Zabou the terrible

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Mot-clé - Cum Sancto Spiritu !

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dimanche, juillet 23 2023

En reposant les choses : l’écoute dans le processus synodal ? – 2

 

« Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire » disait la constitution conciliaire Gaudium et spes dans ses premiers mots, comme un signe de cette présence plénière des chrétiens, à la suite du Christ, au cœur du monde de leur temps. 

 

         Quel rapport avec le synode sur la synodalité ? Tout ou presque je crois ! En effet, avant tout, celui-ci est un processus d’écoute : écoute de la parole de Dieu d’abord, écoute de cette voix de fin silence soufflant au fond du cœur de chacun mais aussi écoute entre nous, hommes et femmes de bonne volonté et de ce « sens de la foi », ce sensus fidei dont tous nous sommes porteurs, richesse qui nous est propre et dont la tonalité spécifique manquerait si nous n’étions pas présents. Les différentes phases de ce synode manifestent les écoutes successives, qui manqueraient si nous n’en restions qu’à une simple écoute dans notre mouvement ou dans notre communauté, renfermés un peu trop sur nous-mêmes et non pas ouverts à l’Église universelle. Mais là encore, y sommes-nous si habitués ? 

 

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mercredi, septembre 15 2021

De l'accueil

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            Chaque année, je me demande « comment vais-je les accueillir ? ». Car il y a toujours une part de tentation à plaquer ce que l’on sait déjà, à reproduire des comportements, à assimiler des élèves nouveaux à des élèves anciens – a fortiori quand on a déjà eu le même élève ou, peut-être pire, le grand frère ou la grande sœur –, à des « types » prédéfinis dont on saurait déjà comment ils fonctionnent… Une tentation même inconsciente, alors qu’il faudrait réussir cet accueil inconditionnel, toujours apte à laisser surgir la nouveauté d’un être neuf ou, simplement, grandi. 

 

            Pour cela, il convient de préparer nos cœurs et, pour un prof chrétien, cela passe certainement par la prière, notre attitude générale contre ce qui nous agace rapidement – mais si ce comportement précis-là que vous ne supportez pas et que les élèves utilisent pour vous faire tourner en bourrique –, notre forme physique aussi puisqu’il est plus difficile d’accepter l’autre quand nous nous retrouvons fatigués et d’humeur ronchon. 

 

            Il y a tout cela qui est essentiel et puis il y a la part de matériel qui n’est pas uniquement de l’accessoire. Cette année, dans mon lycée, les effectifs ont très sensiblement augmenté mais les salles sont restées de la même taille et aucune table, ni chaise, n’a pour l’instant été ajoutée. Aussi, à chaque début d’heure, y compris le jour de la pré-rentrée, il faut aller jouer aux voleurs chez les profs voisins qui, souvent, souffrent du même problème tandis que les profs qui ont un demi-groupe se trouvent dévalisés. On perd du temps sur le programme, certes, mais ce qui me semble encore plus grave, c’est bien le message implicite : tu es de trop, tu n’as pas ta place. Je trouve cela terrifiant.  

 

            Dans les lycées de banlieue, déjà, trop souvent, les locaux sont laids, mal entretenus, trop étroits et l’on y crie, et l’on s’y bouscule, et l’on a tendance à dégrader davantage ce qui l’est. Et l’on ne peut avoir de salle propre à une classe ou à un prof tant nous sommes nombreux : tout le monde bouge tout le temps. Le dynamisme ainsi créée pourrait être bénéfique mais il contribue aussi à ce que personne ne se sente vraiment habitant et responsable des lieux qu’il ne fait que traverser : tu es de trop, dans un lieu où ta présence semble si peu importer. Alors, comment accueillir ? 

 

La règle de St Benoît demande à ce que chaque hôte soit accueilli comme le Christ. Pour nous, profs, si nous voulons accueillir dans cette même perspective avec les moyens qui sont les nôtres, il ne reste que nos regards bienveillants, que nos mots pour encourager et que nos mains vides qui font du mieux qu’elles peuvent, même si c’est de bric et de broc. Comme un appel à tendre les mains vides vers Lui pour, à défaut d’offrir une hospitalité digne du Christ, dire avec vérité et charité ce qui doit être fait et apprendre à connaître et à espérer en chacun, pour un bout de chemin. 

