Zabou the terrible

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dimanche, février 10 2019

Chronique des JMJ de Panama 1,5 Relevés !

http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/document/rpcq_bien_116858_44630.JPG?id=44630

Ceci n’est que la chronique 1,5 et non la 2 tant elle a à voir avec la première

 

            Aujourd’hui dimanche 10 février, c’était le dimanche de la santé et, dans de nombreuses paroisses était proposé le sacrement des malades. C’est un magnifique sacrement qui vient donner la force du Christ dans la faiblesse, quelle qu’elle soit. 

 

            Eh bien, justement, ce sacrement, c’était un peu notre innovation diocésaine de ces JMJ… à voir ces h-amis, à les voir rayonnants et souffrants, à écouter certains autres dans leur(s) souffrance(s), à entendre une homélie y faisant référence lors d’une messe unique célébrée sur un bateau voguant dans l’océan pacifique, nous nous sommes posés la question progressivement : et si… ? Et pourquoi pas le proposer finalement ? 

 

            Il fallait former, informer et voir si, concrètement, nous avions ce temps de formation puis un temps de célébration. Au fil des jours, les obstacles tombaient et les plages horaires semblaient évidentes : un topo à l’arrivée à Panama Ciudad, un petit temps d’accueil et d’accompagnement par un des prêtres présents pour les volontaires et un sacrement finalement célébré lors d’une messe diocésaine juste avant de partir pour le week-end avec le pape. 

 

            Nous pensions certes à nos h-amis mais ce ne furent pas les premiers à se manifester et ils ne vinrent pas tous : 6 jmjistes de notre groupe reçurent ce sacrement. Les blessures invisibles sont aussi le lieu où Dieu veut venir apporter sa puissance de vie et c’était beau de voir ce mélange inattendu et confiant de jeunes osant, avec simplicité et humilité, présenter leur souffrance à la prière de tous. Ce fut un très beau moment, très fort, très priant, très enthousiasmant même avant de rejoindre la foule du week-end final et de nous laisser enseigner par le pape et de prier avec lui. 

 

            Car, que cela soit ce week-end comme aux JMJ, n’oublions pas que le Christ vient toucher pour que la personne malade, pleinement membre de Son corps, porte spécifiquement Son amour salvateur en elle. D’ailleurs, dans la Bible, c’est tellement fort que les guéris ne peuvent s’empêcher d’aller ensuite proclamer les merveilles de Dieu ! Le corps blessé des malades mais ainsi oint est en effet le lieu où vient s’ouvrir une relation privilégiée avec le Seigneur : à nous de ne pas les abandonner mais bien au contraire d’entrer en relation avec ces personnes pour nous laisser aussi entraîner par elles, à leur exemple : pour que les chemins parfois improbables de chacune de nos vies soient, ainsi que Lui le désire, toujours davantage chemins de Vie. 

 

 

 

 

jeudi, février 7 2019

Chronique des JMJ de Panama 1 Des H-amis et des frères

 

 

            Je suis donc revenue du Panama, le cœur profondément en action de grâce… mais la reprise du rythme quotidien est rude n’ayant pas bénéficié d’un vrai temps de repos, voire de transition avec l’ordinaire des jours. En résumé, les vacances se font très largement attendre ! Mais la reprise du tempo passe aussi sans doute par se redonner un rythme d’écriture, ici et plus personnel ailleurs. Alors, je commencerai par partager quelques éléments des JMJ. 

 

            57 personnes bien parties puis bien arrivées au Panama : soulagement et étrange sensation pour moi de voir un projet sur lequel on est depuis presque 2 ans enfin prendre forme et, surtout, prendre chair. 

 

            Car il s’agit bien ici de chair : des jeunes en chair et en os d’une part et, parmi eux, cinq jeunes tout spécialement à la chair blessée, meurtrie de manière visible, dans le handicap physique. Emmener les quatre parmi eux possédant un fauteuil avait été une vraie question : si les indicateurs logistiques étaient assez mauvais, il faut bien le dire, l’indicateur de leur foi et celui de leur envie étaient au plus haut. Ce n’était pas simple : il a fallu discerner et chercher à organiser au mieux ce qui pourrait se construire éventuellement. J’ai beaucoup prié quand il a fallu dire oui ou non… mais l’Écriture me donnait une réponse : Jésus, Lui, ne laissait jamais personne sur le bord du chemin, au contraire, c’est toujours vers eux qu’il préfère aller. Alors, tant que ce n’était pas utopique, tant qu’on pouvait raisonnablement accueillir, y avait-il une vraie raison de ne pas le faire ? Le manque de dispositifs locaux n’était certainement pas une raison suffisante : nous nous sommes lancés. 

