Zabou the terrible

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jeudi, août 21 2014

Lire l’été ? Quelle drôle d’idée ?

 

Dans le silence profond de la campagne où même le chant des oiseaux se fait murmure atténué,

Il y ce livre, et puis moi qui le tiens,

Des heures durant, solitude de la lecture.

Il y a la lecture sur papier, profonde, d’un ouvrage, généralement d’un bout à l’autre, parfois de tel ou tel papier transmis ou d’Écriture ; 

Il y a la lecture numérique, souvent plus légère, parfois plus profonde, de tel ou tel article que l’on n’a pas le temps de lire en temps ordinaire.

 

Temps de l’été, propice à cette activité de l’esprit,

Lecture qui nécessite le silence, ce silence profond,

Comme celui d’une bulle où se place le lecteur :

Non pour buller mais pour écouter, pour regarder, pour sentir,

Pour vibrer, pour goûter, pour s’instruire, pour ruminer ;

Pour savourer.

 

Lire, cueillir, se recueillir :

Il y a comme des racines communes,

Car il est question de butiner, de glaner,

De sélectionner pour prendre ce qui est bon,

Il est question de concentration pour recueillir le suc ;

Celui-là même qui nourrit en chemin.

 

Lire, cueillir, se recueillir,

Les trois activités s’exercent dans le silence,

Comme le silence des germinations même en dehors de la saison,

Quand le soleil commence à prendre sa teinte de rentrée,

Il y est question de reprendre souffle,

Il y est question de mieux capter Son Souffle,

Pour, substantiellement nourri, être mieux envoyé(e), vivant de Lui.

 

 

 

 

(Un peu comme ce panda la bulle du lecteur… mais pas avec les mêmes effets dans la vie !)

  

Lecture estivale #5 : et Madeleine, bien sûr

 

Je la cite ici ou là sur mon blogue ou sur les réseaux sociaux mais j’aime surtout la lire : je parle de Madeleine Delbrêl (1904-1964) dont le procès de béatification est en cours. Elle est pour moi une grande figure « inspirante », d’une actualité détonnante et pertinente.

 

Forcément, je ne pouvais qu’aller lire Madeleine Delbrêl, poète, assistante sociale et mystique, cette nouvelle biographie faite par les pères Gilles François et Bernard Pitaud, bien nécessaire après la première écrite par Christine de Boismarmin, une des équipières de Madeleine certes, mais rédigée voici trente ans.

 

Littéraire de formation et de goût, je ne suis pas une grande lectrice de biographies : j’ai tendance à préférer me plonger dans les écrits mêmes de la personne. C’est a fortiori le cas pour Madeleine à la plume si agile (ça pourrait être son épithète homérique !) : ses écrits et ses poèmes sont forts, denses et profonds. Je n’ai que 3 volumes de ses Œuvres complètes toujours en cours de publication mais je vais souvent piocher dedans tant Madeleine a une vision profondément christocentrique de la vie. Et ça, c’est essentiel pour nous chrétiens : tant pour comprendre sa vie et son œuvre que pour nous en inspirer. Rien n’a de sens dans la vie de Madeleine sans le Christ et sans l’Évangile : cela ne devrait-il pas être le cas pour chaque chrétien ?

 

Toutefois, même si je ne peux donc cacher ma préférence pour ses propres écrits, cette biographie a l’immense mérite de me faire découvrir toute une période de notre histoire ecclésiale que je connais assez mal : les années 1930/40/50 en particulier. Avec la fameuse « crise » des prêtres ouvriers et, en même temps, l’immense désir missionnaire qui animait une partie de la France – l’a-t-on encore ? –, le marxisme omniprésent et le concile de Vatican ii en préparation : cela permet de mieux comprendre le monde dans lequel Madeleine a évolué, ainsi que sa pensée. Du coup, on conçoit mieux les différences mais aussi les points de convergence que la vie de Madeleine peut avoir avec notre propre monde et ce qui l’anime présentement. Personnellement, je reste marquée, comme toujours, par sa présence chrétienne réelle au sein d’une mairie marxiste : belle voie à suivre quand on est professeur dans l’enseignement public et dans un pays touché par ce qu’on nomme à grands cris la « sécularisation » ?

 


 

P.S. : il y aura un colloque pour le cinquantenaire de sa mort à la Catho de Paris en octobre. Plus d’infos par là >>

 

mercredi, août 20 2014

Lectures estivales #4 : sur les fins ?

