Zabou the terrible

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Eh, toi, là, le non-pratiquant, j’ai une demande à te faire, s’il te plaît…

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Sylvia a écrit un récent article « si tu n’es pas croyant ni pratiquant, pourquoi ton enfant fait-il sa communion ? ». Je ne réagirais pas si je n’étais pas une de ces enfants de non-pratiquants / non-croyants qui est la preuve du contraire. Car, si je comprends son raisonnement et si je suis d’accord avec sa conclusion « Que Dieu les bénisse quand même », je ne puis rester silencieuse : je sais bien au plus profond de moi que ces enfants, ces enfants-là, pas vraiment les plus réguliers à la messe – et c’est un euphémisme !-, Dieu les bénit quand même !

 

Mes parents sont « catholiques par tradition », ne croyant pas et pratiquant encore moins, issus de parents pour leur part pratiquants : fille de bonne famille, j’ai été baptisée bébé, cela faisait partie de la logique des choses.

 

Quand j’eus l’âge, ma mère m’a inscrite au catéchisme. Elle m’a dit à ce moment-là mais surtout plus tard quand je lui demandais pourquoi elle ne venait pas avec moi à la messe que c’était pour me donner des valeurs, une culture aussi, surtout, qu’elle jugeait irremplaçable (et cela, c’est d’ailleurs parfaitement vrai : je sais trouver une allusion, une référence biblique dans un texte littéraire plus vite que mon ombre !) mais qu’elle-même ne croyait pas. Le contrat était d’aller « jusqu’à ma profession de foi » et après d’arrêter.

 

Par le catéchisme, la voie était ouverte : j’ai fait ma 1ère communion. Pas en allant à la messe très régulièrement, ça non, mais je me souviens toutefois l’avoir reçue avec une grande ferveur : depuis toute petite, je parlais à Dieu, de temps à autre – j’ai appris plus tard que c’était ça « prier », paraît-il - alors Le recevoir… ! Vous imaginez un peu !

 

Ainsi, mes parents accomplissaient, sans en avoir vraiment conscience je crois, l’un des engagements qu’ils avaient pris pour moi lors de mon baptême : que je reçoive une éducation chrétienne.

 

Ils n’ont sans doute d’ailleurs toujours pas conscience qu’en me faisant baptiser, en m’inscrivant au catéchisme et en m’ouvrant ainsi la voie à ma 1ère communion, ils m’ont fait l’un des plus beaux cadeaux de ma vie et que je ne cesse d’en rendre grâce aujourd’hui encore. Si j’ai vraiment découvert le Seigneur en Le servant à l’autel à partir de l’année suivante – comme j’ai pu l’écrire ailleurs sur ce blogue – dans la proximité de ce grand mystère de l’Eucharistie qu’on ne cesse de découvrir, tout est né là, dans ces sacrements du baptême et de l’Eucharistie. Ils furent ou plutôt, non ils sont la porte d’entrée à ma vie de foi.

 

C’est pourquoi, aujourd’hui, si tu es dans le cas décrit par Sylvia ou par moi-même, j’ai une demande à t’adresser.

Je n’aime pas tutoyer quelqu’un que je ne connais pas mais le billet premier était ainsi : ne crois pas, s’il te plaît, qu’il s’agisse d’un manque de respect, ne crois pas non plus qu’il s’agisse d’obligations, d’ordres que je voudrais te donner me lançant dans un prosélytisme malsain mais considère-le, bêtement, comme un cri du cœur d’une enfant qui était comme l’un des tiens :

 

Si tu n’es pas croyant ni pratiquant mais que tu as été élevé dans la Foi, s’il te plaît, s’il te vient un doute, l’espace d’une possibilité d’une folle Présence, s’il y a au fond de toi ce léger trouble, cette ouverture même minime à un Absolu qui te dépasse, une simple ouverture à l’Amour que tu veux faire vivre : réfléchis à faire baptiser ton enfant.

