Zabou the terrible

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vendredi, décembre 24 2021

Célébrer la vie qui vient – invitation

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            Ce soir, nous fêterons l’inouï du Seigneur qui vient en notre chair. Ce soir, nous fêterons la vie car c’est par Lui qu’est venu la Vie ! 

 

            Peut-être que je vais passer pour une vieille ronchonne mais, avant de fêter Noël et d’écrire en conséquence, un tout petit billet justement sur la vie en ces temps troublés pandémiques que nous traversons : si, ce soir, j’aurai la chance de ne pas être à l’isolement, 2 des 5 personnes que nous devions être ce soir pour le dîner seront absentes pour cause de Covid. Et, « privilège » d’enfant de divorcée, je rejoins l’autre partie de ma famille dès demain midi : 2 personnes, non covidées, mais toutes les deux d’une extrême vulnérabilité pour lesquelles je souhaite être le moins à risque possible. C’est mon cas, mais je suis sûre que c’est le cas aussi dans vos familles et dans nombre de celles de vos proches : et si c’était une invitation à veiller mieux à la vie quand nous fêtons Celui qui est la Vie, le Sauveur ? 

 

            Alors ce soir, frères et sœurs chrétiens, pour que la fête soit vraiment belle, célébrons vraiment la vie en étant raisonnables dans nos distances, dans nos comportements, même si la liesse nous entraînerait facilement à être un peu moins consciencieux : ne nous tassons pas, portons le masque – même pour parler avec le voisin, non mais toi là, tu crois que je ne t’ai pas vu le descendre dès que tu tchattes avec ta voisine, hmm ? – lavons-nous les mains, essayons de nous espacer un peu sur les bancs entre familles. Pas parce qu’on nous y oblige, non, pas pour embêter le monde ou pour grogner sur la crise sanitaire mais juste pour que la fête soit vraiment belle, lumineuse de cette seule et bienheureuse espérance qu’on ne saurait ternir ! 

 

Belles dernières heures d’Avent à chacune et à chacun !  Viens Seigneur Jésus ! 

 

 

dimanche, décembre 29 2019

Sainte famille 2019

 

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Sainte famille… loin des représentations sirupeuses, Marie et Joseph ont connu bien des tribulations avec ce petit bout d’homme qui était déjà complètement Dieu : annonciation(s) d’inattendu, naissance galère pas du tout dans la super maternité qui fait rêver tout le monde avec accompagnement de la maman et du papa mais plutôt la version système D, fuite en Égypte façon exil politique pour éviter que l’enfant soit massacré, retour peu rassuré et discret, perte de l’enfant au Temple et tout ce qui se passe après ses 30 ans et puis, plus largement, tout ce qui n’est pas raconté dans les Évangiles et qui fait pourtant la vie d’une famille, en ombres et en lumières, en creux et en bosses. 

 

‘« Ta mère et tes frères sont là dehors, qui veulent te voir. » Il leur répondit : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. »’ (Lc 8, 20-21) Comme Il l’affirme ainsi, la Sainte famille, c’est aussi l’Église, c’est-à-dire nous, à mesure que nous écoutons Sa Parole et que nous la mettons en pratique. La Sainte famille, ce n’est pas du tout plat, du tout cuit, du tout réussi : la Sainte famille a connu des tribulations, l’Église en connaît parce que l’écoute et la mise en pratique de Sa Parole, cela ne se vit jamais sans résistance. Mais c’est en devenant toujours davantage Sa Sainte famille, à l’écoute du Verbe fait chair que nous apprendrons à placer Sa Sainte famille et toutes nos familles sous le seul signe de ce qu’est le véritable Amour. 

 

 

jeudi, décembre 26 2019

Noël de prof, Noël jusque-là

 

 

 

 

 

C’est vrai qu’il serait plus confortable d’avoir un Dieu qui se montre tout de suite tout-puissant à la manière des super-héros : 

Et pourtant, notre Dieu est le Dieu qui se fait homme ; 

Et pourtant, notre Dieu est le Dieu qui naît dans une crèche ;

Et pourtant, notre Dieu est le Dieu qui meurt en croix. 