 

 

 

mardi, mai 11 2021

Connaissez-vous le grand oral ?

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            Le grand oral ? Pas une nouvelle émission sur les ondes mais bien la nouvelle épreuve du bac qui ne s’est encore jamais déroulée alors qu’elle aurait dû entrer en service bien plus tôt. Vous ne maîtrisez pas le langage de l’Education nationale ? Retenez, en quelques mots, que les anciennes filières du bac général ont disparu au profit de nouvelles « spécialités » qui colorent le nouveau bac de tonalités plutôt scientifiques, économiques ou littéraires… ou qui les croisent, ce qui est sans doute la grande nouveauté ! L’élève en choisit trois à l’issue de la 2nde, en abandonne une en fin de 1ère pour n’en garder que deux en terminale. Ce sont ces deux spécialités qui font l’objet de cette nouvelle épreuve de Grand Oral. 

 

            En quoi cela consiste-t-il ? Je vous avoue que je n’avais jeté qu’un œil assez lointain sur cette épreuve, n’enseignant en spécialité qu’en 1ère pour l’instant et, vendredi dernier, me voici convoquée – au dernier moment – pour ce lundi à un grand oral « blanc » pour nos terminales. Me voici à compulser les règles, me demandant bien ce dont les élèves allaient me parler. 20 min de préparation, 20 min de passage : 5 min de présentation d’une question préparée, 10 min d’entretien par un jury en binôme et 5 min où le candidat expose son projet d’orientation. Je me disais intérieurement qu’en éducation prioritaire, excusez-moi l’expression, c’était plutôt casse-gueule. 

 

            Et aujourd’hui, quelle surprise : j’ai assisté, dans l’immense majorité des cas, à des oraux d’une immense qualité ! Les élèves ont su s’approprier des thématiques originales à partir de leurs choix de spécialité : et voici nos élèves cherchant si souvent leurs mots, osant à peine s’exprimer, parlant pour l’occasion en connaisseurs passionnés ! Encore maladroits dans la structure, parfois, mais animés de fougue et de motivation. Quand les vidéos du ministère montraient des élèves de milieux plutôt favorisés, ayant des éléments culturels forts pour développer leur réponse, nos élèves partaient de leurs recherches et de leur passions, parfois simples, mais authentiques. C’était fait avec cœur et je fus bluffée, fière d’eux. 

 

            J’en suis ressortie avec la conviction que leur donner les « mots pour le dire » était vraiment essentiel pour voir s’envoler de beaux papillons de ceux qui sont trop souvent méprisés comme des chrysalides de banlieues, faisant du sur-place. Comme vrai un signe d’espérance en ces mois toujours si troublés. 

 

 

mercredi, janvier 20 2021

Couvre et allume le Feu

https://medias.podcastics.com/podcastics/episodes/1505/artwork/couvre-le-feu-allumes-en-un-autre-inspi.jpg.dd9f67f50c8db2e6cffa0c49e4601e10.jpgPodcast disponible à 07h01 sur https://www.podcastics.com/podcast/episode/couvre-le-feu-allumes-en-un-autre-58485/ 

 

 

            Couvre-feu : tout ça au beau milieu de la si importante semaine de prière pour l’unité des chrétiens, cela sonne également bien tant la relation entre les différentes traditions chrétiennes a longtemps été marqué par le feu de la division, celui qui casse et sépare : scandale pour notre témoignage commun ! Évidemment et heureusement, ces feux de division se sont calmés ; évidemment et malheureusement, ils existent encore. Alors vive le couvre-feu ! 