Si tu n’es pas croyant ni pratiquant mais que tu penses que c’est important, même si tu ne sais pas trop pourquoi, même si tu ne parviens pas à mettre des mots dessus : oui, s’il te plaît, inscris ton enfant au catéchisme et laisse le réfléchir au sein de son parcours à faire sa 1ère communion. Ne le force pas, bien sûr que non, mais ne lui interdis pas non plus et ne lui fais pas miroiter la fête avant tout : laisse à l’Esprit Saint la place nécessaire pour faire Son œuvre ! Même si tu penses qu’Il n’existe pas : que risques-tu ?

Si tu n’es pas croyant ni pratiquant, aide ton enfant à faire son chemin en vérité en lui donnant des clefs, de simples clefs mais qui sont valables éternellement, même si l’on ne s’en sert pas tout de suite.

 

Et si l’enfant ne retourne pas à la messe, ensuite ?

Qui saura ce qu’il adviendra de lui plus tard ?

Bien malin qui saurait prédire l’avenir !

 

Dieu est plus grand que nos mots, que nos impossibilités, que nos manques de Foi :

Sa Grâce dépasse tout ce que l’on peut imaginer, elle ne suit pas nos chemins, nos raisonnements…

 

Serais-je une exception ? Vous croyez cela, vous ?

Moi, je ne le crois pas : la grâce ne se mesure pas et chaque ouverture où on peut la laisser passer est joie, est bénédiction.

Et Dieu bénit ces failles où Il peut passer, où Il peut agir, dans le bruit d’un fin silence.

 

Commentaires

1. Le samedi, mai 26 2012, 00:38 par Pneumatis

Tu vois j'adhère globalement à ce que tu dis, avec la restriction suivante : et si tout le cheminement qu'on fait suivre aux enfants, actuellement pour les préparer à la première communion, à la profession de foi, etc... si tout cela demeurait, et était encouragé comme tu le fais, pour tous, avec la même ferveur... mais que ce cheminement n'implique pas nécessairement les sacrements ? Je dis bien, et si ?

Et si l'Eglise proposait tout cela, et même plus encore pour tous les non-croyants ou un petit peu croyants, et pour leurs enfants, des temps de prière communautaire, des célébrations de la parole de Dieu, des agapes, bien sur de la catéchèse, etc... mais sans que cela implique nécessairement un sacrement, que ce soit le baptême, la confirmation ou l'eucharistie. Imagine...

Je pose la question parce que je me doute que tu ne crois pas dans le fait que la grâce de Dieu ne passe que par les sacrements. Sinon, moi aussi je serai une exception et même une aberration, moi qui n'ai pas été baptisé et qui ai pourtant reçu la grâce de la conversion.

Aussi j'adhère à tout ce que tu dis en particulier à la fin : "la grâce ne se mesure pas et chaque ouverture où on peut la laisser passer est joie, est bénédiction.

Et Dieu bénit ces failles où Il peut passer, où Il peut agir, dans le bruit d’un fin silence. "

Et c'est pourquoi je ne suis pas certain que de ne pas sortir systématiquement l'artillerie lourde des sacrements soit un empêchement à la grâce. Et qu'au contraire, cela permettrait de rendre aux sacrements la spécificité qui est la leur en matière d'action de grâce.

2. Le samedi, mai 26 2012, 07:00 par Sylvia_Naoned

Bonjour Zabou, Ce billet je l'ai écris en réaction non seulement à l'exemple que je cite mais aussi à beaucoup d'autres. Exemple : La fille d'une de mes responsables a fait sa communion. Quelques mois plus tard je lui demande. Alors ta fille va à la messe? Réponse : Bah non, pourquoi veux-tu qu'elle y aille, quel intérêt? Honnêtement y'a de quoi être choqué. Tu comprends? C'est comme si moi j'avais fait ma communion à 8 ans sachant parfaitement quand ma mère m'a dit si je voulais la faire que je l'aurai fait exclusivement pour les cadeaux. Dieu à 8 ans on y pense pas trop, c'est plus tard qu'on le découvre. Bref j'aurai fait ma communion à 8 ans dans ces conditions je me serai vraiment considéré hypocrite et je l'ai pas fait. Je préfère la faire maintenant consciente de ce que je vais faire et voilà.