Il est aussi, évidemment, le Dieu qui ressuscite et qui vainc la mort mais cette éclatante victoire ne peut faire oublier ce qui précède. 

 

Je crois que, parfois, même si on le sait dans notre intellect, on s’attache aussi, presque inconsciemment, à notre conception victorieuse de Dieu et on en oublie la réalité de cette naissance : 

Dieu vient naître là où on ne veut pas de Lui, pas de place parmi les hommes, avec un aubergiste probablement bien agacé de cette demande en sus ; 

Et Dieu vient naître dans une mangeoire, pleine de foin, proche d’animaux, dans une odeur probablement détestable. 

Nous avons tous une part de représentations sirupeuses de cette naissance en tête – même s’il est probable que l’émerveillement de toute naissance fut bien présent ! 

 

Pourquoi tout cela ? Parce que je pense que cela porte aussi des échos dans notre vie spirituelle : on peut parfois penser que Dieu n’est présent que dans les belles choses victorieuses de nos existences. 

 

J’y ai beaucoup pensé à Noël et dans les jours ultimes de la préparation à la fête car, sous ma casaque de prof, j’ai vécu un premier trimestre houleux : pas tant le changement d’établissement et de niveaux enseignés que, surtout, une classe dont je suis professeur principale à la concentration incroyablement élevée d’histoires problématiques. D’où une classe difficile à « gérer » certes, mais surtout de nombreux éléments annexes à mettre en place pour tenter de les accompagner, au mieux, au-delà des réactions strictement disciplinaires. Alors, à Noël, ce sont leurs vies compliquées et leurs visages qui ont énormément habité mon cœur… J’ai voulu confier ceux-ci : 

Toi qui ne sais t’exprimer que par les poings quand cela dépasse un certain seuil, 

Toi qui as probablement un problème psychique, qui es hors-sujet et ramènes tout à toi à tel point que souvent ma patience te concernant est mise à rude épreuve, 

Toi dont les paroles sont si fréquemment violentes et menaçantes et qui n’as jamais appris à te canaliser, 

Toi qui consommes très probablement des produits illicites dans une famille où tu n’es visiblement pas le seul, 

Toi qui ne sais pas gérer ta sexualité commençante et as tendance à la faire tomber dans les ornières de la pornographie et non du respect et de l’amour vrai, 

Toi qui as peur de venir en classe et sèches pas seulement un peu mais tellement que cela met ton année en péril, 

Toi dont il y a un problème d’alcool dans la famille, 

Toi qui viens d’ailleurs et ne sais pas écrire convenablement deux mots d’affilée, 

Toi qui es un chouette garçon mais qui viens de vivre tant de tribulations depuis ton pays pour arriver enfin en sécurité en France, 

… et vous tous, cette classe qui commence enfin, après plus de trois mois ensemble, à prendre forme, peut-être parce que chacun finit par accepter d’être ce qu’il est. 

 

J’ai voulu croire que Dieu était venu pour chacun de vous, pour chacun d’entre eux, dans leur pauvreté comme il l’a fait dans une mangeoire de Bethléem, et, qu’au cœur de ces ténèbres, Il est justement venu se rendre présent et apporter Sa lumière : celle de l’Espérance, la vraie, celle qui espère plus loin que toute nuit. C’est aussi cela un joyeux Noël ! 

 

 

mercredi, décembre 26 2018

Nuits inouïes

 

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            J’y pensais en rentrant de la célébration de la messe de la Nuit suivie d’un thé – gâteaux chez ma mère : les deux grandes fêtes que sont Noël et Pâques font dans notre liturgie l’objet de célébrations nocturnes. Fêtes des fêtes, fêtes qui se tiennent l’une l’autre par la manche – oui, je sais qu’elles n’ont pas de bras mais les deux ont du chocolat ! – puisque l’une ne peut être conçue sans l’autre, fêtes qui ont tant à voir avec la lumière qu’elles sont d’autant plus éclatantes de nuit ! 

