Zabou the terrible

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vendredi, septembre 9 2011

Le Camino pour les nuls

..., ou, plutôt, le Camino en quelques panneaux 

ESSENTIELS-ON-VOUS-DIT ! 

On notera : 

  • Que Jésus et Marie n'ont pas de pieds : le must pour éviter les ampoules !!!! 
  • que, si Jésus est en pantalon, Marie est en jupe... Et on s'identifie spirituellement à qui quand on marche en short, hein, je vous le demande ? 
  • Que Marie ne porte pas de sac (l'avantage d'être conçue sans péchés : trop forte !) mais que Jésus porte quant à lui un bon gros sac de pèlerin (tout le poids de nos péchés ?)
  • Que marcher est une attitude spirituelle cautionnée par la plus haute sphère : bref, on peut continuer... et on a même le droit de s'en amuser ! ;-)  

On notera... 

euh... 

hum... les vaches... 

les oiseaux qui font cui cui cui, l'Amour tout ça... 

Ben, c'est aussi cela le Chemin de St Jacques ! 

mercredi, août 24 2011

JMJ – Et si je devais rapporter un souvenir…

 

Si je devais rapporter un souvenir des JMJ… ? Question impossible : ma malle est pleine et je rentre tout juste, sans avoir eu le temps de trier le superflu de l’essentiel, et réciproquement.

 

Je peux vous narrer de folles journées, rire de moments épiques, m’émerveiller de l’amitié en toute vérité, ou de la joie partagée à des milliers et milliers de personnes… Je peux sourire si fort encore en repensant à la richesse des moments vécus et aux germes qu’ils constituent pour la suite. Je peux réfléchir aux paroles reçues, si marquantes, et au « comment » les incarner dans ma propre vie.

 

Tout cela est juste, tout cela est beau et vrai.  Mais il y a, avant tout pour moi, ce silence goûté et regoûté qui fut l’assaisonnement des ces JMJ.

 

Vivre les Journées Mondiales de la Jeunesse en tant que responsable de groupe, c’est inévitablement s’exposer à les vivre mal, ou à moitié, tête baissée sur son groupe, ses soucis (ses maladies, ses engueulades), sa course contre le temps… Bref, encore plus mal que n’importe quel autre jeune, déjà pris et surpris devant la multitude des propositions.

 

Difficile de se poser, on court, on est fatigué… Et c’est peut-être pour cela que, de ces JMJ, je retiens avant tout (mais pas seulement, hein…) un silence essentiel, parlant.

Petits silences pendant les messes, après des paroles fortes ou après l’Eucharistie.

Silence de l’adoration eucharistique dans une église du centre ville de Madrid le vendredi, en plein cœur de la journée.

Silence d’une autre adoration samedi soir, entre deux rafales de tempête à Cuatro vientos. Avec un Ave verum corpus qui me donna le frisson par sa beauté et ce silence qui suivit, si dense, à plus d’un million de personnes.

 

Ce qui se vivait dans ces silences, c’était le contrepoint nécessaire pour goûter à tout le reste ; les « blancs » qui permettaient d’écouter la partition puis de la jouer ; les « espaces » qui permettaient aux mots de se distinguer, de se vivre.

 

Ce qui se disait dans ces silences, c’était le Christ : ce qui me donnait de Le voir ensuite dans mon frère, quel qu’il soit, et dans ce moment joyeux plein de cris où Il était aussi présent.

C’était l’Essentiel, Celui qui nous réunissait tous ici…

 

Mardi matin, je suis allée à la messe de semaine dans ma paroisse. Passer d’une messe à 1.5 millions de personnes à une messe à 10 personnes fait un drôle d’effet…

 

Mais j’avais un immense sourire aux lèvres qui n’était pas seulement du aux questions enthousiastes des Anciens de ma paroisse sur les JMJ : c’était simplement qu’il y avait le même Essentiel qui se donnait, qui se vivait…

Le Christ, présent, toujours agissant, au cœur le plus profond de nos vies, pour vivre de Lui. 

