Zabou the terrible

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dimanche, août 8 2021

En plan, recevant le pain

https://www.atelier-st-andre.net/fr/images/oeuvres_icones/elias.jpg

 

            Aujourd’hui puis toute la semaine, nous aurions dû lancer et vivre une marche pèlerine en groupe comme tous les ans : pas tout à fait le même principe qu’à l’ordinaire en Italie mais en France, non dans la suite du chemin d’Assise du fait de l’épidémie mais sur un autre chemin de pèlerinage. Nous avions prévu un plan B qui envoyait tout de même du rêve… Cette même épidémie nous a contraints à annuler : trop peu d’inscrits suffisamment en avance et trop de contraintes pratiques et sanitaires. Nous avions prévu de vivre et de faire vivre un « chemin de création et de désert », appuyés sur la lecture du cycle d’Élie : alors il est vrai que cela faisait quelque chose d’entendre la 1ère lecture de ce dimanche tirée de ce même cycle, en 1 R 19, 4-8. 

 

            Élie, fuyant l’horrible reine Jézabel, marche dans le désert, sans doute ce que nous aurions dû faire… et pourtant n’est-ce pas plutôt un symbole de la situation qui nous étreint non si nous avions marché mais bien aujourd’hui, découragés, sans trouver l’oasis bienfaisante dans un monde à la marche claudicante ? Comme tant d’autres organisateurs, à divers niveaux, nous avons dû annuler un projet où nous avions mis du nôtre et nous nous retrouvons en plan, nous demandant quand sera le retour d’un temps plus riant. Pour ce projet, comme de nombreux autres depuis plus d’un an, il peut nous arriver de récriminer ou de nous assoir, sans envie, sans voir un sens à tout cela. 

 

C’est donc bien dans ces circonstances que nous pouvons davantage nous identifier au prophète et à son ras-le-bol ! Mais c’est justement en ces lieux qui ne sont pas seulement désertiques mais carrément marqués par la mort que le Seigneur vient nous retrouver, nous faisant nous lever et manger car « il est long le chemin qui nous reste ». Depuis plus d’un an ½, rien ne se passe comme prévu mais nous continuons de prier chaque jour ou au moins à chaque messe le Notre Père, Lui demandant de nous donner le pain quotidien. Alors je crois, profondément et intensément, que le Seigneur, même dans ces imprévus, vient nous redire de nous nourrir car le chemin est encore long : à nous de discerner et d’accueillir ce que Sa grâce veut nous donner en chaque méandre de l’inattendu pour vivre pleinement, fortifiés par Lui. 

 

Illustration : icône de l'atelier St André

samedi, juillet 10 2021

La croix clé des cœurs

Un truc que j’aime bien en pèlerinage à pieds, c’est que cela ôte tous les oripeaux dont nous nous couvrons habituellement. Nous sommes juste nous-memes. Quand je pèlerine, je ne présente ni mon identité de consacrée, ni mes titres universitaires, je ne suis que cette personne de passage – qui en plus, reconnaissons-le n’est pas super présentable en arrivant : un pèlerin c’est rayonnant… mais c’est sale et ça pue ! 

 

En revanche, j’ai toujours une croix ostensible autour du cou en pèlerinant : elle n’est pas oripeau, elle dit mon identité la plus profonde. 

 

Alors c’est vrai qu’elle peut mener à dire que je suis consacrée mais en général, en pèlerinage, elle permet avant tout d’engager la discussion sur des sujets plus profonds, plus essentiels, voire directement sur la foi. 

