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Du Carême imaginaire au carême réel, vers la Semaine Sainte

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            Je vois encore tous ces chrétiens, le mercredi des Cendres, sur les starting-blocks, prêts à prendre le départ du Carême. Certains avec des grands objectifs, d’autres avec des plus modestes mais tous disposés à saisir ce temps opportun pour se rapprocher, un peu mieux, du Seigneur, même au sein des cahots de la vie. 

 

Comme chaque année, le temps vient éprouver les décisions du premier jour mais, ce qui compte, c’est de vivre tout de même cette fidélité, non pas tant dans une rigidité à faire mal, mais bien dans celle de ce mouvement de conversion qui nous pousse à avancer, chaque jour un peu mieux. 

 

            Et puis est venu ce drame de notre humanité : une pandémie mondiale. De l’incertitude, de l’angoisse suivies d’un confinement, et tout s’est trouvé brouillé soudain : plus les mêmes repères du quotidien. Comment poursuivre le Carême dans ces conditions ? 

 

            Il y a ce malade, professionnel habituellement suractif, qui s’est retrouvé à vivre un Carême qu’il n’avait pas choisi, souffrant, alité : ne pouvant plus être actif, même guéri, simplement malade confiné, devant consentir à cette forme de passivité. 

            Il y a cette famille vivant dans un espace trop resserré, devant se découvrir autrement, inventer une manière d’être ensemble tout en cherchant un semblant d’intimité, en apprenant à se dire encore plus « pardon ». 

            Il y a cette famille débordée par le télétravail, l’école des enfants… plus un moment à soi. La prière devient comme un instant dérobé aux flots tempétueux du quotidien. 

            Il y a ces familles éprouvées par l’hospitalisation ou le décès d’un proche, qui souffrent de ne pouvoir l’accompagner, qui vivent l’angoisse et la souffrance, sans avoir le réconfort de la partager autrement que par des écrans, et encore.

            Il y a ces personnes âgées isolées qui crèvent de leur solitude, sans personne pour les serrer dans leurs bras, pour leur dire combien ils sont précieux et aimés, malgré leur grand âge. 

            Il y a chacun de nous, vivant tant bien que mal ce temps, même dans une recherche de garder le rythme le plus ordinaire qui soit… mais cela ne saurait faire illusion. Tout a changé. 

 

Tous, nous avons vécu un carême différent et il est sans doute temps de mesurer l’écart entre notre carême décidé et résolu, devenu imaginaire, et notre carême accueilli et consenti devenu le réel, celui  du quotidien. 

Il n’est pas certain que cela soit au détriment de notre relation à Dieu, bien au contraire : sans doute celle-ci s’ajuste-t-elle différemment, au gré de jours que nous n’avons pas choisi de vivre. 

 

Mais tous, nous allons désormais entrer dans la belle et grande Semaine Sainte avec tout cela : pour exposer toute notre vie, ce qui la constitue de grand et de misères à l’amour sans limite de notre Seigneur. 

 

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