Zabou the terrible

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Mot-clé - Les chemins de Saint Jacques

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vendredi, novembre 16 2018

Un homme pressé

 

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Film au pitch sans difficultés : un homme d’affaires super doué mais tout autant super occupé qu’il est stressé fait un AVC et doit réapprendre à vivre. 

 

Alors, évidemment, on pourrait dire que c’est un film aux bons sentiments pour montrer de supposées seules « vraies » valeurs de la vie mais il va en réalité au-delà. Plein d’une belle douceur et de tendresse, le film nous offre également l’incroyable performance d’acteur de Fabrice Luchini, drolatique et touchant dans le rôle d’un homme réapprenant à vivre après un grave AVC avec une mention particulière pour le plan linguistique (qui m’a offert l’occasion d’un bon fou rire). Mais c’est à un niveau encore plus profond que peut nous travailler le film, nous tous qui vivons dans un monde qui est entièrement « pressé », qui prend mal le temps d’être, mal le temps de regarder, mal le temps de respirer : à travers les hésitations maladroites d’un homme obligé de changer, on se prend à observer les travers de notre société, à vouloir reprendre de la hauteur par rapport à ceux-ci, à avoir envie de repartir marcher, à l’exemple des personnages principaux. 

 

Car ce n’est pas un hasard, je crois, si le film parle aussi du Camino, ce chemin vers Saint-Jacques de Compostelle dont nous sommes tant à pouvoir dire qu’il a sacrément changé notre existence : il s’agit bien d’un film pour inviter à goûter à nouveau la vie au pas de l’homme, tout simplement. Si petit et, en même temps, si grand. 

 

mercredi, mai 17 2017

Des âmes simples

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Cela faisait longtemps que je n'étais pas sortie aussi éblouie d'une lecture... Le résumé du livre tient pourtant en quelques lignes : "le narrateur part dans les Pyrénées à la rencontre de frère Pierre, curé d'une petite vallée de montagne depuis des dizaines d'années, cherchant à tenir debout un bout de monastère accueillant les paumés de la vie". 

Peu d'action et rien d'intéressant ? S'en tenir là serait rater l'essentiel. Dans ce récit, il s'agit de rencontres, de l'homme et de la foi. Le tout écrit dans un style solide et élégant, ouvrant à la contemplation d'un Mystère irriguant une vallée bourrue de Sa vie. 

Il y a du Bernanos dans ce livre : le rythme est lent, au pas de l'homme, et la joie furtive, comme tendremet dissimulée, alors qu'elle est clairement au coeur de la foi de Pierre, cette foi qui est son combat, sa vie et sa passion... et dont il rayonne tellement. 

Je dirais qu'il y a aussi du Jean Mercier dans ce livre, contrepoint contemplatif de Monsieur le curé fait sa crise : deux réalités de l'Eglise en France, tout aussi réelles l'une que l'autre. La première plus rapide, la deuxième plus lente. 

En tout cas, personnellement, en quittant ce livre, j'ai largement souri et j'ai eu envie d'aller prier. Peut-être que cela vous prendra aussi et, promis, cela ne fait pas de mal ! :-) 

 

Références de l'ouvrage : Pierre Adrian, Des âmes simples, éd. Equateurs, 2017. 

mercredi, juillet 2 2014

The way, my way, on the way

Hasard du calendrier : j'ai vu enfin il y a une dizaine de jours le film The way et, ce soir, je dînais avec un ancien pèlerin du chemin de St Jacques, avec qui j'ai partagé les ultimes étapes l'été dernier. Forcément, en plus arrivés le même jour, cela a créé un lien très fort entre nous. 

Ça m'a fait repenser à cette séance de visionnage à propos de laquelle je reste dubitative : bien sûr, les paysages sont beaux et certaines situations me rappellent des souvenirs mais, bien sûr aussi, l'histoire est dégoulinante de bons sentiments bien qu'on ne puisse, évidemment, juger des motifs. 