Alegria !  

mercredi, août 3 2011

« La France, pays de mission » : pour nous tous, ici comme là !

croisement inattendu de vies à la rencontre du Christ

 

Je n’aime pas le jeunisme, particulièrement dans l’Eglise catholique. Si je trouve bon que chaque tranche d’âge puisse se retrouver périodiquement pour grandir et vivre leur Foi avec les problématiques propres au moment de leur vie, je trouve important que tout le monde soit réuni pour prier ensemble, surtout pour la messe. Par définition, je ne vais donc pas là où « c’est cool parce qu’il y a des jeunes », je vais simplement à la messe paroissiale tant je trouve belle et tellement importante cette diversité du peuple de Dieu. Richesse infinie que nos pauvretés et nos dons partagés !


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vendredi, juillet 29 2011

Pause suggérée ou imposée ?


une pause s'impose ?

jeudi, juillet 28 2011

Reprendre bon pied bon œil

 


Sais-tu marcher ?

Je ne te dis pas marcher simplement, poser un pied devant l’autre, ni même recommencer mais marcher devant soi, loin, un peu plus loin, encore plus loin…

 

Marcher parce qu’on le souhaite,

Marcher sans vraie raison,

Marcher en respirant vraiment,  

Marcher en admirant,

Marcher en priant.

 

Seule dans la nature mayennaise,

Pas scandé par le rythme des ave, donné par le dizainier qui tourne doucement, comme pour orienter le sens profond de la marche en son commencement.

 

Marcher : prière du regard, de l’odorat, de l’ouïe…

Marcher, c’est vraiment prier avec tout son corps,

C’est se replacer dans la Création, en son cœur, à sa juste place, ni plus, ni moins ;

Et prier les heures avec le jour qui avance, c’est se replacer dans l’Eglise, en son cœur, en sa communion de priants. 

 

Marcher ainsi au terme d’une année, c’est aussi prendre le temps du recul par rapport aux moments où nous avons failli vaciller, par rapport à toutes les difficultés rencontrées, par rapport à toutes nos peurs pour l’avenir.

Marcher pour mieux ajuster, marcher pour vraiment reprendre pied.

 

Marcher, c’est également reprendre le goût du vrai voyage,

De celui qui n’est pas pays si lointain mais plutôt terre toute proche ;

Découverte un peu plus vraie de cette fabuleuse terra incognita que nous sommes, dans nos limites physiques avec en même temps un appel à nous surpasser : à lutter quand vient l’envie d’abandonner, à nous élever.

 

Et puis, découverte toujours plus de cet Autre plus intime à nous que nous... 

En sourire en contemplant la nature resplendissante,

A en chantonner avec un tel sourire aux lèvres qu’une rare voiture croisée vous demande ce que vous faites !

Et, pas si curieusement que cela, avoir dans la tête en arrivant à bon port cette hymne de st François : Laudato si, o mi signore…

 

abbaye N.-D. de Port du Salut à Entrammes

samedi, juillet 23 2011

Lectures d'été : Murakami


Temps des vacances, temps où le temps se fait plus lent, comme fait exprès pour y placer des lectures de toutes sortes. Le temps – météorologique cette fois – se met aussi de la partie tant les intempéries nous poussent à rester dans nos demeures estivales, au chaud, à regarder la pluie tomber tout en dégustant thé, café, chocolat chaud et digestifs : autre manière d’habiter le temps, plus doucement, plus lentement.

 

Je ne vous ferai pas l’ennuyeux affront de vous parler de toutes mes lectures d’été mais j’en choisirai certaines pour figurer ici : pas toutes cathos, pas toutes agrégatives (euh, en fait, non, je crois même qu’il y aura un tabou pudique sur ces dernières).

 

Des livres piochés au hasard des titres non-lus, juste pour partager plus souvent qu’à l’ordinaire quelques plaisirs de lecture – ou, à défaut, quelques éventuelles critiques négatives – parce que tout s’y prête.

 

Ces prolégomènes étant posés, ma 1ère découverte de cet été fut asiatique et plus spécifiquement japonaise.

 

Un nom : Haruki Murakami.

Deux titres : Kafka sur le rivage, offert par une amie en septembre dernier et La Course au mouton sauvage, acheté parce que j’avais énormément apprécié le précédent !

 

Des livres… barrés. Enfin, quand j’écris barrés, je pense « fous » mais non pas dans le sens de « n’importe quoi ».

