Zabou the terrible

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jeudi, avril 10 2014

D’émois de Toi

 

A chaque fois, quand je prends une douche là-bas, je me rappelle des copains, d’une retraite ensemble et de ce délire-là d’imaginer, à chaque fois, les moines en train de suer à la tâche et de nous maudire quand nous avions besoin d’eau chaude ;

A chaque fois que je prends une douche là-bas, je pense à cela et j’explose de rire toute seule sous la douche.

 

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lundi, mars 3 2014

Début de via


Pourquoi partir marcher ? Pourquoi repartir marcher ? Le Camino est fini depuis l'été dernier et, grâce à Dieu j'y ai trouvé ce que je cherchais ( et sans doute reçu ce qu'on m'y a le plus donné : la grâce de Dieu !)


J'aime marcher. Et il y a sans doute un vrai plaisir de la marche, quelque chose d'une drogue douce peut-être par toutes ces endorphines produites mais je crois que c'est bien plus profond. 


La marche, c'est un temps de liberté et un temps où l'on prend le temps de la rencontre. Là aussi, c'est un temps pris mais c'est surtout un temps donné, offert. Bref, je pourrais en parler des heures… 


J'ai longuement hésité avant ces vacances et puis, je suis repartie. Non pas vers St Jacques de Compostelle comme certains pèlerins qui s'y sentent irrémédiablement attirés : pour ma part, je crois y avoir vécu ce que j'avais pour l'instant à y vivre et j'en rends (immensément) grâce. Mais je me suis dit qu'après avoir découvert tant de choses sur moi-même, partir à la rencontre de la chrétienté, de ceux qui partagent ma Foi, dans leur diversité appelée aussi unité pouvait être un grand moment. 


C'est la raison pour laquelle, durant cette deuxième semaine de vacances scolaires, j'ai commencé, tout doucement, les quatre premiers jours de la via Francigena, c'est-à-dire le chemin reliant Canterbury à Rome. Puisse Dieu m'y faire tant témoin que facteur d'unité ! 


Quatre jours très forts, pleins de pépites dont je dirai peut-être quelques mots ici. Même assez certainement. Tout cela tout de même pour vous dire que, du coup, il y a une nouvelle page "via Francigena" à droite présentant une carte in progress comme le fut celle du Camino



A très vite : je dois encore poursuivre l'activation du mode [rentrée] dans mon cerveau de prof :-)  


vendredi, janvier 3 2014

Je Te demande une foi de grand-mère


J'étais entre collège et lycée quand elle s'était émue que, jeune fille pieuse, je n'aie pas accès aux textes de la Parole de Dieu de chaque jour pour la prier. Elle m'avait alors abonnée à Prions en Eglise, mensuel auquel je suis restée fidèle depuis, pour elle, à cause de ce geste qu'elle avait eu. Dans le fond, cela me donne encore aujourd'hui juste ce dont j'ai besoin, chaque soir, nourriture lors de mon temps d'oraison. Elle, c'était ma grand-mère paternelle retournée vers le Père il y a neuf ans. C'était une personne dont la Foi simple et solide, faite d'accueil de l'autre et de conviction sans prise au sérieux d'elle-même m'a marquée sans doute plus que je ne le pense. Avec elle, j'allais à la messe en vacances même petite et c'était bien. 



Elle, c'était il y a quelques jours : elle m'a tendu une petite boîte dorée avec une croix dessus. Elle, je me demande souvent ce dont elle se souvient exactement, ce qu'elle sait sur moi en plus de mon prénom ou de certains souvenirs partagés qui restent vifs. Elle, sa mémoire flanche, de plus en plus, et cela devient très problématique en sus de tous nous attrister. Alors, j'ai été plus que surprise quand elle m'a tendu cette petite boîte alors que je venais partager un café : "tiens, je veux que ça te revienne. Elle était sur ma table de nuit mais elle est à toi désormais." J'ai refusé avant d'accepter : cela lui tenait à coeur, comme s'il y avait une logique de cohérence. En lui disant au revoir, cette petit custode serrée dans ma main, j'étais émue : comme si, au-delà des mots et des choses oubliées, il y avait une mémoire de la Foi, forte, plus forte que tout. Elle, c'est ma grand-mère maternelle et, si mon rapport à la Foi plutôt très engagé a souvent été houleux dans tout ce bord-là, je ne peux que me souvenir que, toute petite, quand on était seulement toutes les deux, on s'arrêtait parfois ensemble à l'église durant les courses. Je devais avoir quatre-cinq ans quand je me souviens lui avoir demandé ce qu'elle faisait ainsi en silence. Elle m'avait répondu qu'elle demandait plein de choses à Dieu, par exemple que sa petite-fille soit heureuse. 


Avant-hier, j'ai eu l'impression qu'elle continuait en me transmettant ce petit objet. 

Avant-hier, j'ai pu voir et vivre de manière palpable que la Foi était bien plus profonde que tous les troubles de santé ; 

Avant-hier, il m'a semblé voir le Seigneur me sourire dans les rides de l'âge. 