Enfin, oui, il y a de tout sur le Camino et les pèlerins viennent avec ce qu'ils sont, c'est-à-dire portant des histoires plus ou moins simples en eux-mêmes en plus de ce qu'ils portent matériellement dans leurs sacs. Mais il n'y a pas que des "cas", il n'y a que l'extraordinaire de chaque vie ; mais surtout, il n'y a jamais une course à qui saura le grand secret de l'autre, il n'y a que le compagnonnage de jours partagés. 

Ce qui est beau sur le Camino, justement, c'est que, plus qu'ailleurs, chacun respecte la part de mystère que l'autre porte en lui. Seul le pèlerin choisit de révéler ceci ou cela. J'ai personnellement toujours été mal à l'aise face aux personnes qui me demandaient le motif profond de ma marche (d'ailleurs il s'agit souvent de personnes qui commencent juste leur Camino) et ceci pour deux raisons : d'abord parce que c'est éminemment personnel et ensuite parce que, exactement comme pour notre sac et nos affaires, il y a un dépouillement en cours. On pourra toujours arguer de plein d'arguments au départ parmi lesquels il y a notre vrai motif de fond : mais celui-ci va subir une cure drastique et se trouver tellement dépouillé de tout ce qui est superficiel qu'il aura peut-être une apparence radicalement différente de celle du départ. Ce fut mon cas. 

Ce soir donc, j'ai revu l'ami Y. Avec Y., on ne connaît pas exactement LE motif qui a fait respectivement entreprendre à l'autre ce pèlerinage même si nous en avons l'un comme l'autre saisi des bribes. Ce que je sais, c'est qu'Y. a radicalement changé de vie après ; ce que je sais, c'est (ce) que j'ai mûri sur ce chemin effectué au fil des années. 

The way en reste à la représentation d'instants durs de vie ; 

Le Camino "en vrai", c'est du tout mêlé : du dur, du triste, du joyeux et du comique, 

Le Camino "en vrai", c'est un instantané de vie pour rester et être plus "on the way" ou plutôt "on your own way" et ça, c'est son plus grand secret ! 

      

samedi, août 31 2013

Comme un pépiement d'oiseau


Il y avait l'émotion d'arriver après tant de temps, bien sûr ; 

Ces larmes à grosses gouttes que je n'ai pas pu retenir en voyant les tours de la cathédrale et qui ont longuement roulé sur mes joues en parvenant sur le parvis de celle-ci, 

Des larmes de joie, des larmes charriant ma vie durant ces 7 ans, des larmes disant la densité de que le Camino a pu m'offrir, année après année, 

Des larmes d'explosion de joie et un sourire que je ne maîtrisais plus. 


Mais il y avait aussi la spécificité de ce tronçon, 

Sur lequel, cette fois-ci, j'étais partie sans but particulier, 

Juste le coeur en action de grâce et en portant tout simplement les intentions confiées et les miennes. 

Je ne cherchais rien, je ne demandais rien : 

Je suis partie marcher et prier, sans emporter presque rien. 


Dépouillée aussi de tout ce qui aurait pu encombrer mon esprit, 

J'ai reçu à chaque pas plus qu'il ne me fallait, m'abandonnant chaque jour un peu plus à la Providence qui, chaque jour, m'a donné un gîte, des repas et des frères avec qui les partager ou discuter autour d'une bonne bière ;

Et, sans l'avoir prévu, chaque jour comportait son lot de joie et de rencontre, ses sourires et ses douleurs et combien de merveilles ! 

Mais aussi son eucharistie quotidienne, vécue avec joie et gratitude, là encore sans l'avoir prévu, vrai Pain de la route !


Alors, quand on reçoit ainsi tout, même le surcroît, le coeur s'ouvre infiniment à la louange : 

On a envie en permanence de chanter, 

On a envie de louer devant la beauté de la Création, 

On s'arrête pour Le faire, même si ça semble un peu fou, 

On prie les Laudes devant un magnifique lever de soleil dans les montagnes, assise sur un rocher, les jambes dans le vide comme une gamine, 

On rit aux éclats de la vie ! 

On se sent un peu tel saint François d'Assise : tout simple, tout pauvre mais rayonnant de joie car ayant tout. 


