Zabou the terrible

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - Je viens seulement Mère pour te regarder

Fil des billets - Fil des commentaires

samedi, février 9 2013

Fécondité à contretemps


 

Ce jour-là, j’avais un rendez-vous important dans le quartier de la Bourse. Il ne s’agissait absolument pas d’une quelconque question financière mais, au contraire, plutôt d’une question culturelle ou intellectuelle, au choix. Evidemment, je traînais dans le coin déjà très tôt…

 

Dans le quartier de la Bourse à Paris, il y a une église un peu particulière, la basilique N.-D. des Victoires. Elle est particulière parce que je ne l’ai jamais trouvée belle et pourtant, j’aime venir y prier… Dans ce quartier clinquant, qui semble souvent en voie de déshumanisation, elle est un lieu de silence… C’est assez fou : elle fait partie des églises parisiennes ou, à peine la porte franchie, on entre dans un silence d’une très belle densité. Un vrai lieu de calme et de prière.

 

Je disais que je ne l’avais jamais trouvée belle : c’est exact mais pourtant le nombre d’ex-votos qui y sont affichés m’a toujours paru magnifique et j’aime marcher dans l’église et les contempler, comme un parcours d’action de grâce.

 

Dans cette basilique dédiée à Marie, il y a surtout cette immense statue de la Vierge Marie ;

Et, dans cette basilique, il y a aussi toujours quelqu’un à prier devant cette statue.

 

Avant mon rendez-vous, c’est bien sûr à elle que je venais me confier, elle qui est notre exemple d’accueil du don de Dieu dans toute sa vie, c’est-à-dire pour nous autres gens ordinaires, dans tous les domaines de notre vie : long chemin de conversion.

 

Mais ce jour-là, voyez-vous, je venais de vivre une période de trop plein et malheureusement surtout de trop plein de mauvaises nouvelles. Et puis, à cette heure-là, j’étais stressée.

 

Alors, je n’arrivais pas à prier : j’étais devant, à regarder la statue, pleine de mes pensées, peinant à les orienter vers Lui.

 

Abaissant mon regard, je vis deux femmes qui priaient, à genoux devant la statue. Prêtant l’oreille, je découvris qu’elles priaient le chapelet à voix basse et j’entendais comme des bribes de « Je vous salue Marie ».

 

Alors, je me suis comme glissée dans leur prière,

Je m’y suis associée par le cœur et de toute ma force.

 

Sans qu’elles le sachent, ces deux femmes furent mes portes d’entrée en prière, à une heure où j’en avais besoin.

 

On ne connaîtra jamais la fécondité possible de nos prières murmurées, chuchotées à la seule oreille du Seigneur.

 

mercredi, août 15 2012

Heureuse celle qui a cru !

 


 

Sur Marie, on aimerait pouvoir dire des choses intelligentes mais les mots les plus beaux ripent : comme s’ils étaient à la fois trop grands et trop petits pour dire quelque chose d’elle, au silence si éloquent.

 

« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » : j’ai envie de rester sur ces simples mots pour la fêter aujourd’hui, pour prier avec elle dans la simplicité.

 

Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement…

Celle qui a non seulement cru, accordé crédit à ce qui lui était dit mais en plus qui était directement dans l’ordre de l’accomplissement.

Croire au résultat avant même que ne soit commencé le premier pas : c’est quand même sacrément fou !

Heureuse, bienheureuse, cette folie, cette folle de Foi !

 

Heureuse celle qui a cru…

Celle qui a suivi, de près, son Fils, méditant en son cœur les interrogations que ne pouvaient manquer de susciter Ses attitudes, Ses actes, Ses paroles.

 

Heureuse celle qui a cru…

Celle qui est restée là, toujours, même à l’heure sombre entre toutes ; parce que la Foi, c’est à ces heures-là qu’elle est la plus dure et pourtant qu’elle est la plus belle.

 

Heureuse celle qui a cru…

Celle qui a vu, puis annoncé avec les autres disciples le Christ ressuscité, pourtant toujours dans l’humilité.

 

Heureuse celle qui a cru !

Marie, aide-moi à m’émerveiller chaque jour comme toi du Don gratuit de Dieu ;

A l’accueillir toujours plus purement et pleinement ;

Aide-moi à chanter toujours plus fort et toujours plus juste un rayonnant Magnificat !

 

mardi, mai 22 2012

Gardez mon pauvre petit soulier !

 

C’est le mois de mai, le mois de Marie…

En son honneur, l’une des prières les plus sublimes à la Vierge que je connaisse en littérature : à la fois si enfantine de confiance, à la fois si humaine dans son élan de « j’irai contre quand même, je vous préviens ! »… Elle respire le cœur humain dans tout ce qu’il a d’élan gracieux au sein même de sa plus lourde pesanteur et réciproquement. 

Cette prière, si l’on ne peut pas vraiment prier directement avec, elle est tout simplement belle et sa beauté peut, je crois, nous porter. 

  


 

Doña Prouhèze monte debout sur la selle

et se déchaussant elle met son soulier de satin

entre les mains de la Vierge.

 

Vierge, patronne et mère de cette maison,

Répondante et protectrice de cet homme dont le cœur vous est pénétrable plus qu’à moi et compagne de sa longue solitude,

Alors si ce n’est pas pour moi, que ce soit à cause de lui,

Puisque ce lien entre lui et moi n’a pas été mon fait, mais votre volonté intervenante :

Empêchez que je sois à cette maison dont vous gardez la porte, auguste tourière, une cause de corruption !

Que je manque à ce nom que vous m’avez donné à porter, et que je cesse d’être honorable aux yeux de ceux qui m’aiment.

Je ne puis dire que je comprends cet homme que vous m’avez choisi, mais vous, je comprends, qui êtes sa mère comme la mienne.

Alors, pendant qu’il est encore temps, tenant mon cœur dans une main et mon soulier dans l’autre,

Je me remets à vous ! Vierge mère, je vous donne mon soulier ! Vierge mère, gardez dans votre main mon malheureux petit pied !

Je vous préviens que tout à l’heure je ne vous verrai plus et que je vais tout mettre en œuvre contre vous !

Mais quand j’essayerai de m’élancer vers le mal, que ce soit avec un pied boiteux ! La barrière que vous avez mise,

Quand je voudrai la franchir, que ce soit avec une aile rognée !

J’ai fini ce que je pouvais faire, et vous, gardez mon pauvre petit soulier,

Gardez-le contre votre cœur, ô grande Maman effrayante !

 

in Paul Claudel, Le Soulier de Satin, Première journée, sc. 5

 

vendredi, décembre 30 2011

Le 1er janvier, si on allait prier ?


Sainte Marie des Vallées

Elle, c'est sainte Marie... 

Elle, c'est la statue qui trône au fond du choeur de ma paroisse que j'aime tant regarder. 


Le 1er janvier, c'est la fête de Sainte Marie mère de Dieu ; 

Le 1er janvier, c'est le jour de la prière mondiale pour la Paix ; 

Le 1er janvier, c'est le début de l'année. 


Trois occasions si liées de venir prier, même fatigués d'un réveillon, 

Même totalement endormis, même hébétés... 

je vous en parle un peu par là, sur sacristains.fr -> "Au matin de la nouvelle année"


Alors, c'est dit ? On priera ensemble, même à distance ?