3. Le samedi, mai 26 2012, 10:31 par Vieil imbécile

Hum hum... cher Pneu, sur un point précis ton raisonnement me semble un peu spécieux. Le fait qu'on ne puisse douter que la Grâce puisse passer par d'autres canaux que les sacrements, n'empêche de croire que le sacrement est un canal "privilégié". Je le guillemettise car je ne sais pas vraiment ce que ce privilège recouvre. Cela correspond à peu près à ton "je ne suis pas certain" : cette absence de certitude nous impose la prudence.
Sur le fond je suis d'accord avec toi, et j'aime bien cette reconnaissance du sacrement comme action de grâce. Par ailleurs, je regrette souvent que nous, les fidèles, ne prononcions pas cette parole du célébrant "Seigneur Jésus Christ, que cette communion à Ton Corps et à Ton Sang n'entraîne pour moi ni jugement ni condamnation; mais qu'elle soutienne mon esprit et mon corps et me donne la guérison". Il a d'ailleurs fallu que je lise, ado tardif, Le Fond du problème de Graham Greene pour comprendre plus profondément le sens de ces paroles. Un des canaux de la Grâce, mais aussi probablement une possibilité de se brûler au feu de l'Amour.
En terme de pastorale, ça ne semble pas évident, la communion, la confirmation, le mariage à l'église étant assimilés à une carotte (oui, je sais, cette assimilation va dans ton sens :) ). Sans carotte, pas de formation, pas d'évangélisation. Ré-instituer l'ancienne "communion solennelle" sans communion ? Créer un "pacs religieux" ?
Il me semble que "l'équilibre" d'aujourd'hui n'est pas satisfaisant, mais qu'il est en plus extraordinairement fragile. Fruit de 2000 ans d'histoire, il doit effectivement être mélioré mais, je pense, sans être bouleversé.
Merci à vous tous pour ces belles contributions - plus ou moins concrètes - à une question essentielle. Et c'est pas fini !

4. Le samedi, mai 26 2012, 10:44 par Zabou

@Pneumatis : non, bien évidemment, je suis d'accord sur le fait que la grâce ne passe pas que par les sacrements ! Mon billet n'a rien de systématique car, bien sûr, Dieu appelle à Lui ceux qu'Il veut, comme Il le veut ! 

Toutefois, je ne comprends pas bien ce que tu proposes : s'il peut exister des "autres choses" que les sacrements qui seraient super bien, pourquoi retarder les sacrements "pour le plaisir" ? A mon sens, un sacrement n'est pas une artillerie lourde mais plutôt une béquille qui nous aide à marcher, toujours un peu mieux, sur le chemin de la Foi. Alors trop retarder la réception de ceux-ci - sauf chemin particulier, demande spécifique, etc. : il est important de toujours tenir compte des cas particuliers - ne me semble pas avoir beaucoup de sens ? 

@ Sylvia : j'avais bien compris mais, justement, je peux te dire que juste après ma 1ère communion, je n'allais quasiment pas à la messe. Après, très vite, j'y suis allée toute seule (et pas franchement avec la bénédiction de mon entourage) : d'abord tous les 15 jours, puis toutes les semaines. Bon, peu importe dans le fond mon cas personnel mais tout cela pour dire qu'on ne sait pas ce qui se passe dans la tête, dans le coeur et dans l'âme d'un enfant et encore moins ce que la grâce fait en lui. 