Puis l'on se dit qu'on en est tout de même bien loin

Et on se sent surtout alors comme un petit moineau du Seigneur - même s'Il nous dit qu'on vaut bien mieux - 

Nourris, protégés, comblés, n'ayant pas à nous inquiéter du lendemain et chantonnant au long du Chemin en guise d'action de grâce,

Car on sait bien qu'on ne sait pas prier 

Alors, on Lui demande de nous apprendre, simplement et dans la joie, à pépier ! 


samedi, août 24 2013

Le contre-chant du temps fort

 

Il est difficile de faire prendre conscience à des élèves de la nécessité de relire leurs copies ;

Il est également parfois difficile de se dire que nous avons besoin de prendre du temps pour relire ce qui fut vécu quand cela a pris en épaisseur de la densité ;

Machin trop ignatien ?

Bidule chouette trop prise de tête ?

 

Pourtant, doucement, prendre le temps ;

Prendre ce temps

De se rappeler, de se remémorer,

Le tout avec l’aide de l’Esprit Saint,

Dans un climat de prière, aidée d’un frère.

 

Voir les grandes lignes de force plutôt bien assurées,

Remarquer les lignes de crête aventureuses mais intéressantes à poursuivre,

Mais aussi ces vilaines fissures qui risqueraient de craqueler tout l’édifice si elles n’étaient comblées.

 

Relecture…

À l’instar d’une copie non seulement corrigée de ses fautes mais surtout dégrossie, affinée, ayant pris sens, voire un surcroît de sens par les liens resserrés dans l’esprit de son rédacteur.

 

Il y a quelque chose de cela dans ces temps en pas de côté de nos vies.

Relire pour affermir,

Pour comprendre hier,

Pour décider mieux,

Pour poser un pied, puis l’autre, et avancer au loin.

 

jeudi, août 22 2013

En hommes de peu de Foi

 

 

Si le Camino est un chemin de Foi, il est aussi un chemin d’Histoire et d’histoires. Après avoir souri jusqu’aux oreilles l’an passé de celle, fameuse, du pendu-dépendu qui est à l’origine de la poule et du coq vivants présents dans la cathédrale de Santo Domingo de la Cazalda, celle qui me toucha le plus cette année se déroula sur le Cebreiro, dernière haute montagne avant de poursuivre en Galice vers Santiago.

 

En haut du Cebreiro donc, après avoir craché tous ses poumons, ses mollets, ses cuisses et même tout le reste, après avoir abdiqué l’espérance d’avoir un cm2 de peau exempt de transpiration et après avoir gagné un visage à la tonalité plus qu’écarlate, on arrive dans un charmant village dans lequel se trouve une petite chapelle : Santa Maria do Cebreiro.

 

 

L’église locale

 

Lieu de paix hautement goûté après le brouhaha de la queue au gîte, de l’installation dans les dortoirs et des douches. Y pénétrer comme un havre de calme, sourire en entendant les chants de Taizé et en voyant toutes les bougies allumées.

 

 

 

Et là, devant une vitrine contenant une patène et un calice avec un reliquaire en argent devant, se mettre tout doucement à genoux comme les articulations le peuvent et prier.

 

 

 

Car c’est ici qu’eut lieu vers 1300 ce qu’on appelle « l’histoire du moine de peu de foi ». Ce moine était surpris de voir venir à sa messe, tous les jours, un paysan des environs qui était obligé de faire des km (… et quels km ! Parfois sous la neige !) pour venir. Un jour, il pensa pendant la messe : « Faut-il être idiot tout de même pour faire tant d’efforts pour un peu de pain et un peu de vin !!! ». Moment où le pain et le vin se changèrent sous ses yeux et dans ses mains visiblement en chair et en sang, conservés dans le reliquaire.

 

L’histoire ne dit pas, à ma connaissance, ce qu’il advint du moine ni du paysan mais elle me touche infiniment. Déjà parce qu’il nous arrive d’être dans la position du paysan, à entendre dire : « mais vraiment, que vas-tu donc faire jusque là-bas à pieds pour te poser devant une boîte contenant des ossements ? », nous forçant à affiner en nous-mêmes les raisons qui nous poussent à entreprendre pareil pèlerinage mais surtout parce que nous – en tout cas moi – sommes surtout souvent dans cette posture du moine de peu de foi, hommes et femmes de peu de foi, à la confiance fragile, à la parole donnée au Seigneur dérapante.