 

Hier soir justement, j’ai bénéficié d’un accueil exceptionnel dans un petit village reculé. Un homme d’un âge très vénérable m’a accueillie chaleureusement : il n’y avait qu’une seule nuit libre dans son gîte de tout l’été, celle-ci. « La Providence certainement ! »

 

Quand je fis quelques pas dehors après ma douche et un peu de repos, il me fit faire le tour du propriétaire avec sa terrasse magnifique à la vue exceptionnelle. Et puis regardant encore ma croix il me dit « ça vous ferait plaisir de voir la chapelle ? ». Acquiesçant, il me montra le four à pain, entièrement remanié à l’intérieur pour en faire un superbe oratoire. Il m’expliqua le sens de chaque objet et je trouvai beau que le crucifix soit au-dessus de l’ancien endroit de cuisson du pain et puis il me parla de sa dévotion. C’était très beau… et nous continuâmes un peu à discuter. 

 

Comme quoi, une simple petite croix peut être la clé des cœurs ; et cela est bon.

dimanche, décembre 6 2020

Ses sentiers ? Droits et jamais bloqués !

https://medias.podcastics.com/podcastics/episodes/1505/artwork/ses-sentiers-droits-et-jamais-bloques-inspi.jpg.debb19d4354f5db0612375c737e154b3.jpg

A écouter en podcast audio à partir de 8h sur :  https://www.podcastics.com/podcast/episode/ses-sentiers-droits-et-jamais-bloqués-54105/

 

« Seigneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ; mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie. »

 

Telle est l’oraison de ce dimanche qui en donne l’une des thématiques, celle de la marche, celle de la route, qui est également dans la première lecture, dans le livre d’Isaïe : 

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dimanche, août 7 2016

Pèleriner par temps de terreur

http://www.lanticoborgo.net/images/viafrancigena-logo.jpg?232

C'était l'autre soir, après une journée de pèlerinage. Je marchais, croix au cou, dans les rues de cette ville italienne pour chercher une glace. Et soudain, en passant dans une rue sombre et peu fréquentée, je me suis dit : "Tiens, et si je me faisais attaquer ?". J'ai un peu frissonné, j'ai pensé au récent assassinat du père Jacques... 

C'est vrai que cela changeait la donne : jusque là, c'était plutôt notre société occidentale post-moderne que Daesh semblait attaquer. Et là, clairement, un chrétien, et en plus un prêtre. Une volonté derrière de monter les religions entre elles ? Peut-être. Semer la terreur par des gestes incompréhensibles et imprévisibles ? Sûrement. 

Qu'on le veuille ou non, la personne du pèlerin a un caractère sacré. On peut ricaner de sa démarche mais, toujours, on la respectera et lui avec. Souvent, on l'aidera et, parfois, on l'aimera. Le plus souvent, il y a même de très belles rencontres et de beaux échanges à la clef. Nous ne sommes que des êtres de passage, à qui il est facile de se confier... J'ai souvent eu l'impression d'être considérée comme un cadeau, comme le Christ Lui-même parfois, par ceux qui m'accueillaient : et moi, j'ai dû apprendre aussi à recevoir ces cadeaux et à y voir le don de Dieu. Je ne dis pas que je n'aurai jamais de problème durant mes longues marches pèlerines – cela ne m'est jamais arrivé en 10 ans mais j'ai conscience que cela peut arriver – mais je sais surtout que, pèlerine, j'ai une "aura" qui me dépasse et cela me donne une grande confiance durant ma marche. Je marche, seule, sans peur, sûre en plus que le Seigneur fait route avec moi. Ma foi me porte. Je ne suis qu'une pèlerine, c'est ma seule identité en route, mais je m'efforce d'être pleinement cela. 

Et si j'étais attaquée pour cette raison même que je suis une pèlerine ? Ce serait dérisoire... Mais ni plus ni moins que l'attaque contre ce prêtre humble dans une petite ville de la banlieue de Rouen. Ce serait presque une suite logique car aussi absurde. 

Mais à quoi bon avoir peur et faire le jeu de la terreur ? Il suffit de continuer à marcher, à pèleriner, le cœur en paix... Poser un acte de confiance. 