 

Si l’on s’amusait à raconter l’intrigue de ces livres – et encore, est-ce vraiment possible ? – on serait abasourdi par l’apparente absurdité, sans queue ni tête, de celles-ci. C’est que Murakami sait entremêler banale réalité quotidienne et idées folles : on se laisse prendre après un début plutôt ardu à suivre – mais qu’est-ce qu’il nous raconte donc ? Il est fou cet auteur ! – et l’on tourne les pages, de plus en plus vite… Vers la fin des quêtes de ces deux ouvrages : des fins surprenantes, plutôt déceptives, qui nous laissent même assez sur notre faim. Avec en bouche toutefois, une saveur vraiment nouvelle.

 

Ce qui se dégage des livres de Murakami, de sa prose, c’est en réalité une tendre poésie… Un regard fort désenchanté sur le monde et pourtant porteur d’une élévation, d’une indicible beauté. Une beauté qui n’exclut pas l’humour. Oh, pas un humour pour rire à gorge déployée mais pareillement, un humour à dessiner sur nos visages de lecteurs un sourire légèrement désabusé et tendre, humain.

 

J’ai tout simplement beaucoup aimé, surtout Kafka, (… et je crois que l’été ne se terminera pas sans que j’en lise un 3ème !)

       

mercredi, juillet 20 2011

Cathogeekophilie : n.f. maladie... ?

L'été pousse à la farniente et au ralentissement de l'activité de nos blogues respectifs. (Bon, souvent, il y a aussi la connexion internet qui ne suit pas tous nos déplacements et c'est peut-être heureux ?). Mais nous n'en demeurons pas moins connected people et il faut bien alimenter nos passages sur le net, non ? 

Humblement, je vous partage deux propositions : 

- La 1ère, une application pour les heureux possesseurs d'iPhone : Carpe Deum ! 

Nouvelle application qui, une fois pleinement développée, devrait en remplacer pas mal d'existantes en vous proposant : textes du jour, textes spis divers, carnet de prière... 

... mais aussi - et cela c'est une grande nouveauté ! - géolocalisation indiquant les emplacements des églises les plus proches et, surtout, les horaires des messes de celles-ci !!! 

Bon, j'ai pu tester que cette dernière fonction a encore ses limites car tout n'est pas répertorié dedans mais l'on peut justement y participer en indiquant les horaires des paroisses de nos vacances. Raison supplémentaire pour la télécharger dès maintenant, d'autant plus qu'elle est gratuite. 

A terme, cela promet d'être chouette et bien pratique ! 

Cerise-gadget sur le gâteau : une fonction contacts et messages qui permet presque de chatter avec les personnes online. 

Site de l'appli par ici : Carpe Deum
 A télécharger sur l'appstore par là : télécharger

- La 2nde, beaucoup moins générale mais parce que vous m'y trouverez sans doute un peu plus qu'ici au mois d'août : le blogue du groupe local avec lequel je pars aux JMJ cet été. 
Ca se passe par là : "Vamos aux JMJ 2011 avec les Vallées et St Urbain" 

Actuellement, ce sont les présentations des membres de notre groupe qui s'étoffent mais avant et pendant les JMJ, vous aurez quelques infos sur ce qui s'y passe : adresse à conserver donc !


mardi, juillet 19 2011

Catéchèse au gré du vent estival [ou d'un w-e entre Bec-Hellouin et Lisieux]

Il est des circonstances où la vie nous apparaît telle une paroi raide, lisse, sans prises - assez effrayante, il faut bien le dire : quelle voie emprunter pour atteindre le sommet ? Ou, tout au moins, pour avancer, un peu ? 

Troublé dans ses rêves de hauteur, à apercevoir des ouvertures trop lointaines pour ses pauvres moyens, le regard se perd, se trouble et apprend à redescendre. 

En bas ? Non, redescendre à sa hauteur, juste, certainement, avec plus de profondeur. 


A défaut de parvenir à appréhender les prises pour monter, apprendre le lâcher-prise de la confiance ? 
"Et nous avons cru"... 
Et demeurer, maintenant et à jamais !  
Demeurer non pour s'arrêter mais pour progresser dans cette seule hauteur qui soit vraie ; 
Cette hauteur au nom si galvaudé et pourtant synonyme tant de vérité que d'éternité : l'Amour. 
  

mardi, avril 19 2011

Vacances sanctifiantes

Choisir son lieu de villégiature pour le début de la Semaine Sainte relève de tout un art... 