 

Alors, à genoux devant ce reliquaire, ce jour-là, j’ai longuement prié.

 

Seigneur, donne cette confiance en Toi qu’on appelle Foi, car, sans Toi, nous ne saurions que nous appuyer sur nous-mêmes et jauger, et juger la vie à notre vue si basse et si peu aimante ;

 

Fais grandir la Foi, toujours, car Tu nous dis que même celle qui aurait la taille d’un grain de moutarde pourrait accomplir des choses immenses ;

 

Fais que ma Foi soit si ancrée sur Toi qu’elle le soit en Toi,

 

Donne-moi de savoir suivre le conseil du pape François aux JMJ : Bota fé – mets la Foi ! en guise de sel à saveur plus que supérieure et relevée dans la vie ;

 

Et, enfin, donne-moi de Te voir présent, quand Tu viens Te révéler, parfois au creux même de toutes mes chutes, de tous mes manques de foi.

  

 

lundi, août 19 2013

Les sandales du scandale

 

 

Les sandales version « repos » du soir après l’étape : les tongs !

 

Petite, j’ai été biberonnée aux chansons de Jean-Jacques Goldman, ce qui fait qu’aujourd’hui encore, je connais tout son répertoire jusqu’à être capable d’en fredonner jusqu’aux parties instrumentales. Petite, je faisais aussi rire tout le monde parce que, dans la chanson « Je te donne », je comprenais – et chantais donc – « on s’ra jamais des sandales, des gens bien comme il faut » au lieu de « standards ».

 

Aujourd’hui, c’est encore à une histoire de « sandales » que j’ai été confrontée. Durant tous les tronçons de mon Camino, j’ai dû faire face approximativement 713 fois (+/- 5 %) à la remarque/question/indignation : « Mais tu marches en sandales !!! T’as un problème ? », et ceci dans à peu près toutes les langues européennes avec les variantes de ceux qui me croyaient gravement blessée ou en train d’accomplir une quelconque expiation.

 

Bref, quand je ne faisais que les croiser, je leur disais que j’y cachais un moteur pour me faire survoler le Camino ! Parfois, si la rencontre durait suffisamment longtemps, je leur expliquais que j’avais marché avec mes chaussures de randonnée qui me servent habituellement en montagne la première année et que cela avait été une catastrophe pour mes pieds jusqu’à la suggestion d’un ancien pèlerin qui nous accueillait d’utiliser – comme lui-même l’avait fait lors de son Chemin – des sandales (de randonnée, certes). Bingo, ce fut la solution !

 

Depuis, j’ai parcouru le Chemin de saint Jacques en sandales et, finalement, je dois dire que cela me plaît bien. Parce qu’avec des sandales, on est juste à sa hauteur, celle que le Seigneur nous donne d’avoir pour embrasser le monde entier ; parce qu’avec des sandales, aussi, on est justement proches de la terre, de cet humus qui donna son nom à l’humilité et nous renvoie toujours plus à la simple et à la fois grande mesure de notre humanité.

 

Et, si l’on dit bien souvent sur le Camino que la Foi y rentre par les pieds, j’ai pu goûter pour ma part à la spiritualité de la sandale sur le chemin.

 

Car, comme la grâce de Dieu, elles nous aident à avancer. Mais, même pieds nus, l’accord du pied et de la sandale n’est pas parfait pour glisser sur le sol : cela frotte, cela irrite, cela chauffe parfois fort entre les deux ! Des ampoules et des plaies se forment qui devront prendre le temps de se cicatriser. La comparaison reste certes facile mais il me semble qu’il y a quelque chose de notre manque d’adhérence à la volonté divine qui pourrait se visualiser ainsi : quand les rigidités de notre âme nous font achopper face à ce que l’Amour nous propose. Quand les ampoules se forment comme pour nous faire freiner des « quatre » fers devant l’Inconnu du lendemain alors que seul importe avant tout de vivre ce présent : sur le Camino en particulier, dans la vie en général.

