Zabou the terrible

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Mot-clé - Maroc 2008

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samedi, mars 31 2018

Dans le désert - 5

http://www.desertmarocain.fr/images/mergouza.jpg

Autre caractéristique du désert : le silence. Pas ce faux silence de nos rues animées quand elles commencent à s'endormir et à s'assourdir mais un silence complet, presque parfait, dense et profond. 

Grâce à lui, il semble plus aisé d'écouter le Seigneur dans notre coeur et les lectures de la Bible au désert semblent effectivement résonner plus profondément. 

J'aurai toujours dans mon coeur, justement, une messe célébrée à l'aube dans le désert marocain : sept personnes, pas plus, dont le célébrant. Pas grand chose à voir, un simple corporal posé sur le sable, une gourde comme burette, mais du pain, mais du vin et nous tous autour, assis comme nous le pouvions dans le creux d'une dune. Dans l'immensité désertique silencieuse, Dieu se rendait présent et c'était simplement fabuleux. 

Il n'y avait pas besoin de mots supplémentaires, le silence du désert était particulièrement de mise : Dieu était et cela suffisait. Foin des bavardages, Il était, Il voulait demeurer chez chacun de nous. Je fus plus éblouie par cette certitude confiante que par le soleil. 

Aujourd'hui, Samedi Saint, jour par excellence du silence, je repense à cela... Je ne peux reproduire ce silence, le bruit de la ville vient à moi et puis les pensées futiles sont moins aisément envolées. Mais Dieu est au tombeau, mais cette nuit, nous célébrerons sa résurrection et encore et toujours davantage le fait qu'Il veuille habiter chez nous, ressuscité, pour nous envoyer proclamer, bien plus fortement que tous les bruits, Sa Bonne Nouvelle. 

mercredi, septembre 15 2010

En marge mais pas tant : des hommes et des mots

    A Midelt, au Maroc, se trouve le monastère N.-D. de l'Atlas, continuation d'un autre N.-D. de l'Atlas, plus célèbre : celui de Tibhirine. Là se sont retrouvés, avec d'autres frères, les deux survivants fr. Amédée (décédé d'ailleurs quand j'étais là-bas) et fr. Jean-Pierre (qui y est toujours) pour poursuivre leur présence en terre d'Islam. Il s'y trouve aussi un oratoire à la mémoire des 7 frères assassinés, orné de leurs portraits. 

   Lors d'un volontariat sur place en juillet 2008, nous travaillions avec des musulmans et, tous les deux-trois jours, nous nous retrouvions pour échanger sur des thèmes, liés à notre pays, notre culture ou notre religion. J'avais pris en charge la préparation de l'échange sur la prière et, du coup, avant et pendant le séjour, c'est dans les textes de fr. Christian de Chergé que je me suis plongée. Leur lecture a finalement accompagné mon volontariat, et même plus, au-delà. 

    C'est pourquoi, quelques jours après la sortie du film "Des hommes et des dieux", j'ouvre mon carnet personnel au mois de juillet 2008 et retranscris ici, comme en marge, les propos (an)notés d'un qui voulait être un frère. 


« La rencontre est un regard vers le paysage de l’autre »

 

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« Plus immense est l’espérance, plus grande est l’échelle, mieux elle sait d’instinct qu’elle ne saurait s’accomplir qu’en s’investissant résolument dans une longue patience. C’est au jour le jour qu’elle aura à se vivre, à s’entretenir. Tous les petits gestes lui sont bons pour se dire. Un verre d’eau offert ou reçu, un morceau de pain partagé, un coup de main donné, parlent plus juste qu’un manuel de théologie sur ce qu’il est possible d’être ensemble. (…)

 

Aller vers l’autre et aller vers Dieu, c’est tout un, et je ne peux m’en passer. Il y faut la même gratuité. (…)

 

Nous ne voulons pas nous engager avec vous dans une discussion dogmatique. Nous nous sentons appelés à l’unité. Dans le dogme ou la théologie, il y a beaucoup de barrières qui sont le fait des hommes. Nous souhaitons ici laisser à Dieu la possibilité de créer entre nous quelque chose de nouveau. Or cela ne peut se faire que dans la prière.

