Zabou the terrible

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vendredi, décembre 24 2021

Célébrer la vie qui vient – invitation

https://saint-antoine.apprentis-auteuil.org/files/2020/12/pere-noel-masqué.jpg

 

            Ce soir, nous fêterons l’inouï du Seigneur qui vient en notre chair. Ce soir, nous fêterons la vie car c’est par Lui qu’est venu la Vie ! 

 

            Peut-être que je vais passer pour une vieille ronchonne mais, avant de fêter Noël et d’écrire en conséquence, un tout petit billet justement sur la vie en ces temps troublés pandémiques que nous traversons : si, ce soir, j’aurai la chance de ne pas être à l’isolement, 2 des 5 personnes que nous devions être ce soir pour le dîner seront absentes pour cause de Covid. Et, « privilège » d’enfant de divorcée, je rejoins l’autre partie de ma famille dès demain midi : 2 personnes, non covidées, mais toutes les deux d’une extrême vulnérabilité pour lesquelles je souhaite être le moins à risque possible. C’est mon cas, mais je suis sûre que c’est le cas aussi dans vos familles et dans nombre de celles de vos proches : et si c’était une invitation à veiller mieux à la vie quand nous fêtons Celui qui est la Vie, le Sauveur ? 

 

            Alors ce soir, frères et sœurs chrétiens, pour que la fête soit vraiment belle, célébrons vraiment la vie en étant raisonnables dans nos distances, dans nos comportements, même si la liesse nous entraînerait facilement à être un peu moins consciencieux : ne nous tassons pas, portons le masque – même pour parler avec le voisin, non mais toi là, tu crois que je ne t’ai pas vu le descendre dès que tu tchattes avec ta voisine, hmm ? – lavons-nous les mains, essayons de nous espacer un peu sur les bancs entre familles. Pas parce qu’on nous y oblige, non, pas pour embêter le monde ou pour grogner sur la crise sanitaire mais juste pour que la fête soit vraiment belle, lumineuse de cette seule et bienheureuse espérance qu’on ne saurait ternir ! 

 

Belles dernières heures d’Avent à chacune et à chacun !  Viens Seigneur Jésus ! 

 

 

samedi, décembre 5 2020

Pour un halo à l’eau

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A écouter en podcast sur : https://www.podcastics.com/podcast/episode/pour-un-halo-à-leau-54076/ 

 

            Dans les symboles de l’Esprit Saint, il y a l’eau. J’ai déjà parlé ici de la rosée du matin et de l’eau du baptême… moins des fleuves d’eau vive, de l’eau s’écoulant du côté du Christ ou encore de l’eau promise par Jésus à la Samaritaine… il y aurait tant à en dire ! Plus prosaïquement, hier en fin de journée, après une journée passée tout entière derrière un écran comme beaucoup d’entre vous, je suis sortie faire quelques courses et il s’est mis à pleuvoir : me prendre l’averse sur la tête m’a curieusement fait du bien : comme un rappel de mon humanité à sentir mes cheveux mouillés ou encore ces gouttelettes ruisseler le long de mon visage. J’en ai bêtement souri : il en faut peu quand on a passé une journée trop numérique !  

 

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mardi, janvier 12 2016

Dans ce monde où le ciel est ouvert

Plaisanterie ce soir lors de la réunion de l'équipe CdEP  à laquelle j'appartiens sur le fait qu'à un moment, j'aurais été en train de réfléchir au billet que j'allais faire sur ce qu'on disait (!!! Tss tss ;-) ). Ce n'est pas impossible du tout mais le billet suivant que j'avais prévu de poster était en l'occurrence celui-ci, un extrait d'un livre que je lis actuellement et qui porte beaucoup ma méditation ces temps-ci. 

Et pourtant, finalement, en le relisant, je me suis dit que ce n'était pas tout à fait sans lien avec ce drôle de choix d'être et d'enseigner en chrétiens dans l'enseignement public... non ? 

