Zabou the terrible

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Mot-clé - Qu elle domine de la grève à l agreg

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mardi, septembre 15 2015

Agrégée… so what ?

 

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Je n’en ai pas parlé sur ce blogue mais, début juillet, un détail quelque peu important mais surtout totalement inattendu de ma vie s’est produit : je fus reçue à l’agrégation externe de Lettres modernes.

 

Top cool, youpi, j’ai sauté de joie et bien fêté ça. Mais finalement, être agrégée, qu’est-ce que cela change ?

 

J’ai demandé, autant par passion que par conviction, à continuer à travailler pour l’instant dans le même collège REP. J’ai donc été affectée sur le même horaire de certifiée, je m’investis toujours dans une expérimentation pédagogique et ne profite donc pas de ma désormais charge horaire moins importante mais fais a contrario un nombre non négligeable d’heures supp’. Vous me direz que je verrai la différence sur ma fiche de paye : c’est sans doute vrai. Mais je pense qu’il est assez clair pour quiconque me lit que ce n’est pas ce qui motive ma vie.

 

L’agrégation, donc. Suis-je une meilleure prof parce que je suis agrégée ? Je ne pense sincèrement pas. Ce n’est que ma 4ème rentrée, année de stage comprise, et je me sens toujours bien moins compétente que des collègues qui enseignent depuis plus longtemps que moi tant l’expérience compte dans ce métier.

 

Mais alors, être agrégée, pourquoi ? D’abord pour la beauté du geste, le plaisir du challenge acharné pour notre intelligence…

 

Mais aussi pour eux, ces petits-là qui sont devant moi une vingtaine d’heures par semaine. Le prof agrégé n’est pas meilleur prof mais le prof qui prépare l’agrégation ou qui se motive pour travailler sur tel ou tel sujet, pédagogique ou non, se place lui aussi en situation d’apprentissage : je suis convaincue que cela nous aide à chercher à apprendre mieux aux autres ensuite.

 

J’ai certainement passé l’agrégation pour plein de raisons mêlées mais je crois que, prof chrétienne, je l’ai aussi passée pour mieux exercer ma fonction baptismale de « roi », non parce qu’il s’agit d’un concours dit « d’excellence » (on pourrait en discuter des heures) mais bien pour régner – faire cours –  au sens où le Seigneur l’entend, aux pieds de mes frères. Pour mieux les servir, pour mieux les faire grandir. J'en ai en tout cas l'ambition ! 

 

samedi, mai 30 2015

Parce qu'elle est toujours plus au programme

http://www.vive-laculturenumerique.org/images/saint%20jerome.JPG

 

Des circonstances inattendues font que la presse de la fin d’année, semi éreintée de l’année passée, semi rêveuse et tendue vers l’été, prend cette année la couleur d’une grosse pile de livres à relire sur la table de nuit et de quelques dolipranes parfois très nécessaires.

Il faut dire qu’un certain mot impromptu encourage à se frotter prochainement à quatre lourdes épreuves orales : quand on affiche ce mot à côté de votre nom, vous relevez le challenge et vous foncez…

16 gros livres, des notions à revoir, des entrainements à imaginer, le tout en un peu plus de deux semaines : ça fait un peu mal par où ça passe mais il paraît que le jeu en vaut la chandelle.

 

Évidemment, mon esprit rétif et parfois même quelque peu retors, rechigne à la tâche : que voulez-vous, il y a les cours, les élèves, les bilans de fin d’année, les amis avec qui l’on aime se réjouir, deviser et festoyer et puis deux chouettes projets d’été à préparer, en sus de mes (plutôt très chouettes aussi) projets personnels.

A côté, il y a tout ce travail en plus… cela ne donne pas très envie.

Il faut essayer d’émonder : d’enlever, doucement, quelques réunions ou réjouissances à l’emploi du temps, être fidèle aux engagements déjà pris, et jouer le jeu, quand même, malgré tout.

Relever le gant,

Et essayer de ne pas se laisser déborder, ni d’être achevée par K.O.

 

Et puis, par-dessus tout cela ou au cœur de tout cela, il y a Dieu.

Il est toujours là mais je n’envisage pas de vivre sans Lui laisser du temps, sans Lui laisser de la place : à Lui, à Lui seul.

