Si je devais
rapporter un souvenir des JMJ… ? Question impossible : ma malle est
pleine et je rentre tout juste, sans avoir eu le temps de trier le superflu de
l’essentiel, et réciproquement.
Je peux vous narrer
de folles journées, rire de moments épiques, m’émerveiller de l’amitié en toute
vérité, ou de la joie partagée à des milliers et milliers de personnes… Je peux
sourire si fort encore en repensant à la richesse des moments vécus et aux
germes qu’ils constituent pour la suite. Je peux réfléchir aux paroles reçues,
si marquantes, et au « comment » les incarner dans ma propre vie.
Tout cela est
juste, tout cela est beau et vrai.
Mais il y a, avant tout pour moi, ce silence goûté et regoûté qui fut
l’assaisonnement des ces JMJ.
Vivre les Journées
Mondiales de la Jeunesse en tant que responsable de groupe, c’est
inévitablement s’exposer à les vivre mal, ou à moitié, tête baissée sur son
groupe, ses soucis (ses maladies, ses engueulades), sa course contre le
temps… Bref, encore plus mal que n’importe quel autre jeune, déjà pris et
surpris devant la multitude des propositions.
Difficile de se
poser, on court, on est fatigué… Et c’est peut-être pour cela que, de ces JMJ,
je retiens avant tout (mais pas seulement, hein…) un silence essentiel,
parlant.
Petits silences pendant les messes, après des paroles fortes ou après
l’Eucharistie.
Silence de l’adoration eucharistique dans une église du centre ville de
Madrid le vendredi, en plein cœur de la journée.
Silence d’une autre adoration samedi soir, entre deux rafales de
tempête à Cuatro vientos. Avec un Ave verum corpus qui me donna le frisson
par sa beauté et ce silence qui suivit, si dense, à plus d’un million de
personnes.
Ce qui se vivait
dans ces silences, c’était le contrepoint nécessaire pour goûter à tout le
reste ; les « blancs » qui permettaient d’écouter la partition
puis de la jouer ; les « espaces » qui permettaient aux mots de
se distinguer, de se vivre.
Ce qui se disait
dans ces silences, c’était le Christ : ce qui me donnait de Le voir
ensuite dans mon frère, quel qu’il soit, et dans ce moment joyeux plein de cris
où Il était aussi présent.
C’était l’Essentiel,
Celui qui nous réunissait tous ici…
Mardi matin, je
suis allée à la messe de semaine dans ma paroisse. Passer d’une messe à 1.5
millions de personnes à une messe à 10 personnes fait un drôle d’effet…
Mais j’avais un
immense sourire aux lèvres qui n’était pas seulement du aux questions enthousiastes
des Anciens de ma paroisse sur les JMJ : c’était simplement qu’il y
avait le même Essentiel qui se donnait, qui se vivait…
Le Christ, présent,
toujours agissant, au cœur le plus profond de nos vies, pour vivre de Lui.
Alegria !