Car le pèlerin, c'est celui qui découvre le monde à la seule vitesse de son pas ; 
Quand le terrorisme détruit l'homme et cherche à anéantir les ponts patiemment bâtis entre les civilisations, 
Le pèlerin reste celui qui rencontre le monde simplement à hauteur d'homme pour y découvrir les traces de Dieu. 

À poursuivre, sans cesse. 

samedi, mai 7 2016

Un chemin d'Assise (qui se fait debout)

Si je parle plus souvent ici de la via Francigena (d'ailleurs, il faudrait que je mette à jour la page ad hoc), je me suis aussi lancée l'année dernière avec des jeunes adultes du diocèse sur le chemin d'Assise dans un projet co-organisé avec un commentateur régulier de ce blogue (l'auteur des DiMails pour ne pas le nommer qui en a déjà parlé dans un récent commentaire). Les inscriptions 2016 sont lancées ici : jeunes cathos 92

Mais qu'est-ce que le Chemin d'Assise allez-vous me dire ? 

http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782227487178.jpg

Ce livre donne quelques précisions : non pas tant sur les étapes qu'on trouve par ailleurs sur le site dédié, à propos de ce chemin de randonnée au tracé récent, qui relie la première communauté franciscaine en France - Vézelay - à la patrie du poverello - Assise, mais sur ce qui s'y vit. 

Bien évidemment, comme tout chemin de pèlerinage, qu'il s'agisse du Camino ou d'un autre, les effets personnels sont différents puisque les motivations le sont également. 

Pourtant, il est des données communes, même quand c'est la surprise qui préside au départ comme ici : "Tu ne veux pas marcher vers Assise ?" de quelqu'un qui ne s'affirme pas si catholique que cela ! Le dépouillement, le départ, les questions profondes qui remontent... Et puis la marche dans la nature, cette mouvance indescriptiblement contemplative qui étreint le coeur du pèlerin et qui, en le plongeant dans la Création, le fait plonger toujours plus profondément en lui-même - d'aucuns diraient "en Dieu" et ce ne serait pas faux. N'y a-t-il pas d'ailleurs en cela quelque chose d'un esprit profondément franciscain, de cet émerveillement qui faisait s'exclamer au pauvre d'Assise son fameux cantique des créatures : "Loué sois-Tu mon Seigneur pour toutes les créatures" ! 

Ici s'écrivent et se disent aussi les rencontres, ces rencontres de pèlerinage, si précieuses, si anodines en apparence et pourtant tellement profondes, ces rencontres d'homme à homme, simples et vraies, sans fioritures ni jeux, d'où surgissent ces étincelles de vie et de joie où l'on distingue souvent la présence de Celui qui est le Chemin. 

Pour en lire plus, c'est Chemin d'Assise - l'aventure intérieure d'Olivier Lemire, en co-édition Bayard et éditions franciscaines. (>>)

 

En bonus pour ceux du diocèse... vous venez marcher avec nous ? 

dimanche, avril 24 2016

Le syndicat de la contemplation ou la marche comme une manière d'habiter le temps autrement

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Cette première semaine de vacances, je suis partie poursuivre la via Francigena durant trois jours. Voici un écrit "à chaud" lors de mon retour dans le métro :  

 

Dans le métro, être saisie face au spectacle des gens, tristes pour la plupart, qui courent au rythme effréné du « métro-boulot-dodo »… Dieu est là aussi, j'en suis sûre et certaine. Dieu est là avec chacun d'entre eux. 

Mais qu’il est bon aussi d’apprendre à faire un détour pour regarder une fleur qui naît et grandit en ce beau printemps !

La marche, c’est le contretemps de la cadence infernale, c’est se donner du temps, c’est s’offrir du temps pour être mieux présente. C’est prendre le temps de se sentir pleinement humaine : petite et grande dans la Création, pas un simple rouage d’une entreprise mais bien enfant bien-aimée du père, Le louant dans la splendeur de Son œuvre qui est donnée.