A quelques encablures de la Sainte Famille, je repense à cela, ceux-là, nos plus anciens, parfois diminués aujourd'hui et qui nous ont tant apporté et qui nous apportent encore tant, et j'ai envie de prier spécialement pour eux, a fortiori dans le contexte actuel ; 

Et de rendre grâce pour la Vie si vive qui frémit encore en eux. 


A l'heure où la foi apparaît trop souvent comme un truc de vieux, comme un machin pour vieux décrépis, 

Je me dis que, moi, j'aimerais bien avoir une vraie foi de grand-mère parce qu'il me semble qu'il n'y en a sans doute pas de plus vivante. 


samedi, novembre 2 2013

Mission - voici l'Agneau de Dieu


             C'est une mission qu'il m'aura fallu un peu de temps pour accepter… "Berger" d'une nouvelle session de l'Ecole de Prière Jeunes de mon diocèse. Le truc enthousiasmant, certes, surtout quand on trouve la proposition de l'EPJ absolument géniale et qu'on y a goûté plusieurs fois comme animatrice, mais qui fiche un poil la pétoche et la pression : tout à créer malgré la base commune très bien conçue mais surtout une question terrible "est-ce que j'en serai capable ?". Il y avait plein de raisons qui me faisaient hésiter, dont mon âge pour une mission qui est autant concrète que spirituelle. J'ai beaucoup prié, beaucoup discuté et beaucoup écouté. Et il aura fallu un "fais confiance à l'Esprit Saint" épiscopal pour que je me décide finalement à dire oui. 


            J'ai dit oui en me disant que je devais vivre cette mission dans cet élan spirituel. Ainsi, en même temps qu'avec ma super équipe on préparait cette belle semaine, je me suis donc cherché puis trouvé mon signe de bergère à moi : ce fut un sweat avec, au dos, un mouton une Bible à la main et la citation du psaume "le Seigneur est mon berger" afin de toujours replacer mes actes dans le seul vrai Berger qu'est le Christ. Appel et rappel pour moi à ne chercher à placer mes actes que dans cette unique dynamique : à être ferment d'unité du "troupeau" des jeunes et des animateurs, à transmettre Sa Parole pas la mienne, à ne les rassembler qu'en Lui. Chemin de conversion… 



               La semaine a commencé : j'ai découvert de nombreuses choses. Il y a eu des moments pas faciles et d'autres - la majorité ! - merveilleux. Instants de vie et de mission à prendre le temps de relire. 


                Et puis, il y a aussi un moment particulier qui m'a comme donné la clef de la mission qui m'était confiée. Voyez-vous, la petite P., sept ans et quelques, a passé sa semaine à venir chercher ma main et à me bombarder de questions diverses (quand, avec ses copains, ils ne m'infligeaient pas une séance d'attaque par les chatouilles : dure est la vie d'une bergère !). Jeudi soir, lors de la procession du St Sacrement, c'est donc tout naturellement qu'elle vint à côté de moi pour chanter, pour prier… Soudain, j'eus droit à une question : "Pourquoi on marche comme ça derrière l'hostie ?". En commençant à répondre et en lui désignant d'un geste l'ostensoir, je me suis rappelée de saint Jean-Baptiste, désignant et disant "voici l'Agneau de Dieu"… Mon saint préféré pour une multitude de raisons mais la première et la plus grande c'est qu'il ouvre toujours davantage au chemin du Christ. Toujours plus s'effacer pour Le laisser grandir : j'ai été profondément touchée de cet accord que je percevais soudain comme sens premier de la mission, un simple mais puissant appel à ma propre conversion. 


                C'était même une découverte lexicale vivifiante : car c'est vraiment très beau que l'autre nom de "mission", dans l'Eglise, soit "conversion". 


 

lundi, juin 3 2013

Jeunes et vieux



C’était il y a quinze jours, sept prêtres célébraient une messe de semaine.

Sept prêtres ordonnés la même année, il n’y a pas loin de cinquante ans,

Il y en avait un d’un peu bancal ; d’autres aux allures hésitantes,

Mais, à célébrer ensemble, dans leur âge diversement vécu,

Quand ils levèrent ensemble l’hostie, Vie de leur vie :

Qu’ils étaient beaux à voir !

 

Eux, je les vois souvent arriver à la dérobée, un peu en retard,

Ensemble, cela fait des années qu’ils y sont,

Engagés dans l’Eglise et l’église, ensemble encore,

Souvent, je remarque entre eux de tout petits signes de tendresse,

Et une qualité unique d’attention,

Qui me font sourire aux anges :

Eux aussi ils sont beaux !

 

Elle, de ma propre famille, elle totalise plus de 70 ans donnés à son Seigneur,

Je ne la vois pas souvent et puis, elle parle peu de Lui,

Sauf en quelques phrases qui font mouche…

Comme si sa tâche était de continuer,

Dans l’immense faiblesse du très grand âge,

A transmettre quelques clins-Dieu, égrenés :

Ô Beauté si ancienne et si nouvelle !

