De passage par ici, mes yeux s’arrêtèrent bien sûr – esprit de contradiction oblige – par là ;
Sur un calendrier délicatement posé en chevalet à la page du jour, on pouvait lire une simple phrase attribuée à Rilke :
« Si ta vie quotidienne te paraît pauvre, ne l’accuse pas, accuse-toi plutôt.
Dis-toi que tu n’es pas assez poète pour en convoquer les richesses. » …
Si ta vie quotidienne te paraît pauvre,
Et que tu peines, et que tu râles devant la feuille souvent grisâtre de la vie,
Demande Lui d’en convoquer toutes les richesses !
Si ta vie quotidienne te paraît pauvre,
Demande Lui de te faire prophète de Sa Beauté inaltérable,
De te faire poète de Sa grâce !
Demande Lui l’émerveillement pour, en tout, Le chercher,
Et, en étincelles cachées autant qu’en rayons éblouissants, L’admirer.
Demande Lui Ses mains pour agir,
Et pour, là où tu te trouves, ainsi L’écrire.
Si ta vie quotidienne te paraît grise
Et que le monde semble crouler
Sous des malheurs bien trop grands
Pour tes pauvres petits moyens de petit poucet rêveur,
Demande Lui Ses yeux pour l’admirer ;
Demande Lui Son cœur, pour l’aimer ;
Tu l’enrichiras alors, ta pauvre vie quotidienne,
Par toute ta pauvreté, donnée.