Zabou the terrible

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Réveiller le puits

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Ce matin, j’ai fini mes courses de Noël.

 

Rien que du très ordinaire pour un 23 décembre : de la foule, du monde ; des gens pressés, des gens qui mendient dans une indifférence presque générale, des gens qui se font la gueule et qui se castagnent, des gens qui attendent le train en se bousculant, des gens avec des paquets dans tous leurs bras… Veille de fête.

 

La tête dans la lune ou peut-être quelque peu au ciel, je songeais à Noël, au p’tit Jésus qui se faisait homme, et ça me rendait profondément joyeuse ; et ça me faisait sourire.

 

Une personne croisée toute tristoune a pensé que c’était à elle que je souriais et les commissures de ses lèvres se sont élargies : elle m’a rendu mon sourire, ce qui a eu pour simple effet de me faire sourire encore plus.

 

La joie, la fête, Noël : quel sens ?

 

Je n’aime pas crier haro sur mes frères les hommes, m’indigner trop parce qu’un de mes professeurs m’a fait découvrir l’expression « vacances de fin d’année » pour parler de celles de Noël…

 

Mais ce simple sourire soudain dessiné dans la foule aussi compacte qu’opaque illumina ma matinée.

 

Et, plutôt que de râler sur la perte de sens, sur le mercantilisme d’une fête si intensément chrétienne, j’ai songé à un épisode du Petit Prince pas si naïf qu'il le semble : un passage qui nous engage tous profondément à veiller, à éveiller, à réveiller :

 

- Les hommes, dit le petit prince, ils s’enfournent dans les rapides, mais ils ne savent plus ce qu’ils cherchent. Alors ils s’agitent et tournent en rond…

Et il ajouta :

- Ce n’est pas la peine…

 

Le puits que nous avions atteint ne ressemblait pas aux puits sahariens. Les puits sahariens sont de simples trous creusés dans le sable. Celui-là ressemblait à un puits de village. Mais il n’y avait là aucun village et je croyais rêver.

 

- C’est étrange, dis-je au petit prince, tout est prêt : la poulie, le seau et la corde…

 

Il rit, toucha la corde, fit jouer la poulie. Et la poulie gémit comme gémit une vieille girouette quand le vent a longtemps dormi.

- Tu entends, dit le petit prince, nous réveillons ce puits et il chante »

 

Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince

 

Commentaires

1. Le vendredi, décembre 23 2011, 16:25 par Corine

Sourire avec toi Zabou...j'ai fini mes derniers achats aussi ce matin; j'ai croisé des sourires aussi.Je te souhaite une très belle veillée, lumineuse, emplie d'amour,de chants,d'Espérance,pleine de joies. Très joyeux Noël! à bientôt...bises :-)

2. Le vendredi, décembre 23 2011, 19:28 par Nitt

Jolie réflexion pour achever de préparer Noël dans nos cœurs. Merci Zabou, que le tien (de cœur) soit exalté en cette douce fête qui arrive à grands pas.

3. Le samedi, décembre 24 2011, 16:25 par Lionel

Joyeux Noël à toi et tous les visiteurs de ton saint blog !

4. Le jeudi, décembre 29 2011, 22:03 par Zabou

Merci ! J'espère que vos Noëls furent beaux ! 

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