 

Bien des fois, je contemple les plus âgés,

Quel que soit leur « état » de vie, choisi ou pas vraiment,

Je cherche à deviner leur vie, leur joie, dans leurs regards,

J’apprends, à discuter avec eux quand je les croise, à lire le sens de leurs rides creusées par le temps,

J’apprends à les regarder autrement,

J’apprends beaucoup et vraiment d’eux, tout simplement.

 

On admire souvent l’élan de la jeunesse, les grands idéaux,

C’est grand et il y faut certainement autant de fougue que de folie consenties ;

Mais, souvent, je m’arrête pour contempler l’allant de l’âge avancé,

Pour ce qu’il vient, malgré les ravins, les gros et petits soucis, 

Me murmurer de poids solide et de fidélité,

Qui se font élans pour aider les plus jeunes à marcher.

 

Bien souvent, je me dis que j’aimerais mieux savoir leur dire merci.

 

samedi, mars 16 2013

Conclave monastique

 

 

 

J’avais fixé les dates de ma retraite bien avant de savoir qu’il y aurait un conclave à cette période.

Mais, après tout, profiter de cinq jours pleins chez les bénédictins pour prier pour l’Église, pourquoi pas : au contraire, c’était finalement peut-être la manière la plus profonde de m’associer à ce conclave.

 

Prière d’intercession pour les cardinaux lors des offices ;

Messe votive au Saint Esprit le mardi midi pour l’entrée en conclave ;

Un peu à l’écart du monde, nous en vivions finalement au plein diapason.

 

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mercredi, février 27 2013

Ultime audience du pontificat de Benoît XVI

 

A jour particulier, billet particulier !

Et auteur particulier !

 

Voici la traduction du texte italien (traduction : VIS) de l’audience papale de ce matin, mercredi 27 février 2013, dernière audience du pape Benoît XVI.

 

Le texte est un peu long, certes, mais il comprend de belles et nombreuses pépites !

 

 

 

« Merci d'être venus si nombreux à ce dernier rendez-vous. Merci de tout coeur. Je suis profondément ému ! En vous je reconnais l'Eglise vivante. Et puis remercions le Créateur pour ce beau soleil d'hiver.

 

Comme l'apôtre Paul dans le texte biblique que nous avons entendu, je sens d'avoir à remercier tout particulièrement Dieu qui guide et édifie l'Eglise, qui sème sa Parole et nourrit ainsi la foi de son peuple. En ce moment, mon cœur s'élargit et embrasse toute l'Eglise à travers le monde, et je remercie Dieu pour les signes que durant mes années de ministère pétrinien j'ai reçu quant à la foi dans le Seigneur, sur l'amour qui circule vraiment dans le corps de l'Eglise et la fait vivre dans l'amour, sur l'espérance qui nous tend vers la plénitude de la vie, vers la patrie céleste. Je vous porte tous dans la prière, dans un présent de Dieu que je trouve à chaque réunion, à chaque voyage, à chaque visite pastorale. Je rassemble tout et tous dans ma prière et vous confie au Seigneur, parce que nous savons sa volonté en toute sagesse et intelligence spirituelle, et parce que nous nous comportons d'une manière digne de lui et de son amour, en apportant du fruit en toute bonne œuvre. Il y a en moi une grande confiance parce que je sais que la parole de vérité de l'Evangile est la force de l'Eglise, sa vie même. L'Evangile purifie et renouvelle, porte des fruits partout où la communauté des croyants l'écoute et reçoit la grâce de Dieu dans la vérité et vit dans la charité. C'est ma conviction, c'est là ma joie.

 

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mardi, février 5 2013

Gouttelettes d’amour


 

J’avais déjà tâté quelque chose de la puissance des larmes,

Quelque chose de l’incroyable densité tant humaine que spirituelle où elles peuvent atteindre.

 

Mais je ne me doutais pas que les yeux rouges pouvaient aussi porter témoignage…

D’une affection, d’une amitié, sans doute

Mais aussi d’une indéfectible et folle Espérance.

 

Hier, j’ai vu des yeux rougis,

Des yeux noyés,

Des petites et grosses larmes perler et s’échapper en longs sanglots.

 

Hier, j’ai vu de l’Amour qui s’écrivait en minuscules comme en majuscules dans des larmes d’enfants ;

Et, ô mon Dieu, s’il y avait de la tristesse, il y avait toutes tes vertus théologales réunies je crois, dans les cœurs de ceux qui pleuraient :

Il y avait la foi, l’espérance et la charité dans ces si charmantes larmes,

Et, Seigneur, c’était curieusement mais intensément beau, et très doux :

A T’en rendre grâce !

 

samedi, février 2 2013

A Dieu, père

 

 

 

Il est parti hier…

Je m’y attendais et même, je crois que je le savais.

Mais ça m’a valu une journée sonnée, à carburer au café serré.