Car, si, à 8 ans, on a une certaine "conscience" de Dieu : pas celle qu'ont les adultes, mais je peux te dire qu'en encadrant des enfants et des jeunes - et je pense pour le coup notamment à l'Ecole de prière qui propose une nuit d'adoration avec eux - bien souvent, ils m'ont édifiée par leur perception de la foi et la qualité de leur "présence" à Dieu. 

Ceci n'enlève certes en rien la beauté de la démarche des catéchumènes (ou plutôt les démarches car je ne crois pas que 2 cas se ressemblent) que j'admire grandement ! Mais mon billet se veut invitation à la confiance en la grâce.... et confiance dans les enfants, aussi ! :-) 

5. Le samedi, mai 26 2012, 14:26 par Isabelle

Ouh la la! Quelle question est ici soulevée. Celle qui m'obsède depuis des semaines et des mois...Zabou, tu as soulevé une telle question en répondant au billet de Sylvia!
Comment faire pour trouver un juste équilibre? Ouvrir le plus largement possible aux sacrements et en même temps faire comprendre un peu que faire sa première communion ce n'est pas n'importe quoi...
Oui, chacun est bienvenu. Oui, chacun est désiré. Oui, chacun est aimé d'un amour de prédilection.
Oui, se réjouir de chaque inscription.
Mais...
Que dire lorsque les parents veulent récupérer leur enfant juste après la réunion de préparation à la première communion (le dimanche matin, 5 fois dans l'année), surtout avant le début de la messe?
Que dire quand l'enfant est inscrit au caté tout juste l'année de la première communion et ne reviendra pas l'année suivante? Et quand on parle de deux ans de caté pour faire sa première communion, on est traité de terroriste?
Quand j'entends dire qu'on "passe" sa communion, comme on passe une étoile de ski ou son permis de conduire?
Que dire quand un enfant ne vient pas à la retraite de première communion parce qu'il va voir un match de tennis? Faut-il l'accepter? Ou dire que la communion pourra attendre l'année suivante et imposer des priorités?
Que dire quand les enfants qui préparent leur première communion ne mettent pas les pieds à la messe de toute l'année, hormis ces 5 dimanches qu'on a arrachés à grand'peine? Quand les parents sont si éloignés de l'Eglise qu'ils nous disent à la sortie que tout ça ils n'y comprennent rien et qu'on est comme une secte?
Et pourtant, comment être accueillants, et surtout, surtout, ne pas juger et respecter l'histoire de chacun? Ne pas fermer les portes? Ne pas blesser, de ces blessures qui font que rarement les gens reviennent dans une église?
Quelle attitude adopter pour faire confiance à la puissance de la grâce et montrer en même temps la beauté de ce qui leur est offert?
Est-ce que je manque de foi quand je voudrais dire aux parents d'être cohérents avec la demande qu'ils ont faite?
Comment trouver un juste équilibre?
Zabou, quand je te lis, je me dis que tes parents voulaient que tu ailles jusqu'à ta profession de foi: il n'était pas question pour eux que tu arrêtes d'aller au caté après ta première communion. Tu as eu le temps d'un parcours, et ce parcours t'a permis de poser un choix personnel, assumé.
Je me sens tellement démunie devant ces enfants qui n'ont pas le temps d'entrer plus avant dans une relation vraie.
Pour l'instant, je continue comme c'était, mais je cherche les mots, les gestes qui nous permettraient de mettre en mouvement les parents de ces enfants.
Et cette question ne me lâche pas...

6. Le samedi, mai 26 2012, 14:57 par Pneumatis

@Vieil Imbécile : "Le fait qu'on ne puisse douter que la Grâce puisse passer par d'autres canaux que les sacrements, n'empêche de croire que le sacrement est un canal "privilégié". Je le guillemettise car je ne sais pas vraiment ce que ce privilège recouvre."

Tout est là... et je le redis encore une fois, l'approche en entrant par la problématique pastorale est faussée. La vrai question, c'est celle que tu poses : c'est quoi un sacrement ? Qu'est-ce qu'il recouvre de particulier dans notre relation à Dieu, quel est son rapport à la grâce, etc...