 

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samedi, décembre 5 2020

Pour un halo à l’eau

https://medias.podcastics.com/podcastics/episodes/1505/artwork/pour-un-halo-a-leau-inspi.jpg.37b9f28552364b7acf2d57dbc8cef2a1.jpg

A écouter en podcast sur : https://www.podcastics.com/podcast/episode/pour-un-halo-à-leau-54076/ 

 

            Dans les symboles de l’Esprit Saint, il y a l’eau. J’ai déjà parlé ici de la rosée du matin et de l’eau du baptême… moins des fleuves d’eau vive, de l’eau s’écoulant du côté du Christ ou encore de l’eau promise par Jésus à la Samaritaine… il y aurait tant à en dire ! Plus prosaïquement, hier en fin de journée, après une journée passée tout entière derrière un écran comme beaucoup d’entre vous, je suis sortie faire quelques courses et il s’est mis à pleuvoir : me prendre l’averse sur la tête m’a curieusement fait du bien : comme un rappel de mon humanité à sentir mes cheveux mouillés ou encore ces gouttelettes ruisseler le long de mon visage. J’en ai bêtement souri : il en faut peu quand on a passé une journée trop numérique !  

 

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vendredi, décembre 4 2020

Vous avez dit Paraclet

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En version podcast audio par ici : https://www.podcastics.com/podcast/episode/vous-avez-dit-paraclet-53997/

 

            Dans les noms donnés à l’Esprit Saint, il en est en un peu courant, celui de « Paraclet ». Ce mot vient du grec, para et kletos et signifie « Celui qu’on appelle auprès de soi »… comme un avocat donc et c’est parfois ainsi aussiqu’on l’appelle ! Outre le fait que le mot « Paraclet » est plutôt beau à mon avis – et qu’une mienne amie avait travaillé dessus en littérature – ce mot nous rappelle une réalité essentielle : l’Esprit Saint est Celui qu’on peut appeler près de soi quand les épreuves se font trop lourdes, quand il fait nuit… Il devient alors notre Consolateur. 

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lundi, novembre 23 2020

Notre tuto d'une semaine de feu

Pas vraiment eu le temps ni l'occasion de mettre ici mon podcast du matin... 

Disponible ici : https://www.podcastics.com/episode/41430/link/

Je vous y parle du dimanche comme premier jour de la semaine et de l'appel à l'Esprit Saint pour nous aider à vivre dans la motion du dimanche. Aussi, je vous lis cette hymne... mais autant l'écouter elle aussi, non ? 

 

samedi, novembre 21 2020

Dans nos narines, le souffle de vie

https://medias.podcastics.com/podcastics/episodes/1505/artwork/dans-les-narines-le-souffle-de-vie-inspi.jpg.2a89223cc8ecdb5f08d20be14cf25543.jpg

Le billet en audio podcast par ici (disponible à 7h15) >>

 

            Quand on est petit et qu’il commence à faire froid, on découvre le plaisir de souffler sur les vitres pour accentuer davantage la buée et, surtout, de dessiner dessus avec son doigt. Condensation qui devient alors poétique et ouvre à l’enfant un espace de créativité infini et de rêverie. 


        

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lundi, novembre 16 2020

Ne manquons pas de Souffle pour respirer

Texte du podcast publié en douceur de voix le lundi 16 novembre à 07h21 par ici https://www.podcastics.com/episode/41025/link/ 

 

            Le manque d’air, l’impression de suffoquer, est une des caractéristiques graves du Covid : c’est vrai de manière très forte malheureusement pour les malades ayant les formes les plus graves… mais je crois que le manque d’air est aussi une caractéristique de notre monde à nous, et pas seulement à cause de la pollution ou quand on souffre d’allergie. En effet, avec le confinement, même allégé, on peut avoir l’impression d’étouffer : peut-être que nous étouffons de vivre dans à peine quelques mètres carrés pour certains parmi nous, tandis que certains étouffent de la promiscuité trop longue avec tous leurs proches et pour d’autres enfin, peut-être que nous étouffons ou manquons d’air par les sollicitations des réseaux et parce que la frontière entre vie personnelle, vie professionnelle et engagements divers est devenue, comme lors du premier confinement, beaucoup plus ténue. 

 

 

 

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mercredi, septembre 2 2020

Vous avez dit bénédiction ?