 

"Le Fils annonce qu'il n'est nul besoin de fuir le monde pour trouver Dieu. Le ciel n'est pas fermé. C'est dans ce monde, dans cette chair, dans ce temps, dans nos rencontres que le ciel s'invite. Cet événément infime, la vie du Christ offerte, est le gond de l'histoire du monde, le point focal de toutes nos vies, plus important que tout ce qui se passe au ciel. Ce petit réduit créateur est davantage le lieu du salut que toute galaxie d'anges. C'est à hauteur de corps, à hauteur de terre et à hauteur d'homme que tout ce qui compte advient, et Jésus nous le montre : il mange avec les siens, parle de moisson et de boisson. Il touche les corps malades, il parle et il prie. 

Le dernier mot de Dieu sur nos vies est le même que le premier : nous sommes beaux pour lui, merveilles à ses yeux, quels que soient nos travers, nos erreurs et nos fautes. Ce n'est que dans la prise de conscience de cette réalité insondable que nous trouverons la force de ressortir de nos ressentiments, de nos rétrécissements et de nos péchés. 

Plus de colère, dès lors, mais une infinie gratitude pour celui qui depuis l'origine n'attend que notre élan vers lui. Plus de honte, plus de haine. Tout est neuf pour qui s'offre au Verbe. Naître d'en haut, ce n'est pas fuir l'en bas mais y vivre renouvelés. Le ciel est ouvert, Dieu attend d'être invité dans notre conversation." 

 

Sr Anne Lécu, Marcher vers l'innocence, éd. du Cerf, 2015, p.  68-69.

 http://peindre-icones.fr/images/20_bapteme_christ.jpg

 

lundi, août 31 2015

Le Christ venu nourrir ses pauvres

 

http://www.les-precurseurs.com/wp-content/uploads/2015/04/Multiplication-des-pains.jpg

 

C’était il y a une dizaine de jours, une simple messe de semaine.

 

C’était une simple messe de semaine : la Parole de Dieu, le Pain qui devient Corps, le Vin qui devient Sang. L’extraordinaire présent auquel on ne s’habitue jamais.

 

C’était une simple messe de semaine : l’assemblée avait plus qu’aux 9/10èmes les cheveux plus que blancs mais, pour une fois, elle n’était absolument pas clairsemée. Elle était assise, parfois dans des fauteuils roulants, parfois avachie… Et là, il y avait pourtant une telle dignité régnante que nous, les quelques valides, n’osions même pas nous mettre debout : cela aurait eu quelque chose de malvenu, de malséant.

 

C’était une simple messe de semaine où les silences côtoyaient les réactions marquées à l’Évangile – un peu fort, semblait-il, à leur goût ! -, où les prières d’intercession étaient hésitantes, parfois oublieuses de leur fin, où personne n’avait envie de rire à des réactions inconsidérées des uns ou des autres, où les réponses de la messe et le Notre Père étaient dits encore avec une certaine conviction, car sus vraiment « par cœur », appris en ce temps-là où leur mémoire fonctionnait encore aussi bien que leur cœur et que leur capacité d’aimer. Et cette dernière, elle ne s’oublie jamais.

 

C’était une simple messe de semaine dans un lieu spécialisé pour ces personnes… avant tout des personnes : oui, des prières hésitantes, avec des balbutiements, des incompréhensions, des oublis, des rappels d’un temps très passé ressortis on ne sait comment à ce moment-là, mystère de la mémoire. Des prières semblant comme un peu ratées mais pourtant tellement réussies, tellement justes…

 

C’était une simple messe de semaine qui m’a remué les entrailles. Peut-être parce que j’ai un membre proche de ma famille aussi atteint de cette terrible dégénérescence cérébrale, peut-être surtout parce que cette messe, c’était vraiment le Seigneur qui se faisait proche des pauvres, très concrètement, parce que cette messe, c’était le mystère de l’Eucharistie à l’état brut.

 

C’était une simple messe de semaine qui redisait si fort combien elle célébrait la Vie.

 

mardi, mars 24 2015

Le Carême, c'est comme (2015#2)

 

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Le Carême, c'est comme apprendre à mieux distinguer le ciel, à travers tous les contrastes de nos existences. 

 

vendredi, août 8 2014

Lectures estivales #3 – un poil de Malraux et un brin de Yourcenar


Mais pourquoi donc associer ces deux livres dans ma suite de lectures estivales ?

