Il y a
quelques jours, à la suite d’une bête remarque de ma part sur internet[1],
je me suis fait traiter d’ « esprit empreint de sainteté ».
Parce que
je ne me pense pas « empreinte » d’une sainteté bien trop haute pour
moi (ou alors je me sens pied, si vous préférez, ça oui, en marche), pécheresse
comme chacun, je préfère marquer « éprise » de sainteté.
Cela était
certes dit pour me renvoyer au modèle d’une sainteté mièvre et pudibonde que
les images sulpiciennes rose bonbon et autres histoires niaiseuses pour enfants
ont contribué à forger dans l’imaginaire collectif.
Mais la
sainteté, ce n’est pas ça.
La
sainteté, ce n’est pas un refus généralisé de tout ce qui touche à la vie
humaine. « Au contraire, tes disciples mangent et boivent ! »
s’exclamaient les pharisiens et les scribes, outrés,
à Jésus. Et ce n’est pas inversement réservé – ce que pensent d’autres
personnes – à des surhommes et à des surfemmes, embrassant seuls des chemins
aussi périlleux que glorieux : une perfection inaccessible ? La
sainteté, c’est notre appel commun, à tous.
Quelle que
soit notre voie pour y répondre, nous y sommes tous attendus.
La
sainteté, c’est un accueil jour après jour de Dieu et de ce qu’Il nous donne de
vivre.
La
sainteté, c’est l’apprentissage de l’Amour, dans une grâce et une liberté qui
se répondent harmonieusement.
La
sainteté, c’est choisir cet Amour, inconditionnellement ; et désirer en
vivre, profondément.
La
sainteté, c’est un chemin abrupt aussi, oui, parce qu’il est chemin de toute
notre humanité dans la suite du Christ et qu’il est donc aussi travail au plus
profond de soi, dans les rugosités de nos êtres.
Mais la
sainteté, c’est un chemin sur lequel il est beau de s’engager ;
Sur lequel,
en fait, il est juste chrétien de s’avancer et qu’on ou tout au moins que, moi,
j’ai trop tendance à oublier dans mes dizaines de préoccupations quotidiennes.
Je
remercie la personne qui m’a fait cette remarque parce qu’en ce temps de
l’Avent, cela m’appelle particulièrement à vivifier mon désir de sainteté,
A être
pour de vrai « éprise de sainteté » dans l’accueil jour après jour,
du don de Dieu, désiré ;
Don vivant
à accueillir, à laisser vivre en moi, pour être un jour, non pas canonisée,
mais bien, pour de vrai et pour mes frères, être « empreinte de
sainteté ».