 

<citant Mgr Tudtud> “La présence chrétienne ne peut être celle d’un observateur réformateur, donateur ou bienfaiteur. Ce n’est pas une présence entourée d’une aura de supériorité ou d’expérience. C’est une présence de totale solidarité et d’authentique sympathie avec les musulmans, sur un plan d’égalité. Et tous ceux qui viennent pour vivre parmi eux doivent « retirer leurs chaussures » comme Moïse, car la terre qu’ils vont fouler est sacrée : Dieu est déjà présent avant qu’eux n’arrivent” »

 

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« Entre l’avoir et le pouvoir, la foi nous dit, ici et là, qu’il y a place pour un “tiers-monde” inédit ; celui de l’ESPERANCE. »

Fr. Christian de Chergé


dimanche, janvier 4 2009

Epiphanie 2009 - Eglise d'Afrique

 
        Aujourd'hui, fête de l'Epiphanie 2009,il nous est demandé d'aider particulièrement l'Eglise qui est en Afrique, financièrement et spirituellement. Les gens oublient trop souvent que l'Afrique, ce n'est pas un pays mais un continent, divers, et qu'au niveau religieux, la variété est de mise.
 
        Moi je ne peux témoigner que d'une expérience de l'Eglise du Maroc, dans la petite ville de Midelt où je me trouvais cet été. Car oui, même en terre d'Islam il y a des chrétiens. Saviez-vous qu'il s'y trouve, dans cette petite ville du Moyen Atlas, une des plus anciennes églises du Maroc ?
 

          Un clocher. Une croix. En pleine ville. Au milieu des minarets. Et tout va bien, à en faire pâlir les tristes sires.
 
          Le prêtre desservant est mort il y a quelques années et, comme finalement dans certaines de nos campagnes françaises, plus personne n'y vient. Elle est là, seule, belle et incongrue, illuminée la nuit. Qui la voit encore ? Elle est juste là, présente. Etrange et pourtant à sa place. Quand nous revenions de nos invitations, le soir, ayant pris une belle leçon d'hospitalité et de vie, je ne pouvais m'empêcher de lever les yeux avant de regagner notre quartier, excentré puisqu'ancien bidonville de Midelt, et de murmurer en mon coeur : Apprends-moi à accueillir.
 
         Un peu plus loin, à l'autre extrémité de la ville, sur une sorte de colline, il y a la "kasbah Myriem" et des franciscaines, le monastère Notre-Dame de l'Atlas et des cisterciens.
 
 
               Là, tous les dimanches, autour de ces deux communautés, se réunissent quelques chrétiens. Oh, rien de bien grand... A peine quelques uns pour célébrer plus grand. Humilité d'un groupuscule faisant communauté, ridiculement petit mais habité par la certitude de l'Un au milieu d'eux. A défaut de donner de la voix, on donne du coeur, et les chants s'élèvent. Impression d'harmonie secrète dans la nudité des voûtes de pierres.
 

 

                 Cette expérience des "quelques uns", c'est celle des premiers chrétiens. Ils ne sont démographiquement rien mais, comme la petite église du centre ville, ils sont là, présents -dans les deux sens du terme- témoins d'une Présence. C'est là leur force, c'est là leur vie.
 

samedi, août 16 2008

C comme (la) Communauté

 
       Je ne puis, m'acheminant doucement vers la fin de ma série "Maroc 2008", omettre de parler d'un élément constitutif fort de cette expérience de 3 semaines à l'étranger même s'il peut sembler trivial : la communauté !
 
        Il y avait certes les Marocains avec qui nous passions la majeure partie de notre journée mais aussi les quelques personnes, mes compagnons de voyage, avec qui j'étais 24h/24. Et avec qui j'ai partagé moments extraordinaires et moments difficiles, moments de peine et de joie, moments d'avancée joyeuse et aussi de remise en question profonde.
 
Respect et robustesse, hommage à chacun d'entre eux !
 
 
 
Notre amie marocaine Sanae, Anne-Cécile, Sandrine, Anna, Béatrice, Marion and Zabou.
(ou comment faire la preuve que la dernière place est la meilleure !)
 