 

Réponse 1 : Ce sont deux romans très célèbres du xxe siècle : vrai. Néanmoins, entre l’un publié en 1930 et l’autre en 1951, il semble délicat d’y voir un lien direct.

Réponse 2 : les noms des deux auteurs contiennent des lettres qui valent cher au Scrabble… si toutefois les noms propres y étaient admis !

Réponse 3 : Je les ai depuis longtemps (l’un me fut offert !), je les ai commencés tous les deux et, interrompue dans ma lecture, je ne m’y suis jamais remise. Il était donc temps de s’y mettre pour de bon et l’un se trouvant au-dessus de l’autre, l’occasion a fait le reste. Vrai aussi. 

 

… mais en réalité, la lecture successive des deux m’a fait apparaître un lien sans doute plus profond. Enfin, commençons ces quelques mots.

 

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vendredi, mai 23 2014

D’actions de grâce mâtinées d’émotions

 

Entre lui et moi, tout a commencé par une confession. Une confession toute simple et pourtant des conséquences de laquelle je pourrais parler durant des heures, voire durant une vie.

 

Cela fait pas loin de 8 ans désormais que nous marchons ensemble, lui cherchant à m’aider à mettre mon pas au rythme de celui du Seigneur.

 

Rien ne nous rapprochait concrètement – ni âge, ni lieu, ni formation – et, pourtant, nous sommes devenus de joyeux compagnons de route.

 

Ici n’est pas le lieu de narrer cette route, et il n’est pas l’heure de rendre hommage mais c’est un moment favorable pour constater la profondeur de cette réalité qu’est l’accompagnement spirituel.

 

De la route parcourue,

De l’ouverture de cœur qui s’est élargie jusqu’à une liberté joyeuse de confiance,

D’une amitié imprévisible et incommensurablement profonde,

Des conseils mine de rien, sans avoir l’air d’y toucher, qui font simplement, mais vraiment, grandir.

 

Je pourrais en parler des heures là encore, surtout à ceux qui aiment se faire de l’accompagnement spirituel les contempteurs mais, alors que le grand âge et ses maladies viennent rudement toucher ce compagnon, je préfère regarder, contempler, étonnée, admirative, la justesse de cette relation qui dépasse.

 

On peut dire ce qu’on veut sur la « paternité spirituelle »… Lui-même me disait il y a quelques mois, alors que nous parlions de « fécondité spirituelle », quelque chose comme « tu sais, je ne me sens pas le père de ceux que j’accompagne, non… Mais il faut bien avouer qu’il y a quelque chose de la Vie qui se joue. Qui nous dépasse surtout et dont on n’est jamais propriétaire. »

Oui, on peut dire ce que l’on veut sur cela.

Mais, hier, en discutant avec simplicité et vérité avec ce compagnon tourné déjà vers la Vie,

En ayant le cœur tout barbouillé d’émotion, je l’avoue,

Je constatais, au-delà de la circonstance, la profondeur d’un lien qui nous unissait, qui nous dépassait : la grâce était là, dans la faiblesse, guidant le tout.

Et j’en suis restée à rendre grâce.

 

Hier, vos mains, décharnées et tremblantes, se sont posées sur ma tête pour me donner l’absolution.

Car le Seigneur agit malgré, et dans, et au travers de la faiblesse.

 

Oh, on dit souvent – et c’est vrai – que la chair est faible

Mais, tout de même… qu’est-ce que la grâce est forte !

 

samedi, décembre 28 2013

Orgueil et vie


Enfants innocents, 

Toujours premières victimes de la folie des hommes ; 

Saints innocents d'hier, 

Comme jeunes innocents d'aujourd'hui, 

Comme ceux retournés à une certaine forme d'innocence dans leur vieil âge d'aujourd'hui. 

Le plus faible, 

Celui qui ne sait se défendre,

Incapable de répondre à la démesure de l'orgueil humain, 

Pensant, croyant mieux tout gérer, 

Voulant promouvoir son "moi", 

Ayant peur de la magistrale faiblesse 

De ceux qui ne peuvent "faire", 

de ceux qui ne savent, de ceux qui ne savent plus qu'aimer. 

