Comme tant de personnes, je suis allée voir le
film The social network narrant les
débuts de cette pieuvre tentaculaire du web qu’est Facebook. Je ne raconterai
pas le film : d’autres le font bien mieux que moi et on peut même lire une
très intéressante analyse du plan juridique du film chez Nicolas Mathey. Je
dois dire que le film est prenant et qu’à sa sortie, on se sent un peu le cœur
nauséeux quand on est soi-même utilisateur de Facebook. Il est toutefois un
point sur lequel j’aimerais revenir, c’est ce souhait de « connecter les
gens entre eux »
Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, est
le prototype du nerd, de celui qui ne
vit plus que par et pour les nouvelles technologies. L’ancêtre de Facebook, il
l’aurait créé à l’origine suite à une rupture avec sa copine : vengeance
d’un soir d’un amour déçu. Pourtant, au gré des opportunités, il va créer quelque
chose de mieux, un fantastique site il faut bien le dire, permettant d’avoir
une multitude « d’amis » rassemblés en un même emplacement : là
réside tout le hiatus du film et par là même celui de ce site. Quid du lien entre vie
« virtuelle » et vie « réelle » ?
Question banale pour un internaute et encore
plus pour un participant à ce « réseau social » qu’est Facebook. A la
fin du film, Mark se retrouve seul devant son écran, malgré la multitude
« d’amis » qu’il a contribué à faire se rencontrer. Heureux, vraiment
heureux de coder bien que passionné ? Ce n’est pas gagné… En réalité,
c’est toujours la même question qui se pose pour chaque utilisateur d’internet
fréquentant les réseaux sociaux, les fora
ou… tenant son blogue : quelle place dans ma vie réelle ? Ma vraie
vie, celle que je n’ai qu’en un exemplaire, totalement unique, et sans
pseudonyme ? Elle se pose encore plus pour un catholique : puis-je
être ici sur le web si je laisse mon voisin souffrant ? Mon témoignage
a-t-il un sens si je passe ma vie à créer des liens qui ne se tissent que dans
un approximatif virtuel ?
Souvent et sans vous en faire part, depuis cinq
ans, je me suis posée la question de la poursuite ou non de ce blogue, pour
tout vous avouer - d’autant plus que je ne lui ai jamais assigné une quelconque
ligne directrice, préférant le laisser aller son chemin au gré des méandres de
ma propre vie : guère sérieux. A chaque fois que la question se posait à
moi, j’ai reçu un message inattendu me poussant à continuer : alors, j’ai
continué, recevant et interprétant cela comme un encouragement. C’est que cette
question de « virtualité », associée à celle d’engagement, me
tracassait alors dans les profondeurs. Jusqu’au jour où j’ai découvert qu’un
catholique, il avait mieux et plus fort qu’un réseau social : il avait un
réseau spirituel. En langage technique, on l’appelle « communion des
saints » : ça fonctionne mieux qu’un quelconque bout de
« code » parce qu’avec le Saint Esprit, c’est tout de suite bien plus
puissant !
Ce
qui donne et fait sens à la présence chrétienne sur le net, même dans ses
aspects les plus futiles, c’est bien la prière.
C’est la prière qui rend
concrète nos rencontres virtuelles ; c’est la prière qui crée un lien
entre nous, qui fait qu’un contact par internet n’est pas seulement un
« numéro de plus » dans les amis Facebook mais bien une personne à
part entière, à apprendre à connaître, à apprendre à aimer. Et l'action, le concret, ne saurait à ce moment-là passer à la trappe puisque son absence invaliderait la prière !
Doux
rêve d’une vie où réalité et virtualité se trouveraient alors, par ce moyen,
parfaitement unifiées.
Dites, on dit que je prie pour vous... et vice et versa ?