Parce qu’Il est le temps et l’espace qui permettent à tout le reste de se déployer en Lui.

 

Comme toujours, dans les périodes de presse, d’occupation intense, où corps et esprit travaillent dur, les moments d’oraison sont précieux et j’ai surtout l’impression de mieux savourer ce que dit la Bible.

 

A force de lire, je pourrais en avoir assez de voir toutes ces phrases courant sur le papier : Avec la Bible, c’est tout l’inverse, bien qu'elle ne soit pas au programme officiel. 

Pas de prise de tête,

Juste comme une saveur vitale,

Dans l’oraison, dans tel ou tel office de la liturgie des heures,

Dans une phrase (re)cueillie lors d’une messe,

Redécouvrir que le Seigneur est bien pain de la route,

Que Sa parole est la lumière de la route, « lumière de mon pas »,

« Qu’elle est douce à mon palais ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche ! »

Se laisser nourrir, avec ces mots, avec Ses mots qui reviennent sans cesse aux lèvres,

Qui nous nourrissent donc, qui nous sculptent à l’intérieur et nous donnent d’habiter le monde, dans le calme ou dans les (pré)occupations, un peu plus selon Lui.

 

mercredi, mars 26 2014

La profondeur des pleins et des déliés divins

 

 

 

C’était il y a une grosse semaine. L’épreuve de 7h allait commencer. J’essayai mon stylo plume : des ratés, il fallait la changer. La cartouche d’encre de mon stylo était vide ; je l’ai prise, ôtée, regardée, j’ai joué avec et j’ai souri.

 

Il y a deux ans, j’étais dans la même situation.

Mais, il y a deux ans, je n’étais pas ici comme aujourd’hui en touriste, à vouloir m’entraîner, garder la main : il y a deux ans, je l’avais préparée cette épreuve… J’y avais mis une bonne partie de ma vie durant deux ans. Admissible l’année d’avant, la suite logique était… enfin, peu importe la suite logique, il en fut autrement, complètement même, et cela suffit.

 

Il y a deux ans, je, ou plutôt nous, vivions ce drame de la maladie grave et incompréhensible d’un proche tout jeune, qui arrive à d’autres mais qui, pourtant, bouleverse tout.

Il y a deux ans, j’avais passé une partie de la nuit avant l’épreuve reine à me ronger les sangs.

Il y a deux ans, j’expérimentais le « malgré tout », le « Seigneur, viens à mon/son aide » et, immédiatement après, heureusement donnée et reçue, la certitude d’un « Seigneur, Tu es là ».

 

En deux ans, il s’en est passé des choses.

Oh, bien sûr, on saura trouver bien pire mais on saura aussi trouver bien mieux : mais c’est ainsi.

Et, elle, cette petite qui a tout de même grandi, est toujours malade, bien que moins cruellement.

Mais surtout, en deux ans, j’ai appris, malgré moi, à vivre autre chose qu’une exaltante épreuve d’érudition : j’ai découvert des liens inédits, des liens de vie.

En deux ans, j’ai appris à faire, un tout petit mieux, confiance.

Ce chemin-là, je ne l’ai pas choisi et, on me l’aurait proposé, je l’aurais refusé : il s’est présenté devant moi et j’ai essayé de l’accueillir, de laisser Dieu y marquer sa pleine empreinte.

J’ai découvert plus et mieux Dieu comme toujours dans les pleins mais aussi dans les déliés de la vie : simplement, j’ai découvert plus, et encore plus, et plus Lui.

 

Car, entre concours et vie, il n’y a certes pas de contradiction mais la deuxième est toujours plus forte que le premier et, malgré tout, c’est heureux.  Peut-être avais-je perdu de vue cette évidence m’est-il arrivé de songer, contemplant les autres candidats du regard et m’interrogeant…  et eux ?

 

Il y a une semaine, j’ai pris une nouvelle cartouche, je l’ai mise bien en place : j’étais prête.

J’ai finalement écrit 7h durant ; et les autres jours de la semaine aussi ;

Car je la repasserai un jour sérieusement.

 

J’ai écrit 7h, oui, mais différemment : quelque chose a irrémédiablement changé.