 
A ces filles, il convient de rajouter...
 
 
... Michel (ici après attaque de "ses" gazelles !
Palme du mérite gagnée à force de nous supporter)
 

mardi, août 5 2008

Desert

 
Nuit sous la voute celeste + lever de soleil + messe :
Moment completement.. magique, pas d autre mot pour decrire cela.
 
Et 7 Francais chantaient  doucement parmi les Marocains, conquis eux aussi par le spectacle, une bien vieille priere, ecrite par un certain Ignace :
 
Prends Seigneur et recois toute ma liberte
ma memoire, mon intelligence
et toute ma volonte
 
Et donne-moi, donne-moi, donne-moi seulement de t'aimer
 
Reçois tout ce que j'ai, tout ce que je possède
C'est toi qui m'a tout donné.
A toi, Seigneur, je te le rends
 
Et donne-moi, donne-moi, donne-moi seulement de t'aimer
 
Tout est à Toi, disposes-en selon Ton entière volonté
Et donne-moi Ta grâce
Elle seule, me suffit
 
 Et donne-moi, donne-moi, donne-moi seulement de t'aimer
 
avant une messe au silence d une densite folle.
Solitude et plenitude.
Petitesse et immensite.
 
Magique oui.
 

vendredi, août 1 2008

Sourires

 

Peu de mots à dire car c’est peut-être, justement, ce qui dépasse le plus facilement les mots et engendre une compréhension au-delà de la barrière linguistique, si présente notamment avec les petits.

 

Car il y a une façon de tendre une main avec son visage. Une façon de sourire avec son cœur.

Et le dialogue naît alors, même sans se comprendre autrement. On peut marcher, jouer ensemble : tout semble simple. Et l’éclat de rire peut alors même naître de broutilles, dans la pleine présence à une joie partagée.

Avec Ajar

Au Maroc, j’ai vu des myriades de sourires naître sur les lèvres des enfants : je ne peux les oublier.


 

Impuissance

 
De l'arrivée au départ
 
On part avec des idées, son dynamisme, l'envie de tout bouger, l'envie de tout donner.
Et...
L'on se retrouve au lit avec 40 de fièvre, la tourista, des vomissements et des évanouissement dans le confortable lieu des escaliers.
Expérience déplaisante, remuante, révoltante.
 
Ma table de nuit
 
Et pourtant, pourtant...
Il faut mettre tout cela de côté et apprendre à passer de l'engagement au désengagement... puisqu'il en est ainsi.
Apprendre la démaîtrise, apprendre à accueillir. Expérimenter pour de bon dans ma vie que c'est lorsque je suis faible... que je suis fort ? 
Expérience fondatrice.
 
Un jour, on est de nouveau sur ses pieds, prêt à re-donner mais prêt à toujours recevoir tant la perspective s'est élargie.
S'engager dans l'action, comme au départ dans chacun de nos actes, mais dans une grande conscience de sa faiblesse humaine, de son impuissance face à l'immensité de ce qu'il reste à accomplir.
 
Nous n'étions qu'une goutte d'eau, offrant nos petites mains juste pour servir à notre humble mesure.
 
C'est peut-être cette prise de conscience qui nous faisait chanter ainsi, sur le bateau qui nous ramenait vers l'Europe...
 
 
... "Vous serez vraiment grands
Dans la mesure où vous êtes petits
Vous serez alors grands dans l'Amour
Vous serez alors grands dans l'Amour."
 
 

Ouvrir des chemins d'espérance

 
église du monastère N-D de l'Atlas
 
"Entre l'avoir et le pouvoir, la foi nous dit, ici et là, qu'il y a place pour un "tiers-monde" inédit, celui de l'ESPERANCE"
 
P. Christian de Chergé
 
 
(Photos : monastère N-D de l'Atlas, Midelt, seul monastère au Maghreb, qui a recueilli les 2 survivants de Tibhirine, dont l'un est décédé la semaine dernière, RIP. De ces hommes qui ont tenu à vivre jusqu'au bout leur vie de présence chrétienne en terre d'Islam reste en vie le fr. Jean-Pierre)
 
 
Respect et hommage.
Joie d'avoir partagé avec eux ma première messe vécue en terre d'Afrique musulmane.
 