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            C’est drôle : plusieurs fois au cours de ces dernières semaines, j’ai parlé avec d’autres personnes de « bénédictions ». Dimanche, c’était plutôt suite à une discussion plus musclée autour d’une bénédiction des cartables sur Twitter. Alors, sachez-le : je suis très pro-bénédictions et je ne parle pas que de la bénédiction finale à la messe ! Non, je parle ici de toutes celles qui existent en plus : bénédiction du pèlerin, d’une habitation, d’une voiture ou des cartables par exemple, ou d'autres encore ! 

 

            Cela fait-il de moi pour autant une animiste ou quelqu’un aimant une certaine magie féérique ? Je ne le crois pas. On pourrait répondre en travaillant l’histoire et la portée théologique de ce qu’est une bénédiction : je le ferai bien plus humblement, en précisant simplement ce qui fait que je les aime. Certains vont me dire de m’arrêter, qu’ils me voient venir et que je vais défendre la piété populaire. Cela pourrait être vrai d’une part mais ce n’est pas cela qui fait que j’aime les bénédictions. 

 

            L’étymologie de bénédiction, vous connaissez ? Cela vient de bene et de dicere, dire du bien… Et je fais partie de ces personnes qui pensent que dire du bien, non seulement ça ne fait pas de mal, mais surtout cela fait sacrément du bien sans mauvais jeu de mots ! Dans notre tendance à voir le mal, c’est comme annoncer et prononcer l’irruption du bien. C’est encore plus fort s’il s’agit de dire du bien de la part de Dieu sur une personne, évidemment, comme c’est le cas ici. Prier, de fait, c’est aussi croire à la mystérieuse fécondité des mots qui sont dits, que cela soit à voix haute ou dans le secret de notre cœur. 

 

            Mais quid d’un objet alors ? Il se conçoit aussi en relation avec la personne : en fait, ce qui est important pour moi, dans une bénédiction, sans doute plus que tout, c’est qu’il s’agit de « mettre Dieu dans le coup ». De poser, par un acte, que nous voulons nous mettre, dans ce lieu, dans les actions que nous ferons avec tel objet, sous la protection du Seigneur et Lui demander Sa grâce ! Et, ensuite, que nous voulons agir avec Lui et pour Lui. Rien d’anodin mais au contraire, c’est très fort et cela nous engage pour la suite à chercher à vivre en conséquence ! 

 

Ainsi, ce n’est pas parce que mon sac à dos a été béni lors de la bénédiction des cartables que mon stylo rouge qui était glissé à l'intérieur dans ma trousse corrigera mieux : mais c’est dans la mouvance de la bénédiction de Dieu que je désire vivre mon année de prof, lui demandant humblement sa grâce de m’en servir au mieux ! Peut-être que, dans le fond, c’est aussi pour que mon stylo rouge devienne à son tour instrument de bénédiction plutôt que de malédiction… peut-être ? 

 

mercredi, juin 5 2019

Comment T'appeler, Toi, qui pries en nous vers Lui ?

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Seigneur, faites que je voie... Je ne sais même pas comment vous appeler, comment dire : Esprit Saint, ô Saint Esprit... 

J'essaie de vous saisir, de vous isoler dans le divin où je plonge. Mais la main tendue ne me ramène rien, et je glisse insensiblement à genoux devant le Père, ou penché sur mon Christ intérieur plus familier. 

Mon corps s'arrête. Les sens veulent leur ration d'images pour permettre à l'âme de voler vers vous. Et vous ne leur donnez que d'étranges nourritures matérielles : colombe, langues de feu, souffle. Rien là qui permette la chaude intimité d'une prière à deux, humaine, familiale. 

C'est que vous êtes trop près de moi. J'aurais besoin d'un peu de recul pour vous regarder, vous délimiter et me délimiter moi aussi vis-à-vis de vous, satisfaire mon besoin de contours précis pour comprendre notre union. 

P. Victor Dillard, Au Dieu inconnu (cité à la fin d'un article de Bernard Sesboué, "Dieu et le concept de personne")

(Illustration : colombe réalisée par l'orfèvre Goudji pour la cathédrale d'Albi)

mardi, janvier 1 2019

Bonne année 2019 !