 

Au gré de l’été, deux autres romans que j’ai littéralement dévorés.

 

Émile Ajar / Romain Gary, L’Angoisse du roi Salomon

 

C’est la même grossièreté apparente, c’est la même tendresse omniprésente que dans La Vie devant soi : le même altruisme, la même sensibilité à fleur de peau, le même amour de l’humanité qui  n’ose se dire que caché sous des mots dépravés. Cette fois, ce n’est pas dans le monde de la prostitution : c’est sur la vieillesse et, par là même, tout simplement sur la vie.

 

            C’est trop peu de dire que j’aime car on sourit plus qu’un peu, ne serait-ce que sur le grandiose passage sur la Connerie : 

 

« Moi, quand je suis en présence d'un con, d'un vrai, c'est l'émotion et le respect parce qu'enfin on tient l'explication et on sait pourquoi. Chuck dit que si je suis tellement ému devant la Connerie, c'est parce que je suis saisi par le sentiment révérenciel de sacré et d'infini. Il dit que je suis étreint par le sentiment d'éternité et il m'a même cité un vers de Victor Hugo, oui, je viens dans ce temple adorer l'Eternel. Chuck dit qu'il n'y a pas une seule thèse sur la Connerie à la Sorbonne et que cela explique le déclin de la pensée en Occident. »

qui pourrait paraître si grossier, si contre l’humanité. Mais, en réalité, souvent, le cœur nous étreint tant l’Amour paraît souvent sous l’amour dont on découvre les fils au long du livre. De la découverte de SOS bénévoles aux histoires sordides se cache ce regard si spécial signé « Ajar » qui nous donne envie de le porter à notre tour sur l’humanité… peut-être tout de même en moins désabusé.

 

 

Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Le Guépard

 

 

 

Mis au programme de l’agrégation 2015 dans la question de littérature comparée intitulée « romans de la fin d’un monde », c’en serait un excellent résumé.

 

Le pitch en quelques mots : la Sicile, la chaleur, la révolution, la noblesse dégradée, la bourgeoisie gagnant en puissance, l’impuissance d’un « guépard » pourtant lucide. C’est du tout bon, malgré une première partie moins originale : à lire !

 

 

vendredi, août 8 2014

Lectures estivales #3 – un poil de Malraux et un brin de Yourcenar


Mais pourquoi donc associer ces deux livres dans ma suite de lectures estivales ?

 

Réponse 1 : Ce sont deux romans très célèbres du xxe siècle : vrai. Néanmoins, entre l’un publié en 1930 et l’autre en 1951, il semble délicat d’y voir un lien direct.

Réponse 2 : les noms des deux auteurs contiennent des lettres qui valent cher au Scrabble… si toutefois les noms propres y étaient admis !

Réponse 3 : Je les ai depuis longtemps (l’un me fut offert !), je les ai commencés tous les deux et, interrompue dans ma lecture, je ne m’y suis jamais remise. Il était donc temps de s’y mettre pour de bon et l’un se trouvant au-dessus de l’autre, l’occasion a fait le reste. Vrai aussi. 

 

… mais en réalité, la lecture successive des deux m’a fait apparaître un lien sans doute plus profond. Enfin, commençons ces quelques mots.

 

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lundi, août 4 2014

L'oraison en voyage

Des routes prévues aux séjours impromptus pour cause de gros changement de programme, 

Changement qui a nom, soyons clairs, cause de guerre, 

Je ne fus ni beaucoup chez moi, ni surtout, à forcer de partager à plusieurs mes lieux de couchage, seule devant ce petit lieu si délimité, 

Ce tout petit coin d'appartement, 

Chez moi — ou un endroit quelconque ailleurs  — mais surtout au calme. 

Oraison... 

Temps avec Toi qui nécessite autant le silence, 

Oh, certes, Tu es toujours avec moi, 

Et je peux, et il est bon, de me dire souvent que Tu es là, 

Et je peux Te bredouiller comme cela quelques mots dans le brouhaha, 

Oh, certes, elle a du prix à Tes yeux cette oraison toute de pauvreté, 

Mais pourrait-on s'en contenter ? 

Mais pourrait-on s'y cantonner ? 

Qu'est-ce qu'un Amour qui ne prend le temps de s'épanouir ? 

Qu'est-ce qu'une prière pour la paix si elle ne prend source et but dans l'Amour ? 

