Zabou the terrible

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Mot-clé - méchanceté ordinaire

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lundi, juin 17 2013

Tartagueule à la récré

 

C’est vrai qu’on qualifie parfois/trop souvent/de temps à autre les personnes sur leurs noms de famille, sur leurs visages, sur leur manière d’être… avant même de les connaître un peu. On appelle cela « préjugés », parfois cela devient même du « racisme » qui existe sous tant de différentes sortes.

 

Lui, ce collègue, ça planait dans l’air depuis un bon petit bout de temps,

Les boutades, les questions, les répliques à l’ironie de plus en plus cinglante sur mon nom de famille, ma « grande famille », ma « noblesse » dont il semblait visiblement mieux connaître la réalité (!!!) que moi-même : idées reçues, parfois un peu blessantes, je l’avoue, mais enfin qu’importe.

Et là, j’annonçais que je ne prendrai pas de permanence samedi matin au lycée car j’allais à une ordination. Réaction des autres : « wahou, ça c’est rare ! » Et lui :

- Oh, ça doit être fréquent chez toi.

- ???

- Non, mais je veux dire dans ta famille, ça doit être fréquent.

- Euh, non, je n’ai pas de prêtre dans ma famille <ndlr : j’aurais pu préciser que j’avais une grand-tante religieuse, certes >, là, c’est une personne que je connais moi, et ça reste toujours extraordinaire une ordination !

- Nan, mais ce que je veux dire, c’est que dans les familles comme la tienne. Ben, ça va toujours avec la religion. Le roi et la religion !

- Euh alors, pour parler clairement, je suis croyante mais mes parents ne le sont pas.

- Tes parents, ils vont forcément à la messe pour se faire voir, parce que ça se fait c’est toujours le cas dans les grandes familles comme la tienne !

 

Là, un collègue d’intervenir : « elle t’a dit que non ! Les gens ils s’embêtent rarement à aller à la messe quand ils ne croient pas… »

Le collègue de reprendre :  « Je te dis que c’est le cas dans les familles comme ça ! »

Moi de lui dire doucement : « non. Mes parents n’y vont pas… et personnellement, je ne vois pas pourquoi je m’embêterais à me lever si tôt le dimanche si je ne croyais pas ! »

 

Bon, on s’en moque de cette histoire mais cela montre – car ce collègue, ça pourrait être aussi moi devant d’autres situations ! - combien nous sommes pris dans nos vues d’avant, dans ce jugement a priori qui n’est pas le Sien parce qu’il n’est pas Amour : il est enfermement et non pas libération.

 

Le regard chrétien, c’est celui qui ne s’embarrasse pas de préjugés,

C’est celui qui cherche l’Autre en l’autre et qui le voit, déjà, malgré tous ses « non » qui cachent parfois Son Nom,

Conversion du préjugé, prêt-à-penser du cœur, à l’accueil, don donné. 

 

mercredi, novembre 21 2012

Et si c’était la fin du monde dans un mois ?

 

 

 

J’ai toujours été impressionnée par cette anecdote que l’on rattache souvent à la vie du jeune saint Dominique Savio (parfois à celle de st Louis de Gonzague, mais qu’importe) ; celui-ci, quand on lui demanda un jour ce qu’il ferait si on lui annonçait qu’il allait mourir d’ici quelques heures aurait en effet répondu : « je continuerais à jouer ».

 

Je repense à cela à un mois de cette fameuse date du 21 décembre 2012. En réalité, on est d’accord, on s’en fiche tous un peu beaucoup. Il n’empêche : et si, vraiment, c’était la fin du monde dans un mois, qu’est-ce que je ferais, moi ?

 

Finalement, est-ce que ma réponse serait si différente de celle de saint Dominique Savio ? Je ne dirais sans doute pas que je continuerais à jouer au ballon (!!!) mais je crois que je continuerais ma vie actuelle, moi aussi, tout simplement. Car, après tout, c’est là que Dieu me demande de vivre de Lui : qu’irais-je faire à chercher la lune ou à me démener sans fin à tenter d’accomplir des choses extraordinaires alors que la seule qui m’est demandée, c’est de me laisser aimer et d’aimer ?

 

Mais, tout de même, justement, je demanderais la grâce au Seigneur de faire de meilleures confessions, c’est-à-dire d’avoir une meilleure conscience de tous mes manques d’amour. Certains grands saints eurent la grâce de voir tous leurs péchés et en furent affolés… alors je ne vous dis pas pour quelqu’un de si ordinaire que moi, il y a du boulot !

 

Pourtant, c’est un chemin pour apprendre à mieux aimer, à mieux vivre de Lui. Bref, pour me préparer à la fin du monde pour de vrai, mieux qu’un abri anti-atomique, juste une ouverture plus grande à cet Amour qui nous attend.

 

Merci les Mayas, vous m’avez donné mon futur programme de prière pour l’Avent… pour me préparer en réalité à Noël, à quatre jours près ! 

jeudi, novembre 12 2009

Et pour toi, Lacordaire ?

 

                Malgré leur parfait manque de charité, j’aime observer l’attention que mettent certaines plumes grandioses à condenser leur pensée en quelques phrases bien senties, puis goûter ainsi la puissance qui s’en dégage. Là, Barbey d’Aurevilly, et surtout sa plume, aussi superbe qu’elle est acerbe, éreinte Lacordaire après son élection à l’Académie Française.


              
Barbey d

« Seulement qu’on se rappelle bien désormais que, par le temps qui court, les moines peuvent entrer à l’Académie, pourvu qu’ils n’y soient pas trop moines, et comme leur langue est particulièrement le latin, l’Académie, qui est parfaitement bonne et aimable, n’exigent pas qu’ils sachent le français ».

 

In Les Œuvres et les hommes, t. I.