 

Il est parti hier…

Je crois que je ne réalise pas bien encore.

Pour l’heure, à la paroisse, je m’attends encore à le trouver là, dans son fauteuil ;

Je vois presque encore sa démarche, ses gestes là, à poser sa canne contre l’autel, à saisir le pied du micro pour s’aider à marcher…

 

Tout à l’heure, j’ai fermé les yeux quelques instants devant le chœur,

Je pouvais réentendre en moi sa voix assez rauque,

J’y suis toujours sensible aux voix parce qu’elles portent beaucoup de la vie d’une personne en elles :

Chez lui, c’était beaucoup de souffrances.

 

Puis je suis allée discrétos devant le tabernacle, Te le confier.

 

Cela doit faire une dizaine d’années qu’on se connaissait

Et qu’on a beaucoup partagé : juste quelques mots quand on se croisait puis bien plus quand, en septembre 2006 je suis devenue responsable des servants d’autel avec deux autres et lui l’aumônier.

Au fil des ans, il était devenu un ami.

Pourtant, je ne me suis jamais sentie pleinement en « harmonie » sur le plan spirituel avec lui,

Préférant le léger retrait contemplatif à la fougue de la harangue : question de sensibilité.

Et finalement, on n’en a toujours que peu parlé, ou avec beaucoup de pudeur,

Mais on a bossé ensemble, des heures et des heures durant,

Mais on partageait la même passion de la croissance des jeunes,

A plein cœur,

A Ton service, Seigneur…

 

Devant le tabernacle me reviennent tant d’images :

De pèlerinages, de célébrations, de coups de gueule aussi.

Tous ces souvenirs de groupe, ici et ailleurs, tellement heureux ;

Puis aussi tous ces souvenirs plus personnels :

Cette fois-là où il m’avait raconté une partie très douloureuse de sa vie,

Ces divers moments où tout le monde croyait qu’il allait mourir et où il était déjà si faible à l’hôpital, branché de partout ; 

Cette annonce-là que j’ai tant tardé et peiné à faire et qu’il avait devinée ;

Ces communions portées à l’hôpital ou chez lui quand il était très bas – c’est à lui que j’ai porté pour la 1ère fois la communion à un malade et je ne saurais l'oublier – si pleines de Dieu ;

Ces coopérations entre nous quand on repérait qu’un de nos jeunes n’allait pas bien,

Et tant d’autres.

 

Enfin, c’était une vie, et une vie de prêtre.

Aujourd’hui, il y a à prier ;

Aujourd’hui, il y a notamment les larmes d’une cinquantaine de jeunes à essuyer, pour continuer.

Aujourd’hui, il y a désormais à s’appuyer sur son intercession pour que ce qu’il a entrepris puisse croître et se multiplier,

Fécondité de sa vie chez les autres, dans la Paix et l’Amour du Seigneur, 

En attendant de nous y retrouver : à Dieu, père.

 

dimanche, décembre 9 2012

Trois mois de liens

 

 

 

Il y a trois mois, je ne les connaissais pas. On m’a donné une liste, enfin trois, de plus de 30 noms chaque et puis voilà, je serai leur professeur de Lettres pour l’année. Débrouille-toi avec, gamine, et puncto.

 

Il y a trois mois, je ne les connaissais pas. Je les découvrais avec autant de curiosité et de crainte mêlée de joie qu’eux-mêmes se demandaient qui étaient donc leur professeur et, surtout, son drôle de caractère. Il y a trois mois, j’apprenais à la bienveillance sans connaissance et je faisais mes premiers pas sur l’estrade[1], pour enseigner, un peu.

 

Cette semaine, il y avait des conseils de classe. Après l’avis général sur la classe, chaque nom d’élève défile sur l’écran, accompagné des notes, des annotations de chacun des professeurs et d’une petite photo dans le coin à droite. Ca m’a fait un drôle d’effet. Parce que, maintenant, avec chacun d’eux, j’ai un petit bout d’histoire partagé. À chaque nom qui apparaissait, j’avais des images qui me venaient en tête, des bribes de paroles… une personne en train de grandir. Parmi eux, il y en a qui m’agacent mais, en même temps, il y a vraiment quelque chose qui s’est lié avec chacun d’eux : et j’étais heureuse de m’apercevoir de cela, dans toute la complexité et l’unicité des relations entretenues avec chacun. Poursuivant ma dangereuse[2] tentative de subversion[3] de la fonction publique, j’ai prié et rendu grâce bien souvent durant ces conseils. C’est beau de travailler via les « humanités » pour faire grandir leur humanité, vous savez.