Se poser, se reposer, se retrouver mais surtout Te retrouver, 

T'y chercher et T'y trouver, 

Au plus profond du cœur où, avec Toi, il n'y a jamais vacance, 

Dans ces jours, Il y a l'oraison au gré du temps, 

Et puis il y a ce temps, si unique, de l'oraison, 

Ce n'est pas un voyage de plus ou un voyage autour de ma chambre, 

C'est une plongée plus intérieure qui donne sens, qui donne vie. 

lundi, août 26 2013

Pour que nos vacances soient payantes sur le long terme



Ne rien faire mais ouvrir grand les narines, les yeux, les oreilles 

Faire silence ou discuter, 

Rire aux éclats, simplement sourire ou être profondément émus, 

Ne rien faire et contempler, 

Selon nos talents écrire, dessiner ou photographier, 

S'assoir, jouer ou partager un simple moment avec des gens aimés, 

Prier, dire et vivre des "je T'aime", louer. 


Marcher au gré du vent et des envies, 

Accepter de ne plus vivre dans l'immédiateté, 

Aspirer la vie par tous les pores de notre peau 

Au détour de ces pas gratuits qui nous mènent sans but visible, 

Dans une attitude simple de disponibilité. 


Vacances, temps de flânerie ; 

Vacances, temps de la contemplation. 

Vacances, temps privilégié de la gratuité. 


Gratuité de l'instant à rapporter, si légère, dans nos bagages, 

Parce que c'est le temps de la respiration, souffle de vie, 

Parce que c'est le temps où l'on réapprend doucement à s'émerveiller, 

Parce qu'il faut bien ces temps de silence pour réentendre doucement, au fond de nos oreilles et de nos coeurs trop occupés, le Seigneur nous murmurer combien Il nous aime. 


samedi, mars 9 2013

Au cœur des limbes


 

Qui dit vacances dit attraper l’un ou l’autre de ma très haute pile, certes à moitié effondrée donc plus large que haute, de « livres pas encore lus » et me plonger dedans.

 

C’est ainsi que j’ai goûté Une saison dans les limbes de Robert Scholtus : petit livre troublant en ce qu’il parle de ces zones frontières, de ces zones floues, qui semblent bien souvent régner en notre vie quotidienne.

 

Comme souvent avec lui, on a l’impression qu’il part en un sens – ici, la si facile et non moins fréquente dénonciation de la modernité – pour s’apercevoir qu’il en extrait finalement des paradoxes, qu’il cherche à montrer la complexité d’un sujet insaisissable qui est celui de notre vie…

 

Cela en fait un livre tout particulier, ardu et poétique à la fois, éveilleur de réflexions, de pensées, de méditations. Comme un appel à la vie, à nous ramener plus à notre condition de vivant, à nous sortir de notre éventuel contentement « limbal » qui nous guette chaque jour.

 

Car, au cœur de ce livre, on trouve cette page, qui s’inscrit comme une bonne bourrasque de vent reçue sur le visage, en ce qu’elle a d’instantané, de fort et de vivifiant :

 

« La vie, vivace et folle, qui s’improvise comme un air de jazz, la vie sautillante et inattendue, la vie au risque de la blessure, au prix de l’abandon, la vie ouverte à l’inconnu, offerte à la rencontre, la vie embarquée en haute mer, affrontée à tous les dangers, promise au déroutement et à l’extravagance de l’amour, voilà ce qu’ils redoutent. »

 

in R. Scholtus, Une saison dans les limbes, éd. Bayard, p. 81

 

samedi, mars 2 2013

De la catholicité viscérale en vacance(s)

 

 

 

En 2005, j’étais tout entière à ma tristesse de perdre celui que je considérais comme un véritable homme de Dieu. Quand j’ai appris son décès, il me semble que j’ai ensuite pleuré, et beaucoup, en regardant les reportages qui se succédaient à la télé.

 

Dans la pensée, dans la prière pour le bienheureux Jean-Paul II, je n’avais pas réellement prêté attention à la période de vacance pontificale. Si ce n’est pour m’intéresser aux cardinaux électeurs.

 

La décision de Benoît XVI – qui, sans me coûter des torrents de larmes, me fit un petit gros pincement au cœur mercredi et jeudi lors de ses dernières apparitions publiques et je crois bien une petite larme d’émotion du coin de l’œil – a permis de nous préparer à une vacance plus organisée, moins impromptue.

