Film au pitch sans difficultés : un homme d’affaires super doué mais tout autant super occupé qu’il est stressé fait un AVC et doit réapprendre à vivre.
Alors, évidemment, on pourrait dire que c’est un film aux bons sentiments pour montrer de supposées seules « vraies » valeurs de la vie mais il va en réalité au-delà. Plein d’une belle douceur et de tendresse, le film nous offre également l’incroyable performance d’acteur de Fabrice Luchini, drolatique et touchant dans le rôle d’un homme réapprenant à vivre après un grave AVC avec une mention particulière pour le plan linguistique (qui m’a offert l’occasion d’un bon fou rire). Mais c’est à un niveau encore plus profond que peut nous travailler le film, nous tous qui vivons dans un monde qui est entièrement « pressé », qui prend mal le temps d’être, mal le temps de regarder, mal le temps de respirer : à travers les hésitations maladroites d’un homme obligé de changer, on se prend à observer les travers de notre société, à vouloir reprendre de la hauteur par rapport à ceux-ci, à avoir envie de repartir marcher, à l’exemple des personnages principaux.
Car ce n’est pas un hasard, je crois, si le film parle aussi du Camino, ce chemin vers Saint-Jacques de Compostelle dont nous sommes tant à pouvoir dire qu’il a sacrément changé notre existence : il s’agit bien d’un film pour inviter à goûter à nouveau la vie au pas de l’homme, tout simplement. Si petit et, en même temps, si grand.