 

Mais cette semaine, il y a eu autre chose. Cette semaine, j’ai été pour la première fois confrontée à la violence en classe. Oh la violence verbale entre les élèves, c’est un peu mon pain quotidien. Mais cette violence physique, bestiale, vous savez… Cette violence d’un élève qui en choppe un autre violemment pour l’envoyer valser au loin, là, comme ça, devant vous en oubliant que vous existez. C’est impressionnant. C’est choquant. Il fallut en sortir un, jouer au bluff du « W., vous sortez » en y jouant toute son autorité sans savoir s’il y aura de l’effet parce que le W. en question pourrait vous envoyer valser vous aussi. Et poursuivre à l’issue du cours les rapports et autres sanctions. Mais le pire, ce n’était pas de le sortir cet élève, c’est l’effet que cela provoque. Après cette violence, tout le monde était amorphe, sans vie. Les élèves comme moi-même. On constate que la violence n’existe pas seulement pour elle-même, elle rompt quelque chose. Elle vient casser les liens d’humanité qui ont pris trois mois à se tisser, qui sont fragiles : elle ramène chacun à sa part de bestialité et non pas à ce que chacun possède de plus grand, de plus beau. De ce qu’on leur demande de faire grandir, pour aller au-delà. J'avoue être encore sous le coup de ce bris inattendu.

 

Être prof, c’est sans doute enseigner, oui, c’est notre mission première,

Mais, avec ces trois mois, avec cette semaine, je m’aperçois que c’est aussi être au cœur de tous ces liens humains,

Liens qu’il faut aider, en humble tisserand, à tisser, retisser, inlassablement, sans cesse…

Que je continue, inlassablement aussi, à Lui confier.

 



[1] … quand il y en a une.

[2] Je n’exagère même pas car, selon Jean Sulivan, la prière est « l’acte révolutionnaire par excellence, le contraire de l’aliénation »… alors, c’est dire ! ;-)

[3] En d’autres lieux, on parle de « conversion », mais vous aurez compris l’idée. 

samedi, juin 2 2012

Passeur d’Il


 

Mots qui n’osent se dire, comme cachés,

Comme venus d’une étrange pudeur ;

Mots provoqués au détour d’une question

Mots qui, soudain, se font anamnèse.

 

Des paroles du passé,

Aux paroles du présent.

 

Ce fut hier, et cette parole, oui,  

Cette parole-là, que tu m’avais dite

M’avait aidée… en fait,  

M’aide encore aujourd’hui à vivre.

 

Combien, alors, tu fus témoin du Christ pour moi,

Je m’aperçois que je ne te l’avais jamais dit ;

Alors que tes mots m’avaient fait grandir d’un coup

Pas n’importe comment : en Dieu.

 

Le dire les yeux un peu détournés :

Pudeur de l’âme… sans perte de joie.

 

Même pas à se dire merci

Mais à se tourner pour prier :

Doxologie…

 

Eclats furtifs d’action de grâce,

D’émotions souterraines

Vers et par cette source intérieure ;

 

En silence, rendre grâce ;  

Pour l’Œuvre de Dieu aux multiples passeurs.

 

dimanche, mars 11 2012

Un truc de malades


 

 

Aimer, ça rime avec trop de verbes, il faut bien toute une vie pour savoir les décliner !

Et en plus, aimer, ça entre en résonance avec certains verbes qui ne riment a priori pas, qui ne sont pas de cet ordre : tout est question de découverte, de croissance en amour… D’ouverture, d’aventure, là où on ne l’attendait pas.

 

Récemment, j’ai découvert

Qu’aimer, certains jours,

C’était avoir, au sein même de la confiance, peur ;

Terriblement peur, peur pour toi.

 

Aimer alors, c’est proposer,

Ce qui semble un peu bizarre,

Mais ce qu’on sait être bon, ce qu’on croit aller profondément vers la vie.

 

« Dis, toi, as-tu pensé, crois-tu que…

Ne voudrais-tu pas réfléchir à recevoir ce sacrement-là ? »

 

Ouvrir discrètement une possibilité,

Orienter vers un qui saura l’aider,

La laisser rencontrer, choisir, se décider ;

Importance de la liberté… 

 

Alors même que la maladie continue ses ravages,

Alors même que la souffrance s’étend.

 

Parler, prier.

Se laisser choisir comme "marraine" pour celui-ci.

Accueillir.

Poser une main sur l’épaule et être à côté,

Accompagner, le regard un peu embué.

 

Prière mains imposées sur la tête ;

Onction d’huile sur le front ;

Onction d’huile sur les mains ;

Le Seigneur comme force…

 

Sourire de concert et voir ses larmes doucement couler,

Rendre grâce en communauté,

La serrer dans mes bras.

 

On a beau savoir que sacrement,

Ça ne rime pas avec sentiment,

C’est toujours touchant.

Mais quand c’est cette petite-là de ton sang,

C’est simplement bouleversant.

 

J'avoue que je n’ai pas toujours le cœur à rire en ce moment mais je l’ai tout de même quotidiennement en action de grâce ; et, mon Dieu, ce soir, je te rends grâce pour ces Sacrements qui viennent si bien parler à notre humanité, qui sont les mains, qui sont Tes mains que Tu tends pour nous relever.