- Trouvé et lu en descendant de la cathédrale du Puy - 

mardi, septembre 28 2010

Au rapport !

 

A mes compagnons d’infortune

 

Il n’aura échappé à aucun de mes lecteurs attentifs que je me lance cette année dans une folle aventure (outre celle de la foi, mais c’est une autre histoire), celle qui a nom agrégation. Agrégation de lettres modernes, cela va de soi. Bien sûr, il faut lire. Et même lire beaucoup. Il y a ces livres, tous ces livres au programme que l’on déguste, dévore ou dont on se délecte en première lecture pour occuper nos vacances qui seraient par trop oisives sans agrégation.

 

Mais, dans la vie d’une agrégative, il y également un autre type de lecture. Celle dont on vous bassine  dès la rentrée (i.e. hier pour ceux qui ne suivent pas) à chaque CM, à chaque TD : « lisez les rapports de jurys mes petits ! Vous y trouverez la Voie ! ». Alors l’agrégatif ouvre le site de son ministère de tutelle (béni soit-il dans les siècles !) et se dit qu’il va lire avec plus d’attention ce qu’il ne faisait jusque là que parcourir : cette méta-littérature créée pour lui, rien que pour lui, juste pour la grandeur de son âme et la noblesse de son coeur parcours.


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vendredi, août 20 2010

Entre deux...

Je pensais écrire un billet et en programmer d'autres pour toute cette semaine : le temps a filé entre mes doigts sans que je puisse le faire. Et me voilà en camp, animatrice et assistante sanitaire, double casquette légère et lourde à la fois. 

Et, semi-planquée dans mon infirmerie, nous en sommes à l'accueil des jeunes. Alors j'attends que chacun vienne me donner qui son traitement, qui ses recommandations spécifiques, qui ses conseils, ses craintes... : il faut découvrir, écouter, ouvrir grand yeux et oreilles avec cette fameuse bienveillance si importante. Avec la spécificité que, pour une fois, je n'encadre pas un camp étiqueté "catho" du tout (dur, dur de mettre de côté certaines "habitudes" de prière en équipe d'animation, de chants... et de trouver du temps pour sa prière propre), mais tout de même un camp dont l'origine m'est particulièrement chère, très appuyée qui plus est sur les valeurs humanistes et chrétiennes. 

Tenter de trouver sa place à soi, aussi, dans cette large équipe d'encadrement adultes si disparate pour ne pas être "que" - ainsi qu'un mien cousin - la petite fille d'un certain disparu. Mais l'être tout de même pour faire vivre, pour que vive son héritage non pas dans un simple acte de mémoire, mais gratuitement, au service de ces petits : pour les faire grandir ! 

mercredi, août 11 2010

Toujours une histoire de porte


Et le reste du temps, elle est... entrouverte ?

mardi, mai 4 2010

Même si rentrer est difficile

Il est difficile de poser une parole en rentrant d’un pèlerinage tant l’on craint – et d’ailleurs l’on sait – être en-deçà de la vérité et manquer de justesse dans un récit forcément lacunaire de ce qui fut, pourtant, instant présent. 

Mots qui échappent et achoppent devant le jaillissement de la vie.

Assise et trente servants : partir fut ardu, prenant, stressant…
Mais rentrer est difficile.

Que dire de la joie qui fut, qui est encore, vôtre ?
Comment pointer ces moments de légèreté où l’univers entier semble chanter à l’unisson de cœurs aussi jeunes que joyeux de la fraîcheur de l’Evangile ?
Comment choisir un moment parmi tous ceux, grands comme petits, partagés ?

Je ne peux qu’en sourire, je ne peux que me souvenir, je ne peux que fredonner. Et puis….

Que narrer quand certains qui vous sont proches ne voient dans vos engagements ecclésiaux qu’un joujou, qu’un hochet divertissant ? Et qu’un sourire devient provocateur dans un entourage où règne le mal-être ? Oui, rentrer devient bien difficile…

Mais saint François est le saint de la joie, celui de l’apesanteur qui prend toutes les libertés, qui abolit les distances et nos limites trop humaines, osant l’audace qui, à son tour, libère en nos cœurs le principe de la louange.