 

            Pourtant, je n’ai absolument pas le même comportement en rentrant de l’une ou de l’autre. 

 

              Après la Vigile Pascale, je suis surexcitée comme une puce, j’ai envie de sauter partout en chantant des Alléluia (oui, bon, ça m’arrangerait que vous ne caftiez pas trop à mes voisins) : une partie de moi murmure toujours que c’est une nuit d’ivresse, de folie, lors de laquelle il ne faudrait pas dormir mais juste clamer les merveilles de Dieu. 

 

            Après la messe de la Nuit, c’est presque l’inverse : une immense sensation de douceur m’emplit l’âme et j’ai envie de dormir comme un bébé, pleine de confiance et d’espérance en un monde meilleur. L’effet ou l’esprit de Noël dont on aime parler ? Peut-être bien… Mais chez nous, chrétiens, cet "effet" a les traits d’un nouveau-né : les traits de la nouveauté dont on ne se lasse jamais, les traits qui annoncent, même quand la désespérance s’accroît, une vie possible dans toute sa vulnérabilité mais, en même temps, dans son irréductible grandeur. Et c’est tellement simple et tellement beau qu’on se prend nous aussi à retrouver une intrépide confiance ! 

 

Quand l’une et l’autre fêtes célèbrent l’inouï du Dieu, elles nous invitent à emplir, de manière différente, notre cœur de Sa Lumière et à en rayonner dans les nuits de notre temps : 

 

Lumineux Noël à vous tous qui passez ici ! J

 

lundi, décembre 25 2017

Noël jusque-là

 

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Bonjour au directeur du lieu, digicode, « elle vous attend » dite par l’infirmier puis quelques échanges de « joyeux Noël » avec les divers membres du personnel avant de la retrouver, dans ce lieu où le temps ne poursuit plus tout à fait sa route habituelle.

 

Nous dire bonjour, nous embrasser, me demander intérieurement si elle connaît encore mon prénom et quel est le lien de parenté qui nous unit. Je ne pense pas… Elle sourit toutefois toujours en retour.

 

Quelques échanges de banalités, entrecoupés par celle-ci qui répète « assurément » et qui veut absolument s’installer auprès de nous, par les sortes de râles de celle-là et par l’apathie généralisée de ceux qui ne savent plus, qui semblent avoir oublié ce que c’était que vivre. Il y a aussi celle-ci qui s’est endormie recroquevillée dans un coin.

 

Certains savent encore parler, d’autres ont oublié même la manière de se déplacer… Le luxe et la chaleur du lieu ne parviennent pas à en camoufler parfaitement l’horreur : que reste-t-il de ces vies ? Et pourtant… ils vivent ! Je ne sais jamais comment appréhender cet endroit tant je ne le comprends pas, tant logiquement que spirituellement. Je sais juste combien j’en sors le cœur plein de prières.

 

Elle, à part cette mémoire qui s’envole de plus en plus, ça va plutôt bien du côté moteur tout comme pour profiter de la vie d’ailleurs : elle se croit dans un restaurant, pourquoi pas. « Je ne les connais pas bien, je ne sais pas comment c’est chez eux, je n’ai jamais réservé ici » : moi non plus pour tout t’avouer ! Mais je sais que tu gardes ton goût pour le bon champagne et que tu seras heureuse d’en boire une flûte !

 

Les soignants l’appellent « gentille dame » : j’apprends que c’est ainsi qu’elle appelle tout le monde pour camoufler ses oublis… Alors les soignants se sont aussi mis à l’appeler « gentille dame » : j’aime bien, cela va bien avec sa personnalité. Une gentille dame.

 

Elle, ma mère et moi sommes placées dans le petit salon télé pour être plus au calme pour notre déjeuner de fête : c’est encore l’heure de la messe télévisée. Je ne sais même pas si cette pratiquante régulière de toujours sait encore ce que c’est que la messe tant ses propos sont incohérents. Nous écoutons d’une oreille.

