Zabou the terrible

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Lectures d’octobre pour mois pluvieux

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            Quelques mots partagés sur trois romans lus et appréciés en ce mois d’octobre : à son image, Don Camillo et ses ouailles et Rosa Candida. Des styles différents mais tous très bons, pour mois pluvieux et frisquets à venir ! 

 

Jérôme Ferrari, À son image (Actes Sud, 2018) 

https://www.actes-sud.fr/sites/default/files/couv_jpg/9782330109448.jpg

            Je viens tout juste de quitter ce livre, rude et en même temps si éblouissant. La trame en est un enterrement, célébré par l’oncle et parrain de l’héroïne, prétexte pour parler de la vie de la défunte, déjà si marquée elle-même par le face-à-face avec la mort. 

            Il est question des absurdités de la vie, de violence, de guerre, de passion(s), mais aussi, en guise de fil rouge, de photographie et de ce dont elle est porteuse : Simples représentations ? Captures d’instants volés ? Clichés ? Récits de vie ? Obscénités ? 

            Le livre est rude, je le répète et, en même temps, le parrain prêtre narrateur nous ouvre à une autre dimension: tenté de s’en tenir aux paroles de la liturgie pour ne pas se laisser submerger par l’émotion, il ouvre la brèche de l’humanité dans ce qu’elle a de grand et de fragile, dans ce qui fait finalement sa beauté. « Dieu, Tu as fait l’homme à ton image et tu lui as confié l’univers afin qu’en te servant, toi son créateur, il règne sur la création » (P.E. IV). Dans les bas-fonds des hommes de ce livre, il ne reste que leur fragilité pour découvrir peut-être ce lieu, infime, ténu, où, malgré tout, ils ont été créés À son image

 

« Je sais aussi que le cœur d’Antonia débordait d’un amour qui la rendait particulièrement vulnérable à la douleur et je sais encore que la douleur mène parfois à la révolte. Je le sais parce que je suis son oncle et son parrain, parce que je la connaissais et l’aimais, et je demande pardon devant vous et devant Dieu si je ne parviens pas, comme je l’aurais voulu, à m’exprimer ici seulement en prêtre. Je sais enfin, je sais surtout, que la miséricorde de Dieu est infinie et qu’il pénètre les cœurs à une profondeur qui nous est inaccessible » (p. 110)

 

 

Giovanni Guareschi, Don Camillo et ses ouailles (Seuil, 1953) 

https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/51Adjgh8PAL._SX210_.jpg

            Le présente-t-on encore ou avez-vous déjà tous en tête rien qu'à l'évocation du nom l’inoubliable Fernandel jouant ce rôle ? Pourtant, comme pour Le Petit monde de Don Camillo, premier opus de la série, le lire c’est encore davantage l’adopter tant les courtes histoires narrées y font figure d’autant de fioretti… doublement spirituels ! 

 

 

Audur Ava OlafsdottirRosa Candida (Zulma, 2007)

https://cache.marieclaire.fr/data/photo/w616_c17/rosacandida.jpg

            Non, moi non plus je n’arrive pas à prononcer le nom de l’auteur (Islandaise !) et d’ailleurs, j’admets bien humblement que je ne la connaissais absolument pas avant qu’on m’offre ce roman pour mon anniversaire. 

 

            Improbable récit initiatique autant qu’onirique, on se laisse prendre à cette curieuse histoire, lente mais passionnante : il est question de rose et de la vie d’un homme qui se cherche, passionné, semble-t-il, de ces seules fleurs. Parti loin de son pays pour s’occuper du jardin d’un monastère (« pars vers le pays que je te montrerai » ?), il va apprendre peu à peu à accueillir la vie dans toute sa plénitude. Signe, dans un raccourci peut-être un peu rapide entre Candida et Candide, qu’« il faut cultiver notre jardin » pour apprendre réellement à vivre ? C’est sa rose, importante pour lui à l’instar de celle du Petit Prince, mais nous, lecteurs, invités dans l’intimité de cette histoire, on hume avec délectation le doux parfum de cette rose si pleine de vie en tout cas ! J

 

 

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