Noctambule
(et ayant surtout une importante échéance lundi), je suis rentrée en
pleine nuit d’un mariage au loin ce week-end. Seule dans la Zaboumobile, j’ai
songé à cette route de nuit que je faisais. Je me suis déjà dit que ça me
rappelait le titre d’un album de B.D. de Michel
Vaillant puis je me disais qu’à force de parler de « nuit »
dans la Foi (merci St Jean de la Croix et ses potes), de se rendre compte qu’on
en traversait une plus ou moins importante période, on ne faisait peut-être pas
aussi attention que cela à la réalité de la nuit comme nuit et à ce qui s’y
vivait. Car c’est tout de même plus souvent de nuit que nous avons à vivre
notre Foi car c’est là qu’elle grandit, qu’elle s’affirme même réellement comme
Foi.
La nuit dernière, j’ai alors prêté attention à
ce qui se passait durant cette longue « route de nuit » et j’ai
cherché à tracer des parallèles.
Nuit et ennui : premier effet des longues
lignes droites de l’autoroute.
Ces moments de
notre vie, de notre Foi où il ne se passe rien. Je me dis qu’on devrait plus
considérer les autoroutes comme de vastes déserts, sinon qu’on y avance plus
vite, sans forcément nous en rendre compte. Et l’accepter, quand même car, que
ce soit dans la mécanique du moteur comme dans le mystère de l’Esprit Saint qui
nous pousse, pour la plupart d’entre nous – et moi, surtout – nous n’y
connaissons pas grand-chose.
Nuit et somnolence : de pleine nuit, quand
l’ennui prédomine justement, les paupières se font lourdes.
C’est le gros
risque de ceux qui roulent ; c’est le grand risque de nos chemins
spirituels : se laisser endormir parce que tout ronronne. Le remède ?
Une pause (en Lui) s’im-pause ! Slogan vital pour se poser, se reposer et
repartir, vivifiés !
Nuit et beauté : lever les yeux, voir les
étoiles, la lune et cet hérisson évité de justesse.
Trouver, au cœur de
la nuit, les étincelles de Dieu qui illuminent faiblement notre vie : mais des étincelles si brillantes
qu’elles Le murmurent dans le fin silence seulement troublé par le bruit de nos
roues sur les gravillons.
Nuit et louange : parce que c’est beau,
parce que Tu es là, parce que Tu nous aimes, parce que… lancer quelques chants
de louange.
Ces élans du cœur
qu’on ne s’explique pas bien, qui sont prières nées en nous de ces gémissements
ineffables de l’Esprit, alors même qu’il ne se passe rien et que les alentours
sont plutôt sombres. Joie de Toi que Tu nous donnes de connaître, quand même.
Nuit et attention : parce que c’est à cela
que nous sommes appelés.
Être toujours plus
attentifs pour Te reconnaître et Te servir : dans l’homme croisé à la station
service, dans ce chauffard me doublant à une vitesse plus qu’excessive par la bande
d’arrêt d’urgence. Être attentifs, même de nuit, pour que Tu nous travailles.
La
nuit comme exercice comme « bon combat »,
La
nuit comme route de la Foi,
Pour
arriver, enfin, un jour, à bon port,
à
Toi, jour éternel.