 

J’aime imaginer le pied et la sandale qui seraient ainsi un jour parfaitement accordés, avalant les kilomètres sans usure respective ;

J’aime imaginer la saleté paisible car disant tant de paysages et de vies croisées de pareils pieds le soir ;

J’aime imaginer la beauté de ces pieds sales qui auraient vraiment ainsi été ceux d’un messager de la Bonne Nouvelle parce que celui-ci L’aurait vécue.


samedi, août 17 2013

Arrivée d'étape à Santiago


Revenue, des étoiles plein la tête et les yeux, 

De rencontres, de prières, de joie ; 

Au coeur, une grande action de grâce qui emporte tout, 

Comme si elle irriguait toute la vie :  

A bientôt ! 

mardi, mai 14 2013

En todo...


Chercher et trouver Dieu en toutes choses ??? 


mercredi, mai 8 2013

Sahagun au lit

 

NdZ : ce qui est décrit ici date de lundi soir et je suis en train de me soigner, donc pas de mail empli d’inquiétudes : ce n’est pas grave, ça demande juste un traitement efficace et du repos, merci ! :-)

 

 

 

Arriver malade,

Pour une arrivée claquée,

Se mettre au lit sitôt, être énervée.

Mais pourquoi tout cela ?

 

Avoir mal au crâne à en chialer,

En cracher ses poumons,

Se dire que demain risque de signer son retour à la maison,

Être énervée encore de se sentir complètement incapable de prier les Vêpres,

Ne plus sentir une once d’énergie en soi,

Mais faire rouler dans son cœur et comme dans ses mains

Ces intentions, toutes ces intentions confiées,

Ces toutes légères pétillantes de joie et ces très lourdes qui font mal,

Entre deux fragments de psaumes connus du cœur :

Mais zut à la fin, quelle piteuse prière,

Et dire que je ne peux leur offrir que celle-ci…

 

M’endormir un peu, me réveiller,

Aller en quête de médicaments,

Toujours agacée,

Croiser un regard d’amitié pèlerine,

En sourire et prendre un thé avec.

 

Repartir me coucher,

Tremblante de fièvre,

Seule – vraiment ? – en terre étrangère,

 

Incapable de rien,

Envie de rien,

Même pas et peut-être surtout pas de prier,

 

Ne pas aimer me sentir si faible, si démunie,

Mais tendre quand même ma main vers toi,

En m’endormant  et Te susurrer mon je T’aime, un peu particulier,  

Un dans le genre « si Tu avais pu m’éviter ça, ç’aurait été cool, là, je suis super énervée d’être malade ; oui, oui, je sais que c’est de l’orgueil de me croire si forte, mais ça m’énerve cette histoire, tellement que j’ai même envie de Te faire la gu****…. et d'ailleurs, je Te la fais, regarde, je n'arrive pas à prier ! Mais bon, je T’aime quand même »,

Et croire quand même à la fécondité de ces prières tombées dans nos bas-fonds d’humanité,

Qu’Il vient chercher, recueillir,

En essuyant nos larmes avec tendresse par les attentions, les mains et les soins de nos frères.

 

Evidence en flèches

 

 

 

 

Un signe discret t’indiquant le chemin se cache sur cette photo, sauras-tu le retrouver ? 

 ;-)

 

 

 

Parfois, c’est un peu pareil avec le Seigneur,

Il est là, Il est éclatant d’évidence,

Mais, pressés, nous ne savons pas Le Voir,

Nous ne savons pas prendre le temps de regarder le monde,

Ce monde où Il se révèle,

Où Il se donne.

 

Nous sommes comme dans une bulle, pressés et renfermés,

Incapables de voir les belles flèches multicolores que, meilleur Cupidon que Cupidon, Il décoche partout,

Pour orienter nos vies vers plus d’Amour,

Pour les faire resplendir !

 

vendredi, août 3 2012

Rencontres au gré du Camino… et Dieu ?

 

 


 

Hein ? Quoi ? Comment ? 

