"En nous se trouve donc une dimension cachée, que j'aimerais appeler une "carte du ciel" comme on dit qu'en ont les oiseaux migrateurs en quête de leur route. L'homme a besoin d'un ciel, il lui faut "la voûte d'une longue phrase au-dessus de l'existence".
Sans doute alors est-il important que nous réapprenions à déchffrer cette carte ou cette phrase, comme notre secret peut-être le plus précieux. Et qui, à notre insu sans doute, nous fait vivre, déposée en nous, telle la tremblante mais indubitable lampe du sanctuaire. Lampe vacillante, mais dont le tramblement dit peut-être justement l'importance ; lampe soumise à tous les risques, mais que nous devons entourer et protéger de nos mains, car elle a été déposée en nous par celui qui a fait de nous une merveille presque insoupçonnable à nos yeux, mais que nous avons le droit de croire et le devoir d'aimer."
Adolphe Gesché, La Destinée (Dieu pour penser, t.V, chap. I "Topiques de la question du Salut")