Aujourd'hui, on continue à s'exercer vers la sainteté avec la prière de la petite cruche !
Seigneur, excusez-moi si je vous dérange...
Il m'est venu tout à l'heure l'idée que vous aviez peut-être besoin d'un saint
Alors je suis venu pour la place, je ferais très bien l'affaire.
Magnificat, le Seigneur fit pour moi des merveilles ! Mais je suis sûre que c’est le cas pour vous aussi… et encore « qu’il fera de même » par la suite. Aujourd’hui est le jour de mon anniversaire de consécration : pas encore un chiffre bien glorieux pour pouvoir le célébrer énormément avec trompettes et tambours mais jour important pour moi et car il me donne l’occasion de célébrer la fidélité du Seigneur, Son appel, la joie qu’il donne – et quelle joie profonde !!! – et, surtout, toutes les merveilles qu’Il a déjà déposées dans ma vie.
Aujourd’hui, la 1ère lecture – toujours Isaïe – commence en ces termes :
À qui pourriez-vous me comparer, qui pourrait être mon égal ? — dit le Dieu saint.
Levez les yeux et regardez : qui a créé tout cela ?
Celui qui déploie toute l’armée des étoiles, et les appelle chacune par son nom.
C’est super classe comme comparaison mais j’avoue qu’au quotidien, à moins d’une nuit à la belle étoile, ce n’est pas forcément ainsi que j’envisage Dieu. Mais c’est vrai, à qui Le comparer ?
Aujourd’hui, nous fêtons saint Ambroise, un grand Père de l’Église, latin, évêque de Milan, ayant vécu au ivesiècle à qui saint Augustin doit beaucoup. La littéraire que je suis aime particulièrement me rappeler que la toute première mention de lecture en silence, dans la tête, dans le cœur, vient justement de la surprise d’Augustin, dans les Confessions, qui voit Ambroise en train de lire en silence, tout concentré, tout entier à ce qu’il fait.
« Seigneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ; mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie. »
Telle est l’oraison de ce dimanche qui en donne l’une des thématiques, celle de la marche, celle de la route, qui est également dans la première lecture, dans le livre d’Isaïe :
Dans les symboles de l’Esprit Saint, il y a l’eau. J’ai déjà parlé ici de la rosée du matin et de l’eau du baptême… moins des fleuves d’eau vive, de l’eau s’écoulant du côté du Christ ou encore de l’eau promise par Jésus à la Samaritaine… il y aurait tant à en dire ! Plus prosaïquement, hier en fin de journée, après une journée passée tout entière derrière un écran comme beaucoup d’entre vous, je suis sortie faire quelques courses et il s’est mis à pleuvoir : me prendre l’averse sur la tête m’a curieusement fait du bien : comme un rappel de mon humanité à sentir mes cheveux mouillés ou encore ces gouttelettes ruisseler le long de mon visage. J’en ai bêtement souri : il en faut peu quand on a passé une journée trop numérique !
Dans les noms donnés à l’Esprit Saint, il en est en un peu courant, celui de « Paraclet ». Ce mot vient du grec, para et kletos et signifie « Celui qu’on appelle auprès de soi »… comme un avocat donc et c’est parfois ainsi aussiqu’on l’appelle ! Outre le fait que le mot « Paraclet » est plutôt beau à mon avis – et qu’une mienne amie avait travaillé dessus en littérature – ce mot nous rappelle une réalité essentielle : l’Esprit Saint est Celui qu’on peut appeler près de soi quand les épreuves se font trop lourdes, quand il fait nuit… Il devient alors notre Consolateur.
Aujourd’hui, nous fêtons saint François-Xavier, l’un des cofondateurs de la compagnie de Jésus ayant vécu au xvies. qui est aussi un immense missionnaire parti en extrême Orient, notamment au pays du soleil levant. Sa vie est toute une histoire, faite de rencontres – avec les différents peuples mais aussi spécialement avec Ignace à Paris… et avec le Seigneur ! – ; sa vie est aussi écoute du souffle de l’Esprit qui peut emmener loin, si loin…. Il reste à savoir l’écouter et ceci est encore valable aujourd’hui.
Ici ou là les décorations de Noël commencent à se mettre en place : parfois plus lentement en raison du confinement, parfois avec plus de désir et d’intensité au vu de notre besoin de douceur. Même dans la petite salle des professeurs de Lettres de mon lycée, quelques guirlandes ont fait leur apparition… peut-être aussi pour nous aider à lutter contre l’absence de chauffage.
