Ce sont de curieux moments que les conseils de discipline.
J’ai du mal à expliquer en quoi cela constitue une place de choix pour une chrétienne qu’y siéger tant ce sont indubitablement des moments douloureux, souvent accompagnés d’une certaine violence et qui me laissent intérieurement groggy plusieurs jours de suite. Mais, en même temps, ce sont des lieux porteurs d’une incroyable espérance pour qui ose y croire : et le chrétien a, ce me semble, à s’en faire particulièrement l’écho.
Quand l’élève a – gravement – fauté, on n’est pas juste là pour le juger et le « virer », même si la disposition de la salle s’apparente alors à un tribunal, qu’on y est grave et qu’il n’est pas rare de voir nos élèves et leurs parents y trembler, voire y pleurer. Et, pourtant, si l’on prend la peine de ce moment, ce n’est pas pour exclure d’un coup parce que le cadre a été outrepassé, c’est bien plutôt pour jauger la situation et, surtout, toujours, espérer. Il ne s’agit pas la petite et à la fois si grande Espérance chrétienne mais un peu tout de même : il s’agit d’espérer l’élève dans ce « plus beau », dans ce « meilleur » dont il n’a pas encore su faire preuve et réfléchir ensemble au moyen de l’y conduire. En gros, c’est ne jamais croire que tout est fichu, ne jamais s’y résoudre… même si cela n’empêche pas la sanction d’être posée.