Zabou the terrible

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vendredi, décembre 14 2012

Que j’éveille l’aurore ! Je te rendrai grâce parmi les peuples...

 

 

 

Je ne suis pas du matin, et encore moins l’hiver quand il fait bien froid.

 

Ce n’est pas pour autant que je suis une adepte de la longue grasse matinée que je n’apprécie pas spécialement non plus : c’est plutôt que trop tôt, c’est vraiment trop tôt et mon esprit râle énormément beaucoup sans s’éveiller tout à fait quand je force mon corps à se lever.

 

Et, bien sûr, il y a ces matins où je commence à faire cours à 8h, ce qui signifie être parfaitement l’esprit en éveil et en alerte à cette heure-là : c’est rude et, heureusement, mes élèves sont souvent mal réveillés eux-mêmes.

 

Et puis, il y a des matins où je me lève plus tôt sans vraie raison. Ou plutôt si avec une vraie raison mais qui n’est absolument pas professionnelle :

 

Les laudes trop très tôt quand je suis en retraite dans un monastère,

La messe de l’Aurore le jour de Noël que j’ai appris à savourer avec délice,

La messe de ce matin, proposée à 7h, pour l’Avent, suivie d’un petit-déjeuner…

 

A ces heures où le jour hésite encore avec la nuit,

Il est beau de venir prier ;

Dans le silence encore présent de la nuit,

De prendre le temps de L’écouter.

 

Puis, il est beau de continuer à prier en rentrant de ces moments.

 

C’est un moment qui semble propice pour Lui confier toutes nos intentions les plus tristes, les plus noires, celles qui nous font mal tant elles nous touchent ;

C’est le moment de Lui confier tout ce qui est sombre dans ma vie, tout mon poids de péché et d’opacité, pour qu’Il l’amène à et dans Sa lumière,

 

C’est le moment d’ouvrir les yeux et de guetter les signes du monde qui s’éveille comme autant de prémices, d'étincelles d’un jour qui commence,

Qu’on voudrait vivre lumineux,

Pleinement conscients de Sa présence.

 

C’est le moment de prier avec le psalmiste,

C’est le moment d’éveiller l’aurore,

Pour rendre grâce, toute la journée, parmi les peuples.

 

samedi, juillet 28 2012

Brèche de surnaturel


Tu m’as dit avec une sorte d’avidité : « Raconte-moi »…

Alors, j’ai cherché mes mots, spécialement pour toi.

 

J’ai dit des choses,

J’ai tâché de te décrire

Des lieux, une expérience, des rencontres.

 

Je t’ai montré quelques photos,

Je t’ai parlé de la fabuleuse lumière de ce champ,

Je t’ai dit mon amour de l’art roman et ce qu’il laisse toujours passer pour moi,

Je t’ai dit des visages, des discussions à n’en plus finir, des sourires qui allaient au-delà de la barrière de la langue.

 

J’ai tenté de te donner quelques fragments de ce que j’avais pu vivre, là-bas ;

Avec le plus de franchise, avec le plus de cœur possible.

 

Pourtant, malgré mon enjouement, cela ne reste bien que fragments,

D’abord parce que la parole reste toujours – et heureusement ! – en deçà de la vie

Mais aussi parce que tu ne crois pas,

Et que tu ne veux pas que j’en parle.

 

Alors, je ne t’ai pas dit mes moments de prière,

Je ne t’ai pas dit les messes quotidiennes sauf pour ces moments plus originaux qui t’ont fait sourire,

Je ne t’ai pas dit la louange qui m’emplissait le cœur quotidiennement face à la Création ;

Je ne t’ai pas dit…

 

Du coup, je n'ai su que t’indiquer d'une parole ces brèches dans lesquelles je vois Dieu,

Te sourire pour te montrer que ces brèches me font vivre.