Et puis, il y a ce chant final bien connu de Noël avec ce fameux refrain aux tant de o : et c’est avec surprise que je l’entends, elle, ma grand-mère chantonner les Anges dans nos campagnes sans se tromper dans les paroles. Ancrage d’une vie… ? Je suis touchée de voir qu’elle s’en souvient : est-ce de la mémoire à long terme ou ce qui t'a marquée plus profondément que tout ? 

S’ensuit la bénédiction Urbi et orbi précédée d’un court commentaire disant que celle-ci venait spécialement rejoindre les malades et les personnes isolées. Eh bien, moi, dans cette unité Alzheimer, à entendre la bénédiction du pape venir se poser jusque sur tous ces gens qui ne le savaient même plus, j’ai écrasé une larme.

Oui, c’est Noël aujourd’hui et c’est bien jusque-là, dans ces lieux sans saveur où l’on tente de préserver ce qui reste de vie, au mieux ou au moins mal, que la bénédiction de l’Amour incarné vient se déposer : sur ceux qui ont oublié qu’ils vivaient… parce que Dieu est venu leur donner tout spécialement Sa vie.

Conte pour la nuit

Une fois n'est pas coutume... Avant de vous souhaiter plus longuement un joyeux Noël, voici un petit conte rédigé pour cette Nuit différente des autres.

 

Saint François et la crèche

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En ce temps-là, François, celui qu’on nomme aujourd’hui Saint François d’Assise, avait déjà créé son ordre religieux et avait fait le choix de vivre dans une immense pauvreté. Il aimait dire qu’il avait épousé Dame Pauvreté pour être disponible afin de suivre le Christ. Malgré cela, il continuait à chercher tous les moyens pour mieux dire le message chrétien : c’était là toute sa joie et il y mettait toute sa force d’homme. Dire et transmettre la joie de l’Évangile à tous, en chantant la louange de Dieu. 

            Nous sommes en 1223. Cette année-là, l’hiver est rude en Ombrie, cette province d’Italie dans laquelle il vit, et François cherche comment il souhaite fêter Noël cette année avec ses frères. Il y faut de la joie et de la simplicité.

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mardi, décembre 27 2016

Rapide son Verbe la parcourt

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"Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité." (Jn 1, 14).

... Le Verbe s'est fait tellement chair que vous noterez sur l'image qu'un micro semble placé devant le crucifix pour mieux L'entendre... 

 

Le Verbe s'est fait chair,
Et plus rien ne pourra le faire taire :
ni la mort, ni toutes les persécutions. 

Le Verbe s'est fait chair :
événement historique infinitisémial ;
événement humain à portée incroyable ;
avènement divin qui se livre entièrement en nos mains. 

Le Verbe s'est fait chair : 
L'Amour se livre, s'écrit et se dit en actes,
L'Amour vit pour nous faire vivre.   
Chaque Noël n'est pas qu'un simple anniversaire où "Il est né le divin enfant" tient lieu de "joyeux anniversaire Jésus !" ;
Chaque Noël nous repose, sérieusement et profondément, la question de L'accueillir pour de vrai, pour de bon, dans la crèche de notre coeur :
"Veux-tu m'accueillir et vivre chaque jour plus avec moi ?"

 

Belle fête de Noël - certes, en son octave - à tous ! :) 

 

samedi, décembre 24 2016

"Il demande seulement de l'accueillir"

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Une affichette, discrètement posée à plusieurs endroits ; une affichette si simple et si essentielle. 

Ces derniers mois, j'ai probablement vécu certains des mois les plus denses de mon existence : j'y ai connu une immense joie, qui me travaille au coeur, qui a transformé et transforme ma vie, en Dieu, mais j'y ai connu également de profondes douleurs et angoisses. Bien sûr, c'est le lot de chaque existence mais la densité y a été assez importante. 