Ce n’est pas que la souffrance est meilleure ou que je suis meilleure : ce serait ridicule.

C’est plutôt un constat :

L’encre est toujours la même mais sa teinte pas vraiment.

Comme si, écrire avec sa vie,

Dans laquelle Dieu écrit Lui-même,

C’était la tamiser par nos épreuves, l’affiner,

Comme si c’était découvrir une encre qu’on ne comprend pas toujours, parfois invisible mais surtout toujours sympathique,

Donnant une profondeur aux pleins et aux déliés de notre existence.

Pour Lui rendre en multiples bafouilles.

 

mercredi, mai 30 2012

Dans la mouvance de l'Esprit


       J'ai récemment dû passer le C2i2e - si vous ne savez pas ce que c'est, peu importe, vous ne ratez vraiment rien : en résumé une certification d'informatique à l'usage des enseignants. Je passerai sur le contenu, sur le temps pris et autres "joyeusetés" découvertes pour m'arrêter sur le questionnaire juridique de la formation qui m'amena à consulter les textes officiels se rapportant à la propriété intellectuelle.

Pourquoi ? Pour répondre à une simple question : "les sermons sont-ils considérés comme oeuvres de l'esprit" ?  


Suspens... 




La réponse est donc oui


Malheureusement oui, oserais-je dire. (Et là, je sens déjà les doigts de mes amis prêtres en train de se refermer sur mon cou pour m'égorger ;-)


Je dis cela parce que ne serait-il pas préférable, plutôt, que les sermons soient, avant tout, oeuvre de l'Esprit ? Il n'y a certes pas là contradiction entre les deux mais il y a sans doute conversion. 


Je connais un prêtre qui dit souvent qu'il faut prier pour le prédicateur lors d'une messe : je crois qu'il a raison, que tout est là, que là réside la conversion de l'oeuvre de l'esprit à l'oeuvre de l'Esprit. 

Conversion dans les mots qui sont dits, dans les mots que nous entendons, dans les mots que nous comprenons, dans les mots que, finalement, nous gardons... 


C'est valable pour les prêtres et leurs sermons, c'est valable pour nous tous, pour toutes nos productions, qu'elles soient intellectuelles ou non, peu importe. Il ne s'agit pas de les mépriser - c'est grand ce qu'est capable de produire l'esprit humain ! -, il s'agit de les laisser simplement se (trans)former en Lui. 


Laisser l'Esprit à l'oeuvre dans notre esprit : c'est capital(e). 


Et là, aucun texte officiel, juste un truc parfois un peu zarb' qu'on appelle la prière et dont on ne sait jamais très bien où elle va nous mener... mais le copyright divin, c'est-à-dire complètement libre de droits parce qu'entièrement donné, y sera alors apposé ! 

dimanche, mars 25 2012

Nous voulons...

 

« Nous voudrions voir Jésus » disent les Grecs dans l’Evangile de ce dimanche.

 

En tout cas, dans la traduction liturgique. Car, dans l’original grec, c’est « Κύριε, θέλομεν τὸν Ἰησοῦν ἰδεῖν », c’est carrément thélomen qui est utilisé, c’est beaucoup plus fort, c’est un vrai présent sans aucune atténuation plus ou moins de politesse conditionnelle. En grec, ça dit donc clairement : « nous voulons voir Jésus »

 

Nous voulons voir Jésus !

Elan du désir !

Elan du coeur de ces Grecs,

De ces païens comme moi.

 

Elan, désir, volonté sûre…

Que j’en suis loin !

 

Si j’avais vraiment ce désir toujours au cœur,

Je saurais Le voir tout le temps, Jésus !

Mais moi, je ne sais qu’en percevoir des petites étincelles, ces petites miettes de lumières qui ne vont pas bien loin…

 

Et, dans mes obscurités, je vois encore moins loin :

Je vois ce nombril que tu m’as donné, je me vois… moi, 

Et guère plus loin.


Dans mes obscurités,

Je sais à peine distinguer le visage de ce frère que Tu m’as donné et que Tu habites de Ta présence…

 

Donne-moi ce désir qui me sort de moi-même,

Donne-moi d’apprendre à Te voir même aux jours les plus sombres.