 

Et puis, un autre truc que je ne t’ai pas dit, à toi,

Par pudeur autant que par respect de ta volonté,

C’est que dans ces jours-là,

Au détour du chemin, j’ai moi aussi cherché à ouvrir comme une brèche de surnaturel :

J’ai prié avec mes pauvres moyens, oui, et j’y ai aussi prié pour toi.


dimanche, juillet 8 2012

Cela


« Ainsi la conversation quotidienne n’est que rengaine jusqu’au moment où quelqu’un parle de son propre regard, de sa voix, remonte de son fond une impression, une révélation qui est sienne ; comme dans les livres tout est vain qui n’est pas cela, le jaillissement irrépressible de la vérité la plus intime qui appartient à tous… Et sans doute l’exil n’est-il supportable que parce qu’il y a cette frontière perdue, retrouvée, au-delà de ce qui protège et masque, mots, briques, papiers peints…

 

Comme si ces impressions qui peuvent surgir d’un magma de médiocre souvenirs et qui vous envoient à l’improviste un coup léger, vous griffent le cœur d’une fine blessure, comme si ces impressions, ces traces actives en nous, presque sans nous et souvent à jamais ignorées, étaient ce qu’il y a de plus intime, de plus incommunicable et cependant de plus universel, si du moins la parole vient à leur donner existence.

 

Point n’est besoin de toujours les avoir ressenties soi-même, chacun les croit reconnaître dans le tremblement de la voix, d’une écriture, participe au bonheur de celui qui les exprime sans les avoir peut-être vécues, mais parce qu’il les a reconnues sur un visage, car ce qui se tient aux profondeurs est aussi, une seconde, surface et forme, une lumière dans un regard, une ombre, ce pli du front, des lèvres, aussi nécessaire, inattendu, imprévisible que les traces sur la pierre que laissent la pluie, le vent, la mer, aussi vraies, plus vraies que les idées abstraites mais que nous ne savons déchiffrer, et les mots ne nous sont donnés que pour retrouver la palpitation de ces secondes perdues, retrouvées, immuables tout au long d’une vie, la joie secrète hors du temps, quand l’éternité déborde. »

 

in Jean Sulivan, Car je t’aime, ô Éternité !

 

mardi, juin 12 2012

Tel l'hysope ?


Au gré des révisions…

 

 


Asperges me

 

Moi qui ne suis qu'un brin d'hysope dans la main


Du Seigneur tout-puissant qui m'octroya la grâce,


Je puis, si mon dessein est pur devant Sa face,


Purifier autrui passant sur mon chemin.


 

Je puis, si ma prière est de celles qu'allège


L'Humilité du poids d'un désir languissant,


Comme un païen peut baptiser en cas pressant,


Laver mon prochain, le blanchir plus que la neige.


 

Prenez pitié de moi, Seigneur, suivant l'effet


Miséricordieux de Vos mansuétudes,


Veuillez bander mon coeur, coeur aux épreuves rudes,


Que le zèle pour Votre maison soulevait.


 

Faites-moi prospérer dans mes voeux charitables


Et pour cela, suivant le rite respecté,


Gloire à la Trinité durant l'éternité,


Gloire à Dieu dans les cieux les plus inabordables,


 

Gloire au Père, fauteur et gouverneur de tout,


Au Fils, créateur et sauveur, juge et partie,


Au Saint-Esprit, de Qui la lumière est sortie,


Par Quel ainsi qu'une eau lustrale mon sang bout...


 

Moi qui ne suis qu'un brin d'hysope dans la main.

 

Paul Verlaine, Liturgies intimes


jeudi, décembre 29 2011

Christe Lux mundi qui sequitur Te…

 

Ne trouvez-vous pas qu’il est beau que Noël et sa joie qui se décline en octave tombent en cette période hivernale ?

 

Dans les soleils rasants des hivers ;

Dans ces brumes matinales si épaisses qu’elles peinent à se lever ;

Dans ces crépuscules si étrangement flamboyants…

 

La Parole s’accueille différemment ;

Et la Lumière « qui éclaire les nations » se reçoit avec gratitude en nos nuits.

 

 

 

« Mes bien aimés, ce que je vous écris n'est pas un commandement nouveau, mais un commandement ancien que vous aviez dès le début. Ce commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue.

Et pourtant, ce commandement que je vous écris est nouveau, il l'est vraiment en Jésus et en vous, puisque les ténèbres sont en train de disparaître, et que déjà brille la vraie lumière. 

Celui qui déclare être dans la lumière et qui a de la haine contre son frère est encore maintenant dans les ténèbres. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n'y a pour lui aucune occasion de chute.