@Zabou : si le sacrement, c'est du lourd, et du très lourd. C'est ce que Jésus est venu nous amené et par quoi il sauve le monde. On ne va pas communier comme on mange un bout de pain en passant, pour le mariage si on a tant de mal à admettre le sort des personnes remariées dans le rapport au sacrement, c'est bien que quelque chose de la dimension du sacrement nous dépasse. A une autre époque, c'était sans doute le sacrement de réconciliation qui avait du plomb dans l'aile : on péchait volontiers en se disant "ce n'est pas grave, j'irai me confesser" et on faisait volontiers commerce des indulgences : un privilège contre une indulgence, et hop... Cet exemple montre tout le paradoxe qu'il y a dans notre rapport aux sacrements : on avait tellement "besoin" de recevoir l'absolution qu'on était capable de truander pour l'obtenir, y compris de négocier des indulgences pour s'éviter les peines de pénitence conditionnant la purification. Aujourd'hui cela parait absurde, mais pourtant, on veut absolument se marier à l'Eglise, et ce serait même idéal si le prêtre pouvait boucler ça en 15mn avec une prière... ce serait fait, on aurait notre mariage à l'Eglise. Pour le baptême, c'est du vécu aussi : il est hors de question que je mette mes enfants au caté, du coup le prêtre a refusé de baptiser le petit dernier... c'est pas grave, j'irai en voir un autre et je lui dirai que les grands sont catéchisés.

Alors voilà, d'un côté il y a la grâce qui passe par les sacrements. Mais le sacrement ne peut pas être un bien de consommation, et je crois que c'est même terrible de laisser des personnes se compromettre ainsi dans ces formes de sacrilège. Saint Paul nous le dit pour celui des sacrements qui résume tous les autres, puisqu'il a la fonction de maintien dans la vie sacramentelle : « Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. » (1 Co 11, 27).

Je crois que c'est aussi pour le bien des personnes de ne pas leur mentir, même par omission, sur la nature des sacrements : le sacrement n'est pas un bien de consommation. Et dans un monde aussi consumériste que le notre, il est urgent je pense d'avoir un discours clair là-dessus. Mais cela suppose, et c'est ce que je dis dans mon billet, que nous ayons aussi une compréhension assez clair de ce qu'est la vie sacramentelle. C'est une autre vie. C'est autre chose. Et non, ce n'est pas une béquille. Marcher main dans la main avec quelqu'un, ça ne fait pas de sa main juste une béquille.

Et je vais même aller plus loin... je crois qu'en un certain sens, en entrant dans la vie sacramentelle, Dieu nous demande d'être un peu sa béquille. Nous devenons ses serviteurs, Il compte sur nous. Le sacrement est un don, mais n'est pas un cadeau de confort spirituel. Je crois que c'est une lourde responsabilité, vis-à-vis de nos frères : parce que par le sacrement, nous entrons dans la fonction de lumière, d'éclaireur. Nous sommes institués comme des "projecteurs sur Dieu", institués pour le rendre visible au milieu des hommes.

Voilà pourquoi la sécularisation, je pense. Voilà pourquoi la perte de la foi. Parce que la proportion de baptisés qui a renoncé à cette fonction sacramentelle a privé d'autant le monde de cette grâce.

Et oui, dans le cas d'une personne non croyante, pour son bien et pour le bien de tous les hommes, je préfère que son baptême soit différé. Mais j'aspire de tout mon coeur à ce qu'elle fasse cette rencontre avec Celui qui est tout Amour, et qu'alors elle souhaite nouer cette alliance avec Lui pour le présenter aux autres hommes, et partir à son tour, par toute la terre, faire des disciples et, quand ils sont à leur tour des disciples, les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

7. Le samedi, mai 26 2012, 15:01 par Zabou

@ Isabelle : j'ai conscience que c'est plus compliqué dans les faits, surtout pour toi qui as à "gérer" les réactions de parents et d'enfants, dans une paroisse au nombre de catéchisés impressionnant ! 