 

jeudi, février 2 2012

+ 2 février : journée de la vie consacrée


La fête de la vie consacrée lors de la fête de la Présentation de Jésus au temps ? Mais ça n'en concerne que quelques-uns, non ? Pas si sûr... Pas sûr du tout même ! Je n'allais pas passer cette journée sans en parler alors, voici un extrait de l'exhortation Vita Consecrata de Jean-Paul II que je trouve éclairante sur cette question. Parce que cette journée, elle nous concerne tous ! 

La vie consacrée, don fait à l'Église

3. La présence universelle de la vie consacrée et le caractère évangélique de son témoignage montrent clairement, s'il en était besoin, qu'elle n'est pas une réalité isolée et marginale, mais qu'elle intéresse toute l'Église. Au Synode, les Évêques l'ont plusieurs fois répété: «De re nostra agitur », « c'est une question qui nous concerne ». En réalité, la vie consacrée est placée au cœur même de l'Église comme un élément décisif pour sa mission, puisqu'elle « fait comprendre la nature intime de la vocation chrétienne » et la tension de toute l'Église-Épouse vers l'union avec l'unique Époux. 

Il a été plusieurs fois affirmé au Synode que la vie consacrée n'a pas seulement joué dans le passé un rôle d'aide et de soutien pour l'Église, mais qu'elle est encore un don précieux et nécessaire pour le présent et pour l'avenir du Peuple de Dieu, parce qu'elle appartient de manière intime à sa vie, à sa sainteté et à sa mission. 

Les difficultés que rencontrent actuellement un certain nombre d'Instituts dans plusieurs régions du monde ne doivent pas amener à mettre en doute le fait que la profession des conseils évangéliques est une partie intégrante de la vie de l'Église, à laquelle elle donne un élan précieux pour une cohérence évangélique toujours plus grande. Dans l'histoire, on pourra rencontrer par la suite des formes différentes, mais sans changement de la nature d'un choix qui s'exprime dans le radicalisme du don de soi par amour du Seigneur Jésus et, en lui, de chaque membre de la famille humaine. Le peuple chrétien continue à avoir cette assurance, qui a animé d'innombrables personnes au cours des siècles, en sachant bien qu'il peut recevoir de l'apport de ces âmes généreuses le plus fort des soutiens dans son chemin vers la patrie du ciel.

Jean-Paul II, Exhortation apostolique Vita consecrata (1996)

Bref : long merci

 

Bref, j’en avais marre des parodies de bref.

Ouais, bien sûr, dans la vie, on naît, on meurt et il se passe des trucs entre.

Mais pas que.

 

Bref, c’était le matin tôt,

J’ai ouvert un œil ; je devais travailler,

J’ai regardé mon réveil, l’heure m’a regardée,

J’ai refermé mon œil, j’ai redormi.

 

Bref, c’était plus vraiment le matin tôt.

J’ai ouvert les deux yeux : trop tard pour réviser.

J’ai regardé l’heure : oui, pour ça, ça l’faisait.

 

Bref, je suis allée à la messe dans ma paroisse.  

Il faisait froid, très froid, trop froid.

Le prêtre a pris la messe pour les catastrophes naturelles au lieu de la St Jean Bosco.

Pas les textes que j’avais médités la veille : pas merci mon père.  

Tant pis, j’ai été surprise,

Je me suis laissée surprendre, j’ai écouté.

 

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jeudi, décembre 8 2011

Un mec crade

Un mec crade

 

 

Sortir des cours, fatiguée, comme toujours en ce moment ;

Courir pour rentrer travailler, encore, un peu plus, claquée ;

Décembre, juste avant les vacances : c’est la mauvaise période pour l’agrégatif.

Il est tout pâle ; il n’a pas le temps ; il a du mal avec son réveille-matin : la loose intégrale.

 

Gare St Lazare : ouf, la moitié du trajet est faite. A quelle heure mon train ?

 

C’est là qu’un mec tout sale s’approcha de moi, le type qui donne envie de le repousser direct : aviné, les cheveux crasseux, le reste pas moins, brinquebalant, la gueule en biais.

 

Et le raisonnement peu glorieux se met en place, tout naturellement, trop facilement : la lâcheté ordinaire quoi. Non, non, non, qu’il ne m’adresse pas la parole, pas envie, là, autre chose à faire ! Puis, il y a plein de monde dans cette gare pour s’occuper de lui, quoi ! Zut, il s’approche de moi, faisons mine de ne l’avoir pas vu… raté.

 

- Bonjou’ Gniéniorqmherimhqr ?

- Euh, bonjour, oui, pardon ? Excusez-moi, je n’ai pas compris ?

- Madm’selle, tu peux changer mon médaillon autour du cou ?

 

Là, je n’ai vraiment rien compris à cette demande étrange… Il avait un médaillon autour du cou, oui : un cœur tenu par une chainette. Mais pourquoi le « changer » ? Le quiproquo dura quelques secondes car je ne comprenais vraiment pas ce qu’il souhaitait. Au bout d’un moment, je compris : il fallait l’aider à enlever la chaine autour de son cou pour remettre le pendentif dans l’autre sens.