Marcher, c’est se rappeler plus intensément que tout est grâce. Marcher, c’est un temps de gratuité… j’aimerais que chacun puisse avoir la joie de bénéficier de moments comme ceux-là pour être plus humains dans une société qui a tendance à broyer les êtres dans un utilitarisme forcené. C’est peut-être mon seul côté « syndicaliste » de prof : je suis foncièrement une syndicaliste de la contemplation… Réapprendre le cadeau de la gratuité de la vie, et respirer, et souffler, et vivre à pleins poumons. Et rendre grâce. 

jeudi, août 6 2015

Comme des frères

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Courant juillet, j'ai expérimenté la marche en groupe lors de six jours avec les jeunes adultes de mon diocèse sur le chemin d'Assise. Nouveauté pour moi que cette marche en groupe : j'ai déjà marché parfois avec des amis et je marche le plus souvent seule. 

C'est... différent, ne serait-ce que parce que, contrairement aux amis, on ne se choisit pas : on se rencontre ; ne serait-ce aussi que parce qu'il y a la vie en communauté avec ses joies et ses concessions évidentes. Mais, plus que tout cela qui s'expérimente n'importe où ailleurs, j'ai découvert lors de cette marche quelque chose de l'ordre d'une école de fraternité. 

Fraternité : ce mot si galvaudé à force de sonner dans notre devise républicaine comme  le troisième terme un peu oublié, comme quelque chose de passé, voire de dépassé, sans force et sans âme alors que ce mot est tout sauf insipide. 

Partir avec des chrétiens, c'est se rappeler que nous sommes enfants d'un même Père. Cela se vit avant tout dans la prière, partagée, et non dite chacun dans son coin, ce qui est souvent le cas quand on part en solitaire - bien qu'on cherche souvent à s'agréger à la prière de telle ou telle communauté au passage, évidemment. 

Et c'est dans cette prière que renaît ce ferment profond d'une même filialité, où se puise cette fraternité vraie. Elle en découle, profondément et, au cours de cette marche, nous avons pu la goûter. Valeur indépassable de la prière commune ! 

Alors quand, au retour, on commence à lire l'encyclique Laudato si et que l'on voit l'analyse du pape François sur le fameux cantique des créatures comme un appel à sortir de toute forme de domination pour entrer dans un rapport de fraternité, y compris avec la nature dans laquelle on a marché, justement... 

.... On se rappelle alors que l'auteur de ce cantique des créatures est un certain saint François d'Assise, on sourit en pensant qu'on a marché avec ces frères-là sur le chemin... d'Assise ! Coïncidence, vraiment ? ;) 

 

lundi, juillet 21 2014

Donne-nous de marcher, toujours

 

En chemin sur la via Francigena, j’ai aussi glané cette belle prière qui s’adresse à tous, puisque, tous, nous sommes des pèlerins en route vers notre patrie céleste.

 

Donne-moi de marcher

 

Seigneur Jésus,

Toi qui as fait un si long déplacement

D’auprès du Père

Pour venir planter ta tente parmi nous,

Toi qui es né au hasard d’un voyage

Et as connu toutes les routes

- celle de l’exil,

celle des pèlerinages et de la prédication -,

Tire-moi de mon égoïsme et de mon confort :

Fais de moi un pèlerin.

 

Seigneur Jésus,

Toi qui as pris si souvent

Le chemin de la montagne

Pour trouver le silence

Et retrouver le Père ;

Pour enseigner les apôtres

Et proclamer les béatitudes ;

Enfin pour offrir ton sacrifice,

Envoyer tes disciples,

Et faire retour au Père,

Attire-moi vers le haut :

Fais de moi un pèlerin de la montagne.

 

Je suis tenté de vivre tranquille,

Et Tu me demandes sans cesse

De risquer ma vie comme Abraham.

Je suis tenté de m’installer,

Et Tu me demandes de marcher dans l’espérance :

Vers Toi, le plus haut sommet,

Dans la gloire du Père.