Alors, sur ses traces, rentrer peut devenir sourire.
Alors, sur ses traces, rentrer peut nous apprendre à offrir notre regard, à le laisser se transformer pour qu’il devienne Celui du Christ,

Alors, sur ses traces, chanter Alléluia
Dans la pauvreté et la simplicité de la joie.

vendredi, décembre 18 2009

Les vacances avec Thibaudet ?

(et avec Philia, aussi)

Philia en action

[Se faire] un rendez-vous de vacances studieuses, de ces bonnes vacances que dans notre métier on aborde avec ce soupir allègre : Enfin je vais pouvoir travailler !

 

Albert Thibaudet, La République des professeurs


En tout cas, bonnes vacances à tous !


jeudi, septembre 10 2009

Comment dit-on pardon en breton ?

 

Aucune idée. Mais j’ai cru en apercevoir quelques dimensions.

 

Une chouette basilique granitique avec une source miraculeuse.

La basilique du Folgoët, encore

 

Des bannières bien alignées, bien rangées, bien nettoyées…

Mise en place de la procession

 

… portées par des gens costumés, des plus grands aux plus petits (même si l’on est vraiment grand dans la mesure où l’on est petit, comme chacun sait)

Pardon à tous ?

 

Puis une statue avec laquelle on processionne.

Notre-Dame de Folgoët

 

Bref, ça donne tout ça :

 

Patronez nous

 

mardi, septembre 8 2009

Breizh Messe-braise

 

basilique de Folgoët

 

Il m’arrive de porter un regard distancié, amusé, quand l’occasion se présente de me rendre à la messe dans une petite église de pleine campagne. Moi, la banlieusarde, je goûte l’harmonium, les voix chevrotantes, les annonces de messe improbables, les usages liturgiques… « spéciaux ». Et pourtant…

 

Pourtant, au-delà de ce que je peux dire, au-delà de mes premières impressions, au-delà de tous ces souvenirs qui me ramènent aux doux mois d’été de mon insouciante enfance en Mayenne et en  Normandie, il se trouve là quelque chose qui m’impressionne, qui me touche dans l’intime de ma vie: leur fidélité inter- dimensionnelle.

 

Au milieu de quelques maisons dispersées, ils viennent, parfois de loin, se retrouver là tous les dimanches. On s’embrasse tous, on se connaît tous, on s’assoit les uns à côté des autres, on se raconte les dernières nouvelles (de ceux qui reviendront dans un an ou deux, ou jamais).

 

L’étrangère regarde, amusée. Amusée avant de voir ces messieurs du premier rang gauche qui ont certainement usé leurs culottes ensemble sur les bancs de l’école avant de les user à l’église. Avant de voir ces vieilles dames à la justesse de foi plus forte que celles de leurs voix usées par les années. Avant de voir ce curé rayonnant, pimpant pour ses 70 ans, rappeler qu’il fêtait aujourd’hui ses 10 ans d’installation comme curé de la paroisse. Avant d’entrer ensemble dans cette prière de l’Église qui est la nôtre.

 

Effata ! Le regard, s’entrouvre, s’élargit, distingue

Effata ! et voit :

cette force qu’il faut pour, chaque semaine, faire des kilomètres (et en plus, parfois, il fait froid !)

cette amitié vécue, signe de celle cherchée sans cesse avec le Christ

cet engagement dans les petites choses, pour que la liturgie soit belle « quand même »

ce courage pour continuer, toujours, « malgré tout », quand les forces vives de la jeunesse sont manquantes.

cette « pratique » qui ne va pas de soi.

 

Effata. Le regard change.

 

L’accusateur devient admirateur

L’amusement devient étonnement

La moue se mue en sourire du cœur.

 

Et le Christ accomplit encore un miracle, là, maintenant, tout de suite.

 

Miracle du quotidien, quotidien du miracle pour qui confie la prunelle de ses yeux au Christ.

 

vendredi, août 28 2009

Au vert


"J'aime encore assez l'Art et la Vie."

Vincent Van Gogh

dimanche, août 23 2009

En campagne

 

Alors je suis partie dans la campagne, à travers champs.

 

 

Les moissons étaient faites depuis longtemps, le foin en-round-ballé

Tout était d’or mais déjà patiné,

Comme un été en train de se terminer.