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Le réveillon comme cette fine ligne de crête, 

Entre une année passée qui se clôt, et celle qui s’éveille à peine dans la douceur de l’aurore, 

Entre relecture et action de grâce de l’année écoulée et attente(s) de l’année à venir : 

Moment de suspens ! 

 

Belle et lumineuse année 2019 à chacun de vous qui passez en ces parages : 

Qu’elle vous offre de savoir lire les promesses du Seigneur dans chacune de vos vies et de savoir les discerner dans celle des autres, en vous en émerveillant chaque jour davantage ! 

 

jeudi, septembre 27 2018

Aux arrêts de la grâce

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Je m’élançais vers mon rendez-vous parisien de 17h et, là, à la sortie de la gare, une drôle de petite bonne femme m’accoste : « S’il vous plaît, pourriez-vous m’accorder quelques instants ? Vous connaissez Jésus ? » 

 

Devant le caractère improbable et plutôt incongru de cette demande, j’arrête net mes grandes enjambées et lui fais un large sourire : « Oh oui, je Le connais mais surtout Il me connait…  à tel point que je Lui ai consacré ma vie ! » 

            Elle sourit et lève les yeux vers la croix qui est autour de mon cou : 

- Ah vous êtes religieuse ! 

- En quelque sorte ! 

- Et vous savez tout ce qu’Il a fait de grand ? 

- Oh, tout, je ne sais pas. Je ne crois pas non mais j’aime à le découvrir jour après jour. 

 

            Et la drôle de petite bonne femme de me raconter, après avoir évoqué le mystère de la croix, les grandes llignes de son histoire : une guérison, une conversion… Je ne sais pas si elle était catholique ou d’une autre confession chrétienne mais, à travers son récit un peu embrouillé dans certains détails se manifestait beaucoup d’amour et beaucoup de foi. Et elle de terminer : « et vous savez, je vous raconte cela car, moi qui étais timide, j’ai changé, je L’ai rencontré ! J’ai besoin désormais de raconter cela, de parler de Jésus et de tout ce qu’Il a fait pour moi aux gens ! » 

 

Et bim… Et moi, est-ce que je ressens si souvent ce besoin irrépressible de partager ce que le Seigneur a fait dans ma vie ? 

 

Post scriptum : Comme le disait la personne que je retrouvais ensuite et à qui je partageais cette rencontre improbable : « il n’y a qu’à toi que ça arrive des trucs comme ça ». Je n’en suis pas certaine pas mais je crois que Dieu avait envie de partager les merveilles qu’Il semait !

 

dimanche, juillet 22 2018

Pour évangéliser, se convertir

Au gré des lectures estivales... Dans cette lettre de 1892, le bienheureux Charles de Foucauld, alors trappiste à Akbès en Syrie, parle de la difficulté d'évangéliser en cette terre musulmane mais rappelle surtout immédiatement la nécessité de se convertir soi-même : 

la prédication dans les pays musulmans est difficile, mais les missionnaires de tant de siècles passés ont vaincu d'autres difficultés. C'est à nous d'être les successeurs des premiers apôtres, des premiers évangélistes. La parole est beaucoup, mais l'exemple, l'amour, la prière, sont mille fois plus. Donnons-leur l'exemple d'une vie parfaite, d'une vie supérieure et divine ; aimons-les de cet amour tout-puissant qui se fait aimer ; prions pour eux avec un coeur assez chaud pour leur attirer de Dieu une surabondance de grâces. 

 

samedi, mai 19 2018

Neuvaine de Pentecôte de prof

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Je ne sais pas si cela fait cela à tous les profs mais j’admets que j’ai du mal avec les corrections de concours, non pas pour l’acte un peu répétitif mais parce que, contrairement aux copies de nos élèves, cela manque de chair et d’os. Certes, il y a de vrais candidats derrière les lignes et il est essentiel de l’avoir toujours en tête mais ce ne sont pas des personnes avec lesquelles nous avons écrit patiemment un bout d’histoire ensemble, cours après cours et que l’on continue d’aider à grandir par notre travail de correction. Je l’avoue, je n’aime pas trop ces corrections « hors-sol ». 