 

Seigneur qui m’as créé par amour

Et pour aimer,

Donne-moi de marcher vers Toi

Avec toute ma vie, avec tous mes frères,

Avec toute la création,

Dans l’audace et l’adoration.


 

 

P. Gratien VOLLUZ, chanoine du Grand-St-Bernard


mardi, juillet 15 2014

La prière massive du pèlerin comme salut

Genuflecter, hasardeusement, 

Comme on peut, en oscillant, 

Et se laisser tomber sur la chaise, 

Devant la lumière rouge, 

Comme un bloc. 


Après la journée, après la marche, 

Après tous ces kilomètres, 

Après toutes ces galères, 

Après tous ces beautés, 

Se laisser tomber, 

Oui, comme un bloc. 


La prière du pèlerin de fin de journée, 

Ce n'est pas l'art de la nuance, 

Ce ne sont pas les belles pensées, 

C'est tout un corps, fatigué, usé 

Qui vient se poser, se reposer. 


Le cerveau ne cherche pas les mots compliqués, 

Il n'y a qu'un bloc, oui, mais ce bloc, c'est moi. 

Et il y a un cœur, et il y a une âme... 

Je n'ai rien à dire, je suis tellement fatiguée

Mais j'aime venir là à peine installée, à peine douchée, même pas un peu reposée quand une église est proche. 


Je ne sais pourquoi, je ne sais que dire, 

Mais il y a au fond l'Esprit Saint qui vient au secours de ma faiblesse, 

Il ne me donne pas de mots, non, ce n'est pas nécessaire : il y a eu la marche, il y a eu la prière des Heures, il y a eu ces dialogues et ces Dialogues... 

Il vient juste ouvrir la porte du cœur de ce bloc qui se sait aimé, 

Bien au-delà de la fatigue, 

Laisser ouvert devant Lui le fond de l'être, 

Et rester là, là où les mots ne sont plus nécessaires. 


lundi, novembre 11 2013

Parce qu'Il est toujours là


C'est un oratoire, un tout petit oratoire perdu dans la campagne. 

Il y a un calvaire, quelques statues, au détour d'un virage et un tout petit toit pour les protéger. 

J'aime bien y passer quand je me balade dans le coin. 

J'ai souri cette fois-ci en constatant que des fleurs y avaient été placées, qu'une veilleuse y avait été allumée : 

Signe qu'on s'occupait, qu'on aimait l'endroit certes, 

Mais surtout petite flamme de rappel que Dieu est là, tout le temps ; 

Qu'Il nous attend, qu'Il nous appelle. 


Il ne faut parfois pas grand chose pour nous en souvenir : 

Une bougie allumée, 

Un sourire, 

Un beau lieu, 

Une musique qui nous Le rappelle, 

Une main posée sur notre épaule, sur notre tête, 

Un simple et doux moment de prière. 


Tout cela comme autant de flammèches d'un Amour toujours brûlant, toujours pressant… 

Il est là, Il t'attend : et toi, là, passant ? 

Et toi, là, vivant, prendras-tu, perdras-tu, ce moment gratuit avec Lui dans le silence de ton coeur ? 



P.S. En m'approchant, j'ai encore plus souri de voir en dessous de la bougie la petite pub pour un site internet chrétien. Et ça tombait bien, c'était le même jour de lancement d'un autre site lancé par l'Eglise catholique en France : http://jesus.catholique.fr/ 

Parce qu'Il nous attend toujours, même quand on ne L'attend pas et même au détour d'un clic ! 


vendredi, juillet 27 2012

Pour se tourner vers Lui

 

 

Le pèlerinage ? Un champnt de tournesols-Dieu

 

samedi, avril 14 2012

Geekophilie ou théophilie jacquaire ?

 

Roncevaux, magnifique petit village niché au cœur des Pyrénées espagnoles.