 

Mais une vacance, mais une béance quand même, qui s’entend à la messe quand on entend uniquement le prénom de son évêque et non plus celui du pape.

 

Cela fait 24h que les catholiques n’ont plus de pape et je crois bien que je ne me suis jamais sentie si catholique.

 

Oh bien sûr, en temps normal je pourrais vous donner 10 000 bonnes raisons d’être catholique : mais ce serait les miennes, elles seraient en deçà de la réalité et ce ne serait sans doute pas celles que Dieu souhaite pour vous puisque l’essentiel réside dans ce lien intime et vivant que chacun entretenons avec Lui.

 

Mais là, il ne s’agit pas de discussions, il s’agit d’un constat et même d’un constat viscéral : c’est une des forces de l’Église catholique que d’avoir un pape pour l’aider à s’orienter vers le Christ. Il ne se substitue pas à Lui, bien sûr, comme il n’est pas maître des inspirations et des charismes que l’Esprit Saint dépose au cœur de la vie de chacun mais il est là pour nous aider, par ses prises de parole et par sa prière, à rendre toujours plus vrai notre attachement au Christ en Église, c’est-à-dire en communauté.

 

Ce n’est pas « moi seul(e) », c’est « mes frères avec moi » : le ministère pétrinien est un service pour guider la communion d’une immense communauté de plus d’un milliard de personnes, recouvrant des réalités extrêmement différentes, vraie pierre qui doit être solide, sur laquelle se bâtit cette Église diverse mais devant être une.

 

Catholique donc dans cette vacance, viscéralement catholique, unie par la prière avec mes frères pour que les cardinaux discernent celui dont l’Église a besoin dans les années qui viennent ; priant déjà pour celui qui, parmi eux, recevra la lourde tâche de nautonier dans « la barque du Seigneur »

 

samedi, août 25 2012

Lequel est le plus grand/gros ?


Rome, ce lieu où se côtoient allègrement kitsch et beauté, luxe, calme et volupté légende et réalité, foi des grands témoins et reliques peu avérées.

 

Rome, cette ville qu’il faut parcourir bible à la main, ou plus particulièrement actes des apôtres ouverts, si l’on souhaite mieux comprendre la Rome chrétienne qui ensemença la Parole sur 7 collines et la diffuse encore jusqu’à ce jour au monde entier par nous tous, ses « émanations ».

 

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jeudi, août 16 2012

"Il" est partout !


... Surtout là où on L'attend le moins ??? 

J'espère tout de même que la construction est sur le roc ;-) 

samedi, août 11 2012

Du canoë kayak, de la profondeur de l’eau et d’autres considérations estivales au gré du courant


 

Il y a quelques jours, j’ai fait pour la première fois de ma vie du canoë-kayak : l’occasion de s’amuser avec des amis, de rire aux éclats dans la splendeur de la nature tout en se musclant défoulant un peu dans l’eau…

 

Il faut dire que la Drôme, en ces temps estivaux, est quelque peu asséchée : par endroits, la profondeur n’est que de quelques centimètres et les kayakistes amateurs doivent pousser leur embarcation orteils dans l’eau pour qu’elle daigne avancer ; et, le plus souvent, continuer à le faire sur plusieurs mètres.

 

Fait marquant qui inspira cette phrase de philosophie profonde à un mien ami quand la situation devint meilleure : « ça avance quand même mieux quand on est en eaux profondes ».

 

Sur le moment, cette phrase était d’une évidence crasse (et c’est peu de le dire !) Mais en moi, indécrottable catholique, elle fit aussi écho au fameux « avance au large / en eaux profondes » du Christ en saint Luc.

 

A cet âge où tous dans notre bande d’amis, nous posons des choix et des actes décisifs pour notre existence entière, chacun à sa manière et dans des domaines très différents, la phrase résonne profondément.

 

Et il serait alors facile de faire du canoë l’image (trop) simpliste de notre vie (avec le Christ) : du lancement indécis dans l’eau ; des rapides comme autant d’accélérations dangereuses ; des rochers comme toutes ces galères le long de notre chemin ; des ennuis profonds quand il ne se passe rien, qu’on a l’impression de faire du sur place alors qu’on rame comme un malade… Ca marche, c’est même plutôt vrai mais c’est caricatural.

