Zabou the terrible

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lundi, avril 17 2023

Un discours versus une journée d'oraux

Un prof en 7ème semaine entre deux périodes de vacances, c’est toujours un peu miteux. Ca a des cernes, des copies en retard, des cours pas forcément toujours méga-bien ficelés avec l’activité-phare-au-top-du-top qui fera adhérer 100% du groupe classe, promis juré craché. Un prof en 7ème semaine, c’est un peu usé, ça réagit moins bien aux impertinences et aux manques de respect révoltés des ados. Ca cherche parfois ses mots, ça a envie de dormir, un peu, mais la fin de l’année est à l’horizon et « y a l’programme à finir ma bonne dame ». Alors, un prof en 7ème semaine, ça se lève plus tôt pour faire des photocop’ et pour prier mais spoiler laïcité

 

Chez nous, c’est le bac blanc oral de français, sur fond de dizaines de problèmes sociaux qui nous font compatir, de dysfonctionnements qui s’accumulent, des violences ordinaires à gérer, sans parler de la colère sociale liée à THE réforme. 

 

Puis, tu vois, toi là, qui me lis (oui, je te tutoie aujourd’hui, c’est comme ça, la journée a été longue donc je te parle en collègue ou en ami, à mon niveau, pardon si ça te choque) aujourd’hui, j’ai fait passer des oraux blancs : y en a qui ont séché mais, quand c’était le cas, c’était un peu open bureau des pleurs, comme chez mes collègues d’ailleurs, et j’ai écouté des trucs d’elle, puis de lui, puis d’elle. Tu écoutes, tu dis parfois un truc, tu orientes. Et tu ressors de ton 8h-18h avec mal au crâne mais aussi un peu mal au cœur parce qu’il s’est un peu plus fendu.  

 

Et le même soir, il y a eu un discours. L’excellence de l’école française ? Mes collègues et moi, on n’a pas franchement changé le monde, on n’a sans doute pas bien fait notre boulot selon nos grands manitous parce que c’est pas dans le « pacte » tout ça et puis vu que nos résultats au bac sont toujours calamiteux, qu’en dire ? Mais on était là. Alors, les discours grandiloquents sur l’école française, on a beau être respectueux, à vrai dire, ça nous passe un peu au-dessus... Comme tous ces propos sur la « mixité sociale » qu’il faudrait instaurer : sincèrement, la mixité sociale ? Où ça dans ma banlieue ? Quant aux promesses, certes, les collègues le diraient bien que les deniers ne sont pas rien, mais, sur le terrain, ni mieux, ni pire que quiconque, mais à côtoyer tous les jours l’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile, nous, on voudrait simplement qu’on accomplisse notre rêve de petits profs de banlieue : arrêter de dégrader les conditions de travail pas tant pour nous que pour eux, nos élèves, cesser d’ajouter chaque année des élèves dans nos classes parce que ce serait pareil pour les accompagner individuellement (!), avoir plus de personnels et non pas être toujours en quête d’un remplaçant de telle ou telle matière ou à tel poste administratif... Bref, foin des longs discours mais un poil d’accompagnement supplémentaire pour les plus petits, pour les plus mal lotis, si c’était ça la vraie et seule excellence ? 

 

Et, en temps pascal, si c'était aussi là qu'il y avait comme autant de brindilles laissées pour compte à ouvrir à la résurrection ? 

 

dimanche, janvier 8 2023

Une bonne année sans les mots pour le dire

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(Source : Pixabay)

Longtemps sans écrire ici, manque de temps ? En partie mais pas seulement : mon dernier billet avait été écrit afin de prier pour l’assemblée plénière des évêques et depuis, eh bien, il est vrai que trouver les mots dans la situation si complexe n’a pas été simple (surtout quand les jours à côté sont chargés et que des travaux intellectuels occupent une bonne part de l’encéphale  !) tant ils manquent pour exprimer avec finesse et délicatesse, en vérité et en charité, tout ce qui nous habite face à ce que je nommerais « tout ça ».

 

À vrai dire, j’avais bien commencé des billets plus légers, des petits bouts de choses accueillies au quotidien, recherchées spécialement durant l’Avent, comme des lueurs qui me parlaient de Lui : Il n’a jamais manqué, vraiment, et au cœur des nuits j’ai vécu un bel Avent. Mais, l’écrire ? Pour une fois, le cœur n’y était pas, a fortiori quand la rudesse de la situation doublée des mots des réseaux sociaux donnent une irrépressible envie de douceur et de fraternité chrétienne : et même si cet espace cherche à être préservé, loin des « clashs » (même si cela n’y empêche pas quelques coups de gueule), il reste lié à cet outil si puissant.

 

Mais Noël est passé et voici l’an neuf : il est quand même temps de réveiller ici. Pourtant, là encore, les mots me manquent pour souhaiter une bonne année 2023 (et pas seulement parce que j’attends incessamment sous peu la livraison de mes cartes de vœux que je n’ai pas encore commencé à rédiger!). Que souhaiter quand l’horizon du monde semble sombre, quand bien même la joie et la foi sont toujours gracieusement là ? L’espérance, certes, mais la vraie espérance ne saurait être un hochet réconfortant : elle est exigeante ! Aussi je souhaite certes à tous de savoir la saisir, l’accueillir, la vivre et la faire grandir en et autour de soi. Mais cela saura-t-il s’adresser reellement au plus grand nombre ? Peut-être ou peut-être pas.

 

Bref, je ne saurais sans doute pas vraiment vous dire « bonne » année 2023 mais je crois que je peux souhaiter à chacun de vous de savoir accueillir quotidiennement la lumière donnée chaque jour par le Seigneur pour éclairer votre chemin, de la contempler avec gratitude afin d’en être rayonnants de l’intérieur, de la laisser nous « agir » selon le mot de Madeleine Delbrêl : pour que nous fassions en sorte que cette année soit vraiment « bonne », pour les autres et pour nous-mêmes. 