 

Alors quand tu es convoquée pour corriger un concours une fois, ça passe en serrant déjà un peu les dents, mais quand tu es convoquée pour deux sessions d’affilée, ça passe franchement moins bien : surtout quand le temps de correction du deuxième paquet est plus que restreint, te forçant à travailler à des heures indues et à rater de nombreuses heures de cours auprès de tes élèves, ce que tu penses être ta première mission. Et d’ailleurs, c’est cette mission-là qui te passionne. C’est ainsi, tu l’acceptes quand même, mais quelle neuvaine de Pentecôte !!! Et Dieu dans tout ça ?

 

Quasi-quotidiennement, je prie les vêpres avec un vieux prêtre de mes amis. Mercredi en fin de journée, agacée de la situation, j’ai ajouté à l’intercession : « pour que nous sachions chercher et trouver Dieu en tout ». Évidemment, il m’interroge après l’office sur le sens de cette prière : mes fichues copies, père… ces copies… comment y chercher, comment y trouver Dieu ? Aridité maximale et qu’est-ce que j’en ai assez ! 

 

Au fil des (très) longues heures devant mes copies numériques, j’ai beaucoup repensé à cela : comment y chercher Dieu ? 

 

Peut-être que la clef conjuguait à la fois cette humanité dont je déplorais le manque et la très proche fête de Pentecôte ? 

Je n’ai pas réellement trouvé une réelle clef, magique, mais, souvent, après cette réflexion, je me suis mise à prier : Viens Esprit Saint. 

 

Quand je commence à fatiguer, viens Esprit Saint, pour me donner ta clairvoyance et ta justesse ; 

Quand je m’énerve sur une copie, viens Esprit Saint me donner ta douceur et ta patience ; 

Quand le temps s’étire, viens Esprit Saint, me donner ta force. 

Mais, surtout, viens Esprit Saint sur chaque candidat jouant ici une partie de son avenir : 

Viens Esprit Saint l’aider à écrire sa vie bien plus en grand, bien plus en profondeur que dans ces quelques lignes. 

 

mardi, juin 27 2017

Raid ? Ready !

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Il y a quelques jours était organisée dans mon collège la journée annuelle de "raid" pour nos 5èmes. Non, il ne s'agissait ni d'une opération de police, ni d'un produit contre les insectes mais bien d'une journée organisée par nos collègues d'EPS dans un beau cadre de verdure où les élèves, répartis en équipes avec un professeur dans chaque, se confrontent lors de diverses épreuves sportives. 

Et alors ? Au-delà d'être une bonne journée pleine de rigolades et de sueur  - y compris du côté des professeurs, invités à participer au mieux de leurs capacités pour donner des points à leur équipe ! - c'est un moment vraiment précieux pour voir et passer du temps avec nos élèves dans un cadre différent de celui des cours et, encore mieux, de vraiment faire quelque chose pleinement avec eux.

Evidemment, nous sommes en plus un certain nombre de profs à être "à fond" et à jouer pleinement le jeu de la compétition sympathique ! Nous courons, nous jouons, nous encourageons... nous nous défions aussi entre nous ce qui amuse bien les élèves. Je garde en tête cet élève assez insupportable en cours qui se trouvait dans mon équipe me dire en rentrant : "Hey m'dame, merci, c'était chouette le raid avec vous !". Ou comment s'entraîner à changer de regard l'un sur l'autre. 

C'est un peu la même idée quand j'ai la joie d'accompagner les élèves des CHAM (Classe à Horaires Aménagés Musique) pour leurs journées de répétition. Passer du temps avec eux mais aussi prendre vraiment le temps de faire des choses avec eux, y compris de discuter simplement sans enjeux spéciaux. J'ai souvent l'impression qu'après ces moments les temps plus formels de cours sont d'une meilleure qualité : on a appris à mieux se connaître, à se faire davantage confiance réciproquement et, assez logiquement, on travaille mieux ensemble. C'est la force de ces journées différentes. 