Mais celui qui a de la haine contre son frère est dans les ténèbres : il marche dans les ténèbres sans savoir où il va, parce que les ténèbres l'ont rendu aveugle. »

 

Extrait de la 1ère lecture de ce 5ème jour en l’octave de la Nativité, I Jn II, 7-11

 

mercredi, octobre 26 2011

Avoir à voir, pour être

 Les jours se réduisant de plus en plus, les nuits s’allongent en conséquence et l’obscurité gagne alors sensiblement du terrain. L’hiver s’y prépare doucement, à travers les premiers frimas embrumés de l’automne : l’occasion d’une petite « étincelle » pour y voir plus clair, sur un regard, un simple regard ? 

 

« Je ne suis pas chrétien aussi longtemps que je proteste – aussi longtemps que je pense en mon intime que je n’ai rien à voir avec cet homme et qu’il n’a rien à voir avec moi (cf. Mt 26, 69-74). Je deviens chrétien lorsque je réalise et que je confesse que cet homme me "regarde". Non pas seulement l’Homme, dans sa divinité, mais l’homme – cet homme, ille homo (Jn IX, 11), ecce homo (Jn XIX, 5) – dans sa singularité absolue et inévitable. Car l’homme Jésus, l’homme d’avant Pâques, déjà, me "regarde" et a bel et bien à voir avec moi, comme j’ai à voir avec lui, et c’est là ce qui, dans la foi que j’ai en lui, est proprement touchant, au sens du terme le plus éloigné de la mièvrerie. »

 

François Cassingena-Trevedy, Etincelles III, p. 272.

 

samedi, octobre 1 2011

Gris

 

Après un été grisant,

La pression retombée, l’esprit quelque peu dégrisé,

La tentation serait de vivre l’automne grisâtre.

 

Les soucis pointant subtilement ;

Le stress d’une année incertaine germant en chacun ;

La force de l’habitude cherchant à reprendre ses droits…

 

La tentation serait alors de ne pas s’accorder au soleil ambiant et de voir la vie lunettes embrumées par toutes nos grisailles, Bref, de voir la vie en gris.

 

Gris, couleur de la poussière ;

Ou plutôt gris, demi-teinte,

Variation médiane d’une intensité que nous ne parvenons plus à percevoir :

Voir la vie en gris, c’est ne plus en savourer les couleurs et les nuances.

 

Il ne s’agit pourtant pas de voir la vie en rose, avec la lunette candide du bisounours

Mais de la voir lumineuse.

Car c’est à l’aune de la seule lumière que nous distinguons les couleurs franches,

Que nous pouvons goûter à l'incroyable profusion des nuances,

Accommodant notre œil à cette lumière pour que se déploie un monde riche en contrastes.

 

Quand la farouche poussière cherche à habituer, c’est-à-dire à encrasser, nos regards les plus justes, les plus vrais, les plus ouverts et les plus beaux,

Redécouvrir que cette lumière porte un nom :

Lumière du Christ !

 

Loin des gris-gris et autres remèdes vitaminés,

Découvrir la Lumière : le Christ

Pour Vivre en enfants de celle-ci : en Lui.

 

vendredi, mars 11 2011

Marcher dans la lumière de Sa Joie


 

           « Ecoutez-les : tous, tant qu’ils sont, ils disent à l’envi que les temps sont mauvais, et qu’ils sont fatigués, et qu’ils sont occupés, et qu’ils n’ont le temps de rien, et qu’ils n’ont le cœur à rien. Et ce disant, ils sont eux-mêmes ennuyeux à souhait, et ils décuplent l’ennui du monde, si tant est qu’il soit réel. Car les temps ne sont laids qu’à cause qu’ils les ont enlaidis eux-mêmes, et ils ne sont dans l’ennui, en toutes sortes d’ennuis factices et chimériques qu’à cause des complications, et des contradictions, et de l’inconstance de leur propre cœur qui les y a jetés et qui a construit tous ces inconvénients de toute pièce.

