Zabou the terrible

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Billet du soir griffonné

On peut suivre via Facebook aussi !

 

Silence du soir

Tout est éteint chez les miens, comme tous les jours.

Et peut-être plus encore en ce soir où, à la campagne, je veille seule au coin du feu, à la recherche de quelques mots, de ces mots à écrire pour cette introduction critique que je dois procurer à mon édition.

La tâche est ardue, se veut érudite mais est, le plus souvent, simplement aride.

 

Plus fréquemment qu’il ne le faudrait, mes yeux glissent sur le feu qui brûle sans discontinuer, tantôt léchant tantôt dévorant ces bois morts pour fournir chaleur, lumière et joie.

Il est tard, et mon mémoire n’avance pas.

 

De toute façon, j’ai l’esprit embué par ces mille questions de la journée, par ces moments de solitude que je m’offre ici, partant, disparaissant seule dans la nature une heure ou deux. À pieds ou à vélo, mon luxe, ma simplicité à moi pendant les vacances…

 

Moment où je puis reprendre souffle.

Moment où je peux me préparer sereinement à l’imposante responsabilité qui sera la mienne la semaine prochaine.

Moment où j’égrène leurs prénoms comme un chapelet qui rythme mon pas, les remettant à plus grand que moi.

 

Mais qu’importe ?

Il est tard et l’inspiration n’est pas là.

Je décide alors de prendre mon petit livre rouge non, attention aux voyelles, de Mao mais à moi, petite Bible de poche, de m’asseoir en tailleur face à la cheminée, le visage éclairé par les flammes et d’en lire quelques chapitres.

 

Puis de me frotter à ce silence plus entier que le silence urbain, ou plutôt différent, silence dont le bruit des motos, des ambulances, des éméchés a été ôté. Silence inquiétant, silence aussi nécessaire qu’il est piquant et apaisant.

 

Il n’y a rien et pourtant je ne puis dire qu’il n’y a personne.

 

Seul, ce discret craquement des branches,

Seul, ce pétillement si brûlant,

Seules, ces étincelles voletant…

Annonciateurs d’un au-delà du sens, d'un changement, dans un cœur à cœur chuchoté. 

 

Commentaires

1. Le jeudi, avril 22 2010, 15:56 par David

une mobylette passe alors que je te lis, forcément.

2. Le jeudi, avril 22 2010, 16:15 par Tigreek

Comme un air de "déjà vu"... ;)

3. Le jeudi, avril 22 2010, 19:40 par Zabou

@ David : forcément.

@ Tigreek : bien vu... car ce billet est au croisement de plusieurs autres, de thèmes qui me sont chers ; et je suis en plus une amoureuse de la prière au coin du feu, mais ce n'est jamais "ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre" ;-)

4. Le dimanche, avril 25 2010, 14:51 par Hervé

dans la famille franciscaines, nous avons aussi notre "petit livre rouge" : il s'agit des Ecrits de St François d'Assise (petit bouquin qui reprend ses lettres, admonitions, les Règles et quelques louanges). Chez les juristes, les Codes Dalloz sont rouges aussi, il y a donc des tas de "petits livres rouges" ;-)

Bonne fin de préparation à votre départ vers Assise. Si tout va bien, j'irais moi aussi là-bas, en juillet, avec d'autres membres des Fraternités Franciscaines et un Capucin. :-)

5. Le dimanche, avril 25 2010, 19:32 par Zabou

@ Hervé : Ah, ce serait chouette pour toi ça :-)

Ajouter un commentaire

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.zabou-the-terrible.fr/trackback/960

Fil des commentaires de ce billet