 

C’était cette indicible saveur de fin d’été

Où tout semble en paix, beau, posé

Dans un présent, ce présent qui, déjà, sonne comme un passé

 

La brise, le silence, la terre même, étaient pleins de promesses.

Pédalant doucement, souriant aux anges

Je levai les yeux vers le ciel, savoir s’il partageait ma joie

Ce que je vis ne put que rajouter à mon sourire :

 

 

In hoc signo vinces ?

 

jeudi, juillet 16 2009

Ô Toulouse

 
          Je pars, pars, sur les chemins du monde.
          Ou plus exactement dans le Lointain Sud, à Toulouse, au mariage d'une amie d'enfance dont je serai samedi la témoin.
          Ca va être chouette, c'est clair.
 
          Ce qui m'amuse aussi, c'est ce clin d'oeil matinal, dernier mail de la mariée à ses témoins qui nous retrace tout le programme de ces quelques jours à venir. Concernant dimanche, il y a la messe célébrée par son tonton père blanc. Juste après cette mention, on trouve : "Isa, tu gères la messe ?". Je ne comprends absolument pas pourquoi... Clin d'oeil
 
          Allez, zou, on finit le sac et on démarre la voiture pour "gérer de messes" et signer une paperasse, entre autres choses... Avec un grand grand sourire !

lundi, juillet 13 2009

Sur les routes des vacances ? Hum...

 
Tiré de "La Revanche de l'Infâme" :
 
         Il est évident que tout automobiliste ambitieux est un assassin avec préméditation, puisque un tel sport implique, à son escient et à peu près nécessairement, le massacre de toute créature animée qui pourra se rencontrer sur son chemin. Cela est formel, absolu, indiscutable et l'avachissement inouï des contemporains est seul capable d'expliquer l'ignoble patience qui encourage ce meurtrier.
 
         Il y a deux ans, me trouvant dans un pays mortellement affligé d'automobilisme, je conseillai aux cultivateurs exaspérés de saluer au passage les automobiles avec des pompes à merde. J'allai même jusqu'à préconiser l'obstacle devant et l'obstacle derrière, dans les bouts de route isolés, puis la destruction des machines à coup de merlin, sans préjudice d'une capilotade consciencieuse pour les touristes exaltés, mâles ou femelles. Mais tout le monde gueule et personne ne marche. C'est la couardise, la pusillanimité universelles.
 
         Jamais on ne s'est tant fichu des pauvres, c'est sûr, mais jamais les pauvres ne l'ont tant permis. Cela les flatte, semble-t-il, d'être écrasés par des machines qui ont coûté jusqu'à cent mille francs. Il se dit et il s'imprime que l'industrie des automobiles occupe un nombre incalculable d'ouvriers, qu'elle en occupera demain le double ou le triple, ce qui donne lieu d'espérer qu'à la fin elle occupera tous les ouvriers sans exception. Les deux tiers de la population de la France et des colonies fabriqueront exclusivement des automobiles innombrables au moyen desquelles il seront écrasés quotidiennement et studieusement par le dernier tiers. Il est possible que tel soit le joli destin. Ce serait la levée en masse pour la bonne guerre du parfait abrutissement français. Il y a dix ans, à peine, la bicyclette semblait avoir atteint d'un bond ce résultat. Personne déjà, ne lisait plus rien. Mais l'automobile est un instrument du progrès à tout casser, à tout enfoncer, à tout écraser.
 
        Sans doute la culture des champs est abandonnée et il se pourrait assurément qu'on crevât de faim en allant plus vite. J'ignore s'il y a là une difficulté inextricable et ce n'est pas à moi qu'il appartient de la débrouiller. Toutefois cette circonstance ne change rien au fait indéniable de l'idiotification d'un peuple qui fut le premier de la terre. Ceci est autrement grave que l'écrasement éventuel des individus ou des multitudes.
 
        Qu'un milliardaire infect enrichi par les plus criminelles spéculations et gavé de la substance des misérables, vienne à s'aplatir bêtement et ignoblement contre un arbre ou contre un mur, désormais impurifiable, en accomplissant, au mépris de la vie des autres, un balourd exploit de vitesse, deux cent journaux, le lendemain, lui décerneront le marture et glorifieront en cette charogne une victime du devoir et de la PENSEE !!! Ne dirait-on pas un faire part du décès de la Raison humaine.
 
in Léon Bloy,  Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne.
 

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