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samedi, juillet 28 2012

Brèche de surnaturel


Tu m’as dit avec une sorte d’avidité : « Raconte-moi »…

Alors, j’ai cherché mes mots, spécialement pour toi.

 

J’ai dit des choses,

J’ai tâché de te décrire

Des lieux, une expérience, des rencontres.

 

Je t’ai montré quelques photos,

Je t’ai parlé de la fabuleuse lumière de ce champ,

Je t’ai dit mon amour de l’art roman et ce qu’il laisse toujours passer pour moi,

Je t’ai dit des visages, des discussions à n’en plus finir, des sourires qui allaient au-delà de la barrière de la langue.

 

J’ai tenté de te donner quelques fragments de ce que j’avais pu vivre, là-bas ;

Avec le plus de franchise, avec le plus de cœur possible.

 

Pourtant, malgré mon enjouement, cela ne reste bien que fragments,

D’abord parce que la parole reste toujours – et heureusement ! – en deçà de la vie

Mais aussi parce que tu ne crois pas,

Et que tu ne veux pas que j’en parle.

 

Alors, je ne t’ai pas dit mes moments de prière,

Je ne t’ai pas dit les messes quotidiennes sauf pour ces moments plus originaux qui t’ont fait sourire,

Je ne t’ai pas dit la louange qui m’emplissait le cœur quotidiennement face à la Création ;

Je ne t’ai pas dit…

 

Du coup, je n'ai su que t’indiquer d'une parole ces brèches dans lesquelles je vois Dieu,

Te sourire pour te montrer que ces brèches me font vivre.

 

Et puis, un autre truc que je ne t’ai pas dit, à toi,

Par pudeur autant que par respect de ta volonté,

C’est que dans ces jours-là,

Au détour du chemin, j’ai moi aussi cherché à ouvrir comme une brèche de surnaturel :

J’ai prié avec mes pauvres moyens, oui, et j’y ai aussi prié pour toi.


Pour chaque pèlerin, pour chacun

 

           Sur le chemin, en Espagne, on a bien souvent la possibilité de recevoir la bénédiction des pèlerins le soir, après la messe.

 

A chaque paroisse et à chaque prêtre sa façon de faire, à chacun sa façon de prier avec ensuite, mais qu’il est doux de pèleriner ainsi, portés par des paroles de Bien, par la prière d’une communauté chrétienne que l’on traverse et à laquelle l’on s’agrège le temps d’une soirée.

 

           Dans la petite ville de Los Arcos, à l’issue de la messe, le prêtre invita tous les pèlerins à venir devant l’autel : en se regardant tous, un peu maladroitement – que nous voulait-on ?- une masse se groupa et le prêtre posait une question à chacun : quel pays ?

 

        Chacun recevait alors une petite carte avec une photo de la statue de St Jacques de l’église au recto ; une prière au verso dans sa langue. Nous étions ensuite invités, tous en même temps, à la dire dans notre propre langage. Cacophonie surprenante d’unité…

 

Pour une fois, il ne s’agissait pas du texte de la bénédiction des pèlerins. Il s’agissait d’une prière qu’il est bon de relire au retour tant elle trace un chemin pour chaque chrétien, pèlerin en marche vers la patrie céleste.

 

Choeur de l église de Los Arcos 

 

Très saint Jacques,

Lumière de l’Europe, étoile resplendissante :

Attire-nous sur le chemin de la vérité.

 

Très saint Jacques,

Toi qui as tout laissé pour suivre le Maître :

Dénoue les liens qui nous retiennent loin de Ses voies.

 

Très saint Jacques, ardent missionnaire :

Convertis tes pèlerins et protège-les des dangers du chemin.

 

Très saint Jacques, premier apôtre martyr :

Donne-nous audace, courage et force pour aller toujours plus loin annoncer que Jésus est vivant.

 

Sainte Vierge Marie, priez pour nous.

 

Amen.

 

 

vendredi, juillet 27 2012

Pour se tourner vers Lui

 

 

Le pèlerinage ? Un champnt de tournesols-Dieu

 

mercredi, juillet 18 2012

Boucler son sac et partir, partir encore

"Oh maintenant,  tu sais ce qu'il faut prendre" me disait-on hier. 