Dans l'octave de la Nativité, 

Comme en chemin déjà vers la Croix, 

Les saints Innocents, 

Pas seulement rappel d'un bain de sang, 

Mais appel à l'attention à la Vie. 

lundi, mai 13 2013

Un point, c’est pas tout ! J’t’en pose des questions ?

 

Les réactions de la presse à l’attitude du pape François en faveur de la vie, forcément, ça fait sourire…

 

 

Cette vision-là des choses encore plus, forcément…

 

Ca fait sourire parce que… ce n’est pas surprenant !

 

Ce qui finit par l’être plus, c’est cette manière un peu trop fréquente dans la presse d’y voir un refus d’« avancée » sur le plan des mœurs.

Alors que cette attitude, elle pourrait peut-être, si ce n’est pas un gros mot,  

  questionner ?

 

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samedi, mars 9 2013

Au cœur des limbes


 

Qui dit vacances dit attraper l’un ou l’autre de ma très haute pile, certes à moitié effondrée donc plus large que haute, de « livres pas encore lus » et me plonger dedans.

 

C’est ainsi que j’ai goûté Une saison dans les limbes de Robert Scholtus : petit livre troublant en ce qu’il parle de ces zones frontières, de ces zones floues, qui semblent bien souvent régner en notre vie quotidienne.

 

Comme souvent avec lui, on a l’impression qu’il part en un sens – ici, la si facile et non moins fréquente dénonciation de la modernité – pour s’apercevoir qu’il en extrait finalement des paradoxes, qu’il cherche à montrer la complexité d’un sujet insaisissable qui est celui de notre vie…

 

Cela en fait un livre tout particulier, ardu et poétique à la fois, éveilleur de réflexions, de pensées, de méditations. Comme un appel à la vie, à nous ramener plus à notre condition de vivant, à nous sortir de notre éventuel contentement « limbal » qui nous guette chaque jour.

 

Car, au cœur de ce livre, on trouve cette page, qui s’inscrit comme une bonne bourrasque de vent reçue sur le visage, en ce qu’elle a d’instantané, de fort et de vivifiant :

 

« La vie, vivace et folle, qui s’improvise comme un air de jazz, la vie sautillante et inattendue, la vie au risque de la blessure, au prix de l’abandon, la vie ouverte à l’inconnu, offerte à la rencontre, la vie embarquée en haute mer, affrontée à tous les dangers, promise au déroutement et à l’extravagance de l’amour, voilà ce qu’ils redoutent. »

 

in R. Scholtus, Une saison dans les limbes, éd. Bayard, p. 81

 

jeudi, janvier 10 2013

Magnifique magnificat en clef de K.O.

 

« Peuples criez de joie,

Et bondissez d’allégresse… »

Il y a des jours où les mots de votre bréviaire, même électronique, vous semblent délicate ironie ;

Quand certains jours, ils sont juste là comme il faut, comme préparés tout spécialement,

Il y en a d’autres où ils se transforment en sourire d’amertume.

 

Mots de prière,

Maux de prière.

 

Prier la tête baissée,

Prier la tête enfoncée dans mes épaules,

Recroquevillée sur moi-même, à la limite du K.O…

Ne plus trop savoir ce que je dis, ni ce que je prie.

 

Quand arrive le moment du Magnificat

Ne pas réussir à le dire autrement qu’en balbutiant,

Qu’en oubliant un verset sur deux, les yeux perlés,

Mais le continuer, encore et toujours.

 

Et oublier la suite,

Et le redire, verset après verset,

Et se mettre à le chanter doucement,

N’arrivant plus à retenir vraiment le torrent,

Mélange de tristesse et de joie,

Offrande de joie et de chagrin,

Cœur chaviré, un peu trop plein de tout,

Mais se confiant humblement en Toi.

 

A Toi…

Et pour toi, et pour vous, et puis aussi je l’avoue tout particulièrement pour toi, là, vers qui je me rends, malheureusement si souvent.