Il est clair qu'il ne faut pas "brader" le sacrement non plus, sans poser des exigences claires (lesquelles ? le problème demeure mais on doit pouvoir poser des points non négociables vis-à-vis des parents et, pourquoi pas, puisque le parallèle est si souvent fait même si je ne le trouve pas juste du tout, en mettant à côté les exigences nécessitées par la pratique d'un sport, avec entraînement régulier et compétitions ? Je n'ai pas d'autres idées, sinon de rappeler sans cesse, c'est usant mais c'est une façon comme une autre de le dire non ?). 

Maintenant, dans ce que tu soulèves, le problème vient clairement des parents, si je puis me permettre. Par rapport à ce que signalait Sylvia ou, au contraire, les parents faisaient "faire leur 1ère communion quand même", chez toi les parents semblent parfois encore plus désinvoltes et je n'ai pas d'idée, de solution miracle... Pourtant, quid de l'enfant encore une fois ? 

Je ne sais pas comment c'est chez toi mais, chez moi, il y a une rencontre obligatoire du prêtre avec l'enfant en présence d'un parent. Ce n'est pas grand chose mais en même temps c'est super important : cela permet de mesurer la motivation de l'enfant. 

Et je pense de plus en plus que c'est à cette aune là que l'on peut se fier : si l'enfant a un profond désir, il aura déjà envie de se faire écouter dans sa famille - parfois sans succès, certes - mais il aura essayé et cela peut aider et, en plus, il n'y aura pas de désinvolture dans la réception du sacrement même si les parents n'ont vraiment pas aidé derrière. Sinon, il faut sans doute remettre à plus tard : ce n'est pas le désir des parents qui compte là ! Ce n'est pas grand chose, mais je crois vraiment que l'enfant est une petite grande personne, capable de beaucoup ! 

8. Le samedi, mai 26 2012, 15:36 par Zabou

@Pneumatis : oulàlà, c'est vrai que tu réponds longuement ! ;) Bon, je n'ai plus beaucoup de temps devant moi avant de filer, je vais donc forcément oublier des trucs dans une réponse trop courte et pas assez fine parce que pas le temps de la construire mais quelques éléments de réponse tout de même. 

Oui, les sacrements, c'est du lourd, ça, c'est clair. Et j'aime bien l'image que tu fais que nous devenons béquille de Dieu à notre tour ainsi que le fait que Dieu nous donne plutôt sa main qu'une béquille : oui, je suis d'accord. 

Il n'empêche que les sacrements, c'est méga-important pour la vie tout court me semble-t-il et que je suis d'accord avec Vieil imbécile. 

Et, quand je parlais de béquille, c'était pour dire que cela (re)mettait debout, en route, que cela faisait vivre. Il est clairement important pour moi dans ma vie d'aujourd'hui de recevoir de manière fréquente et le sacrement de l'Eucharistie, et le sacrement de Réconciliation : ils sont des forces vives, vraiment, qui m'aident à vivre de l'Amour du Christ dans ma vie quotidienne. Ce ne sont pas des biens de consommation, ce sont des aides que l'Eglise met à notre disposition, de manière très sensible, très humaine, parce que les sacrements sont des signes de Dieu à destination de l'homme lui-même fait pour Dieu. Il ne faut pas hésiter à s'en servir, à en user et, même j'oserais presque dire à en abuser ! 