 

Lieu d’arrêt et de soin pour les pèlerins, voulu il y a des siècles par l’évêque de Pampelune « ému du sort des pèlerins qui se faisaient gniacker, bouffer, dévorer par les loups », le village appartient encore aujourd’hui à l’Eglise catholique et presque la moitié de ses 25 habitants sont des prêtres !

 

Roncevaux et la drôle de croix de sa collégiale, voyez plutôt :

 

 

  

Cela me faisait penser à quelque chose mais je n’arrivais pas à savoir à quoi… 

Un peu plus loin, un bas relief m’éclaira :

 

 

 

Ca ne vous fait penser à rien, vous ? Inversez donc l’image… 

 

 

 

Oui, oui, on arrive bien à ça !

 

Loin de l’image qui tournait sur le net il y a quelques mois qui transformait la croix en f bleu évocateur, il y a tout de même ici bien une réalité sociale :

Parce que parcourir le Camino, c’est vraiment lire au rythme des pas, de nos rencontres et de nos prières, un faith-book ;

Un réseau de marche, un camino, où l’on apprend à se découvrir non pas « friends » mais fils d’un même Père, frères.

 

samedi, décembre 31 2011

Comme un cerf altéré cherche l’eau vive…

 

Il s’agit là, cette fois encore, d’une marche. Non d’un pèlerinage, hein. Enfin pourtant, ... Bref. En ce dernier jour de l’année, j’aimerais vous partager quelques mots lus qui nous ramènent tout simplement à la faiblesse ainsi qu’à la beauté de notre humanité.

 

« Il n’est pas difficile de se rendre compte à quel point l’homme est hydrodépendant, drogué, prêt à tuer père et mère pour sa dose vitale ! Ici, quelques heures suffisent pour être en manque. Quelques heures pour réapprendre le sens de la vie. Sa fragilité. Notre permanente vanité.

 

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mardi, décembre 13 2011

E(s)pris de sainteté, viens combler nos cœurs

 

Il y a quelques jours, à la suite d’une bête remarque de ma part sur internet[1], je me suis fait traiter d’ « esprit empreint de sainteté ».

 

Parce que je ne me pense pas « empreinte » d’une sainteté bien trop haute pour moi (ou alors je me sens pied, si vous préférez, ça oui, en marche), pécheresse comme chacun, je préfère marquer « éprise » de sainteté.

 

Cela était certes dit pour me renvoyer au modèle d’une sainteté mièvre et pudibonde que les images sulpiciennes rose bonbon et autres histoires niaiseuses pour enfants ont contribué à forger dans l’imaginaire collectif[2].

 

Mais la sainteté, ce n’est pas ça.

 

La sainteté, ce n’est pas un refus généralisé de tout ce qui touche à la vie humaine. « Au contraire, tes disciples mangent et boivent ! »[3] s’exclamaient les pharisiens et les scribes, outrés[4], à Jésus. Et ce n’est pas inversement réservé – ce que pensent d’autres personnes – à des surhommes et à des surfemmes, embrassant seuls des chemins aussi périlleux que glorieux : une perfection inaccessible ? La sainteté, c’est notre appel commun, à tous.

Quelle que soit notre voie pour y répondre, nous y sommes tous attendus.

 

La sainteté, c’est un accueil jour après jour de Dieu et de ce qu’Il nous donne de vivre.

La sainteté, c’est l’apprentissage de l’Amour, dans une grâce et une liberté qui se répondent harmonieusement.

La sainteté, c’est choisir cet Amour, inconditionnellement ; et désirer en vivre, profondément.

La sainteté, c’est un chemin abrupt aussi, oui, parce qu’il est chemin de toute notre humanité dans la suite du Christ et qu’il est donc aussi travail au plus profond de soi, dans les rugosités de nos êtres.

 

Mais la sainteté, c’est un chemin sur lequel il est beau de s’engager ;

Sur lequel, en fait, il est juste chrétien de s’avancer et qu’on ou tout au moins que, moi, j’ai trop tendance à oublier dans mes dizaines de préoccupations quotidiennes.

