Zabou the terrible

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Que reviennent ceux qui sont loin

On peut suivre via Facebook aussi !

https://www.gallimard.fr/var/storage/images/product/e26/product_9782072989681_195x320.jpg

 

        Ayant aimé avec passion Des Âmes simples j’ai immédiatement craqué en voyant la parution d’un nouveau roman de Pierre Adrian : Que reviennent ceux qui sont loin

 

         Le thème est moins directement spirituel : il ne s’agit pas d’un vieux curé des Pyrénées et d’une abbaye perdue et accueillante à quiconque mais le talent reste le même pour camper une atmosphère d’une belle densité qui conserve un degré certain de pudeur. De plus, il s’agit du récit d’une expérience que nous pouvons tous faire à notre mesure, même si nous n’avons pas de maison de famille bretonne en bord de mer : ce retour chez les siens et l’expérience du temps qui file, insaisissable, inarrêtable. Évidemment, pour qui a connu ces grandes maisons qui vivent l’été avec leur tablée de cousins et leurs histoires à hauteur d’enfance, le récit prend encore plus de chair. 

 

         C’est l’histoire du narrateur qui, arrivé à la trentaine et après plusieurs étés de jeune adulte à rêver d’ailleurs plus luxuriants, choisit de retourner passer août dans cette maison où il a tous ses souvenirs estivaux et tant de famille. 

          C’est un simple récit de retour, dans ce qu’il a d’ordinaire et d’extraordinaire, de personnages qui vieillissent, d’autres qui grandissent, de générations qui se succèdent, de choses qui demeurent comme elles ont toujours été et qui voient les hommes passer. Mais le temps s’écoule ainsi que le sable et vient redonner, grâce aux grains de sable qui demeurent malgré tout collés, du relief aux jours d’antan où l’on s’ignorait si heureux. 

          C’est un présent doux et sans illusion – sans amertume cependant non plus – qui mesure l’écart avec le passé mais apprend à savourer l’aujourd’hui, à le redécouvrir avec des yeux d’adulte et à s’enraciner dans là d’où il vient, comme réconcilié avec le petit garçon qu’il fut et avec l’adulte qu’il apprend à être pleinement, en endossant le rôle d’oncle. 

         C’est comme un souffle tendre qui émeut malgré toute la retenue qui y figure et qui nous donne à notre tour les yeux un peu brouillés, nous renvoyant malgré nous à nos étés d'hier et à ceux qui en sont définitivement partis. 

 

Commentaires

1. Le mercredi, novembre 9 2022, 14:36 par Véro

Merci Isabelle pour le conseil de ce livre magnifique ! J'ai beaucoup aimé l'écriture qui décrit si bien les émotions et a réveillé en moi une tonne de vieux souvenirs. Un bel hymne à la vie, au temps qui passe et qui donne envie de savourer chaque petites choses du quotidien !
Je cours acheter "Des âmes simples" pour être transportée à nouveau et " Que reviennent ceux qui sont loin" pour l'offrir à ceux que j'aime !

2. Le mercredi, novembre 9 2022, 22:44 par Zabou

Heureuse de le faire découvrir à d'autres ! :-) Bonne lecture des "âmes simples" !