 

samedi, juin 18 2022

Mains ointes

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            Certains liraient, parait-il, l’avenir dans les lignes du creux de la main. Même si l’on n’y croit pas, il est vrai que nos mains sont faites de creux, de bosses, et de lignes qui se resserrent ou qui s’ouvrent parfois en fossés. Nous présentons peu cette partie de notre corps : peut-être parce qu’elle est, à l’image de nos vies, vulnérable, variée, sans vraie coque protectrice. 

 

            C’est pourtant des paumes de mains qui ont été posées sur la tête de deux hommes, de deux diacres ce matin, les replaçant dans cette longue chaîne ininterrompue du sacrement de l’Ordre, comme si la grâce, Sa puissance « donnait toute sa mesure dans la faiblesse » (2 Co 12, 9). Et c’est pourtant aussi la paume de leurs mains que ces deux jeunes prêtres ont présentée ce matin devant leur évêque pour qu’il les oigne de Saint-Chrême. Cela n’est pas anodin : cette onction pénètre la peau au cœur même de toute leur vie, de tout ce qu’elle a de grand et de vulnérable ensemble, dans les belles hauteurs et dans les creux de leur vie. Par-là, elle imprègne leur existence tout entière. 

 

            Pourquoi s’arrêter sur ce qui ne pourrait être somme toute qu’un détail ? Parce que ce détail est particulièrement signifiant, il me semble, en un temps où l’on recommence beaucoup trop à jouer au « eux » versus « nous » entre prêtres et laïcs, dans des temps où, dans la suite du rapport de la CIASE, certains descendent les prêtres en flèche tandis que d’autres, par réaction, les encensent de plus belle : deux réactions qui ne sont pas ajustées, l’une comme l’autre et qui peuvent même, dans le premier cas, être violentes et douloureuses. Il devient alors difficile de chercher à poser une parole juste et elle est pourtant tellement nécessaire, a fortiori un jour d’ordination.

 

            J’ai trop d’amis prêtres pour les encenser mais j’ai aussi bien trop d’amis prêtres pour ne pas les aimer d’une grande affection pour ce qu’ils sont avec des vies comme chacun de nous, avec des qualités et des défauts, avec des forces et des faiblesses, comme chacun de nous : bêtement mais joyeusement humains, tout simplement. Mais s’arrêter là serait lisser, voire gommer la spécificité de leur vie et cela ne serait pas juste non plus : ce sacrement reçu au cœur de toute leur vie même pleine de failles, cette onction reçue après celle du baptême qui est venue habiter toute leur vulnérabilité et qui les missionne et leur donne la force d’être prêtres au milieu et pour le peuple chrétien. Pourquoi nous opposer les uns les autres ? Tout change si l’on a conscience que l’on a besoin les uns des autres ! Nous avons besoin de prêtres, et ils ont besoin de l’ensemble du peuple de Dieu : les uns ne peuvent exister sans les autres et nous ne pouvons former le corps du Christ si nous nous excluons mutuellement. Alors, travaillons ensemble dans le respect de nos vocations propres et aimons-nous les uns les autres, sans naïveté certes, mais en vérité : il paraîtrait même que c’est chrétien ! 

 

Pour ma part, ce soir, je ne prétends pas lire pas l’avenir dans le creux de la paume des mains des deux nouveaux prêtres mais je sais que la grâce du Seigneur sera toujours présente pour les accompagner, les soutenir, les fortifier et pour les envoyer. Mais, pour être pleinement au service du Christ et de nos communautés, ils auront besoin de notre prière et de notre affection, alors n’hésitons pas : mains jointes et mains qui encouragent pour ces mains ointes ! 

 

dimanche, mai 15 2022

Madeleine Delbrêl nous parle du nouveau saint !

 

         Quelques mots, chère Madeleine, sur les canonisations du jour ? Oui, elle a des choses à dire car la vénérable Madeleine Delbrêl aimait profondément l’un des saints canonisés en ce dimanche 15 mai par le pape François : saint Charles de Foucauld ! Elle a même écrit un texte s’intitulant Pourquoi nous aimons Charles de Foucauld dont voici quelques lignes en ce jour de fête pour voir en quoi cet ami du Seigneur peut aussi pleinement être l’un des nôtres. 

 

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Source de  l'image : http://dessinsfranck.canalblog.com/archives/2015/06/06/32175971.html 

Besoin incoercible de prière devant Dieu, don sans mesure à tout être qui le sollicite. 

Imitation candide de la vie du Christ en Palestine, de ses gestes, de ses actes. 

Connaissance de son entourage et adaptation. 

Amour passionné du prochain. Amour fidèle de chaque instant pour l’humanité entière. (…) 

 

Il est pour nous le type de ces vocations théocentriques, qui captent l’âme directement pour Dieu dans le Christ. Ces hommes-là n’ont pas de choix à faire. Dieu touche tout l’horizon. Du fait même qu’il existe, il est éminemment préféré. 

Pour ces hommes, l’amour de Jésus Christ conduit à l’amour de tous nos frères comme pour d’autres la vocation à l’apostolat sera le chemin d’un don total au Christ. 