 

            Sur les conseils des plus habitués d’entre eux aux JMJ, nous avons mis en place un système d’anges gardiens pour chacun. Et, dès les premiers jours, quelle joie de voir que « cela prenait » ! Non pas seulement quelques-uns autour d’eux mais bien, très vite, tous, les uns autour des autres ou plutôt les uns avec les autres. Car, s'il n'y avait pas les adaptations matérielles, il y avait les bras, il y avait les coeurs. Sans concertation, tout le monde s’est approché, a voulu aider, a voulu faire partager tel moment avec un tel en le plongeant dans l’océan avec nous ou en lui faisant vivre un bain de foule dans la liesse d’un stade… Bien souvent, mon regard quelque peu scrutateur de déléguée diocésaine s’émerveillait et me faisait dire : « que c’est beau ! Qu’ils sont beaux ! ». 

 

            Quand la fragilité est visible, chacun est aussi invité à faire tomber le masque devant les siennes plus intérieures, à fuir les faux-semblants pour vivre, agir et partager en vérité. J’ai été marquée de voir à quel point cela a été le cas et qu'il s’est créé une ambiance de bienveillance tendant à une communion la plus profonde. En particulier grâce à ces h-amis (on m’a soufflé le terme comme celui qui se disait dans certains mouvements : c’est mieux que nos amis handicapés), nous avons expérimenté la fraternité. C’est ce qui a d’ailleurs fait dire au curé d’une de nos paroisses d’accueil que ce groupe était une « catéchèse vivante » ( !!!). 

 

De ces JMJ, je suis rentrée le cœur profondément réjoui de me dire à quel point les fragilités sont les brèches dans lesquelles Dieu aime s’engouffrer pour y révéler Sa lumière et, partant, pour davantage faire de nous Son peuple. 

 

P.S. : Cette photo qui a fait le tour de la planète ne vient pas de notre groupe... mais nous avons fait pareil le week-end final avec nos h-amis et notamment l'une d'entre elles a été bénie... incroyable moment d'émotion ! 

https://fr.zenit.org/wp-content/uploads/2019/01/Personne-handicapée-JMJ-de-Panama-©-Twitter.png

La preuve... 

 

 

 

 

 

samedi, janvier 13 2018

Portes grandes ouvertes au Christ

 

http://largente.eu/wp-content/uploads/2017/01/portes-ouvertes.jpg

 

Ordinairement, le réveillon du jour de l’an est pour moi l’occasion d’une belle soirée entre amis où les mets fins côtoient les mots d’esprit et les grandes rigolades dans la chaleur simple et douce de l’amitié.

 

De ce moment si apprécié, cette année, point ! Car, à l’heure où en France vous franchissiez le pas de 2018, j’étais encore six heures plus tôt en 2017, de l’autre côté de l’océan Atlantique, dans un petit pays qui est comme le pont entre les Amériques du Nord et du Sud : le Panama. Formidable pays que j’ai eu la joie d’arpenter et de découvrir durant huit jours afin de préparer pour mon beau diocèse les JMJ de Panama en janvier 2019 : j’en suis rentrée cœur et yeux pleins et il me tarde d’en parler pour inviter chacun !

 

Que faire quand on est loin de chez soi le 31 ? Avec l’équipe, nous avons été invités dans la famille d’un responsable JMJ d’un diocèse panaméen. A quoi nous attendre ? Nous connaissions en partant le sens de la fête des Panaméens, nous étions loin de deviner leur formidable sens de l’accueil.

 

C’est dans une semi-campagne de province que nous nous sommes vites retrouvés, humble quartier aux petites maisons proprettes mais petites. La demeure de notre hôte était d’une immense simplicité mais elle avait sa porte grande ouverte : pour nous, pour tous les voisins qui se rendent des visites ce soir-là. Chacun va rencontrer les autres, simplement. 

 

Cette famille n’avait pas grand-chose et, pourtant nous avons été reçus mieux que des rois : nous avons vraiment été reçus comme si nous étions le Christ. Tant sur la forme que sur le contenu : plats locaux de fête confectionnés essentiellement à partir de leur propre jardin – que nous avons visité comme il se doit : il faut dire que nous n’avons pas de cacaotier, de palmier et de perroquets dans les nôtres – et du propre cochon qu’ils avaient élevé et, surtout, un accueil simplement en frères vraiment bouleversant. De belles discussions, une volonté de nous faire tout goûter de leur pays, de leur région, de leur culture… Quel beau réveillon ! Quelle joie que embrasser ces frères donnés au bout du monde à minuit !

 

Ils nous ont écrit après cette soirée, notamment ces beaux mots : « Nous avons ouvert les portes de notre humilité. Et nous avons été honorés. »

 

Quelle meilleure leçon ? C’est nous qui avons été honorés ! Et c’est nous qui avons reçu d’apprendre bien mieux, grâce à des frères, ce que le mot « accueil » signifiait.

Puisse tous les futurs JMJistes faire pareille expérience dans un an !