Peut-être mais ce sac-là, j'ai toujours du mal à le préparer. J'y passe des heures. 
Pourtant, il n'y a vraiment pas grand-chose à y mettre dans celui-là,  juste l'essentiel, exit le superflu ! 

Je crois que, dans le fond, c'est justement cela qui me retient, qui me fait hésiter : pour ce sac-là, il faut à chaque fois accepter de me détacher, de quitter mon confort, de ne même pas emporter trop de livres... (ça peut vous sembler idiot mais pour moi c'est très dur !). Exercice de chaque fois qui ne saurait être habitude. 

Il faut partir léger, et même, dirais-je, enlever dans son esprit ce que l'on ne met pas dans son sac. Cela demande du temps et tout cela appartient au processus de départ, au processus du pèlerinage. 

Partir est difficile, même si l'on piaffe d'impatience de le continuer ce Camino entamé en 2006 ! Même si l'on sait par avance que le tronçon sera beau ! 

Fermer son sac, le sachant encore trop lourd, en ayant forcément oublié des choses, le trouver informe et insipide d'ailleurs, mais le boucler et fermer la porte ; 
Enclencher ce premier pas qui en appelle d'autres, résolument.  

En avant ! E ultreia e suseia, amis lecteurs ! 

Avec vous et les intentions qui m'ont êté confiées pour ce bout de chemin, au rythme de mon pas, tâchant de le mettre toujours davantage dans ceux du Seigneur. 

mardi, juin 19 2012

Camino pascal 2012 : Larrasoana / Pampelune

 

Encore quelques notules, à partir de mon carnet, pour finir la série !

 

Petite étape que cette dernière de ce court tronçon de 3 jours qui m’aura tout de même permis de passer en Espagne et de découvrir cette belle région de la Navarre. Mais le réveil sonne encore tôt… Partant à 6h30, le jour pas encore levé, je suis l’une des dernières du refuge ! Mais qu’importe : chacun son rythme et son style de vie sur le Camino (d’ailleurs, 6h30 pour partir et non pour se lever, c’est déjà TRES tôt pour moi !)

 

*** 

En cheminant, je recroise deux filles déjà entraperçues qui marchent sans sac. Au gîte de Roncevaux, j’avais été sciée de les voir dans la salle de bain utiliser des… fers à friser ! Et plus encore de les voir marcher sans sac le lendemain. En les voyant, je repense immédiatement à J., ma voisine de cette dernière nuit, retraitée depuis peu et souffrant de problèmes de dos, hésitant à se faire porter son sac. C’est son 2ème Camino, elle avait été obligée de se le faire porter la 1ère fois et elle voulait le refaire sac au dos pour de bon : pour cette fois, cela s’annonçait encore compromis… mais elle essayait ! Avec un courage remarquable !

 

En fait, si chacun fait clairement ce qu’il veut et ce qu’il peut, cherchant des choses bien différentes sur ce chemin, je trouve l’attitude de ces deux filles en pleine jeunesse un peu dommage. Si l’on ne fait pas le Camino pour rechercher la souffrance – heureusement ! – il me semble faire partie de la démarche d’accepter de se laisser dépouiller. Non pas de « jouer au pauvre » artificiellement mais, en portant humblement son sac avec le strict nécessaire (si on ne sait pas comment faire, on apprend à en enlever très très vite le superflu !!!), on est simplement ramené à ce que et à qui l’on est. On ne peut pas tricher : on a seulement sur soi le contenu de son sac ainsi que tout notre être, avec ses richesses et ses pauvretés… on s’y sent curieusement, simplement, très libre ! Et cela me semble un peu dommage de passer à côté de cette expérience.

 

***

  

Un pèlerin-o-duc

Chantonnant, je ne fais plus attention à mon chemin et je rate un panneau indicateur… Je me retrouve vite dans des champs marécageux, avec de la boue jusqu’à mi-mollets avant de me dire que j’ai dû me tromper. J’ai l’air parfaitement ridicule et, évidemment, ça me fait rire toute seule pendant de longues minutes.