Cette gratitude vis-à-vis de Dieu se retrouve en effet vis-à-vis de son prochain. Charles de Foucauld lui donne sa vie de chaque jour, et l’on sait avec quelle largeur de don et de disponibilité, prêt à mourir pour lui – et il est mort par et pour lui – il n’attend pas les résultats, ne se trouble pas de son parfait échec, garde sa paix quand ayant passé presque une vie au désert, son seul bilan est la conversion, peu assurée, d’un nègre et celle d’une vieille femme. Il aime pour aimer, parce que Dieu est amour et que Dieu est en lui et qu’en aimant « jusqu’au bout » tous les siens, il imite autant que faire se peut, son Seigneur. (…) 

         Le père de Foucauld nous apparaît comme enraciné au carrefour de la charité. Il ne refuse aucune des démarches de l’amour. Il soude dans sa vie les deux extrêmes de l’amour : le proche prochain et le monde entier. (…) 

         Au mot caritas (c-à-d charité) écrit si souvent au-dessus du cœur et de la croix il fait rendre tout son sens en profondeur et en étendue. Il s’installe délibérément en vie de famille avec tout être humain qu’il rencontre. Et cette vie de famille, véritablement vécue, sera le signe nécessaire d’une autre vie de famille sans cesse approfondie et de jour et de nuit avec tous les hommes de la terre. (…) 

         Il est vraiment, en plein xxème s., un contemporain réel du Jésus de Nazareth. (…) L’Évangile, il est pour lui le tout de son apostolat visible. (…) 

         A côté de l’apostolat spécialisé, il pose la question du tout à tous. (…) il nous hisse au-dessus des compartiments sociaux, au-dessus des groupes humains pour que lisibles à tous, nous devenions comme un message universel. 

 

 

dimanche, avril 3 2022

Briser les spirales de violence

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            L’évangile de ce dimanche, celui de la femme adultère, on le connaît bien. Des hommes viennent trouver Jésus avec une femme convaincue de péché : certes pour le mettre à l’épreuve... mais n’y a-t-il pas aussi autre chose ? Cette scène, on la connaît également bien dans nos quotidiens, mais sous un autre mode :  quand quelqu’un agit mal et qu’on le ou la critique et que, sous le coup de la colère, on va trouver Machin pour en ajouter encore plus sur son cas parce que lui aussi a très certainement quelque chose à en dire tellement Machin est vraiment en-dessous de tout. 

 

            Or, Jésus vient briser cette spirale violente : non qu’il dise à un quelconque moment que la femme ait bien agi, le « va, et désormais ne pèche plus » est clair en ce sens, mais bien  parce qu’il agit autrement. Loin de dire « c’est très mal, elle est vraiment à rejeter : lapidons-la ensemble », il temporise, il prend le temps d’écrire sur le sable et ne crie pas avec les loups, et prend encore moins une pierre pour la lui lancer. La violence, c’est un jeu néfaste qui monte toujours plus, qui « escalade » comme on dit dans un autre contexte avec peur actuellement. Au lieu d’y rentrer, Jésus nous montre le chemin pour nous en extraire : prendre le temps de discerner, donner le temps à autrui de se calmer et de changer. 

 

En sortant du cercle de la violence, Jésus nous montre qu’on peut ouvrir un autre chemin, une échappatoire pleine de vie. 

 

Alors on devient apte à entendre qu’il n’y a pas lieu d’enfermer quelqu’un dans son péché – ni autrui, ni nous-mêmes d’ailleurs parce que nous sommes tout aussi pécheurs – mais bien à espérer toujours davantage une personne au-delà de ce qu’elle donne à voir, à l’espérer comme Dieu le fait sans jamais se lasser, abandonnant les chemins mortifères du péché pour choisir la vie. 

 

 

vendredi, mars 25 2022

Annonciation... de paix ?

 

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            Aujourd’hui, nous fêtons l’Annonciation, une fête aussi simple en apparence que pleinement divine dans les faits : entre Dieu et l’homme, rien ne sera jamais plus comme avant. Non seulement Dieu envoie son fils prendre notre chair mais en plus, Il suspend Son initiative gracieuse à notre liberté : c’est si grand de la part de Dieu de nous rendre si grands ! C'est tout Lui ! 

 

            Aujourd’hui, le pape François dans un magnifique temps de prière pénitentiel (voir l’essentiel de l’homélie par ici : https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-03/pape-francois-homelie-celebration-penitentielle-consecration.html), a prié profondément pour la paix en consacrant l’Église et l’humanité, et spécialement la Russe et l’Ukraine au cœur immaculé de Marie. Pourquoi ? 

 

« Nous avons perdu le chemin de la paix. Nous avons oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales. Nous avons enfreint les engagements pris en tant que Communauté des Nations et nous sommes en train de trahir les rêves de paix des peuples, et les espérances des jeunes. Nous sommes tombés malades d’avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes, nous nous sommes laissés dessécher par l’indifférence et paralyser par l’égoïsme. Nous avons préféré ignorer Dieu, vivre avec nos faussetés, nourrir l’agressivité, supprimer des vies et accumuler des armes, en oubliant que nous sommes les gardiens de notre prochain et de la maison commune. Nous avons mutilé par la guerre le jardin de la Terre, nous avons blessé par le péché le cœur de notre Père qui nous veut frères et sœurs. Nous sommes devenus indifférents à tous et à tout, sauf à nous-mêmes. Et avec honte nous disons : pardonne-nous, Seigneur !

 

Dans la misère du péché, dans nos fatigues et nos fragilités, dans le mystère d’iniquité du mal et de la guerre, toi, Mère sainte, tu nous rappelles que Dieu ne nous abandonne pas et qu’il continue à nous regarder avec amour, désireux de nous pardonner et de nous relever. C’est Lui qui t’a donnée à nous et qui a fait de ton Cœur immaculé un refuge pour l’Église et pour l’humanité. Par bonté divine, tu es avec nous, et tu nous conduis avec tendresse, même dans les tournants les plus resserrés de l’histoire. » dit l’acte de consécration

 

C’est tout le sens d’un acte qui pourrait autrement nous sembler peut-être folklorique : au contraire, le pape a rappelé qu’il n’y avait rien d’une forme de magie là-dedans. C’est un acte de pauvres croyants devant le déchaînement de la violence mais c'est un acte de foi en cette grandeur de Dieu n'oubliant jamais l'homme. 