Je ne serai pas à cette messe de Noël célébrée dans une tout petit oratoire d'hôpital dans lequel, plusieurs fois ces derniers mois, j'ai prié un office ou ai pris simplement quelques instants de silence. Ce soir et demain matin, je serai avec ma communauté paroissiale. Mais, dès que ce sera fini, je viendrai dans cet hôpital. Ce ne sera pas la première fois d'ailleurs que cela m'arrivera de passer un 25 décembre à l'hôpital, bien que la personne à accompagner ait changé. 

Dans ce lieu où la pauvreté s'appelle dépendance et souffrance, l'amour a une saveur toute particulière : dans ce lieu, l'amour humain devient gratuit bien au-delà des devoirs des soignants, l'amour est la signature d'une qualité d'être. Dans ce lieu où Dieu se cache, l'amour humain reflète tout spécialement Son amour. 

Et les malades sont peut-être plus aptes que nous, les bien-portants, à accueillir cela, la gratuité de l'amour. Ils n'ont rien à offrir en échange, sinon eux-mêmes. 

Il est difficile de dire "joyeux Noël" dans une chambre d'hôpital sans être trop dissonant mais il est possible de le vivre et de célébrer, avec les moyens du bord, l'amour et la vie. 

Où quand des lèvres trempées dans le champagne servi dans un gobelet plastique moche deviennent festin ;
Où quand des sourires et des rires, malgré tout, pour effacer les angoisses cachées deviennent espérance et promesse de vie ;
Où quand l'espace aseptisé d'un hôpital devient quelque peu une crèche qui accueille la vie dans la pauvreté. 

Noël s'y vit, Noël s'y célèbre, sans pompes ni discours. 

Ce sont encore ces plus pauvres qui auront le coeur ouvert et qui nous montreront le chemin pour accueillir le formidable Amour de Dieu pour l'humanité, qui nous désigneront l'essentiel... pour apprendre à accueillir à notre tour. 

Je crois que demain, je rencontrerai spécialement le Christ là-bas, par "la mystérieuse sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux" (Evangelii Gaudium, §198) : je crois que, demain, je poursuivrai vraiment la célébration de Noël dans cet endroit sordide qui resplendira, dans le même temps, de l'éclat de la plus belle des crèches. 

 

mercredi, décembre 30 2015

Le peuple de ceux qui Te cherchent

J’étais assise au fond de l’église, en train de prier en attendant la troisième messe de l’événement salvateur, la messe du jour de Noël.

 

Il y eut d’abord ce jeune couple avec cet enfant, pas des habitués de la paroisse, ni, visiblement, de la messe :

- Tu veux aller voir la crèche ? Tu sais ce que c’est ? Non, tiens, regarde, on va aller voir ensemble le petit Jésus.

C’était beau.

 

Et puis il y eut ce couple de personnes plus âgées, pas des habitués eux non plus, qui allaient clopin-clopant, elle surtout qui avançait difficilement et s’appuyait sur son mari pour réussir à marcher. C’était déjà beau de les voir ainsi, tendres et faibles, venir à la messe. Peut-être par habitude à Noël, ou peut-être par grande conviction et que, ce jour-là, il fallait faire un effort spécial pour réussir à venir même si c’était difficile : je ne sais pas et il importe peu. Ce qui importe, c’est que j’entendis le mari dire à sa femme : « On va à la crèche ensemble ? Tu vas y arriver ? ».

C’était beau.

 

La messe du jour a toujours des relents de gueule de bois et sonne presque, malheureusement, comme une messe pour retardataires.

 

Mais il y a bien pourtant ce peuple, un peuple immense, si divers qu’il en rappelle les santons de la crèche… D'autres qui sont venus avant, d'autres qui viendront après... Un peuple venu L’adorer, chacun avec ce qu’il est.