 

Je me dis que c'est assez pareil avec le Seigneur. Si on Le prie régulièrement (et encore... ?), on peut parfois oublier de Lui proposer d'agir avec nous dans chacune de nos actions, L'omettre de ces instants en apparence plus profanes de nos journées. Oh, bien sûr, Il ne saurait être tout à fait absent... mais pourtant, qu'est-ce qu'on gagnerait en familiarité si nous n'oubliions pas de L'inviter à faire et à être avec nous dans tout ce qui émaille nos jours ! Quelle qualité de relation établirait-on ! Et qu'est-ce qu'on travaillerait bien mieux ensemble au Royaume de Dieu pour la joie du monde ! 

 

mardi, juin 20 2017

Prière pour recevoir l'Esprit

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"Répands en nos coeurs la ferveur de Ta charité. 

Deviens Toi-même pour nous un courant qui coule à flots, car notre propre courant ne nous porte pas jusqu'à Toi.

Sois pluie bienfaisante en notre aridité, sois fleuve à travers notre paysage, afin qu'il trouve en Toi son milieu, et la cause de son abondance et de sa fécondité. 

Et si Ton eau produit en nous fleurs et fruits, nous voulons alors ne pas les considérer comme nos propres "pousses" et nos propres productions, car ils proviennent de Toi. 

Nous voulons les mettre en dépôt près de Toi pour les joindre aux biens invisibles dont Tu peux disposer Toi-même comme Tu le veux. 

Ce sont des fruits de notre sol, mais produits par Toi, et que Tu peux utiliser pour Toi ou pour nous, ou mettre en réserve pour celui qui n'a rien." 

Hans-Urs Von Balthasar

lundi, juin 5 2017

Effet de fête

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Quand, après tant de temps en-dehors de l’ordinaire,

40 jours de Carême, 50 jours de temps pascal,

Arrive le si ordinaire lundi de Pentecôte,

On se dit « zut, finies les festivités ! ».

 

Encore que, « lundi de Pentecôte »,

Cela sonne bien comme le lendemain du jour précédent,

On pense pouvoir poursuivre la fête,

Dans l’ivresse du don de l’Esprit !

 

Mais c’est bien plus fort que cela :

A la Pentecôte est née l’Église,

Et le temps qui suit n’est rien de moins que celui de l’Esprit Saint :

Ivresse permanente, donnée par Celui qui souffle

Aussi imprévisiblement que fortement !

 

Alors, aujourd’hui s’ouvre le temps de l’Écoute du Souffle,

Aujourd’hui, c’est le jour où tendre à fond ses voiles pour en être portés ! 

Direction ? La mission ! 

 

Jamais plus aucun temps ne peut être ordinaire

Car il va s’agir d’être agis, d’aller en effet au faîte de nos vies.

Prise, embrasée et faite de l’Esprit,

C’est bien notre vie tout entière qui est appelée à devenir fête de l’Esprit.

 

dimanche, juin 4 2017

Ftour de Pentecôte

 

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Coïncidence de dates : j’ai passé la Vigile de Pentecôte invitée par une collègue et amie musulmane à un repas de « ftour » qu’elle organisait pour quelques amis.

 

Le ftour est le repas de rupture de jeûne lors du Ramadan dont l’horaire est fixé jour après jour et qui ne peut se poursuivre au-delà d’une certaine heure. Un moment solennel, ritualisé, attendu par les pratiquants tout au long de leur journée de jeûne mais surtout extrêmement convivial qui est l’occasion d’une vraie fête quand il se vit avec des amis.

 

J’ai été touchée, moi la catholique, d’être accueillie si fraternellement par des musulmans si heureux de me faire découvrir la tradition de ce repas nocturne et ses différents plats. Tout cela est si inhabituel pour nous ! De mon côté, j’ai glissé quelques mots sur la fête de Pentecôte qui allait me faire lever le matin suivant au lieu d’enchaîner par une grasse matinée.

 

A la même heure, encore une fois, une fois de trop, un attentat terroriste frappait la ville de Londres.