 

Car, en fait, dans tout cela, ce qui importe c’est que ça avance mieux quand on ose aller en eaux profondes, là où tu n’as plus vraiment pieds, là où c’est instable mais où tu es vraiment dans ton élément, ce pour quoi tu as été créé… c’est-à-dire, pour l’homme et non plus pour le canoë, quand on pose des choix pleinement, qui nous engagent à fond dans ce courant rapide : les chocs pris sur les rochers font alors plus mal, on peut même craindre de se trouver complètement retourné mais que de sensations ! Là aussi l’ennui au milieu de la rivière peut certes guetter mais il n’y a plus la solution facile de rejoindre le rivage : il faut oser continuer, jusqu’au bout du parcours. Quelle vie que celui qui ne craint pas l’eau profonde et y découvre à chaque embranchement, à chaque choix, un peu plus une eau vive !

 

Le canoë se fait donc plutôt invitation à l’aventure, à la vie, la vraie – qui va bien au-delà d’un slogan.

 

J’aime croire que l’Esprit est Celui qui nous pousse vers ces profondeurs insoupçonnées, où l’on avance pour de vrai : dans les risques ou le calme trompeur mais toujours à plein vent, qu’il se fasse violente bourrasque ou presque imperceptible brise légère.

 

Voilà. C’est beau l’été quand même.

 

mardi, juillet 31 2012

D’une plume (d’oiseau), une nouvelle épître à Diognète ?

 

Les vacances sont propices aux lectures différentes. Et l’esprit rêveur a tendance à constituer des liens étranges avec des lectures déjà connues et la pensée comme l’âme en font alors leur miel : je n’ai pu m’empêcher de trouver, à peine grimé dans ce texte de Chamoiseau, le peuple de Dieu dans la légèreté d’un colibri. La faute à l’épître à Diognète, sans doute.

 

Oui je sais, ce n est pas un colibri mais une cigogne : c est presque pareil, non ;-) 

 

« Ces inconsistances dépensaient l’énergie d’un volcan pour une existence qui ne changeait rien à l’ordre du monde et qui se maintenait ainsi : totalement dérisoire, tout à fait inutile, et dans une intensité vaine…

 

Un autre phénomène me sidérait : elles étaient faites de scintillements. Ce qui couvrait leur corps microscopique était une complexité de structures qui captaient les luminosités pour les diffracter dans les des irisations. Ce sortilège transformait leur dérisoire volume en … Hinnk…. Une splendeur absurde qui parcourait en mille instantanés tout le spectre concevable de l’ombre et de la lumière. […]

 

Son intensité et sa fréquence étaient insolites mais, plus que tout, c’était sa manière d’être toujours à contretemps qui aiguisait mon attention. Son vol disséminait une onde, claudicante mais vibratile à l’infini au cœur de tout ce qui existait. Et, par ce vibratile, tout ce qui existait au fond de mon esprit s’éveillait, se troublait, commençait à changer… »

 

in Patrick Chamoiseau, Les Neuf Consciences du Malfini

 

vendredi, juillet 27 2012

Pour se tourner vers Lui

 

 

Le pèlerinage ? Un champnt de tournesols-Dieu

 

mercredi, juillet 18 2012

Boucler son sac et partir, partir encore

"Oh maintenant,  tu sais ce qu'il faut prendre" me disait-on hier. 

Peut-être mais ce sac-là, j'ai toujours du mal à le préparer. J'y passe des heures. 
Pourtant, il n'y a vraiment pas grand-chose à y mettre dans celui-là,  juste l'essentiel, exit le superflu ! 

Je crois que, dans le fond, c'est justement cela qui me retient, qui me fait hésiter : pour ce sac-là, il faut à chaque fois accepter de me détacher, de quitter mon confort, de ne même pas emporter trop de livres... (ça peut vous sembler idiot mais pour moi c'est très dur !). Exercice de chaque fois qui ne saurait être habitude. 

Il faut partir léger, et même, dirais-je, enlever dans son esprit ce que l'on ne met pas dans son sac. Cela demande du temps et tout cela appartient au processus de départ, au processus du pèlerinage. 

Partir est difficile, même si l'on piaffe d'impatience de le continuer ce Camino entamé en 2006 ! Même si l'on sait par avance que le tronçon sera beau ! 

Fermer son sac, le sachant encore trop lourd, en ayant forcément oublié des choses, le trouver informe et insipide d'ailleurs, mais le boucler et fermer la porte ; 
Enclencher ce premier pas qui en appelle d'autres, résolument.  

En avant ! E ultreia e suseia, amis lecteurs ! 