Je suis tout à fait d'accord, comme je l'écrivais dans ma réponse à Isabelle, aussi sur le fait de ne pas brader les sacrements : il faut dire la vérité aux gens, oui. Mais ensuite, s'ils persistent, jusqu'à quel niveau peut-on se faire censeur et ne pas faire confiance à la grâce ? Certes, il y a des fois où il faut dire non mais n'oublions pas non plus que bien des choses peuvent nous dépasser... comme la vie sacramentelle elle-même d'ailleurs ;-) 

Oui, c'est une responsabilité ensuite : comme tout don du Seigneur, nous avons à le faire fructifier et ce n'est pas rien ! Mais, encore une fois, ne bloquons pas tout accès au don pour un enfant non plus, tout simplement parce que des parents ne pratiquent pas la foi qu'ils avaient eux-même reçue ! Quelle responsabilité que la nôtre ! A partir de quel point nous transformerions-nous en pharisiens ? 

Dans ce que tu dis sur le baptême, attention, on ne parlait pas d'une personne adulte non-croyante : là il me semble clair que le baptême n'est pas judicieux. Mais on parlait bien des parents non-pratiquants et de leur enfant : et là, non, je ne vois pas en quoi il y a problème si les parents acceptent de faire éduquer chrétiennement leur enfant... C'est un cadeau qu'ils font à leur enfant ! Et c'est beau ! 

Pour la toute fin, on est bien sûr sur la même longueur d'onde ;-) 

9. Le samedi, mai 26 2012, 22:34 par David

j'ai bien aimé le billet. vos commentaires sont trop longs pour que je les lise. les vagues choses que je lis en diagonale, y a vraiment un pb d'écoute de ce que Zabou peut dire. Mais bon. on n'est probablement pas assez sur la même longueur d'ondes.

10. Le dimanche, mai 27 2012, 02:42 par Firenze

Je vais faire court. J'aime ce billet. Ce qu'il laisse entendre et voir de la grâce d'un sacrement. Et on n'est jamais digne de le recevoir: pratiquant, non pratiquant, on ne fait que recevoir et on ne reçoit rien au mérite.
J'ai de plus un immense amour pour ces parents si maladroits, qui se sentent si loin de l'Eglise, alors même qu'ils viennent pour leur enfant ou leur ado.
Et jamais je ne parierai sur "l'après" sacrement.
Pour le jeune mais aussi ses parents.

11. Le dimanche, mai 27 2012, 09:01 par Corine

Je n'aime pas lire les autres commentaires, surtout quand ils sont très longs alors je ne réagis qu'à ce que tu dis Zabou.Et juste un mot. Avec le petit recul que je peux avoir sur ma vie, je vois une seule chose de plus en plus évidente:j'ai été élevée dans une grande liberté par rapport à le Foi,j'ai été baptisée à deux mois et ensuite rien ne m'a jamais été imposé,j'ai tout choisi, on m'a juste montré le chemin. Aujourd'hui je rencontre presque tout je crois,du plus athée au plus fervent.J'ai cette chance oui d'avoir un vieil ami qui me dit droit dans les yeux qu'il ne croit pas en Dieu et cette jeune amie qui m'emmènerait si elle le pouvait tous les jours à la messe...J'ai vu aussi des chemins de Foi tellement différents, tellement surprenants. Et toujours, je ne rencontre qu'une seule chose Zabou: des enfants, des femmes et des hommes qui, un jour, se posent la même question.Tous.Parfois on a la chance d'être là quand ils se la posent,les écouter. Ils n'ont pas tous la même réponse et qu'importe!!! oui qu'importe! Dieu les entend tous.

12. Le dimanche, mai 27 2012, 16:28 par Zabou

Je tiens juste à repréciser une chose : il n'y a vraiment aucun caractère systématique dans mon billet. La grâce d'ailleurs ne l'est pas et nous surprend toujours ! Ni de caractère théorique. Mais, simplement, humblement, une requête de coeur que je fais aux parents non pratiquants. Parce qu'elle me semble essentielle. Voilà :) 

@ David et Firenze : merci... 