 

Mais toi, par principe, par bienséance, et quoi qu’il en soit par ailleurs, dis à plaisir que le monde est beau, et que tu n’éprouves aucune fatigue, et que tu as tout le temps devant toi, et que tu as le cœur à l’ouvrage. Ce disant, ce faisant, tu sortiras moins de l’ordinaire que tu ne les aideras à en sortir eux-mêmes. Dis à plaisir qu’il fait beau, non par esprit de contrariété ni sur le fonds de ton propre plaisir (sans doute en éprouves-tu et en recherches-tu moins qu’eux), mais pour œuvrer, si modestement que ce soit, à la construction de la joie d’être au monde. »

 

Fr. François Cassingena-Trévedy, Etincelles III, p. 249-250

 

mercredi, janvier 12 2011

Parce qu'Il le vaut bien

 

Dans un regard – transfiguré – que nous porterions les uns sur les autres, nous nous verrions auréolés de ces auréoles grises que sont nos vies. Et nous devrions échanger ces auréoles, parfois, pour les embrasser, car c’est avec cela qu’il fait jour.

 

in Fr. Cassingena-Trévedy, Etincelles III, p. 228.

 

mercredi, décembre 29 2010

Points cardinaux du matin ou du dessin de la lumière


  


« Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit – Chaque matin, réaliser le Nom, nous réveiller au Nom ; nous situer dans l’espace, ou plutôt dessiner l’espace. Car en disant, en pensant, en traçant "Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit", nous avons la liberté filiale de dessiner l’espace de notre propre vie. »

Fr. Cassingena-Trévedy, Etincelles III, p. 186

 

jeudi, novembre 25 2010

"Ca signifie créer des liens"

 

C’était encore un soir dans ma rue sans histoire. Devant l’ordinateur, bien au chaud, je sirotais un mug de chocolat devant l’écran en me disant qu’il faudrait tout de même me remettre au travail quand un coup de sonnette vint interrompre ma torpeur procrastinatrice. Je me précipitai : c’était l’une d’elles.

 

Elles, ce sont ces filles que je croise de temps à autre dans la rue depuis six bons mois. Elles traînent là, sans but, discutent, interpellent les passants – parfois pas vraiment gentiment –, pépient, se chamaillent. Assez souvent, leurs sarcasmes pleuvent et je les entends, drôles ou vraiment méchants… mes voisins ne les aiment pas mais se sont habitués à leur présence lancinante. Deux filles visiblement paumées, venues d’on ne sait où et venant on ne sait jamais trop quand.

 

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dimanche, octobre 31 2010

Pense-bête d'une étincelle à toujours laisser jaillir

 

« On voit parfois la vie intellectuelle envahir peu à peu la vie spirituelle, au point de se substituer tout bonnement à elle pour finir, et, suprême supercherie, de se faire passer pour elle aux yeux de son propre sujet comme à l’appréciation distraite d’autrui. Subtile et navrante métamorphose qui résulte d’une insensible démission de la seconde. Faute de persévérer dans l’attente de l’Absent et dans l’adoration de ce qu’il expérimente comme le Vide, l’esprit, relâchant tout à la fois son attention et sa tendresse, idolâtre ses propres constructions satisfaisantes, caressantes et tangibles. Et c’est ainsi que l’on s’adonne à je ne sais quelle épigraphie des choses religieuses, au lieu de s’abîmer, la tête la première, dans le grand Tu. »

 

Fr. François Cassingena-Treverdy, Etincelles III, p. 79

 

jeudi, août 16 2007

Guide de haute-montagne ou poete ?

 
Un p’tit billet depuis Chamonix, ville de montagne sans montagnes depuis que la pluie a decide de les escamoter.  
 
Lundi j’ai neanmoins pu faire un peu d’escalade. Mon guide etait un "vieux de la vieille" possedant le pas bien terrestre du paysan montagnard mais grimpant comme un cabri, aerien et, faut-il le dire ?, sublime.
 
Avant un rappel, alors que nous surplombions toute la falaise celebrissime des Gaillands, il se lanca dans le discours suivant que je tente de retranscrire au plus proche : " Tu vois, cette corde, c’est ton fil de vie. Ce que tu vois n’est pas le plus important, l’essentiel est a l’interieur, c’est l’ame ! La gaine permet de la proteger et donc, de proteger la vie. "
 
Belle metaphore ?

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