 

Et c’est pour cela que nous pouvons nous y glisser et y prier pleinement à notre tour, spécialement en ce jour de l’Annonciation : 

Pour que chaque jour plus de cœurs sachent faire davantage de place à la grâce divine à l’exemple de Marie : 

Pour qu’y germent des « oui » audacieux, ferments durables de paix. 

 

dimanche, mars 20 2022

Catéchumènes et victimes

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Quand il y a le 1er scrutin des catéchumènes dans une paroisse, on prend l’évangile de l’année liturgique A, c’est-à-dire celui de la Samaritaine. 

 

Or, aujourd’hui, c’était aussi en France la 1ère journée de prière pour les victimes de violences et d’agressions sexuelles au sein de l’Église. Curieuse concomitance : d’un côté, une prière pour ceux qui vont prochainement devenir membres à part entière de l’Église, de l’autre, une prière pour les membres blessés de l’Église ; d’un côté, la promesse ; de l’autre, ceux qui ont vu la promesse qu’ils étaient et sont encore, bafouée, trahie, pervertie par d’autres membres de l’Église. 

 

            Et j’aime assez l’idée de les joindre tous ensemble dans ce bel évangile où Jésus vient apporter dans le même temps Son regard de vérité et toute Sa promesse d’eau vive. Non que les victimes ou les catéchumènes aient mené la vie de la Samaritaine - ce ne serait pas leur rendre justice - mais, eux, comme nous tous d’ailleurs, avons besoin de ce regard du Christ sur nos vies : Il scrute avec justesse et avec amour tout aussi bien ce que nous avons pu infléchir de Lui mais aussi tout ce que d’autres ont pu pervertir de Lui dans une existence. Son regard est une invitation à repuiser dans la vérité dont certaines victimes ont encore tant besoin tant ils n’ont pu être pleinement écouté. C'est essentiel parce que la Vérité, qui est le Christ, nous rend libres, tous, ensemble.

 

Et elle est là, la vraie promesse, valable pour tous, d'être libres de tout mal qui nous entrave : 

 

Seigneur, donne-nous de nous ressourcer à cette eau vive,

Lave-nous de tout le mal qui nous a été fait comme de celui que nous avons commis, 

Fais-nous vivre sous Ton regard de vérité,

Afin d’y puiser, ensemble la Vie, la vraie. 

 

mardi, mars 1 2022

Carême en plus

 

Pour le mercredi 2 mars 2022, Mercredi des Cendres

 

         C’est quoi ton « effort de carême » ? Souvent, nous répondons par une privation, ou plusieurs, d’ordres divers. 

 

         C’est heureux ! Mais est-ce que c’est dans le « moins » que nous trouverons d’abord le Seigneur ? Il me semble que c’est peut-être avant tout en prenant le « plus » comme base que nous discernerons le mieux ce que nous aurons à choisir pour avancer durant ces 40 jours qui nous sont offerts. 

 

         Plus ? Pas ‘plus’ dans le sens d’ajouter plein de choses à l’agenda mais plus de vie et surtout, plus de Vie. Comment laisser au Seigneur plus de place dans mon existence ? Telle est la question qui s'offre à nous à chaque carême. Évidemment, cela peut être de choisir sciemment de renoncer à des choses qui nous encombrent inutilement au lieu de lui laisser Sa place ; cela peut être de renoncer aux moments mortifères mais aussi à des attitudes telles qui ne nous font pas du bien, d’une morosité peu amène aux autres à la série regardée en boucle qui n'apporte strictement rien, mais cela peut aussi être très simplement de choisir une attitude positive, plus vivante, plus aimante... Ou, évidemment, de prendre plus de moments de qualité avec le Seigneur ! 

 

         La liste est longue, tout est possible. Mais je crois que le « plus », qui a aussi la forme d’une croix ( !), est le critère majeur pour trouver nos décisions posées sur le chemin vers Pâques. Autrement, nous pourrions encore nous chercher nous-mêmes et nos petites gloires : même s’il est vrai que savoir renoncer fait parfois aussi humainement du bien. 

 

Seigneur, envoie-moi ton Esprit Saint afin que je sache devenir plus vivante durant ce Carême ; 

Donne-moi de quitter les spirales mortifères de mon existence, pour avancer résolument vers ce qu’il y a de bon, de vrai, de grand, de Toi dans ma vie ; 

Aide-moi à choisir toujours le « plus » afin de vibrer selon Ta fréquence, celle du plus grand amour qui s’offre sur la Croix, 

Pour que ma vie, non plus racornie mais dilatée, soit davantage à Toi et à mes frères, 

Et, qu’avec Toi, j’apprenne le chemin qui va de la mort vers la Vie. 

 

 

vendredi, janvier 14 2022

Un bout d’an neuf

 

La nouvelle année liturgique pour les catholiques fin novembre – début décembre, l’année civile pour tous début janvier – n’en déplaise à quelques fâcheux – et, au milieu de tout cela, une semaine qui se fait discrète en janvier : la première semaine du temps ordinaire. 

 

Pourtant, n’y a-t-il pas aussi quelque chose de neuf qui s’ouvre, quand, après les festivités de Noël, on voit s’ouvrir pour notre bréviaire ou pour suivre la messe « 1ère semaine du temps ordinaire » ? L’Avent nous préparait à la fête, le temps de Noël nous permettait de décliner joyeusement le mystère de la Nativité et nous en sommes là : au temps ordinaire. 

 

Temps donné pour vivre en chrétiens, sans trompette ni tambours, dans les creux et les bosses, dans les moments où l’on s’enlise comme dans les moments qui nous réjouissent le plus profondément. Le jeu de mots sur le fait d’en profiter pour transformer l’ordinaire en extraordinaire est courant et vrai mais suffit-il pour tout dire de la réalité du « temps ordinaire » ? Je n’en suis pas certaine. La réalité, c’est bien celle de l’ordinaire et elle n’est pas moindre : il s’agit au contraire du cœur de notre vie chrétienne qui ne se résume pas aux temps festifs mais s’inscrit tant bien que mal dans ce qui nous est donné de vivre au quotidien. L’enjeu sera de savoir discerner et accueillir les grâces qui ne manqueront pas mais qui, parfois, se feront ténues ou sembleront cachées au regard de notre cœur parce qu’on n’avance pas sur le chemin de l’ordinaire sans se salir, sans risquer même de se blesser. Mais, comme chrétiens, nous savons que Dieu ne cessera jamais d’y venir à notre rencontre : bon chemin en ce temps ordinaire made in 2022 à chacun d’entre vous ! 

