Croix de nos frères
Par Zabou le mardi, mars 22 2011, 20:07 - Lien permanent
La souffrance d’un autre,
Ecrire, Dire, Parler,
J’ose à peine,
J’ai peur de l’impudicité.
Oscillation entre un devoir dire et la crainte de l’impudeur :
Mes mots me semblent soudain trop grands ou trop petits,
Insipides et manquants de justesse.
Pendant ce Carême, j’ai l’impression qu’elle vient de partout, la souffrance ;
Omniprésente comme je l’écrivais il y a quelques jours :
Au lointain des grandes catastrophes,
Au médian des intentions confiées,
Au proche de nos amis souffrants.
Tellement de souffrance.
Et je ne sais que faire, ni comment…
Je ne saurais écrire.
Je ne saurais même aider : trop compliqué.
Je me contente d’être là, pas trop loin,
Je prie, discrètement, mais dès que j’ai un instant.
Je tente de faire rire, d’amuser,
Je transmets les nouvelles des uns aux autres,
Et réciproquement : pas plus. Rien de plus.
Je n’ai que ma pauvre prière, je n’ai que mon amour impuissant face à la souffrance.
Armes ô combien indigentes…
Je les donne comme je peux, mais parfois – et encore plus quand c’est un proche, je l’admets – les larmes un peu aux yeux.
Commentaires
Difficile à croire, toi dont les yeux pétillent autant sur toutes les photos...
Mais c'est vrai, temps de désert où l'espérance, la prière peuvent paraître dérisoires. Je dis bien paraître, car c'est une impression. Et lorsque le rayon de soleil point entre deux nuages bien noirs, lorsque Dieu fait signe, on comprend que la prière n'est pas rien, que la présence est primordiale.
Et comme disait Pneumatis chez les Sacristains, "prier pour eux... et leur dire" ; alors je prie pour toi, Zabou, et pour ceux qui t'entourent, que tu entoures.
...Et partager par quelques mots ce qu'endurent les proches des uns ou des autres, sans impudeur, tout en douceur...
prier, (p)rire, écrire...
gueuler un coup contre Dieu
et lui demander la paix.
pour soi
pour lui
c'est ça.
"Je n’ai que mon amour impuissant face à la souffrance" dis-tu. Je ne crois pas que l'amour soit jamais impuissant face à la souffrance. Ne fût-ce parce qu'il te pousse à prier, à offrir pour ceux qui souffrent.
On se sen impuissant, oh oui, mais je suis sûre, sûre, que quelque part, notre amour et notre volonté de faire quelque chose portent des fruits. Même lointains, même "invisibles", même à retardement.
Bon courage Zabou, pour toi et pour ceux que tu portes dans ton cœur.
Et, à chacun, merci...