 

Que ces gouttes que tu ne verras pas,

Parce que, comme toujours, je raconterai des conneries à ton chevet,

Parce que, comme toujours, mon seul but sera de te faire sourire et si possible rire,

Parce que tu n’aimerais pas les voir sans les accompagner des tiennes,

 

Que ces gouttes tombées de mes yeux puissent devenir, à travers eux, Lumière irisée et éclatante de Celui t’aime tant…

Pour que tu chantes, pour que tu rechantes,

Même sans le savoir,

L’un des plus beaux chants qui soit,

Celui d’un Magnificat des plus éloquents même s’il ne dit pas son nom,

Le chant d’un Magnificat spécifique donc, multiple et toujours si unique,

Un simple Magnificat de ta vie.

 

dimanche, janvier 6 2013

Crois-tu que le Christ est vivant, qu’Il nous aime ?

On me fait souvent la remarque que je ne réussis pas à parler d’Église sans, rapidement, parler de Foi ; que je ne parviens pas à parler de ses prises de position sans me référer à cette Foi qui nous anime, lien vivant d’une amitié, d’un amour fou, entre le Seigneur et nous. Et cela, ce n’est malheureusement pas assez, il faut toujours aller plus loin, sinon l’on tombe vite dans la vacuité des idées et dans un durcissement de position sans raison, oubliant Charité et Vérité, c’est-à-dire le Christ.

 

Tout cela, c’est que ce dit encore mieux l’édito de la Lettre du diocèse de Nanterre pour janvier et février 2013, rédigé par Mgr Daucourt qui veut visiblement nous provoquer dans notre hibernation. Ce texte a déjà paru ici ou là sur le net mais, parce qu’il est vraiment bien, profondément vivifiant et juste et qu’il tombe à pic en ces temps de grands débats sociétaux, je le recopie ici.

 

« Comme évêque, je me demande parfois si certains catholiques ne sont pas des « athées pieux » (phénomène connu en Italie sous l’appellation « atei devoti »). L’athée pieux défend des « valeurs ». Il s’engage généreusement dans des combats pour lesquels il fait référence à la morale chrétienne. Il participe à des rites chrétiens. Mais la question demeure : croit-il que le Christ est vivant, qu’Il nous aime, qu’Il nous sauve, qu’Il nous attend pour une vie éternelle ? Entretient-il une relation avec le Christ ? C’est en tout cela que consiste la spécificité de la foi chrétienne et non pas dans al défense de « valeurs » ou dans la générosité ou dans une morale, toutes réalités que vivent aussi des non chrétiens. 

 

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mercredi, novembre 21 2012

Et si c’était la fin du monde dans un mois ?

 

 

 

J’ai toujours été impressionnée par cette anecdote que l’on rattache souvent à la vie du jeune saint Dominique Savio (parfois à celle de st Louis de Gonzague, mais qu’importe) ; celui-ci, quand on lui demanda un jour ce qu’il ferait si on lui annonçait qu’il allait mourir d’ici quelques heures aurait en effet répondu : « je continuerais à jouer ».

 

Je repense à cela à un mois de cette fameuse date du 21 décembre 2012. En réalité, on est d’accord, on s’en fiche tous un peu beaucoup. Il n’empêche : et si, vraiment, c’était la fin du monde dans un mois, qu’est-ce que je ferais, moi ?

 

Finalement, est-ce que ma réponse serait si différente de celle de saint Dominique Savio ? Je ne dirais sans doute pas que je continuerais à jouer au ballon (!!!) mais je crois que je continuerais ma vie actuelle, moi aussi, tout simplement. Car, après tout, c’est là que Dieu me demande de vivre de Lui : qu’irais-je faire à chercher la lune ou à me démener sans fin à tenter d’accomplir des choses extraordinaires alors que la seule qui m’est demandée, c’est de me laisser aimer et d’aimer ?

 

Mais, tout de même, justement, je demanderais la grâce au Seigneur de faire de meilleures confessions, c’est-à-dire d’avoir une meilleure conscience de tous mes manques d’amour. Certains grands saints eurent la grâce de voir tous leurs péchés et en furent affolés… alors je ne vous dis pas pour quelqu’un de si ordinaire que moi, il y a du boulot !

 

Pourtant, c’est un chemin pour apprendre à mieux aimer, à mieux vivre de Lui. Bref, pour me préparer à la fin du monde pour de vrai, mieux qu’un abri anti-atomique, juste une ouverture plus grande à cet Amour qui nous attend.