 

vendredi, décembre 24 2021

Célébrer la vie qui vient – invitation

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            Ce soir, nous fêterons l’inouï du Seigneur qui vient en notre chair. Ce soir, nous fêterons la vie car c’est par Lui qu’est venu la Vie ! 

 

            Peut-être que je vais passer pour une vieille ronchonne mais, avant de fêter Noël et d’écrire en conséquence, un tout petit billet justement sur la vie en ces temps troublés pandémiques que nous traversons : si, ce soir, j’aurai la chance de ne pas être à l’isolement, 2 des 5 personnes que nous devions être ce soir pour le dîner seront absentes pour cause de Covid. Et, « privilège » d’enfant de divorcée, je rejoins l’autre partie de ma famille dès demain midi : 2 personnes, non covidées, mais toutes les deux d’une extrême vulnérabilité pour lesquelles je souhaite être le moins à risque possible. C’est mon cas, mais je suis sûre que c’est le cas aussi dans vos familles et dans nombre de celles de vos proches : et si c’était une invitation à veiller mieux à la vie quand nous fêtons Celui qui est la Vie, le Sauveur ? 

 

            Alors ce soir, frères et sœurs chrétiens, pour que la fête soit vraiment belle, célébrons vraiment la vie en étant raisonnables dans nos distances, dans nos comportements, même si la liesse nous entraînerait facilement à être un peu moins consciencieux : ne nous tassons pas, portons le masque – même pour parler avec le voisin, non mais toi là, tu crois que je ne t’ai pas vu le descendre dès que tu tchattes avec ta voisine, hmm ? – lavons-nous les mains, essayons de nous espacer un peu sur les bancs entre familles. Pas parce qu’on nous y oblige, non, pas pour embêter le monde ou pour grogner sur la crise sanitaire mais juste pour que la fête soit vraiment belle, lumineuse de cette seule et bienheureuse espérance qu’on ne saurait ternir ! 

 

Belles dernières heures d’Avent à chacune et à chacun !  Viens Seigneur Jésus ! 

 

 

dimanche, décembre 5 2021

Intelligence du cœur et sagesse d’en-haut

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         La nouvelle traduction du missel romain occasionne, pour ceux qui prient la liturgie des heures, quelques dissonances cognitives. En effet, le dimanche en particulier, la traduction de l’oraison du bréviaire n’est plus la même que celle de la nouvelle traduction du missel. Qu’importe allez-vous me dire car ce ne sont que des détails ? 

 

         Eh bien, je dirais surtout « bienheureuse dissonance qui nous donne d’apprendre à écouter en stéréo » ! J’ai trouvé cela particulièrement éclairant aujourd’hui. 

 

Dans le bréviaire, on peut lire : « Seigneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ; mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l'accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie », tandis que, dans le missel, il est demandé « forme-nous à la sagesse d’en-haut » et  « apprends-nous à évaluer avec sagesse les réalités de ce monde ».

 

 

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samedi, octobre 30 2021

Deux livres pour densifier notre prière

 

            Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un dominicain et d’un jésuite : c’est vrai que ce serait un bon début de blague ou le commencement d’une féroce disputatio, mais ce n’est pas le cas ici. Je voudrais vous parler en réalité de deux ouvrages lus récemment qui me semblent importants à ouvrir pour faire gagner en épaisseur notre réflexion sur les abus dans l’Église. De plus, ils sont venus densifier certes ma pensée mais également ma prière ces derniers jours car ce sont avant tout deux livres de croyants, nous faisant nous tourner résolument vers l’espérance. 

 

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lundi, octobre 11 2021

Tenir ensemble

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L’un des enjeux ordinaires de notre vie chrétienne est de réussir à tenir ensemble la contemplation et l’action : la prière qui est la source de toute action et l’action qui vient en retour nourrir la prière. Cercle vertueux mais surtout cercle fructueux de vie, nourri en Dieu pour aller vers Dieu ! Cependant, il suffit d’un rien et le déséquilibre s’enclenche.

 

Dans les temps houleux que nous traversons, le risque de déséquilibre est encore plus fort. Or, je crois que ce « tenir ensemble » s’applique encore plus largement pour qu’aucun pôle ne soit dilué ; pour nous maintenir en tension, inconfortable mais féconde : 

 

Tenir ensemble l’écoute des victimes et l’action concrète ;

Tenir ensemble la vérité et la charité, la compassion et la colère ; 

Tenir ensemble le silence de la sidération et les cris indignés ; 

Tenir ensemble la réalité dramatique des chiffres et l’espérance, malgré tout ; 

Tenir ensemble la réalité du péché et notre appel commun à la sainteté ; 

Tenir ensemble le désir de réparation du passé et l’obligation absolue de sécuriser autrement l’avenir ; 

Tenir ensemble la volonté de se confronter à la vérité en lisant le rapport de la CIASE et l’horreur absolue qu’elle engendre provoquant le dégoût ; 

Tenir ensemble l’urgence de la réception du rapport et la nécessité du temps humain de discernement, de réflexion et de concertation ;

Tenir ensemble l’urgence des réformes à réaliser et le temps long ; 

Tenir ensemble les recommandations de la CIASE et les données de notre ecclésiologie ; 

Tenir ensemble le respect de la charge épiscopale et la nécessité que s’exprime le sensus fidei de chaque fidèle, même – et surtout ? – s’il est poil à gratter ; 

Plus largement tenir ensemble toute l’Église ; 

 

Car « tenir ensemble », 

C’est tout tenir ensemble, 

Mais c'est surtout tenir tous ensemble :

Victimes et complices, clercs, consacrés et laïcs, hommes et femmes, progressistes, mainstream et traditionnalistes… 

 

Tenir tous ensemble, en Église ; 

Tenir tous ensemble, dans le Christ ; 

À la recherche d’une communion vraie, d’une unité qui ne soit pas univocité mais qui s’écrive en symphonie : 

Nous tenir ensemble au pied de la croix, pour tenir ensemble.