 

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jeudi, mai 17 2012

Camino pascal 2012 : Roncevaux – Larrasoana


La suite ! En quelques notes, toujours. 


Nuit peu reposante malgré l’extinction des feux à 22h : un type tombe d’un lit superposé à 1h du mat’ et s’ouvre le crâne ; réveil avec les lumières allumées et la musique à fond à 6h30 : heureusement, c’est « Le Printemps » des Quatre Saisons de Vivaldi ! Départ alors qu’il pleut et qu’il fait encore nuit : il paraît qu’il va falloir s’y faire… En plus de ça, devoir partir à jeun car il n’y a rien à Roncevaux si tôt le matin… Que m’attend-il aujourd’hui ?

 

***

 

 – ceci n’est pas un mirage ! –

 

Petit-déj’ 4 km plus loin où tous les pèlerins se retrouvent : on s’aperçoit, curieusement, que, quand il s’agit de manger, la barrière des langues ne constitue plus un problème !

 

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mardi, mai 8 2012

St Jean Pied-de-Port / Roncevaux : l’étape mythique des Jacquets !

Le temps ayant filé un peu  vite, je suis à peine revenue sur ces 3 beaux jours passés sur le Camino, entre St Jean Pied-de-Port et Pampelune et c’est dommage. Je vais tâcher de retranscrire, dans les prochaines semaines, quelques notes prises en chemin… En tout cas, voici quelques mots du premier jour (le plus long !) de ce court tronçon, également appelé le Camino Navarro.

 

 

St Jean Pied-de-Port / Roncevaux : étape mythique. Ceux qui ont fait le chemin en parlent comme de vieux combattants. En moi, une immense envie de m’y frotter… Et puis, moi qui fais ce pèlerinage par étapes, qui suis partie de Paris voici déjà si longtemps, quelle joie de pouvoir ENFIN franchir la frontière espagnole !

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Temps de giboulées, dès le début, ça grimpe, ça pleut et, surtout, ça vente. A tel point que, moi qui suis plutôt du genre solide, je me retrouve jetée par terre sous l’effet du vent, le sac m’entraînant encore plus et les cheveux plus qu’ébouriffés en tout sens ! Je finis par avancer à quatre pattes, montant la côte jusqu’au prochain tournant, rejoignant deux Anglaises qui me précédaient et qui se sont couchées à l’abri d’un rocher pour attendre que cela se calme. Je tente de me redresser, un coup de vent m’envoie encore valser par terre. Sans aucun mal mais les mains boueuses et un peu dépitée, je jette un œil vers ces deux filles que je ne connais pas : on se regarde et on explose de rire… Mais qu’étions-nous donc venues faire dans cette galère ?

 

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samedi, avril 14 2012

Geekophilie ou théophilie jacquaire ?

 

Roncevaux, magnifique petit village niché au cœur des Pyrénées espagnoles.

 

Lieu d’arrêt et de soin pour les pèlerins, voulu il y a des siècles par l’évêque de Pampelune « ému du sort des pèlerins qui se faisaient gniacker, bouffer, dévorer par les loups », le village appartient encore aujourd’hui à l’Eglise catholique et presque la moitié de ses 25 habitants sont des prêtres !

 

Roncevaux et la drôle de croix de sa collégiale, voyez plutôt :

 

 

  

Cela me faisait penser à quelque chose mais je n’arrivais pas à savoir à quoi… 

Un peu plus loin, un bas relief m’éclaira :

 

 

 

Ca ne vous fait penser à rien, vous ? Inversez donc l’image… 

 

 

 

Oui, oui, on arrive bien à ça !

 

Loin de l’image qui tournait sur le net il y a quelques mois qui transformait la croix en f bleu évocateur, il y a tout de même ici bien une réalité sociale :

Parce que parcourir le Camino, c’est vraiment lire au rythme des pas, de nos rencontres et de nos prières, un faith-book ;

Un réseau de marche, un camino, où l’on apprend à se découvrir non pas « friends » mais fils d’un même Père, frères.

 

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