Donne-moi, au cœur de mes obscurités, ce désir-là,

Un vrai désir ardent de Te voir.

  

 

* Si vous avez une toute petite place dans vos prières, n’hésitez tout de même pas à en avoir une pour l’auteur de ce blogue qui passe un gros concours obscur cette semaine… pour qu’elle n’oublie pas, là aussi, d’y voir aussi le Christ ! Et parce que la prière des frères, c’est aussi une étincelle de plus ! 

 

 

lundi, février 27 2012

Si tu veux suivre Dieu, n'oublie jamais qu'il y a une histoire de soif


Le Carême, c'est pour une meilleure suite de Dieu, non ? 

Il y a un prêtre de ma paroisse qui l'a sans doute bien compris en me prêtant mardi gras dernier une BD un peu, euh... un peu... enfin, au titre surprenant. 

Je crains qu'il n'ait un peu trop perçu mon caractère latent de "pèlerin(e)"... à moins que ce ne soit de "chameau". 

Trêve de plaisanteries, j'ai bien souvent souri en lisant ces dessins croquant quelques traits dans lesquels on ne peut que retrouver des situations assez familières (hélas ?) dans notre cathosphère. 

Et puis, finalement, au début du Carême, ce n'était pas si mal de vérifier quelques points essentiels de la check-list de notre suite de Dieu : 

Dans le pardon


Dans l'humilité du quotidien. 


Après, il y a bien sûr pour moi les écrits de l'agrégation au cours de ce carême.

 Et je dois dire à ce propos, ayant les six premiers livres des Fables à mon programme, qu'une image m'a surprise... vous croyez que je peux en parler comme suite potentielle du "Loup et de l'agneau" dans une dissertation ? 

A votre avis ? 



Yves Guézou, Si tu veux suivre Dieu, attache bien ton chameau, Presses de la Renaissance

mercredi, juin 15 2011

Psalm d'exam'

 

Apprendre, dis-tu ?

Apprendre toujours plus,

Ou peut-être apprendre toujours mieux ?

Lire, relire, ingurgiter ;

Oublier, stresser, devoir restituer ;

Se sentir, souvent, tellement souvent, ignorant…


 Mais il est pourtant un savoir exponentiel,

Une Sagesse qui dépasse tous les âges,

Qui transcende nos actualités brûlantes et toutes nos modes :

« Savoir prodigieux qui me dépasse,

Hauteur que je ne puis atteindre » ! 


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mercredi, juin 8 2011

Petite info perso

Mon blogue n'est certes guère la place de vous narrer ma vie privée... 

Mais puisque cela constitue une bonne partie de ma vie actuelle, je tiens à partager à mes lecteurs une bonne nouvelle ! 


Il reste encore un gros morceau, l'oral, et il est probable que ce blogue tourne un peu au ralenti (... ou pas !) ces prochaines semaines. 

A suivre mais, tout de même, Deo gratias ! 

mardi, mai 3 2011

Faire oeuvre d'anamnèse



"Tout opus est offrande et tout art poétique est le servant de l'anamnêsis, au sens originel du mot de l'Ancien et du Nouveau Testament : "se mettre en mémoire ou se représenter devant Dieu un événement du passé de telle sorte qu'il prend effet ici et maintenant." 

En cela, poème et eucharistie célèbrent la même chose ; dans la scansion du vers retentit encore "le son du pain rompu" (Jones)." 

In Botho Strauss, Le Soulèvement contre le monde secondaire : observations pour une esthétique de la présence 

vendredi, avril 8 2011

Agrégation externe 2011 - psaume


"Dieu comble son bien-aimé quand il dort."

Psaume 126


jeudi, avril 7 2011

Agrégation externe 2011 - version latine

"Eloge du sage stoïcien agrégatif" (Cicéron, De Finibus, III, 75-76) : 

"Quam grauis uero, quam magnifica, quam constans conficitur persona sapientis !" 

Etc., etc. 


mercredi, avril 6 2011

Agrégation externe 2011 - littérature comparée

Parce que j'ai besoin de continuer mon processus de métamorphose cathartique vers la délivrance... 