 

Crèche 2015 

 

« Hier soir, juste avant de me coucher, je me suis retrouvée tout à coup agenouillée au milieu de cette grande pièce […] sur le léger tapis. Comme cela, sans l’avoir voulu. Courbée vers le sol par une volonté plus forte que la mienne. Il y a quelques temps, je me disais ‘je m’exerce à m’agenouiller’. J’avais encore trop honte de ce geste, aussi intime que ceux de l’amour, dont seuls savent parler les poètes ».

Etty Hillesum

 

 

Saint Noël à chacun !

Puissions-nous nous exercer à nous agenouiller devant le mystère de l’amour pour que chacun de nos gestes en soit imprégné.

(Oui, il est toujours temps, nous sommes dans l’Octave de la fête ;) )

 

 

mardi, décembre 22 2015

Que dirais-tu à la place ?

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« Joyeux Noël », qu’est-ce que je dis quand je dis cela ? Qu’est-ce que je dirais à la place ? Telle fut la question lancée aux paroissiens d’un ami prêtre en pleine préparation de son homélie de Noël. Et c'est une bonne méditation à faire dans ces derniers jours de préparation à cette belle et grande fête. 

 

J’ai durant longtemps assez peu aimé Noël : pour un enfant de divorcés, Noël, ce ne sont pas les doubles cadeaux qu’on nous envie qui comptent en premier, c’est avant tout un moment où la séparation apparaît plus forte que tout et le seul cadeau qu’on aimerait, l’union, on sait qu’on ne l’aura pas. J’en garde encore sans doute la trace à préférer Pâques à Noël. Je n’aimais pas vraiment dire « joyeux Noël ». Ce n’était pas juste.

 

En grandissant, j’ai découvert le sens plus spirituel de Noël : « joyeux Noël », c’est devenu « il y a une bonne nouvelle pour toi, pour moi : un sauveur est né ». C’est devenu un moment de joie… peu reçu dans mon entourage pas franchement croyant : on trouvait même parfois que je faisais du mauvais esprit à insister sur le côté religieux de Noël alors que le sens, ça devait être « la famille ». Je me suis tue, longuement, et j’ai profité des messes pour tenter de saisir cette joie du Seigneur. Je crois que mes « joyeux Noël » n’étaient surtout justes de sens que pour mes frères croyants. Ce n’était pas juste non plus.

 

Et puis il y eut la découverte de la messe de l’Aurore, moi qui préférais avant la messe de la nuit : ça a été une vraie révélation. La simplicité de cette messe m’a fait me sentir contemporaine de l’adoration des bergers, m’a fait découvrir un Dieu qui se faisait pauvre parmi les pauvres. Je crois que toute la justesse de Noël est là : Il vient habiter nos pauvretés. Il est cette joie simple qui se révèle aux cœurs non encombrés d’eux-mêmes. Il est cette aurore qui nous fait pressentir que ce jour qui naît avec Lui est neuf : jamais plus, nous ne serons seuls. Dieu est là.

 

Je sais qu’à Noël, beaucoup de gens viennent à la messe sans croire et ma famille m’a rendue sensible à cette réalité. Mais, avec le recul, je sais qu’ils viennent tous avec au cœur une envie de croire à une certaine « magie de Noël » qui prend les noms de paix et de monde meilleur. Je ne sais pas si mes « joyeux Noël » d’aujourd’hui sont plus justes que ceux d’hier mais je crois que ce que je mets derrière, c’est désormais une phrase illuminée par l’expérience de la messe de l’Aurore : « que, là où tu en es, la joie de Dieu, la plus belle des richesses, scintille et rayonne à travers toutes tes pauvretés ; qu’Il te donne Sa joie ».

 

mardi, janvier 6 2015

De bon matin, j’ai rencontré le train ?

 

 

Mosaïque de Rupnik, sanctuaire St Jean-Paul II, Cracovie

 

Au lendemain « des » fêtes, j’ai toujours l’impression d’une gueule de bois généralisée. Non pas que tout le monde ait commis des excès alcoolisés, non pas que Noël soit sur le même plan que le 1er janvier mais il semble que tout le côté magiquement doux qui point à l’approche de Noël se soit estompé. Les gens paraissent fatigués, sans envie et avec si peu de joie. Bonne année ? Vraiment ? Et dire qu’il va falloir s’empiffrer ces galettes dont la première réjouit et qui, passée la quatrième, étouffent leur chrétien…

 

Pourtant, chrétiens, nous sommes dans le temps de Noël jusqu’à la fête liturgique du Baptême du Seigneur.