 

Hier soir, nous n’avons pas fait de prosélytisme en essayant de nous convertir les uns les autres : nous savions qui nous étions, ce que nous croyions. Mais hier soir, on a essayé de mieux se comprendre, de mieux se connaître, de vivre en amitié.

 

Hier soir, musulmans et chrétienne, nous avons partagé un repas.

Moi je crois qu’hier soir, aussi dérisoire cela puisse-t-il sembler, nous avons fait ensemble un anti-attentat.

 

Alors, que l’Esprit Saint souffle fort pour que nous puissions avoir l’audace de créer des liens d’amitié quand d’autres cherchent à tout prix à les briser pour instaurer l’ignorance, le rejet et la peur.

 

Viens Esprit Saint,

Viens en nos cœurs.

Viens Esprit de paix,

Comble-nous de Ta paix.

 

vendredi, mai 12 2017

Parce qu'Il poursuit son oeuvre dans le monde

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Il y a 10 ans tout juste, je m’avançais dans la cathédrale (tiens, déjà !) une main sur l’épaule de mon meilleur ami en donnant son prénom au vicaire général : il était marqué pour toujours de l’Esprit Saint, le don de Dieu. Il était confirmé et moi, j’étais pour la première fois marraine de ce beau sacrement.

 

Ce fut le début d’un compagnonnage spirituel qui venait enrichir différemment notre amitié, compagnonnage que je vivrai chaque fois différemment pour mes trois autres filleuls de confirmation qui ont suivi les années d’après.

 

Mais à l’époque, voyez-vous, c’était en 2007, il y a 10 ans.

Quelques mois plus tôt, j’avais vécu une expérience de feu dont je ne savais pas encore bien quoi faire sinon que je savais qu’elle avait définitivement changé ma vie.

J’étais accompagnée spirituellement depuis peu, je découvrais l’oraison et, pour tout vous dire, il y avait Quelqu’un qui me travaillait dans les profondeurs et ça me fichait la pétoche. Je ne voulais pas regarder ce côté-là de ma vie, j’avais d’autres idées et projets en tête.

 

Et voilà que mon meilleur ami, celui avec qui j’avais jusque-là partagé la plupart des moments forts de ma vie mais qui aimait tant discutailler sur les questions de foi tout en étant profondément croyant posait ce choix fort de recevoir, jeune adulte, le sacrement de confirmation.

 

Choix mûrement réfléchi, fort et beau : choix qui vint me déranger ô combien intérieurement.

Si mon ami, mon frère, posait un acte de foi : ne devais-je pas, moi aussi, en poser un ? Et regarder en face la question qui commençait à me venir au cœur et que je n’osais formuler ?

 

Il aura fallu sa confirmation pour que, quelques semaines après, j’ose écrire le mot « vocation » noir sur blanc dans une lettre à mon père spirituel… en tremblant.  Il aura fallu une longue suite pour que j’apprenne à me laisser simplement faire et à comprendre que le Seigneur ne pouvait vouloir que notre bonheur, quelle que soit la route sur laquelle Il nous appelle ! 

 

Mais ce sacrement reçu par mon meilleur ami, événement qui semble parfois anodin, aura été important : la foi d’un autre venait soutenir la mienne. C’est aussi cela être ensemble le Corps du Christ.

 

Si le choix de lui et de sa femme pour apporter l’alliance le jour de ma consécration était pour moi une évidence tant les liens qui nous relient tous les trois sont nombreux, il était heureux qu’ils le fassent aussi pour cette raison : Pichenette d’Esprit Saint qui encourage sur un chemin !

 

Pourquoi est-ce que je vous raconte cela ?

Déjà parce que c’est l’anniversaire d’une belle histoire, vraie, mais surtout parce que, quand l’Esprit Saint travaille les uns, Il aime, je crois, venir aussi ricocher dans la vie des autres.

Et c’est quand même vachement fort de se dire qu’on ne saura jamais les effets de nos actes de foi dans la vie des autres. Fécondité parfois cachée de nos oui, Esprit Saint qui, mystérieusement, « poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification ».

 

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