 

dimanche, octobre 3 2021

 Ça pleure à l’intérieur

https://lh3.googleusercontent.com/proxy/0iCUbdokq8269DdRCaYQJZ1eVEv8XYG2lO6eU0LEcOeJmmX7WDnZN8PFNICPK0Eha7izIuUYCM9_Y_0XzdbWZfO6GYeeCUlCRZMbtmftSkc5NpAQmjZ6cbEKOzUxcrPJIacr5aEG. Rouault, Obéissant jusqu'à la mort

 

            Ça pleure à l’intérieur : depuis quelques jours, j’en fais le constat. Je n’ai jamais réussi à trouver de meilleure expression pour désigner des larmes qui ne se voient pas, qui sont tout intérieures et qui me donnent l’impression de ne même pas venir de moi. Cela m’arrive toujours face aux situations de souffrance les plus fortes : je n’arrive plus à pleurer physiquement, ça vient me toucher au plus profond de moi-même et ça pleure plus intensément que l’amertume salée ordinaire de mes larmes. Je me dis, parfois, que c’était cela dont il est question quand il est écrit dans l’évangile que Jésus est saisi aux entrailles, qu’il est bouleversé et pris de compassion tendre : mais, pour lui, Amour incarné, Visage de la miséricorde du Père, c’est cela devant chacune de nos souffrances. 

 

            Ça pleure à l’intérieur : le rapport de la CIASE, si nécessaire pour vivre dans la Vérité qui, seule, nous rendra vraiment libres et ajustés à Dieu, va sortir et tout indique qu’il est cataclysmique. Et les agresseurs comme les agressés sont de ma famille, l’Église, que je le veuille ou non : ces drames ont eu lieu dans ma famille, dans notre famille. Tous nous sommes concernés et il faudra éviter de se défausser trop vite d’une responsabilité. En Église, c’est-à-dire en famille, nous sommes tous dans le même bateau, même s’il semble s’agir en apparence du cousin éloigné bizarre qui a fait de la prison ou de l’oncle à la mode de Bretagne qui donne l’impression de ne faire que pleurnicher ou cracher sur la famille. Toute victime est de ma famille est j’ai à lui demander pardon ; tout agresseur et complice en couverture ou en silence est de ma famille et j’ai à prier pour lui, aussi dur cela soit-il. Il en va de la véracité de notre foi chrétienne qui ne se vit jamais tout seul.

 

            Ça pleure à l’intérieur et je n’ai pas les mots, même si j’en jette de nombreux sur le papier depuis quelques jours pour les supprimer immédiatement après. Ma prière est silence, simple présence, simple regard devant Lui car j’ai peur, aussi, des propos lénifiants ou des explications qui se voudraient trop rapides à ce sujet, dans la société comme dans la prière. Seigneur, Toi, Tu sais… 

 

Ca pleure à l’intérieur, ça me dérange, ça me trouble, ça me fait mal, aussi, mais qu’est-ce que ce petit dérangement de rien ? Cette douleur et ces larmes sont justes, elle ne sont qu’un maigre écho face aux cris de la multitude des victimes et nous avons, je crois, à accepter d’habiter cet inconfort, ce lieu dont on aimerait fuir pour retrouver un cocon plus rassurant de solutions ou d’ennemis communs à désigner comme boucs émissaires seuls responsables. Pourtant c’est la fuite de la réalité qui serait le pire ennemi. Habiter l’inconfort et nous retrouver en famille, un peu perdus, hébétés, sans juger les réactions : certains pleurant, d’autres criant leur colère en renversant certains pans de notre Église, certains même s’éloignant pour un temps parce que c’est trop dur. 

 

Ça pleure à l’intérieur et il est de notre devoir de garder ce temps sans mots articulés afin d’être capables de reconnaître, en vérité, comme certains après la deuxième guerre mondiale avec effarement « et dire que nous sommes capables de telles choses » ! Il faudra aussi probablement du temps pour retrouver la saveur de la légèreté d’une vie en Église sans dissonance. 

 

Mais, en attendant ce moment qui semble encore bien lointain, il y a un centre de gravité qui me semble à recevoir et à vivre. Ce centre de gravité pourra être de regarder, simplement, fraternellement, amicalement et pauvrement le Christ en croix, étant chargés du nom des victimes. J’ai en tête les mots du théologien Jean-Baptiste Metz devant la Passion : « Son cri en croix est celui de tous ceux que Dieu a abandonnés, mais qui pour leur part n’ont jamais abandonné Dieu. Face à la divinité de Dieu, Jésus tient bon. Dans l’abandon à Dieu sur la croix, il affirme un Dieu qui est autre et autre part que l’écho de nos souhaits, si ardents soient-ils ; un Dieu qui est plus et autre qu’une réponse à nos questions, quelques rudes et passionnées qu’elles puissent être. » (Memoria Passionis, Cerf, 2009, p. 30) 

 

            C’est de cette contemplation en vérité que pourront jaillir nos actions et probablement rejaillir une foi, une espérance et une charité véritables, passées au crible et au tamis de la souffrance et du péché des hommes. 