 

Je remercie la personne qui m’a fait cette remarque parce qu’en ce temps de l’Avent, cela m’appelle particulièrement à vivifier mon désir de sainteté,

A être pour de vrai « éprise de sainteté » dans l’accueil jour après jour, du don de Dieu, désiré ;

Don vivant à accueillir, à laisser vivre en moi, pour être un jour, non pas canonisée, mais bien, pour de vrai et pour mes frères, être « empreinte de sainteté ».

 



[1] peut-être un peu idiote d’ailleurs. En tout cas, certainement inutile.

[2] Façon Ste Thérèse et les roses autour vous voyez…

[3] Luc v, 33.

[4] Comme de vieilles outres… mais vous n’étiez vraiment pas obligés de lire cette note ! 

vendredi, septembre 9 2011

Le Camino pour les nuls

..., ou, plutôt, le Camino en quelques panneaux 

ESSENTIELS-ON-VOUS-DIT ! 

On notera : 

  • Que Jésus et Marie n'ont pas de pieds : le must pour éviter les ampoules !!!! 
  • que, si Jésus est en pantalon, Marie est en jupe... Et on s'identifie spirituellement à qui quand on marche en short, hein, je vous le demande ? 
  • Que Marie ne porte pas de sac (l'avantage d'être conçue sans péchés : trop forte !) mais que Jésus porte quant à lui un bon gros sac de pèlerin (tout le poids de nos péchés ?)
  • Que marcher est une attitude spirituelle cautionnée par la plus haute sphère : bref, on peut continuer... et on a même le droit de s'en amuser ! ;-)  

On notera... 

euh... 

hum... les vaches... 

les oiseaux qui font cui cui cui, l'Amour tout ça... 

Ben, c'est aussi cela le Chemin de St Jacques ! 

jeudi, juillet 28 2011

Reprendre bon pied bon œil

 


Sais-tu marcher ?

Je ne te dis pas marcher simplement, poser un pied devant l’autre, ni même recommencer mais marcher devant soi, loin, un peu plus loin, encore plus loin…

 

Marcher parce qu’on le souhaite,

Marcher sans vraie raison,

Marcher en respirant vraiment,  

Marcher en admirant,

Marcher en priant.

 

Seule dans la nature mayennaise,

Pas scandé par le rythme des ave, donné par le dizainier qui tourne doucement, comme pour orienter le sens profond de la marche en son commencement.

 

Marcher : prière du regard, de l’odorat, de l’ouïe…

Marcher, c’est vraiment prier avec tout son corps,

C’est se replacer dans la Création, en son cœur, à sa juste place, ni plus, ni moins ;

Et prier les heures avec le jour qui avance, c’est se replacer dans l’Eglise, en son cœur, en sa communion de priants. 

 

Marcher ainsi au terme d’une année, c’est aussi prendre le temps du recul par rapport aux moments où nous avons failli vaciller, par rapport à toutes les difficultés rencontrées, par rapport à toutes nos peurs pour l’avenir.

Marcher pour mieux ajuster, marcher pour vraiment reprendre pied.

 

Marcher, c’est également reprendre le goût du vrai voyage,

De celui qui n’est pas pays si lointain mais plutôt terre toute proche ;

Découverte un peu plus vraie de cette fabuleuse terra incognita que nous sommes, dans nos limites physiques avec en même temps un appel à nous surpasser : à lutter quand vient l’envie d’abandonner, à nous élever.

 

Et puis, découverte toujours plus de cet Autre plus intime à nous que nous... 

En sourire en contemplant la nature resplendissante,

A en chantonner avec un tel sourire aux lèvres qu’une rare voiture croisée vous demande ce que vous faites !

Et, pas si curieusement que cela, avoir dans la tête en arrivant à bon port cette hymne de st François : Laudato si, o mi signore…

 

abbaye N.-D. de Port du Salut à Entrammes