 

Je ne voyais pas l’intérêt…

Jusqu’à ce que je découvre que le pendentif avait deux faces :

Et le cœur tout emmêlé devient le cœur côté brillant de faux diamants.

 

- T’sais pourquoi je porte ça autour du cou ?

- Parce que le cœur, c’est l’amour ?

- P’tite m’selle, moi, j’porte un cœur parce que je veux aimer tout le monde. ».

 

Sciée j’étais.

 

Il m’a ensuite parlé de sa misère, de sa famille qui le rejetait : la bouche toute empâtée, je n’ai pas tout compris, mais je tâchais de l’écouter. Et puis, en guise de finale :

« Tu vois ce cœur là que je porte parce que je veux aimer tout le monde. Toi, merci. Tiens, je l’embrasse, j’embrasse ma main et je la mets sur ton épaule. Pour que toi aussi, tu sois forte et que tu aimes tout le monde. »

 

J’ai encore une fois failli rater mon train mais je n’ai pas regretté…

 

Dans le train, j’ai regardé la discrète croix que je porte toujours autour de mon cou :

Tu sais vraiment comment T’y prendre, Toi, pour qu’on ne T’oublie pas, hein ?

J’ai souri, puis en mon cœur s’est élevée une prière en guise de merci.

 

dimanche, octobre 9 2011

Hé, dis To(to), c'était comment les JMJ ?

 
A la demande d'un prêtre de ma paroisse, je me suis frottée au si délicat exercice de l'édito de feuille paroissiale... pour y causer JMJ, bien sûr ! J'ai déjà pas mal parlé de ces dernières ici même alors je ne vous apprendrai rien de neuf mais, vu qu'il commence à faire froid et que l'on reste moins longtemps dehors, je me suis dit que cela vous ferait un peu de lecture pour votre dimanche après-midi. Je vous le copie-colle donc ici : eh oui, Zabou, elle pense à vous ! ;-) 

Les JMJ aux Quatre Vents de l’Esprit

 

C’était une fête, un rendez-vous aussi joyeux que coloré de jeunes du monde entier venus proclamer ensemble une même Foi, à la source de leur Joie.

 

C’était une soif, une soif ardente sous le soleil madrilène : celle des corps, mais aussi celle des âmes, cherchant à s’abreuver d’Eau vive.

 

C’était une catéchèse, une catéchèse vivante : tant par les enseignements reçus que par ceux du quotidien, dans la vie fraternelle avec des amis, des frères, avec qui les échanges se faisaient incroyablement profonds, confiants.

 

C’étaient un peuple et une terre qui devenaient pour nous terre d’accueil, pour nous qui n’avions d’autre privilège que celui de partager avec eux ce si beau nom de chrétien.

 

C’était un week-end final à plus d’un million de jeunes ;

C’était une tempête sur le si bien nommé aéroport de Cuatro vientos, venue tout perturber pour finalement nous marquer durablement ;

C’était une explosion de joie sous la pire des pluies qui se mua soudain en silence le plus profond, le plus dense, le plus amoureux : tous tournés vers le Seigneur dans l’Eucharistie.

 

C’était, simplement, une Rencontre au goût ineffable…

 

Alors raconter les JMJ se transforme en exercice périlleux, tant le récit de vacances insipide est impossible pour ce qui est avant tout expérience savoureuse de vie en Christ.

 

Quant aux fruits de celles-ci, ils seront sans doute difficiles à discerner, ne tenant pas au bruit d’une foule en liesse, mais à ces regards ouverts, à ces sourires rayonnants du retour laissant transparaître un travail en profondeur, un modelage discret du cœur, une ouverture à un Autre que nous sommes partis chercher et que nous n’aurons jamais fini de découvrir.

 

Isabelle

 

(P.S. : pour découvrir quelques images de ces 10 jours vécus sous le soleil d’Espagne et du Christ et rendre grâce ensemble, les JMJistes vous convient à les rejoindre à la paroisse le vendredi 4 novembre prochain à 20h !) 

P.S. 2 : le calembour en titre de ce billet est absolument catastrophique, non ? 
 

samedi, octobre 8 2011

Ave

 

Mystère de nos vies, mystère de nos morts…

Que Te confier Seigneur ce soir étrange sinon, un peu de l’un, un peu de l’autre ?

 

Eclats rayonnants de ces vies-ci ;

Tellement joyeuses, bruyantes, éclatantes !

 

Extinction de cette vie-là, d’un de mon sang :

De ces traits si marqués par la maladie ;

De ces mains si belles et virtuoses courant sur le clavier de l’orgue…

 

Souvenir particulier d’un soir dans une vieille église romane à écouter l’orgue où il jouait accompagnant une chorale quasi-entièrement familale chantant l’Ave verum corpus : frisson d’une rare sensation d’unisson, d’unité.