Pourtant, chrétiens, nous devrions vivre de Noël l’ensemble de notre temps afin de toujours chercher à accueillir et à mettre Dieu au centre pour qu’Il soit notre vie.

 

J’y songeais en ce jour qui rappelle l’Épiphanie, cette manifestation de Dieu à tous les hommes, quoique nous l’ayons fêtée en France le week-end dernier.

J’y songeais dans le métro, en fait. Le métro, ce grand lieu de passage où l’humain semble si peu important pourtant.

 

J’ai regardé.

J’ai vu ce doux et tendre abandon d’une jeune femme sur l’épaule de son bien-aimé.

J’ai vu cette étudiante qui lisait, concentrée, un ouvrage à l’aspect abscons.

J’ai vu cet asiatique en train de manger des abricots secs, le nez en l’air, la musique dans les oreilles.

J’ai vu cet homme déjà âgé en train d’expliquer à une femme plus jeune des bribes sur le Paris historique.

J’ai vu ces jeunes gens en train de rire ensemble.

J’ai vu cette femme à l’air si triste, regardant un texto qui la rendait encore plus mélancolique.

J’ai humé la poésie ordinaire de la vie…

J’ai pris le temps de regarder et j’ai vu de l’humanité.

Des hommes et des femmes pour qui le Seigneur est venu,

Des hommes et des femmes infiniment aimés…

Regard qui réchauffe le cœur à la lueur de la Foi !

 

L’Épiphanie, finalement, elle passe peut-être avant tout par la vue, par le regard, le nôtre.

Après tout, les mages « ont vu se lever Son étoile » pour « venir L’adorer » ;

L’Épiphanie, comme un appel à ne pas rester de bois,

L’Epiphanie, comme un appel à lever la tête,

L’Épiphanie, comme un appel à voir ces étincelles de vie où Dieu se dit.

 

vendredi, décembre 26 2014

Tendre Noël !

 

« Dieu qui nous regarde avec des yeux pleins d’affection, qui accepte notre misère, Dieu amoureux de notre petitesse. En cette sainte nuit, tandis que nous contemplons l’Enfant Jésus qui vient de naître et d’être déposé dans une mangeoire, nous sommes invités à réfléchir. Comment accueillons-nous la tendresse de Dieu ? Est-ce que je me laisse rejoindre par lui, est-ce que je me laisse embrasser, ou bien est-ce que je l’empêche de s’approcher ? ‘‘Mais je cherche le Seigneur’’ – pourrions-nous rétorquer. Toutefois, la chose la plus importante n’est pas de le chercher, mais plutôt de faire en sorte que ce soit lui qui me trouve et qui me caresse avec amour. Voici la question que nous pose l’Enfant par sa seule présence : est-ce que je permets à Dieu de m’aimer ? »

Pape François, homélie de la messe de la Nuit de Noël 2014

 

Comment accueillons-nous la tendresse de Dieu ?

… Très belle, très juste question… !

Quand on regarde des scènes de Nativité, des tableaux, des crèches, on est souvent pris de tendresse : c’est mignon, c’est beau et c’est pour le Christ qu’on ressent cette tendresse.

 

 

 

Mais comment accueillons-nous la tendresse de Dieu ? La question du pape me reste dans le cœur :

Quand je pense à tout ce qu’il y a à préparer avant Noël au lieu de me tourner vers l’immense don que Dieu nous fait,

Quand je me fais ma petite vision personnelle de Dieu, que je l’enferme dans mes limites,

Quand je pense à « moi » en y mettant plein de majuscules, emplie de mes préoccupations,

Quand je regarde les autres, leurs manières de faire ceci et cela en jugeant sans aimer…

… La liste est infinie :

Comment accueillir la tendresse de Dieu si mon cœur est plein de lui-même ?
Comment accueillir la tendresse de Dieu si je ne reconnais pas mon propre péché, ma propre fragilité ?