@ Corine : Merci aussi et oh oui, ça j'en suis sûre que Dieu les entend tous ! Et sans doute même quand Il leur / nous semble le plus dur d'oreille ! ;-) 

13. Le lundi, mai 28 2012, 17:38 par Nitt

Merci Zabou pour ce très beau billet. Il m'a convaincue. Bon, m'étant occupée d'une retraite de profession de foi d'enfants issus de ces familles pas très croyantes ni pratiquantes et voyant tout ce qui s'est passé dans les cœurs (et sur les visages) des filles de mon groupe, je n'étais pas "anti-trucs à Jésus" dans les familles où l'on ne croit plus en Lui. Loin de là.
Mais tu ouvres une perspective sur l'Infini, tu renforces mon espérance pour eux.
C'est vrai, le baptême et la communion sont les portes d'entrée du Royaume, et personne, personne ne peut dire comment fleurira ce qui a été semé.

14. Le mardi, mai 29 2012, 08:36 par Tigreek

J'aime beaucoup cette idée de nos failles, dans lesquelles Dieu se glisse... pour mieux nous illuminer de l'intérieur :)

Oui, je sais, ce n'est pas ce que tu as dit Zabou, j'espère que je ne déforme pas trop ton message, car c'est comme cela que je le vois. Oui, le cas de beaucoup d'enfants peut poser question. Et pour accueillir ces enfants... et parents, je crois que l'humilité est peut-être un début de réponse : qui suis-je, pour décider du chemin que la grâce du Seigneur doit emprunter ?

15. Le mercredi, mai 30 2012, 11:44 par Zabou

@Nitt et @Tigreek : :-) 

16. Le mercredi, février 25 2015, 00:35 par Machalou

Ah je tombe par hasard sur cette page ... Si seulement c'etait si simple j'ai montré le chemin a mon enfant deux ans de catechisme plus tard refus du bapteme... Apres tout l'investissement le cathé, les messes ... Je baisse les bras ce n'est pas moi qui ferme la porte, je me sens blessée.

17. Le vendredi, février 27 2015, 18:27 par Zabou

@ Machalou : ce n'est pas une question de "si seulement c'était si simple" car, ce que j'ai dit là, c'est mon propre chemin... 

Pour le reste, en guise d'espérance, je vous donne cette méditation issue de "Carême dans la ville" des Dominicains datant d'hier 

À Lourdes, sous la pluie, une grand-mère avec de grands yeux rieurs s’assoit à côté de moi face à la grotte.
« Vous savez, mon frère, je suis venue de loin pour dire merci au Bon Dieu et à Marie. Pendant des années, je me suis sentie coupable parce que nos enfants ne croyaient plus et nos petits-enfants n’étaient pas baptisés. Cela me rendait malheureuse et j’en avais même honte devant Dieu.
Alors, un jour, je Lui ai dit : “Écoute Seigneur : Toi, Tu peux tout. Ce que je peux faire pour Toi, je vais le faire de tout mon cœur et que ta volonté soit faite !” J’ai recommencé à prier chaque jour pour mes enfants et mes petits-enfants. Chaque dimanche, avec mon mari, nous allons à la messe pour eux. Quand ils ont des difficultés et qu’ils nous en parlent, nous leur proposons toujours de prier pour eux. Ils n’ont jamais refusé et en ont toujours été touchés. Nous avons laissé entrer Jésus au cœur de notre vie pour qu’il puisse un jour entrer dans le cœur de nos proches.
Et voilà que ma petite fille de vingt ans est venue me dire qu’elle allait demander le baptême. Elle avait un si grand sourire que j’avais du mal à la reconnaître. “Grand-mère, j’ai compris une chose en voyant les yeux de mes amis chrétiens et en pensant à toi et à grand-père. Vous avez quelque chose en commun : vous avez quelqu’un dans votre vie.” »
Alors, fixant la grotte, elle ajouta : « Il me semble, mon frère, que faire 1000 km pour dire merci au Bon Dieu et à Marie, c’était le minimum ! »
Enregistrement dans les studios de RCF Touraine

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