Zabou the terrible

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Au pied de la croix

On peut suivre via Facebook aussi !

 Quand on fait des études de Lettres, on apprend la distance,

On goûte le nécessaire recul critique pour ajuster, pour peser, pour relire encore puis pour dire.

Délicat exercice auquel on n’a jamais fini de se frotter en disposant du large éventail des outils d’analyse critique : on sait alors la difficulté de poser un mot juste…

Et l’on peine à le poser.

 

Littéraire, je ne mets jamais ma foi de côté quand je lis, quand j’étudie, quand j’écris.

Et cela même quand j’étudie le programme d’agrégation « théâtre et violence », versant tellement dans cette violence, dans cette esthétique du choc qui n’est pas la mienne.

 

Pourtant, je vous l’avoue, j’ai du mal à crier avec les loups.

Question de caractère, question de formation ;

Question de choix, aussi, très certainement.

 

Les récents événements ont finalement peu parlé de théâtre contemporain ou d’art ;

Les récents événements ont surtout si peu parlé de foi…

 

Les récents événements ont vu des chrétiens qui se déchiraient, qui s’envoyaient à la tête des qualificatifs désobligeants, qui faisaient pleuvoir des insultes :

Bisounours ! Fascistes !

- Et je reste polie –

 

Il FALLAIT faire ceci, ne pas faire cela ;

penser ceci, penser cela ;

Être ici ou être là :

Choisis ton camp, camarade.

 

Je n’aime pas me rappeler que diable vient du grec diabolos qui veut dire le diviseur…

 

Mais j’aime constater que le cardinal André Vingt-Trois invite à une veillée de prière « ceux qui le veulent » sur la Passion du Christ ;

Mais j’aime lire le communiqué de mon évêque Mgr Gérard Daucourt qui invite à prier et à une réflexion artistique autour de la Parole de Dieu et de l’Art : c’est indispensable pour développer ce que Dom Jean Leclercq titrait « L’Amour des Lettres et le Désir de Dieu », un compagnonnage fécond entre l’art et la foi qui ont tant à se dire par le truchement du Beau !

 

Dans ces initiatives,

Ce que j’aime, surtout,

C’est que je ne me sens pas contrainte à une univocité idéologique ou artistique :

Je me sens invitée au contraire à mettre ma liberté toujours plus au service du Seigneur,

A L’aimer plus : en priant et en Le servant à travers mes frères.

 

Le 8 décembre, nous fêtons la fête de l’Immaculée Conception ;

Nous fêtons celle qui, sans aucun côté bisounours, a toujours été là,

Pleinement là :

Avec Dieu, avec le Christ.

 

Stabat Mater dolorosa


Iuxta crucem lacrimosa


dum pendebat Filius. […]

 

Fac ut ardeat cor meum


in amando Christum Deum,


ut sibi complaceam. […]

 

Iuxta crucem tecum stare,


et me tibi sociare


in planctu desidero.

Debout, la Mère, pleine de douleur,

Se tenait en larmes, près de la croix ,


Tandis que son Fils subissait son calvaire. […]

 

Fais que mon âme soit de feu


Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :


Que je Lui plaise avec toi. […]

 

Je désire auprès de la croix


Me tenir, debout avec toi,


Dans ta plainte et ta souffrance.

 

 

Notre place est avec elle,

Que l’on soit ou non dans la cathédrale ce soir-là, peu importe. 

Il suffit d'être au bon endroit, 

Car c’est là qu’Il nous attend :

Au pied de la croix.

 

Stabat mater de Vivaldi

(Illustration : Crucifixion de Mathias Grünewald)

Commentaires

1. Le mercredi, novembre 23 2011, 08:05 par Corine

:-)

2. Le mercredi, novembre 23 2011, 12:05 par François

Merci.

3. Le mercredi, novembre 23 2011, 19:33 par Nitt

Merci Zabou.
Ce billet trouve un profond écho dans mon cœur aujourd'hui.

4. Le dimanche, novembre 27 2011, 18:28 par C.S. Indhal

Oooooh ! Joli, le passage des Lettres à l'actualité avec final grandiose sur le "Stabat Mater" ! J'applaudit des deux mains ! D'autant plus que j'approuve tout à fait le fond. La force de Marie, c'est de se tenir là, aux côtés de son fils sur la croix, sans se révolter, sans peut-être tout comprendre, mais en acceptant jusqu'au bout et pleinement le plan de Dieu.

Ajouter un commentaire

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.zabou-the-terrible.fr/trackback/1187

Fil des commentaires de ce billet