Rorate cæli desuper et nubes pluant iustum sont les premiers mots d’une belle hymne de l’Avent pour laquelle j’ai une affection toute particulière tant paroles et mélodie expriment magnifiquement l’attente et l’espérance de tout le peuple chrétien, tendu vers le seul Sauveur. Les premiers mots de celles-ci, qui servent de refrain, nous disent : « Cieux, répands ta rosée et nuées faites pleuvoir le Juste ».
Si le réveil est parfois douloureux, l’attitude de l’éveil ne l’est en général pas, tout au moins pas immédiatement… Cependant, parfois, sur le long terme, les paupières de nos yeux et de nos vies se font lourdes et nous sombrons dans l’assoupissement du ronronnement routinier.
Hier, ayant un courrier important et urgent à poster, je me suis rendue entre deux cours dans l’agence postale du quartier de mon lycée. Autre salle, autre ambiance par rapport à ma poste habituelle… étant en train de préparer l’affranchissement de mon envoi, un homme m’aborda, manifestement non francophone d’origine comme c’est souvent le cas dans ce quartier. Il me demanda de lui montrer comment faire : je compris vite qu’en réalité, il ne savait pas lire… Alors, avec simplicité, nous réalisâmes de concert l’affranchissement de son courrier à lui.
Hier au soir, à l’inverse de la veille, j’étais plutôt d’humeur chafouine, le cœur troublé, difficile de me concentrer, un peu piégée dans ces réseaux qui ne sont pas que porteurs de bonnes nouvelles ou de paix. Et puis est arrivée l’heure à laquelle j’essaye de me connecter au quotidien pour prier les vêpres avec une communauté monastique.
Hier, après avoir eu la joie de visiter un ami en EHPAD, le trajet retour m’offrit un superbe tour dans Paris en voiture, Paris éclairé de la beauté des fins de journée fraîche où le ciel est net et la luminosité si subtilement belle. Le cœur déjà tout lumineux d’un bon moment partagé, j’ai laissé mon regard s’éclairer puis errer au gré des quelques ralentissements et contempler les reflets sur les monuments ou encore les irisations fluctuantes de la Seine, croisée à deux reprises et qui suivait son cours à défaut de suivre les miens.
En grec, il y a plusieurs mots pour exprimer l’esprit : pour l’Esprit façon souffle, façon Esprit saint, c’est plutôt pneuma mais on a aussi noûs qui désigne l’esprit dans le sens de la raison, de l’intellect.
Lors de la messe, le prêtre invite à un moment à prier en ces termes « unis dans le même esprit ». Ok, c’est plutôt, pneuma… mais n’est-ce pas aussi avec toute notre intelligence, notre noûs que nous sommes invités à prier – ce qui est toujours un don de Dieu – et pas n’importe quelle prière : cette phrase c’est l’invitation à prier celle du Notre Père. Et ça, c’est essentiel, particulièrement pour les temps qui courent.
La situation de confinement fait disparaître les espaces les plus ordinaires de gratuité, notamment dans le temps passé ensemble, les uns avec les autres, en dehors des seules relations de travail. Si on le respecte strictement, les moments les plus gratuits de notre vie, que cela soit un temps d’amitié partagé ou le fait même d’humer l’air d’automne dans une promenade un peu longue n’existent plus vraiment : quoique ces moments ne se monnaient justement pas, nous nous apercevons d’autant plus combien ces moments sont précieux et finalement très chers.
Je vous y parle du dimanche comme premier jour de la semaine et de l'appel à l'Esprit Saint pour nous aider à vivre dans la motion du dimanche. Aussi, je vous lis cette hymne... mais autant l'écouter elle aussi, non ?
Cette courte méditation priante sur le Christ Roi que nous fêtons aujourd'hui est aussi à écouter en version audio sur : https://www.podcastics.com/podcast/episode/attribut-royal-41350/ (podcast disponible à 8h... ben, oui, c'est dimanche, pas 7h15 quand même !)
Vous savez tous, dans les grandes lignes, ce qu’est un attribut du sujet sans que je vous fasse un cours de grammaire. De manière plus générale, selon le Trésor de la langue française, les attributs, ce sont les « qualités, facultés propres » ou, pour une fonction, « objet essentiel à l’exercice de ce métier, de cette fonction ». Alors, quel attribut pour le Christ Roi ? Nos réponses humaines sont incorrectes pour celui qui n’a pour couronne que celle d’épines. Mais je crois que la réponse se trouve au croisement de ces différents sens du mot « attribut » tant l’évangile du jour utilise le plus souvent le « verbe » être pour nous tracer le portrait, tout en contraste, du Christ…
Quand on est petit et qu’il commence à faire froid, on découvre le plaisir de souffler sur les vitres pour accentuer davantage la buée et, surtout, de dessiner dessus avec son doigt. Condensation qui devient alors poétique et ouvre à l’enfant un espace de créativité infini et de rêverie.