Avec vous et les intentions qui m'ont êté confiées pour ce bout de chemin, au rythme de mon pas, tâchant de le mettre toujours davantage dans ceux du Seigneur. 

Back and pray


 

Ouvrir un œil et trouver tout silencieux, étrangement silencieux ;

Ah oui, tiens c’est vrai, je n’y suis plus, ils ne sont plus là.

Il n’y a plus ces pépiements caractéristiques du matin,

Il n’y a plus tous ces gens aussi supers qu’édifiants autour de moi,

Il n’y a plus ces sourires malicieux croisés tout au long de la journée.

 

Curieuse impression et de vide et de sérénité retrouvée, le tout à la fois.

Aaaah, pouvoir à nouveau plonger le nez dans son café sans être dérangée !

 

Pourtant, pourtant… je ne peux pas tirer tout à fait un trait sur cette semaine.

Pas encore, ou pas du tout, je ne sais pas.

 

Troisième édition en tant qu’animatrice pour moi de cette drôle d’école qu’est l’école de prière et, encore une fois, je me suis laissée surprendre et j’ai été touchée là où je ne m’y attendais pas.

 

Il y a tant d’actions de grâce à dire qu’on ne sait même plus par où commencer…

 

Il n’y a finalement, suite à cette semaine, qu’à reprendre tout paisiblement ce sur quoi cette semaine était fondée : ce lien profond avec le Christ dans la prière qui se déclinait et se vivait dans tous ses aspects.

 

Cette édification mutuelle qui n’était pas faite d’exemples flamboyants ou juste bien-comme-il-faut mais qui était réellement construction mutuelle entre tous et par chacun, dans l’Amour parce qu’en Christ.

 

Et se tourner vers Lui au matin, comme nous le faisions chaque matin avec les autres animateurs par les laudes ou la messe ;

Et continuer à se tourner vers Lui mais non seule, aussi avec eux, dans cette communion unique de la prière ;

Et continuer à Le laisser donner son sens et sa sapidité à nos journées,

Dans cette école de joie !

 

jeudi, mars 1 2012

Slalom ? Shalom !


En région parisienne, ce sont actuellement les vacances d'hiver pour beaucoup (pas pour les agrégatifs... soupir !) et cela se ressent rien qu'en se promenant dans les rues : 

(Slalom spécial parisien ?)

Hier, moi qui vous parle, j'ai même surpris les poubelles de ma fac en train de chercher à se faire la malle : 

(prise en flag' !) 

Au-delà du sourire provoqué, les vacances questionnent notre désir d'ailleurs, notre désir d'autre chose, surtout en Carême. 


Comment est-ce que j'aime ce quotidien souvent grisâtre ? 

Comment est-ce que je vis ce quotidien bizarre, tourmenté, qui m'est donné ? 

Ce quotidien laborieux, ce quotidien pénible - de la révision forcée de mon côté, d'autre chose qui l'est très certainement aussi de votre côté, 

Ce quotidien des peines et des joies, des sourires et des larmes, ce quotidien de ceux qui m'entourent, de ceux qui me sont chers, que je ne comprends pas, voire que je ne comprendrai jamais. 


Je me dis que ces jours, justement, ne sont peut-être pas là pour les diluer dans un désir d'ailleurs et de fuite quand on reste chez soi, mais qu'ils nous sont donnés pour les illuminer de l'intérieur ;


Dans le slalom des rues parcourues et des personnes rencontrées, 

Dans la descente parfois effrénée de nos vies qui comprend quelques bosses, 

Dans le tremplin des amitiés - y compris ce grand tremplin de celle avec le Christ ! - 



Jours à accueillir ici et maintenant, 

Dans leur incommunicable rugosité, 

Mais dans cette grâce de Dieu chaque jour donnée, 

Pour participer à y mettre, à y vivre, Sa paix. 

jeudi, décembre 29 2011

Christe Lux mundi qui sequitur Te…

 

Ne trouvez-vous pas qu’il est beau que Noël et sa joie qui se décline en octave tombent en cette période hivernale ?

 

Dans les soleils rasants des hivers ;

Dans ces brumes matinales si épaisses qu’elles peinent à se lever ;

Dans ces crépuscules si étrangement flamboyants…

 

La Parole s’accueille différemment ;

Et la Lumière « qui éclaire les nations » se reçoit avec gratitude en nos nuits.

