Zabou the terrible

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jeudi, août 13 2015

Ne soyons pas cloches

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Quelques mots alors que je me trouve présentement en train de marcher sur un tronçon de la via Francigena dans l'est de la France. 
 
J'ai pu entrapercevoir, depuis plusieurs jours, une belle initiative sur les réseaux sociaux : #ChristianBells 
 
Quid ? Sonner les cloches le 15 août, comme signe de soutien avec nos frères chrétiens d'Orient dont les conditions de vie sont chaque jour un peu plus difficiles. 
 
Quelle utilité dans les histoires politico-religieuses qui agitent le Moyen Orient ? 
Aucune... directement ! 
C'est dérisoire de sonner les cloches !
 
Mais quelle utilité a une cloche sinon celle de faire du bruit ? 
C'est justement ce qu'on leur demande : faire du bruit, qu'on parle de ces violences, de ces persécutions, qu'elles soient rappelées à nos cerveaux ayant trop tendance au zapping ! 
Mais quelle utilité a une cloche sinon d'appeler à la prière ? 
C'est justement aussi ce qu'on leur demande : appeler chacun à sa responsabilité ! À la prière d'abord, à l'action s'il peut faire plus ! 
 
Le 15 août, je cheminerai pour ma part sur une étape au départ de Besançon. 
Que les cloches sonnent pour #ChristianBells, pour l'Angelus ou pour les heures, je m'associerai humblement à l'initiative en priant un "je vous salue Marie" à l'intention des chrétiens d'Orient à chaque cloche entendue. 
 
Que sonnent les cloches, 
Que prient les hommes ! 

mercredi, septembre 19 2012

Pax nobiscum, pax vobiscum

 

Homme des longs couloirs, le banlieusard parisien comme tout habitant des villes est habitué à ces mots jetés un peu n’importe où, un peu partout qu’on appelle tags, graffitis…

 

Parmi ceux-là, il y a parfois de l’art, parfois de quoi sourire mais, le plus souvent, des insultes ou sans doute pire, des mots de désespoir fusant un peu partout sur les vitres du métro parisien, sur les immeubles et dans les passages publics. On les efface rarement – coût élevé oblige – et ils prolifèrent : il faut chercher alors avec les yeux de la Foi les éclats vivifiants parmi eux, cachés.

 

Image permanente, image proche de ce qui se passe aujourd’hui dans notre Église et, plus largement encore, dans la société : les polémiques enflent à un tel point que l’abcès ne peut plus crever tellement il s’envenime. Les mots d’oiseaux (et parfois pire ! Parlerait-on alors de mots de pachydermes ?) volent… et restent. Peut-être cela coûte-t-il trop cher au cœur de chacun de les enlever ?

 

Quand je vois ça, quand je lis ça, le cœur attristé, je n’ai pas très envie de parler. J’ai plus suivi le voyage du pape au Liban où un détail a attiré mon attention dans les affiches éditées pour l’occasion :

 

 

« La paix soit avec vous »,

Ces mots du Christ ressuscité…

Benoît XVI venait les porter, au cœur d’une région bien particulière.

Urgence de la paix.

 

Ca m’a rappelé mon récent pèlerinage à Rome, ville où il y aussi des tags partout mais où l’on trouve également, juste à côté, ces belles phrases au fronton des églises, de façades incongrues ou encore de fenêtres de petites rues.

 

 Paix à toi qui entreras

  Gloire à Dieu au plus haut des cieux 

 

 

 Dans ce lieu, je te donnerai la paix          


« Prie et travaille » 

 

 

Mots simples, mots rappelant des évidences, mots rappelant l'urgence de la paix et son mode de diffusion :

Paix de Dieu à accueillir…

La paix en moi, d’abord ;

La paix en toi, pareillement ;

La paix entre nous, essentielle ;

La paix entre tous, l’objectif.

 

L’utopie pourrait alors arriver, rose, sucrée et doucereuse… et l’on s’exclamerait, devant tous les problèmes, facilement : « ce n’est pas grave ! Tout se vaut ! Ne nous parlons pas, acceptons tout puisque l’autre le pense juste ! ».

