Zabou the terrible

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Mot-clé - Bioéthique

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samedi, septembre 21 2019

L’art de la liberté et de la nuance

Alors, il faudrait ceci ou cela ? J’ai été agacée des débats façon pattes de mouche (je dis cela pour rester polie) à propos de la position des évêques quant à la manifestation prévue le 6 octobre : manifester, se manifester, rétropédalage, manque de conviction... tous ces mots ont agité la toile catholique plus que de propos ces derniers jours, offrant un large éventail et de toutes les sensibilités, et de tous les trop habituels noms d’oiseaux.

 

Pourtant, cela avait bien commencé : une belle soirée largement diffusée sur l’enjeu de la révision des lois de bioéthique avec des évêques présentant des arguments clairs et concrets permettant de nourrir sa réflexion. Oui, cela me semble assez évident qu’un chrétien ne peut être en accord avec ce qui se prépare et il est heureux de nourrir sa raison à ce sujet. Et puis là, paf, soudain c’est le drame : mais alors que faut-il faire face à ces lois ? Que les évêques nous disent-ils de faire ? 

 

Falloir ? Devoir ? Même si ici ou là un mot maladroit a pu échapper, pourquoi tant de chrétiens semblent pris de détresse quand il n’y a pas un « tu dois faire cela » clair ? 

Nos évêques en appellent à notre conscience. Ils ont fait leur job, ils ont contribué à l’éclairer : à notre charge de continuer à la former - et à la laisser former par le Seigneur car il ne faudrait pas voir à oublier le rôle primordial du Patron dans tout cela - et de discerner, en conscience, ce qu’il convient de faire. Ce n’est pas un chemin laxiste, c’est un chemin exigeant qui nous pousse à nous placer toujours davantage sous le regard du Seigneur. 

 

À lire toutes ces réactions, je repense à l’épître à Philémon de Candiard : puissions-nous entendre combien notre foi nous pousse à la liberté ! Il n’est évidemment pas question de lire la liberté comme un appel à ne pas s’engager dans un combat mais bien d’en avoir le choix er celui de sa modalité. 

 

Qu’il est ardu l’art de la liberté ! Mais c’est aussi en grandissant en celui-ci que nous apprenons celui de la nuance et que nous parvenons à distinguer en l’autre un frère dont la conscience se forme à l’école du Seigneur et de ses pasteurs, pour lui aussi, même s’il ne pose pas les mêmes choix visibles que nous.