 
Parce que l'Espérance est toujours possible,
Parce que "le respect est un regard vers le paysage de l'autre" (Ch. de Chergé)
Parce que chaque jour est chemin possible de lumière avec nos frères musulmans,
Tous en route vers le Dieu unique,
malgré les embûches, nos divergences -qu'il ne faut pas nier- et la violence toujours possible.   
 
 
"Aller vers l'autre et aller vers Dieu, c'est tout un et je ne peux m'en passer. Il y faut la même gratuité. [...] Nous souhaitons ici laisser à Dieu la possibilité de créer entre nous quelque chose de nouveau. Or cela ne peut se faire que dans la prière."
 
Christian de Chergé
 
 
Quelques mots lus et ici partagés qui ont ouvert mon chemin de vie à Midelt...
 
 

mercredi, juillet 30 2008

Je suis de retour du Maroc !

 
Quelques enfants de Midelt
 
De retour.
La tête et le coeur pleins.
 
Maintenant,
un peu de temps pour me poser
et, promis, je vous fais partager quelques instantanés
d'une expérience trop riche pour être dite.
 
 

mercredi, juillet 16 2008

Ici...

 
Ici...
Tout est neuf et tout est sauvage...
Libre continent sans grillage...
 
Pas le temps de vous en dire plus, ni de mettre une photo au vu de la rusticité des ordinateurs mais tout se passe très bien !
 

jeudi, juillet 10 2008

Bien arrivee !!!

 
Salam aleikhoum !
 
(suite un autre jour, si je peux mais sachez que tout va !)

lundi, juillet 7 2008

A la veille du départ

 
Le désert marocain
 

Je pars demain, pour trois semaines.  

 

Trois semaines ailleurs, loin. Trois semaines que j’ai choisies, en profondeur, de vivre.

 

Trois semaines immergée en plein cœur d’une autre culture. Trois semaines à mettre mes pauvres capacités au service des autres, tout en gardant à l’esprit que je ne reste qu’un « serviteur inutile ».

 

Trois semaines à découvrir l’Autre, dans la plénitude de ce qu’il est.  

 

Je pars.

Non pour le simple plaisir de quitter la France. Non par fuite du quotidien. Non par un malin plaisir de contrarier les familiaux desseins. Mais bien plutôt pour découvrir, pour servir, pour aimer, pour grandir... Mots galvaudés du quotidien mais ô combien fondateurs.

 

Je pars avec des idées, des certitudes… faites pour être dérangées, bousculées, contrariées. Je pars, simplement et uniquement avec ce que je suis.

 

Je pars. Avec, dans mon cœur, vous tous, -bien sûr !- et l’intime conviction, vitale, de la véracité de cette phrase, reçue il y a peu : « Bon service. Sois heureuse, le Seigneur est avec toi. »  

 

Quelques proverbes berbères

 
Drapeau berbère
 
- Celui qui désire le miel doit supporter la piqûre des abeilles.
- L'arbre s'est plaint de la douleur à la hache, laquelle lui répond que le manche vient de lui.
- La langue n'a pas d'os, tu la déformes comme tu veux.
- L'homme bien né dit toujours du bien du lieu où il a pasé la nuit.
- L'homme puissant est souvent sans coeur, l'homme bon est souvent sans puissance.
 
- Le feu enlève toute impureté.
- Les dents ont beau rire, le coeur sait la blessure qu'il porte.
- Les soucis enlaidissent, c'est la joie qui fait fleurir.
- Les voiles des coeurs sont déchirés quand les coeurs se regardent en face.
 
- Qui voyage ajoute à sa vie.
- Si Dieu ne pardonnait pas, le Ciel serait vide.
- Un ami est meilleur que le lait.
 

lundi, mai 26 2008

Ah ces fins de semaine !

 
 Une photo :
 
 Quelques mots :
 
- Ce sont les chrétiens qui ont planté de la vigne au Maroc pour pouvoir célébrer la messe...
- Ouarf, l'excuuuuuse !
 
- Retraite ???
Mini-camp de jeunes ?
Nan, w-e de préparation de 3 semaines de mission au Maroc cet été-