Et je ne cherche pas seulement à rappeler ici le débat sur le mariage homosexuel ou sur la question de l’adoption par ces couples mais aussi ces massacres au Moyen Orient, mais encore ces caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo ce jour en guise d’huile sur le feu... 

Urgence de la paix.

 

Mais tout accepter, ce n’est pas accéder à la vraie paix : c’est accéder à cette fausse paix qui se nomme lâcheté.

 

Car la paix, c’est tout sauf cela ;

La paix, ce n’est pas un oui-oui : c’est un « oui » à notre propre conversion à ce que Dieu veut pour nous – le meilleur ! – et c’est un appel à mieux le chercher et à mieux le comprendre ;

La paix, c’est un don du Seigneur parfois difficile à accueillir dans nos rigidités et nos crispations respectives ;

La paix, elle s’avance accompagnée de la Charité et de la Vérité, souvent – toujours ? – très exigeantes.  

 

Chercher la paix, promouvoir la paix, vivre la paix…

C’est d’abord pour un croyant vivre de Sa paix, c’est-à-dire chercher à acquérir cette paix intérieure qui, selon St Seraphim de Sarov permet aux « âmes, par milliers, de trouver auprès de soi le Salut » ;

C’est ensuite un appel urgent à convertir le regard que l’on porte sur notre frère, quelles que soient nos convictions et les siennes ;

Ce regard-là qui aime et qui, justement parce qu’il aime et qu’il veut aimer mieux, est prêt à parler, à discuter, à s’engager dans une disputatio contradictoire au risque simple de l’Ecoute et d’une recherche mutuelle de Sa volonté ;

Parce qu’aimer, dans tous les cas, c’est avant tout et toujours s’ouvrir à un Autre.

 

jeudi, décembre 23 2010

Aussi proche qu'est l'Occident de l'Orient ?

Ce sont les vacances alors je "m'informe" plus que d'habitude et il m'arrive même d'allumer la télé pour regarder le fameux "J.T." (fait rare !). Et alors ? Alors l'on parle de la neige qui nous bloque, de la neige qui gêne les départs en vacances... C'est le rôle des actualités de nous dire cela mais j'ai un peu le coeur triste : qu'en est-il de nos frères chrétiens d'Orient et de leurs conditions dramatiques de vie à quelques jours de cette immense fête qu'est Noël pour nous chrétiens ? 

Je ne peux pas dire grand chose car je ne saurais que trop mal le faire mais une certitude m'habite : IL NE FAUT PAS LES OUBLIER ! A nous qui avons la chance de célébrer Noël dans de bonnes conditions (malgré la neige), pourrions-nous oublier ceux qui risquent leur vie pour fêter, simplement, un Dieu si pauvre mais si aimant qu'il se fait Enfant ? 

Je vous indique ici un lien vers un blogue consacré à cette question des Eglises d'Orient, proposant une bonne revue de presse pour suivre leur actualité : blogue églises d'Orient. L'AED (Aide à l'Eglise en détresse) vous propose quant à elle plusieurs manières de les soutenir (cliquez sur leur logo ) : 

Enfin mon évêque, Mgr Gérard Daucourt, propose une initiative toute simple dans son message de Noël, initiative que je retranscris ici tant elle demande peu de moyens, si ce n'est un petit signe et un peu de notre coeur dans la prière :

 

En ce qui concerne les chrétiens d'Irak et du Moyen-Orient, je propose que nous leur manifestions publiquement notre soutien par un petit signe permanent. Il s'agit d'un autocollant à apposer sur les voitures ou en d'autres endroits. Il portera l'inscription : LIBERTÉ ET JUSTICE POUR LES CHRETIENS DU MOYEN-ORIENT ! JE LES SOUTIENS. Cet autocollant est disponible dans les paroisses et à l'évêché.

 

Au Moyen-Orient, les chrétiens ont peu de possibilité d'avoir des signes chrétiens visibles (à part leurs églises). Beaucoup cependant suspendent une petite croix (comme celle d'un chapelet) au rétroviseur de leur voiture. Je propose aussi que nous fassions de même par solidarité et pour nous rappeler de prier pour eux et pour les chrétiens persécutés.

 

 

+ Gérard Daucourt

    Evêque de Nanterre