« L’Église, elle est vachement riche ! »
Grief souvent, si souvent, entendu d’une Église qui ne vivrait pas ce qu’elle proclame. Qui annoncerait un Messie de pauvreté là où elle ne ferait que prospérer sur le dos de fidèles vaches-à-lait. « Meuh » disent les chœurs de l’extérieur, beuglant en chœur, proches d’une ruade si inutile pour ébranler plus une vieille dame déjà bien remuée.
Meuh donc ? Meuh non surtout.
Je le savais mais, ces deux derniers jours, j’ai pu le voir, j’ai pu le vivre et il me faut donc l’écrire.
Passant 2 jours à la maison de la CEF (i.e. la grande organisation qui gère toute l’Église de France dans à peu près tous les domaines), bel immeuble, pratique, mais pas extravaguant non plus, j’ai réunionné avec quelques autres ruminants aussi calmes que moi. Notre rumination à nous est faite à base de Parole de Dieu : c’est de suite plus calme[1] dans la panse (parfois moins doux que de s’énerver pour rien, il est vrai).
Bref. On préparait quelque chose pour des p’tits jeunes : un rasso national à Paris pour plusieurs centaines de robes blanches venues de toute la France, dont vous entendrez certainement parler sur ce blogue de temps à autre. C’est plein de travail mais c’est super, non ? Eh bien, pour une manifestation comme celle-ci, qui sera si importante, au sein de l’Église même et concernant des jeunes à son service, il n’y a possibilité d’aucune aide financière au niveau national.
Aucune, vous avez bien lu. Et notre budget doit être équilibré. Deux heures passées à retourner le problème dans tous les sens pourtant, sans faire tomber le moindre centime de la besace. Rien. Aucune aide financière, aucune aide matérielle ou humaine supplémentaire…. Rien. Et l’on me parle après de la richesse de l’Église avec ironie ?
Assez désespérant, je dois dire.
Cependant, en levant les yeux, j’ai vu ces dix regards… J’ai vu ces dix paires de bras aux manches qui ne demandent qu’à être retroussées… J’ai vu ces dix personnes motivées pour organiser.
Et J’ai compris à cet instant qu’elle était là, la richesse de l’Église.
Et pas planquée en plus, cette vache de richesse, même s’il reste une vague histoire d’étable là-dedans… !