Et voir, ce soir, ces mails se succéder dans notre mailing-list familiale pour aussi dire « unité » au sein d’une famille beaucoup trop souvent éclatée.

 

Et chez moi, ce soir, à genoux, tendre les mains,

Mes pauvres mains nues, comme toujours ;

Pour mettre tous ceux-là, ces vies, cette mort, dans ma prière devant Toi ;

Parce qu’en Toi, tout est unifié ;

Parce qu’en Toi tout est Vie.

Ave verum Corpus

jeudi, septembre 29 2011

Sur le Camino 2011 – Sorde l’Abbaye → Saint-Palais (part. 1 : pauvreté)

 

D’après mon journal du 6 septembre 2011

 

Quelle belle étape ! Longue, sous une chaleur assez accablante, mais pleine de beauté à couper le souffle ! Certainement une des plus belles étapes pour les paysages depuis notre départ de Paris, avec ce caractère vallonné, les montagnes des Pyrénées dans le fond…

 

 

 

Et puis, cette si belle histoire vécue... Ce midi, je n’avais rien pour déjeuner. Je voulais m’acheter quelque chose sur la route, simplement pour me sustenter. Les infos du gîte de la veille le précisaient bien : il y avait une épicerie à Arancou. Or, ce midi, tout était fermé…  Le village – à l’exception de la si belle église du XIIIème siècle ! – semblait endormi avec tous les volets fermés. Que faire ?

 

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mercredi, août 31 2011

« Si tu savais le don de Dieu… »

 

« Si tu savais le don de Dieu… »

Moi, je vous le dis tout net : je ne sais pas le don de Dieu.

Il est immensité, ce don ;

Il est folie, ce don, folie si grande que ma pauvre vie sera bien insuffisante pour le comprendre mais n’aura pourtant de cesse de le recevoir et de l’accueillir, au mieux ou le moins mal possible.

Parce que je sais, parce que je crois qu’il est Vie, ce don.

Mais le « savoir »… ? Mais le « connaître » ?

 

 

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mercredi, août 24 2011

JMJ – Et si je devais rapporter un souvenir…

 

Si je devais rapporter un souvenir des JMJ… ? Question impossible : ma malle est pleine et je rentre tout juste, sans avoir eu le temps de trier le superflu de l’essentiel, et réciproquement.

 

Je peux vous narrer de folles journées, rire de moments épiques, m’émerveiller de l’amitié en toute vérité, ou de la joie partagée à des milliers et milliers de personnes… Je peux sourire si fort encore en repensant à la richesse des moments vécus et aux germes qu’ils constituent pour la suite. Je peux réfléchir aux paroles reçues, si marquantes, et au « comment » les incarner dans ma propre vie.

 

Tout cela est juste, tout cela est beau et vrai.  Mais il y a, avant tout pour moi, ce silence goûté et regoûté qui fut l’assaisonnement des ces JMJ.

 

Vivre les Journées Mondiales de la Jeunesse en tant que responsable de groupe, c’est inévitablement s’exposer à les vivre mal, ou à moitié, tête baissée sur son groupe, ses soucis (ses maladies, ses engueulades), sa course contre le temps… Bref, encore plus mal que n’importe quel autre jeune, déjà pris et surpris devant la multitude des propositions.

 

Difficile de se poser, on court, on est fatigué… Et c’est peut-être pour cela que, de ces JMJ, je retiens avant tout (mais pas seulement, hein…) un silence essentiel, parlant.

Petits silences pendant les messes, après des paroles fortes ou après l’Eucharistie.

Silence de l’adoration eucharistique dans une église du centre ville de Madrid le vendredi, en plein cœur de la journée.

Silence d’une autre adoration samedi soir, entre deux rafales de tempête à Cuatro vientos. Avec un Ave verum corpus qui me donna le frisson par sa beauté et ce silence qui suivit, si dense, à plus d’un million de personnes.

 

Ce qui se vivait dans ces silences, c’était le contrepoint nécessaire pour goûter à tout le reste ; les « blancs » qui permettaient d’écouter la partition puis de la jouer ; les « espaces » qui permettaient aux mots de se distinguer, de se vivre.

 

Ce qui se disait dans ces silences, c’était le Christ : ce qui me donnait de Le voir ensuite dans mon frère, quel qu’il soit, et dans ce moment joyeux plein de cris où Il était aussi présent.

C’était l’Essentiel, Celui qui nous réunissait tous ici…

 

Mardi matin, je suis allée à la messe de semaine dans ma paroisse. Passer d’une messe à 1.5 millions de personnes à une messe à 10 personnes fait un drôle d’effet…

 

Mais j’avais un immense sourire aux lèvres qui n’était pas seulement du aux questions enthousiastes des Anciens de ma paroisse sur les JMJ : c’était simplement qu’il y avait le même Essentiel qui se donnait, qui se vivait…

Le Christ, présent, toujours agissant, au cœur le plus profond de nos vies, pour vivre de Lui. 

Alegria !  

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