 

Merci les Mayas, vous m’avez donné mon futur programme de prière pour l’Avent… pour me préparer en réalité à Noël, à quatre jours près ! 

jeudi, août 23 2012

De la terre à la terre au ciel

 

Bien sûr, il y a tous ceux là qui ne croient pas. Mais, avec eux, les terrains d’entente sont tout de même nombreux : goûts partagés ou passions communes, simple sympathie mutuelle de caractère, joie de vivre…

 

Et puis, il y a ceux-là où le terrain n’existe pas ou en donne l’impression : chez eux, le terrain semble miné de partout. Il ne s’agit pas uniquement d’absence de transcendance ou d’immanence, il s’agit d’un rationalisme où même l’humanisme le plus humble, le plus microscopique, n’a plus guère sa place.

Pas de brèche, pas de faille apparente.

 

Ceux-là dont on a l’impression qu’ils ne se sont jamais enthousiasmés pour rien ;

Si Dieu, l’Eglise et la foi, c’est bon pour les minettes bigotes qui n’ont rien d’autre à faire, c’est presque pareil pour l’art, ou quelque autre activité vivifiante, élevant l’homme ou l’âme.

 

Ceux-là qui n’ont jamais été touchés par  un livre, une musique, un tableau, un paysage ;

Ceux-là qui semblent n’avoir jamais eu une seule passion ;

Ceux-là qui ont l’air confortés dans leur certitude par une quelconque action malfaisante ;

Ceux-là qui ricanent quand on s’extasie naïvement devant la petite goutte rayonnante d’une belle action ou la parole admirable d’un grand homme ;

Ceux-là dont on se demande s’ils ont jamais rêvé, un jour ;

Ceux-là dont le seul sourire se dessine à écouter et à déblatérer toutes prédictions apocalyptiques sur la fin du genre humain. Qu’ils n’aiment de toute façon pas, ça ne sert à rien.

Ceux-là… Ceux-là pour qui le ciel est vide et la terre d’un noir absolu.

Sans lumière et sans possibilité de jour.

 

Je pense à toi en particulier, si proche de celle-là.

Je me demande  parfois avec un sourire amer à quoi tu penses quand tu la prends dans tes bras…

Je m’interroge aussi certains jours sur tes amours précédentes : après quoi cours-tu ?

Qu’est-ce qui te fait vivre quand même puisque tu n’aimes pas cette vie ?

C’est un mystère pour moi : où est ta faille ? Où est ton trésor ? Où est ta vie ?

 

Oh, bien sûr, moi, je ne vaux pas mieux que toi, pas mieux qu’eux, mais à moi il m’en faut peu pour me redonner le sourire : un enfant qui joue, un coucher de soleil, une prière dans mon cœur… j’aime la vie, jusque dans ses aspérités qui font parfois si mal.

Je trouve ça beau.

 

Evidemment, je prie pour ceux-là, aussi, 

Mais parfois, le soir, je pense à tout ça, à eux et puis à toi ;

Et ça me rend un peu triste, même si je crois bien que ta vie doit aussi pouvoir dire quelque part, comme ces étincelles de sainteté que tu conspues, la gloire de Dieu. 

 

vendredi, juillet 6 2012

Chrétiens, n'hésitons pas à demander plus de transparence !


 

Il a les yeux brillants de joie.

Il n’arrive pas à la contenir cette joie, tant cette réussite lui tenait à cœur.

Il a besoin d’en parler, il ne peut pas en rester là : il en parle, longuement…

Il en parle avec emphase, il a les yeux un peu perdus au loin et l’on sent à chacun de ses mots combien cela lui a coûté, tout ce qu’il a pu mettre de lui dans cette épreuve.

La joie se transforme en confidence, en émotion.

Emerveillée et désemparée, entre balbutiement et mutisme : je me contente de prier.

 

 

On se connaît depuis peu et l’on se parle à l’occasion d’un trajet en train.

Et soudain, à la grande vitesse de l’imprévu, elle me confie la grande douleur, le grand malheur de sa vie. Elle a les yeux rouges… Et en même temps, elle témoigne d’une folle et d’une formidable Espérance.

Je suis à côté d’elle, on ne se regarde pas : je ne sais qu’oser dire.