Comment accueillir la tendresse de Dieu si je ne laisse pas ma vie tout entière s’emplir de simplicité ?

 

Devant la fragilité de l’enfant de la crèche, les beaux propos ne peuvent que se taire, inutiles,

Les mensonges, les remparts bien bâtis pour protéger nos blessures, également : qu’en a à faire un nouveau-né ?

A genoux : non comme posture à se donner mais comme un appel à l’ouverture du cœur, à sa simplicité ;

A genoux : c’est se mettre à la hauteur du Nouveau Né et donc, si curieusement, accepter de se mettre à la hauteur d’un Dieu qui s’abaisse en s’abaissant devant Lui ;

A genoux : c’est, justement, laisser la possibilité de se laisser très tendrement toucher par la petite main de l’être tout fragile, qui vient juste pour te dire « je t’aime »,

Caresse de l’enfant qui ne sait encore que babiller.

 

A vous tous, chers lecteurs, un tendre Noël :

que la venue du Seigneur en notre chair illumine vos jours de Sa clarté !

 

mardi, décembre 24 2013

Hier, chaque jour, demain, à la fin des temps


Seigneur, donne-nous, en ce jour où nous allons rappeler et célébrer Ta naissance en notre chair, de ne pas faire de Ta Nativité un simple chapitre de notre existence ou un événement passé, 

Mais donne-nous l'attention du coeur pour faire place nette en nous, 

Pour T'accueillir, 

Pour venir et rester, à genoux réellement ou spirituellement, T'adorer

jeudi, décembre 27 2012

Aux éclats de Noël

- Messe du soir pour les familles, joyeux désordre de rires et d’enfants.

Être envoyée, au tout dernier moment, comme ministre extraordinaire de la communion. Service qui me bouleverse à chaque fois, je l’ai déjà écrit, et qui s’est retrouvé encore plus fort : de le faire à Noël, où Dieu se donne à nous dans la fragilité d’un enfant et puis de le faire pour certaines personnes. De donner ce pain que je crois Corps du Seigneur, Pain de Vie, à ces frères inconnus rarement là qui seraient surpris de savoir combien ils manquent, à ces frère paroissiens connus que je vois chaque semaine, à quelques-uns de ces jeunes dont je m’occupe, à la maman de ma future filleule avec un large sourire, à mon propre frère et puis aussi à ces membres de ma propre famille rarement là. 

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vendredi, décembre 30 2011

Le 1er janvier, si on allait prier ?


Sainte Marie des Vallées

Elle, c'est sainte Marie... 

Elle, c'est la statue qui trône au fond du choeur de ma paroisse que j'aime tant regarder. 


Le 1er janvier, c'est la fête de Sainte Marie mère de Dieu ; 

Le 1er janvier, c'est le jour de la prière mondiale pour la Paix ; 

Le 1er janvier, c'est le début de l'année. 


Trois occasions si liées de venir prier, même fatigués d'un réveillon, 

Même totalement endormis, même hébétés... 

je vous en parle un peu par là, sur sacristains.fr -> "Au matin de la nouvelle année"


Alors, c'est dit ? On priera ensemble, même à distance ? 


dimanche, décembre 25 2011

Joyeux Noël !

au Mt St Michel

 

Prière silencieuse,

Veille dans le silence de la nuit, 

Soudaine clameur !

 

« Oui ! un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l'insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : « Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ». Ainsi le pouvoir s'étendra, la paix sera sans fin pour David et pour son royaume. Il sera solidement établi sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que fait l'amour invincible du Seigneur de l'univers. » (Isaïe IX)

 

Heureux Noël à tous dans l’accueil confiant du Seigneur :

qu’Il soit notre Joie !