 

dimanche, septembre 26 2021

Comme une invitation ouverte et urgente à la prière

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            Ce dimanche, nous entendions dans l’évangile du jour : 

«  Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. » 

 

            Difficile, si l’on suit l’actualité de l’Église, de ne pas penser au fameux rapport de la CIASE sur les abus sexuels dans l'Eglise qui sera rendu public le 5 octobre prochain… et de ne pas se rappeler également que l’évangile de dimanche dernier invitait lui pour sa part : 

 

«    Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :
    « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. » » 

 

            Des horreurs seront révélées qui, peut-être, nous feront avoir la tentation de détourner les yeux ou de nous faire dire qu’on parle trop de cela. Il est probable que la honte ou la peur nous tenaillent alors et que nous préférions nous occuper d’autres sujets, plus calmes, plus doux. 

 

Mais Jésus nous invite à mettre le « petit » au centre, qu’il soit enfant ou victime, pas à le renvoyer aux périphéries dont il vient, pas à hurler seulement, pas à le cacher sous un aspect plus riant, pas à lever simplement les yeux au ciel. Avec le Christ, nous avons à nous faire proches, même si cela nous écorche dur en retour : oui, il va falloir accueillir ces révélations et les garder au cœur de notre vie d’Église et, aussi, de notre vie de foi. 

 

            Parce qu’il faut que nous ayons ce courage, le twitto O’Brother op a lancé une chaîne de prière, un peu sur le type neuvaine mais en vrai, on fait comme on veut et comme on peut pour la réception de ce rapport en Église jusqu’au 5 octobre. 

 

Je m’y joins et, si le cœur vous en dit, je vous invite à faire de même. Rdv dans l'union de prière ? 

 

 

Voici le lien pour retrouver tout son texte d'intention de prière : https://pastebin.com/pser1vi7

mardi, août 31 2021

Neutre malgré tout, croyante malgré tout

 

En cette veille de rentrée, j’aurais beaucoup à écrire, tout comme sur ces dernières semaines d’ailleurs, où bien souvent le Seigneur est venu me rejoindre là où je ne L’attendais pas.

 

Mais, puisqu’une rediffusion sur twitter m’en donne l’occasion, Le Monde a publié le 15 août dernier, dans sa rubrique « le monde des religions », un reportage sur les vierges consacrées https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2021/08/15/catholicisme-qui-sont-les-vierges-consacrees-epouses-mystiques-du-christ-sans-etre-religieuses_6091472_6038514.html Si les réactions côté catholiques furent plutôt bonnes, les commentaires de la page Facebook ou les commentaires de la page online du journal furent assez négatifs et moqueurs.

 

Dans ceux-là, évidemment, il y avait les moqueries à caractère sexuel sur le nom de notre vocation (hilarantes… comme si personne ne les avait jamais faites), ceux qui n’avaient pas lu l’article et commentaient à partir de quelques mots, et, évidemment, un certain nombre qui, en voyant « catholicisme », se sentaient tellement supérieurs qu’il fallait absolument critiquer l’article. Pour ces trois derniers cas, il me semble que la réponse rationnelle ne s’impose pas.

 

En revanche, un nombre non-négligeable de fois, des commentateurs plutôt « anti » se sont émus du fait que j’enseignais et ce dans le public. Comment peut-on donc lui permettre d’enseigner ! Comment confie-t-on encore des enfants à cette illuminée ! Outre le fait que j’espère bien devenir toujours davantage une « illuminée » de l’intérieur pour diffuser par ma vie la lumière du Seigneur, il y avait une question plus profonde, m’interdisant dans le fond d’enseigner de manière « neutre » à des élèves.

 

C’est, tout d’abord, comme dans de nombreux autres débats sur les « profs », dénier le droit à l’enseignant d’être formé, et dans sa matière initialement, et en ayant passé un concours qui valide - certes imparfaitement mais tout de même - son aptitude à enseigner.

 

Pour le reste, c’est la question de la neutralité qui est en jeu. Pourquoi un professeur croyant et pratiquant sa foi serait-il moins apte à la neutralité qu’un autre ? Pourquoi faut-il davantage nous soupçonner ? Quand on m’interroge à ce sujet, j’aime dire qu’on pourrait avoir mis un micro dans ma classe tout au long de ces années d’enseignement sans m’entendre pencher d’un côté ou de l’autre, restant la plus neutre possible quand nous travaillions avec les élèves des extraits de textes religieux et, encore davantage, en étant infiniment respectueuse des croyances ou non-croyances de mes élèves. Et je crois qu’ils m’en savent gré.

 

Je ne mets jamais ma foi en veille… c’est d’ailleurs plutôt elle qui veille sur moi ! Bien plus encore, à chaque entrée de classe, je puise dans celle-ci mes attitudes pour qu’elles soient toujours plus justes mais jamais je n’y emploie un discours sur la foi qui n’a pas sa place dans un établissement public. Il serait temps de se dire que les religions, y compris le catholicisme qui semble ne jamais épuiser son « passif » dans notre pays » peuvent heureusement contribuer pour leur part à un vivre-ensemble apaisé, dans une neutralité de paroles et un approfondissement, chacun, de ce que notre foi nous invite à vivre au service des autres.

 

C’est une des nombreuses choses que je nous souhaite, à tous, en cette rentrée !

 

lundi, août 9 2021

Ste TB de la Croix

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            Hier soir, en regardant s’il y avait une fête le lendemain, je me suis rappelée que le 9 août, nous célébrions sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix ou Édith Stein au civil, co-patronne de l’Europe, une philosophe carmélite victime du nazisme. 

 

            Distraction de prof, j’ai pensé que son nom de religion s’abrégeait en T.B., abréviation professorale courante pour dire « très bien » qu’on se prend finalement à utiliser n’importe quand à l’écrit – c’est devenu un de mes SMS habituels avec « ok » et « super » ! Je me suis dit en outre que cela collait très bien avec la suite de son nom « de la croix » : qu’y a-t-il de « très bien » sinon la croix ? Mystère d’amour qu’on ne cesse de contempler mais aussi sombre profondeur de l’iniquité humaine qui conduit à cela : abysse du mal auquel répond le sommet de l’amour qui s’offre. Aussi, c’est vraiment face à cette croix que nous pouvons glisser toutes les horreurs de notre monde : elle est le TB ultime de toutes nos vies et appel à notre conversion. 