"Ce qui caractérise ce théâtre, ce n'est pas simplement la "monstration de monstres", mais bien le processus de métamorphose par lequel le héros sort de l'humanité." (Marie-Christine Lesage, "De Sénèque à Kane : monstres et cruauté symbolique", dans Le Théâtre et le Mal, Registres 9/10, hiver 2004-2005). 

Dans quelle mesure cette réflexion d'un critique contemporain éclaire-t-elle les oeuvres du programme : Titus Andronicus, Médée, Viol et Anéantis ? 

mardi, avril 5 2011

Agrégation externe 2011 - étude grammaticale d'un texte postérieur à 1500

Sur un texte de Crébibi (pour les intimes), Crébillon fils (pour les autres), et lettre XXIV pour les connaisseurs. 


I Lexicologie : 

"perfidies", "inanimés", "discours", "empressements". 


II Grammaire : 

1/ Les temps de l'indicatif. 

2/ Remarques nécessaires (ou pas). 


III Stylistique : 

L'offensive.

Agrégation externe 2011 - ancien français

Ballade 107

N'a pas longtemps qu'escoutoye parler
Ung amoureux qui disoit a s'amye :
" De mon estat plaise vous ordonner,
Sans me laissier ainsi finer ma vie ;
Je meurs pour vous, je le vous certiffie !"
Lors respondit la plaisante aux doulx yeux :
"Assez le croy, dont je vous remercie,
Que m'aymez bien, et vous encores mieulx." 

Il ne fault ja vostre pousse taster ;
Fievre n'avez que de merencolie,
Vostre orine ne aussi regarder :
Tost se garist legiere maladie.
Medecine devez prendre d'oublye ;
D'autres ay veu trop pis, en plusieurs lieux,
Que vous n'estes ; et pour ce, je vous prie
Que m'aymez bien, et vous encores mieulx. 

Je ne vueil pas de ce vous destourber
Que ne mamiez de vostre courtoysie ;
Mais que pour moy doyez mort endurer,
De le croire ce me seroit folye :
Pensez de vous, et faictes chiere lye ;
J'en ay ouy parler assez de tieulx
Qui sont tous sans, quoique point ne desnye
Que m'aimez bien, et vous encores mieulx. 

Telze beaulx parlers ne sont en compaignie
Qu'esbatemens, entre jeunes et vieulx ;
Contente suis, combien que je m'en rye,
Que m'aymez bien, et vous encores mieulx !"

I Traduction 

II Phonétique 1/ melius > phonétique 2/ Origine et évolution du i dans divers mots 

III Morphologie : présent de l'indicatif, usw. 

IV Syntaxe : L'infinitif. 

V Vocabulaire : pensez et ouy. 

(VI Gnié/ Mort prochaine / Taper la tête contre les murs / Gnié) 

lundi, avril 4 2011

Agrégation externe 2011 - littérature française

Composition n°1 : 

Alain Robbe-Grillet écrit : "Comme il n'y avait pas, dans nos livres, de "personnages" au sens traditionnel du mot, on en a conclu, un peu hâtivement, qu'on n'y rencontrait pas d'hommes du tout. C'était bien mal les lire. L'homme y est présent à chaque page, à chaque ligne, à chaque mot. Même si l'on y trouve beaucoup d'objets, et décrits avec minutie, il y a toujours et d'abord le regard qui les voit, la pensée qui les revoit, la passion qui les déforme." ("Nouveau roman, homme nouveau", Pour un nouveau roman, Gallimard, coll. "Idées", 1963, p. 147) 

Vous direz en quoi cette mise au point est susceptible d'éclairer votre lecture des Gommes et de La Jalousie d'Alain Robbe-Grillet. 

vendredi, mars 18 2011

Montjoye, Saint-Denis !


Y a pas à dire, quand on révise de l’ancien français

On se sent parfois l’âme d’un guerrier,

Paré à mener le bon combat… 

 

 

"Merciez Dieu, pensez de le servir,

Il vous garde de tous biens grant montjoye

Et vous fera avoir vostre désir !"


(Charles d'Orléans, ballade 84)


mardi, janvier 18 2011

J’ai fait le rêve d’un monde…

  

La paix. La paix, on en fait à l’envi un mot ou un étendard, un idéal de gens forts ou une basse niaiserie convenant aux seuls faibles esprits. D’aucuns disent que la paix, elle est simplement l’affaire de tous autour de nous et en nous, selon qui nous sommes.

