l'action de Dieu et la nouveauté de la graine de moutarde cachée." 


Joseph Ratzinger, L'Enfance de Jésus, p. 38-39



Comme en écho : 


Contemplation de ces deux gravures si parlantes de Gustave Doré (enfin, l'origine de la première est incertaine), intéressant graveur du XIXème s., sur ces deux événements.... pour vivre pleinement de ces deux versants ! 


Annonce de la naissance de St Jean-Baptiste à Zacharie 


L'Annonciation



… Et pour en voir plus, la Bible illustrée par Gustave Doré, c'est par là : La Bible illustrée


samedi, décembre 7 2013

Le découvrir - Méditation (avec l'Enfance de Jésus) 1er samedi de l'Avent

Normal, Jésus ? Oui mais pas seulement du tout… :-) 


"Dans le récit de la naissance qui suit, Matthieu nous dit que Joseph n'était pas le père de Jésus et que celui-ci entendant répudier Marie en secret à cause de l'adultère présumé. C'est alors que lui fut dit : "Ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint" (Mt 1, 20). Ainsi, la dernière phrase donne une nouvelle formulation de toute la généalogie. Marie est un nouveau commencement. Son enfant ne vient d'aucun homme mais il est une nouvelle création, il a été conçu par l'opération du Saint Esprit. 



La généalogie demeure importante : Joseph est juridiquement le père de Jésus. Par son intermédiaire, il appartient selon la Loi, "légalement", à la tribu de David. Cependant, il vient d'ailleurs, "d'en haut" - de Dieu lui-même. Le mystère du "d'où vient-il", de la double origine, nous est proposé sur un mode très concret : son origine peut être établie et pourtant elle est un mystère. Seul Dieu est au sens propre son "Père". La généalogie des hommes a son importance par rapport à l'histoire du monde. Et malgré cela, à la fin, il y a Marie, l'humble Vierge de Nazareth, celle en qui arrive un nouveau commencement, celle en qui recommence de façon nouvelle le fait d'être une personne humaine. " 



Joseph Ratzinger, L'Enfance de Jésus, p.18-19



Comme en écho, cette fois, deux Pensées de Pascal : 


  • "Jésus Christ que les deux Testaments regardent, l'Ancien comme son attente, le Nouveau comme son modèle, tous deux comme leur centre." 
  • " Au lieu de vous plaindre que Dieu s'est caché, vous lui rendrez grâces de ce qu'il s'est tant découvert" 

Priorité piétons




Par certains côtés, l'Avent, c'est un peu comme cette place vue non loin de mon collège ; 

Une place particulièrement libre, particulièrement dédiée à la Grâce de Dieu, oui, 

Et une place où l'on ne peut rouler à fond en voiture 

Car la place de la grâce doit d'abord faire son chemin en nous

Parce qu'elle n'est pas confortable et ne fait pas son chemin sans anicroche ; 

Parce qu'elle vient épouser notre humanité

Et que l'Amour, ça se laisse simplement le temps. 


La grâce ne fait pas des super-héros et ne les recherche d'ailleurs pas ; 

La grâce laisse la priorité à ceux qui marchent doucement, qui risquent de se faire écraser par les poids lourds de l'existence, à ceux qui n'ont pas forcément leur place ailleurs mais qui veulent tout de même aller là où ils sont attendus ;  

La grâce fait joyeusement des saints de ceux qui ont accepté de marcher à Son pas. 


En avent, la priorité est aux piétons voulant apprendre à marcher Son rythme pour emboîter Son pas, 

Son pas qui commencera par être celui si hésitant, si trébuchant et finalement aussi si rassurant d'un petit enfant.  


lundi, décembre 2 2013

D'où ? - Méditation 1er lundi de l'Avent

Mon blogue a encore connu quelques soucis techniques... Donc, daté de son jour initial de parution, voici la méditation prévue de lundi dernier.  


"D'où vient-Il ?" ou avant de le chercher ailleurs, dans un extraordinaire inhumain… Ecce homo


"On sait justement très bien qui est Jésus et d'où il vient - un homme parmi d'autres. Un homme comme nous. Sa prétention ne peut être que présomption. Puis on ajoute le fait que Nazareth n'était pas un lieu pour lequel il existait une promesse de ce genre. Jean raconte que Philippe dit à Nathanaël : "Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les prophètes, nous l'avons trouvé ! C'est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth." La réponse de Nathanaël est bien connue : "De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ?" (Jn I, 45 sq). 

La normalité de Jésus, l'ouvrier de la province, ne semble celer aucun mystère. Sa provenance le révèle comme un homme égal à tous les autres." 


Joseph Ratzinger, L'Enfance de Jésus, p.13


Et comme en écho, ce clip de Glorious plein de tendresse sorti la semaine dernière… 



samedi, octobre 19 2013

Durant une semaine mais pour que ce soit pour la vie


"Mettez-vous à mon école car je suis doux et humble de coeur" (Matt. 11, 29) 


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