Je me sens maladroite et, là encore, je ne peux que prier.

 

 

Des moments intenses et inattendus comme ceux-là, nous en connaissons tous.

 

Y être témoin alors, ce n’est sans doute pas simplement dire, ce n’est même peut-être pas simplement être.

 C’est sans doute aussi simplement écouter ce que la vie nous présente, moments souvent cachés dans le plus prévisible de nos vies : être attentifs et prendre ce temps-là où Dieu nous appelle, où Il nous attend, très précisément.

A chaque fois, prier, et, peu à peu, demander à Dieu la transparence pour Le révéler quand nos pauvres moyens humains se trouvent tout débordés.

 

lundi, juin 11 2012

Et donc, il y eut tout cela

 

 

Attention, ce billet est garanti « 3615 My life » par votre blogueuse mais pourtant aussi 100 % grâce divine. Car ce n’est pas incompatible.

 

Parce qu’il est temps d’en dire quelques mots ici puisque cela fut annoncé « en vrai » à ceux à qui cela devait l’être : je ne fus pas admissible à ce concours que je préparais depuis de longs mois, celui de l’agrégation[1].

 

Si l’on peut légitimement être déçu quand on se bat jusqu’au bout et que l’on est obligé de s’investir à fond dans la préparation en renonçant à pas mal de choses, on peut aussi se douter très profondément que cela ne sera pas positif quand les circonstances de l’année furent ténébreuses. Cela a affleuré ici ou là par allusions sur mon blogue mais point n’est besoin d’en dire plus sur la place publique : cela restera privé. Mais, peut-être le savez-vous ou en avez-vous déjà fait l’expérience, la déception, ce n’est pas la tristesse !

 

Il n’est pas aisé de faire comprendre aux personnes que je ne suis pas triste et de devoir souvent les consoler plus que moi-même.

 

Quand les circonstances sont lourdes, pesantes, douloureuses, on en revient à une seule chose : avancer, tenir bon, être là au quotidien.

 

Vivre.

 

Grâce quotidienne, chaque jour demandée, chaque jour heureusement accueillie et reçue : et aujourd’hui, je rends grâce à Dieu d’avoir été jusque là et d’être là aujourd’hui. Situation que je ne pouvais imaginer il y a ne serait-ce qu’un an. Non pas dans une paix qui ne serait que de façade mais dans Sa paix.

 

On a alors envie de prier tout simplement avec le si bel acte d’abandon du bienheureux Charles de Foucauld : « Mon père, je m’abandonne à Toi. Fais de moi ce qu’il te plaira… » parce que l’on sait qu’Il est paix et joie, même quand on ne comprend pas.

 

Oui, oui, c’est bien beau tout cela, et la suite me direz-vous ? Les années qui suivent s’ordonneront donc dans un ordre légèrement différent de ce qui était prévu initialement mais cela avancera, à son rythme… puis j’ai encore les oraux d’un autre concours qui m’attendent à la fin du mois.

 

En avant ! Et que cela soit de jour ou de nuit !

 

« Conduis-moi, douce lumière,

dans les ténèbres qui m'entourent,

conduis-moi vers le haut !

La nuit est épaisse et je suis loin de chez moi :

conduis-moi vers le haut !

Dirige mes pas car je n'y vois rien ;

que je voie seulement à chaque pas.

 

Jadis j'étais loin de t'en prier.

Je voulais moi-même choisir mon chemin,

croyant pourvoir le déterminer

à ma propre lumière, malgré le précipice.

Avec fierté, j'élaborais mes buts.

Mais maintenant, oublions tout cela.

 

Tu me protèges depuis si longtemps,

que tu accepteras bien de me conduire encore :

au-delà des marécages,

des rivières et des écueils qui me guettent,

jusqu'à la fin de la nuit. »

 

Bienheureux John Henry Newman

 

 



[1] Oui, oui, alors même que j’y avais été admissible l’an passé. 

lundi, mai 14 2012

I Jean IV, 16 en paroles

 

- En fait, tu parles super souvent de Dieu…

- Bah, tu sais, moi je suis comme tout le monde, j’aime bien les belles histoires d’amour !


mardi, mai 1 2012

A petits gestes, à petits pas

 

C’est une famille que je connais bien.