 

 

 

« Mes bien aimés, ce que je vous écris n'est pas un commandement nouveau, mais un commandement ancien que vous aviez dès le début. Ce commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue.

Et pourtant, ce commandement que je vous écris est nouveau, il l'est vraiment en Jésus et en vous, puisque les ténèbres sont en train de disparaître, et que déjà brille la vraie lumière. 

Celui qui déclare être dans la lumière et qui a de la haine contre son frère est encore maintenant dans les ténèbres. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n'y a pour lui aucune occasion de chute.

Mais celui qui a de la haine contre son frère est dans les ténèbres : il marche dans les ténèbres sans savoir où il va, parce que les ténèbres l'ont rendu aveugle. »

 

Extrait de la 1ère lecture de ce 5ème jour en l’octave de la Nativité, I Jn II, 7-11

 

mardi, décembre 20 2011

Qui loue en tout ? Ut in omnibus...


 

(vu en la cathédrale de Saint-Malo)

 

Version moderne du « ravi » de nos crèches ?

Optimisme béat new age ?

 

Nécessaire conversion du « qui loue tout » à « qui loue en tout », oui…

 

Mais nouvel instrument de louange au service de nos églises et surtout de nous-mêmes ?

 

Car rappel, même dans le numéro « indigo » de l’Avent,

que la Joie, bien que don, peut être tâcheronne

mais qu’elle est tellement, tellement porteuse.

 

dimanche, octobre 9 2011

Hé, dis To(to), c'était comment les JMJ ?

 
A la demande d'un prêtre de ma paroisse, je me suis frottée au si délicat exercice de l'édito de feuille paroissiale... pour y causer JMJ, bien sûr ! J'ai déjà pas mal parlé de ces dernières ici même alors je ne vous apprendrai rien de neuf mais, vu qu'il commence à faire froid et que l'on reste moins longtemps dehors, je me suis dit que cela vous ferait un peu de lecture pour votre dimanche après-midi. Je vous le copie-colle donc ici : eh oui, Zabou, elle pense à vous ! ;-) 

Les JMJ aux Quatre Vents de l’Esprit

 

C’était une fête, un rendez-vous aussi joyeux que coloré de jeunes du monde entier venus proclamer ensemble une même Foi, à la source de leur Joie.

 

C’était une soif, une soif ardente sous le soleil madrilène : celle des corps, mais aussi celle des âmes, cherchant à s’abreuver d’Eau vive.

 

C’était une catéchèse, une catéchèse vivante : tant par les enseignements reçus que par ceux du quotidien, dans la vie fraternelle avec des amis, des frères, avec qui les échanges se faisaient incroyablement profonds, confiants.

 

C’étaient un peuple et une terre qui devenaient pour nous terre d’accueil, pour nous qui n’avions d’autre privilège que celui de partager avec eux ce si beau nom de chrétien.

 

C’était un week-end final à plus d’un million de jeunes ;

C’était une tempête sur le si bien nommé aéroport de Cuatro vientos, venue tout perturber pour finalement nous marquer durablement ;

C’était une explosion de joie sous la pire des pluies qui se mua soudain en silence le plus profond, le plus dense, le plus amoureux : tous tournés vers le Seigneur dans l’Eucharistie.

 

C’était, simplement, une Rencontre au goût ineffable…

 

Alors raconter les JMJ se transforme en exercice périlleux, tant le récit de vacances insipide est impossible pour ce qui est avant tout expérience savoureuse de vie en Christ.

 

Quant aux fruits de celles-ci, ils seront sans doute difficiles à discerner, ne tenant pas au bruit d’une foule en liesse, mais à ces regards ouverts, à ces sourires rayonnants du retour laissant transparaître un travail en profondeur, un modelage discret du cœur, une ouverture à un Autre que nous sommes partis chercher et que nous n’aurons jamais fini de découvrir.

 

Isabelle

 

(P.S. : pour découvrir quelques images de ces 10 jours vécus sous le soleil d’Espagne et du Christ et rendre grâce ensemble, les JMJistes vous convient à les rejoindre à la paroisse le vendredi 4 novembre prochain à 20h !) 

P.S. 2 : le calembour en titre de ce billet est absolument catastrophique, non ? 
 

dimanche, septembre 18 2011

Sur le Camino 2011 : Dax → Sorde l’Abbaye

 

D’après mes griffonnages du 5 septembre 2011

 

Ouvrir l’Evangile selon St Jean.

Lire « Au commencement » et sourire…

 

 

 

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