 

            Cette simple remarque vient de prendre une épaisseur supplémentaire à l’annonce de l’assassinat d’un prêtre ce matin et à la lecture des premières réactions sur les réseaux sociaux. Si la justice doit faire son œuvre de clarté et de recherche de responsabilités et de culpabilités, nous chrétiens, outre la prière pour l’agressé mais aussi pour l’agresseur, n’avons pas à laisser la colère nous habiter mais à contempler l'amour qui s'offre inconditionnellement. Car, avant tout, ce religieux a vécu l’accueil et le don de lui-même jusqu’au bout : exemple, à la suite d’un certain homme en croix, un homme nommé Jésus qui l'avait fasciné au point qu'il choisisse de Lui donner toute sa vie. 

 

            Sainte Thérèse-Bénédicte de la croix, justement, l’écrivait ainsi, en ce qui sonne comme un vigoureux rappel : 

 

« Pour le chrétien, il n’y a pas d’étranger ; le prochain est toujours celui qui se trouve devant nous et qui a le plus besoin de nous – qu’il soit parent ou non, que nous le trouvions sympathique ou non, qu’il soit ou non moralement digne de notre aide. L’amour du Christ ne connaît pas de limites, il n’a pas de cesse et n’est rebuté ni par la laideur, ni par la saleté. » 

In La Crèche et la croix

 

 

dimanche, août 8 2021

En plan, recevant le pain

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            Aujourd’hui puis toute la semaine, nous aurions dû lancer et vivre une marche pèlerine en groupe comme tous les ans : pas tout à fait le même principe qu’à l’ordinaire en Italie mais en France, non dans la suite du chemin d’Assise du fait de l’épidémie mais sur un autre chemin de pèlerinage. Nous avions prévu un plan B qui envoyait tout de même du rêve… Cette même épidémie nous a contraints à annuler : trop peu d’inscrits suffisamment en avance et trop de contraintes pratiques et sanitaires. Nous avions prévu de vivre et de faire vivre un « chemin de création et de désert », appuyés sur la lecture du cycle d’Élie : alors il est vrai que cela faisait quelque chose d’entendre la 1ère lecture de ce dimanche tirée de ce même cycle, en 1 R 19, 4-8. 

 

            Élie, fuyant l’horrible reine Jézabel, marche dans le désert, sans doute ce que nous aurions dû faire… et pourtant n’est-ce pas plutôt un symbole de la situation qui nous étreint non si nous avions marché mais bien aujourd’hui, découragés, sans trouver l’oasis bienfaisante dans un monde à la marche claudicante ? Comme tant d’autres organisateurs, à divers niveaux, nous avons dû annuler un projet où nous avions mis du nôtre et nous nous retrouvons en plan, nous demandant quand sera le retour d’un temps plus riant. Pour ce projet, comme de nombreux autres depuis plus d’un an, il peut nous arriver de récriminer ou de nous assoir, sans envie, sans voir un sens à tout cela. 

 

C’est donc bien dans ces circonstances que nous pouvons davantage nous identifier au prophète et à son ras-le-bol ! Mais c’est justement en ces lieux qui ne sont pas seulement désertiques mais carrément marqués par la mort que le Seigneur vient nous retrouver, nous faisant nous lever et manger car « il est long le chemin qui nous reste ». Depuis plus d’un an ½, rien ne se passe comme prévu mais nous continuons de prier chaque jour ou au moins à chaque messe le Notre Père, Lui demandant de nous donner le pain quotidien. Alors je crois, profondément et intensément, que le Seigneur, même dans ces imprévus, vient nous redire de nous nourrir car le chemin est encore long : à nous de discerner et d’accueillir ce que Sa grâce veut nous donner en chaque méandre de l’inattendu pour vivre pleinement, fortifiés par Lui. 

 

Illustration : icône de l'atelier St André

lundi, mai 24 2021

Le temps d'un café

C'est la Pentecôte ! Nous sommes invités à sortir dans le monde entier... et même aux terrasses de café ! 

En attendant, si la densité de la foule vous effraye un peu, vous pourrez savourer un café en écoutant le tout nouveau podcast du "Café de Sèvres" que j'ai la joie d'animer en alternance avec une autre étudiante : une semaine théologie, une semaine philosophie avec à chaque fois des intervenants de qualité, professeurs au Centre Sèvres, facultés jésuites de Paris. 

6 épisodes d'une vingtaine de minutes à découvrir tous les lundis avant l'été pour cette 1ère saison... la saison 2 commencera à l'automne ! On commence aujourd'hui par un épisode sur "Bible et morale".

Bonne écoute ! Vous pouvez écouter ci-dessous ou, à partir de https://podcast.ausha.co/cafe-de-sevres/bible-et-morale-avec-odile-flichy-et-dominique-coatanea vous abonner sur votre plate-forme d'écoute préférée de podcasts ! 

 

jeudi, janvier 14 2021

Un Motu Proprio et un petit témoignage, ailleurs

Pour la fête du baptême du Seigneur, le pape François a rendu public un motu proprio intitulé Spiritus Domini dans lequel il autorisait les femmes à accéder aux ministères institués de lectrice et d'acolyte. 

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/e/eb/La_Vie.png

Pour le journal La Vie, j'ai écrit un petit témoignage issu de ma propre expérience au service de l'autel et ce que celle-ci me faisait voir comme des pistes pour mieux appréhender ce textes et ces conséquences ! A découvrir en cliquant ci-dessous ! 

Article "Des ministères pour d'amoureux serviteurs" 

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