Dans le langage courant, on parlerait de cette famille comme une famille recomposée. Je n’aime pas ce terme : il sous-entend qu’il y a quelque chose de cassé définitivement, de rompu dont on essaierait laborieusement de recoller les morceaux. Alors qu’une famille, même s’il y a des ruptures, des éloignements, des séparations, elle est composée de ses membres, et elle le reste. Une famille, elle n’est jamais re-composée, quand bien même le jeu des affinités électives se fait, se défait, se refait…

 

Cette famille que je connais bien, elle était installée à la cafétéria d’un hôpital spécialisé dans le soin des enfants.

 

Cette famille, elle est un peu bizarre : il y a là la petite malade et, autour d’elle, ses parents et quelques autres. C’est qu’il y a eu des mariages, des enfants, des divorces, des remariages… De l’extérieur, il n’y a pas grand monde qui comprendrait comment est organisée cette table curieuse, un peu bruyante, et, d’ailleurs, il importe peu de savoir qui est qui : c’est leur histoire à eux.

 

Tout ce petit monde se tutoie et c’est assez amusant : c’est sûr, avec chacun, l’on partage des tranches de vie en commun, même si l’on ne s’est pas vu depuis longtemps et c’est une drôle d’impression que de se trouver tous autour de cette table. Car chacun appartient aussi à la vie des autres, et réciproquement ; et indélébilement.

 

Mais chacun a aussi des histoires délicates en commun. Des engueulades, des déchirures, des trucs lourds… Comment ne pas s’en souvenir en se voyant ? 

 

Mais ce jour-là était si particulier ! Chacun faisait des efforts. Non pas pour faire semblant de bien s’entendre, encore moins pour tirer un trait sur le passé mais parce qu’il y avait elle, cette jeune-là.

Cette petite qui souffrait et dont chacun autour de cette table était proche.

 

Alors, on se parlait, de choses et d’autres ;

Alors, on se souriait ;

Alors, on riait ensemble, comme pour conjurer le malheur et ouvrir la porte à autre chose, que l'on espère meilleur ;

Alors, on trinquait d'un café à l'à-venir. 

 

Vous savez, on voit souvent Dieu à l’hôpital ou l’on croit a contrario percevoir son absence, mais l’on parle rarement de Lui chez les visiteurs et les familles, simples êtres de passage dans ce grand lieu grouillant de vie et de souffrance.

 

A ce moment, je suis sûre que Dieu était là, dans ces petits efforts de rien pour s’aimer pour de vrai, sans faux-semblant.

Pour elle, et pour les autres, ses voisins ;

Pour être ensemble et entourer ;

Pour aimer, à petits pas de tendresse.

 

Dans cette famille que je connais bien, il y en avait une qui avait dans la tête, allez savoir pourquoi, comme une petite ritournelle de rien :

 « Ubi caritas et amor, Deus ibi est »

Et qui la laissait résonner et grandir dans la pauvreté de son cœur ;

Comme une prière de vie.

 

jeudi, janvier 12 2012

Faciles les grandes idées…

 

Les toilettes de la Sorbonne sont encore sans doute les seuls relents visibles d’un vieil esprit qui y agitait les esprits estudiantins en 1968. Leurs murs se trouvent en effet bien souvent chargés d’affiches, de citations et de slogans qui dégénèrent en débats où l’art de la fine réplique y côtoie de manière trop discrète les combats en lettres grasseyantes où l’on s’avance avec la lourdeur d’un pachyderme. Comme si la force de conviction dépendait de la taille des caractères.

 

A côté des débats politico-syndicaux, un thème est récurrent : celui de l’avortement. Je lis ces murs, m’amusant des répliques où l’on ne voit que deux idéologies s’affronter de manière caricaturale et les insultes vite pleuvoir. Parfois avec un certain brio, il faut bien l’avouer. Toutefois, le jeu de mots est facile mais réel : il y règne une vraie atmosphère de chiottes…

 

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jeudi, août 23 2007

La poésie de la vie !


"La poésie, cesse de la transférer dans le rêve ; sache la voir dans la réalité. Et, si elle n’y est pas encore, mets l’y."

in A. GIDE, Les nouvelles nourritures