 

Et, déjà, à l’époque de Charles d’Orléans…

 

Je copie ce texte d’une de ses ballades, prière pour la paix, à la fois profonde et légère. Je la copie parce que les récents événements mondiaux m’y invitent tout autant que ceux plus proches qui m’entourent.

 

Seigneur, donne-nous la paix et fais de moi, regard trop naïf, un instrument de Ta paix.

 

 

Ballade LXXVI

 

Priés pour paix, doulce Vierge Marie,

Royne des cieulx, et du monde maistresse,

Faictes prier, par vostre cortoisie,

Saints et saintes, et prenés vostre adresse

Vers vostre filz, requérant sa haultesse

Qu’il lui plaise son peuple regarder,

Que de son sang a voulu racheter,

En déboutant guerre qui tout desvoye ;

De prières ne vous vueilliez lasser :

Priez pour paix, le vray tresor de joye !

 

Priez, prelas et gens de sainte vie,

Religieux ne dormez en peresse,

Priez, maistres et tous suivans clergie,

Car par guerre fault que l’estude cesse ;

Moustiers destruis sans qu’on les redresse,

Le service de Dieu vous fault laissier.

Quant ne povez en repos demourer,

Priez si fort que briefment Dieu vous oye :

Priez pour paix, le vray trésor de joye !


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mercredi, décembre 8 2010

Je lève les yeux vers les hauteurs

 

Quand un prépare un concours, on a tendance à avoir la tête dans le guidon : littérature française, grammaire, littérature comparée, latin, stylistique, allemand, ancien français… autant de mots qui deviennent la litanie scandant nos journées, dans un rythme rugueux, harassant, étouffant.

 

On a beau avoir choisi ce parcours, on a beau être passionnée par sa matière, on a beau savoir qu’après les difficultés devrait venir  un avenir peut-être plus serein, il est parfois dur de rayonner, de retrouver ses perspectives ou, pire, son désir, sa motivation initiale qui traîne, enfouie sous quelques kilogrammes de bouquins abscons.

 

C’est qu’à force de regarder le guidon, on oublie parfois qu’il convient de regarder un poil plus haut, à quelques dizaines de centimètres au-dessus : la hauteur fait un peu peur, prend un peu plus de temps pour l’accommoder mais elle rouvre nos yeux à la beauté. Elle redonne sa luminosité au paysage tout en évitant la chute, probable, de celui qui ne saurait regarder au-delà.

 

C’était il y a deux semaines, je traînais en réunion pour un futur grand événement catholique. Une réunion vraiment utile pour une fois, l’une de celles où l’on sort content d’avoir avancé, mais la tête en surchauffe après avoir épluché et réglé dix mille détails pratiques. Fin de journée. Une proposition, un acquiescement commun sans se consulter. Dix personnes se lèvent : un simple « Je vous salue Marie » doucement prononcé par ces voix d’hommes et de femmes qui se mêlent… Rien d’autre qu’une perspective regagnée, dans les échos imprévisibles de ma vie.  


jeudi, octobre 14 2010

Un arbre va grandir


  

« Vivre seul et libre comme un arbre

et fraternellement comme une forêt. »

 

Nazim Hikmet

 

jeudi, septembre 30 2010

Un agrégatif avant l'heure ?


Albrecht Dürer, Saint Jérôme dans sa cellule (1511)


Vous noterez le large front, tant penché que pensif, 
L'air absorbé (ou absent), 
Les énormes livres en pagaille un peu partout dans la chambre, 
Un pauvre minou à ses pieds pour le réchauffer, 
Un crucifix pour le modèle catho, 
Des boissons remisées tout en haut, un peu planquées : pas le temps de s'amuser
Un sablier signifiant qu'il est déjà trrrès en retard dans ses révisions et, surtout, dans sa version de latin... 


Mais c'est à Saint Jérôme, fêté ce jour, que nous devons la Vulgate : peut-être l'agrégatif sera-t-il, un jour, dans le secret de sa cellule/chambre, l'artisan de quelque grande oeuvre ? 

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