Zabou the terrible

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Mot-clé - Huysmans

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vendredi, juillet 3 2009

Bombe H

 
J'annonce, ô critiques, que c'est À vau-l'eau que nous irons l'année prochaine.
 
 
Et l'on pourrait même rajouter un sous-titre :
« De l'utilité de l'inutilité»
 
Mouarf mouarf mouarf...
 

mercredi, juillet 1 2009

Scribe

 
 

Certains se chargent si bien de l’écriture du pouvoir qu’on en oublie, tant par réaction que par paresse, le doux et profond pouvoir de l’écriture. Ce pouvoir qui, à travers fines pattes de mouches, ratures et pâtés, traverse les siècles et vient nous rejoindre, comme une lettre arrivée à destination, enfin. Joie, bonheur, profondeur de l’écriture manuscrite que l’on ne cessera jamais de clamer malgré ses imbéciles contempteurs qui ne savent y lire qu’une ridicule perte de temps.

 

Il y a une émotion indicible à prendre un manuscrit dans ses mains, tremblantes. L’écriture. Quelques traits seulement mais combien plus pour l’amateur de romans, pour l’ami à travers les âges de l’auteur, et puis, simplement, pour celui qui, un jour, un soir, a déjà peiné devant la page blanche, biffant, récrivant sans cesse, pestant contre sa plume si misérable.  Et là, admirer un Grand.

 

Je suis tombée amoureuse de ces pages que je voyais pour la première fois, de ces lignes tracées par une plume qui m’est chère. Pourtant la question demeure et je ne sais encore si je travaillerai sur ce texte l’an prochain. Ce que je sais, c’est que je rends grâce pour l’émerveillement qui m'a saisie grâce à ce manuscrit, le premier que je touchais et lisais vraiment, qu'on me confiait sans crainte. Comme si une secrète complicité indéfectible se liait entre un certain J.-K. et moi, après tant d’années.  

 

Signature de Huÿsmans

 

jeudi, juin 11 2009

Avis de soutenance

 
Puisque la foule en délire me réclame : "C'est quand ta soutenance ?"
 

Avis à la population de ce blogue et d’ailleurs :

 

Je soutiendrai mon mémoire de littérature française pour l’obtention du master 1, intitulé

 

Les sensations dans l’expérience esthétique et spirituelle de J.-K. Huysmans

À propos d’À vau-l’eau et d’À rebours

 

le lundi 22 juin 2009 à 16h45 en Sorbonne

face à mon directeur.

 

Le jeu consiste à parler 15 minutes à un niveau « méta » puis à répondre aux questions et à écouter les critiques sur son mémoire durant 15 autres minutes.

 

Peut-être (certainement) un poil suicidaire, je relève le défi !

 

vendredi, juin 5 2009

Information au passage

 
Bon, il ne me reste plus qu'à conclure.
 
Celui qui me demanque "quoi ?" sort immédiatement ! Clin d'oeil
(Puis, faudra relire, encore, toujours, ensuite...)
 

jeudi, mai 14 2009

Des claques, il mérite des claques

 
Plus je relis A vau-l'eau, plus je me dis que je pourrais jamais supporter un type aussi morne que Folantin sans rien faire : sincèrement, j'ai parfois envie de lui coller des baffes, des vraies, de fraternelles baffes, des claques salvatrices pour réveiller un tempérament aussi... aussi nul. Un nul, un rien, être rien du tout, ne rien désirer tout en désirant tout à la fois pour se plaindre sans cesse, c'est là tout son problème.
 
Il m'énerve, il m'énerve, mais il m'énerve parfois à un de ces points, si vous saviez !  
 
« Il devinait d’ailleurs que leur possession ne comblerait pas ce trou d’ennui qui se creusait lentement, dans tout son être. — Hélas ! le goût des livres ne s’apprenait pas, et puis, en dehors des éditions épuisées que ses faibles ressources lui interdisaient d’acheter, M. Folantin n’avait guère de volumes à se procurer. Il n’aimait ni les romans de cape et d’épée, ni les romans d’aventure ; d’un autre côté, il abominait le bouillon de veau des Cherbuliez et des Feuillet ; il ne s’attachait qu’aux choses de la vie réelle ; aussi sa bibliothèque était restreinte, cinquante volumes en tout, qu’il savait par coeur. Et ce n'était pas l'un de ses moindres chagrins que cette disette de livres à lire ! »
 
J.-K. Huysmans, A vau-l'eau (chapitre II)
 

jeudi, avril 30 2009

Et le titre mondial est attribué à...

 
Mon antre
 
On pourrait croire que je travaille sérieusement.
Certains le disent. Certains le penseraient même ! 
(Amazing ! Ils sont fous ces Lecteurs !)
 
Pourtant, quand on voit c'qu'on voit et qui sort d'une soirée pourtant dite "studieuse"...
 
 
 
« Tromperie et falsification : un "je" de dupes »
 
 
 
On n'a vraiment pas raison de penser c'qu'on pense.
 
Et point n'est besoin de parler des « pleins feux sur l'artifice » et autres « mondes "sens" dessus-dessous ».
 
 
Vous croyez, qu'un jour, je deviendrai sérieuse ?
 
(Question subsidiaire : Vous croyez vraiment aussi que je vais valider mon mémoire avec de pareils délires ? Yeux roulants )
 

vendredi, avril 24 2009

Ô Mémoire, mon beau mémoire...

  
Granhun
Impression d'une impression.
 
La suite viendra.
 

lundi, avril 20 2009

Huysmans et l'humour noir

 
De nombreuses personnes reprochent à Huysmans la tonalité sombre de son oeuvre et me prennent pour une frappadingue quand j'affirme naïvement que Huysmans me fait beaucoup rire. Ce petit texte d'André Breton leur fera peut-être comprendre pourquoi parfois, en lisant, tout simplement, tout humblement, j'exulte !
 

          « Par l’excès des couleurs sombres de sa peinture, par l’atteinte et le dépassement d’un certain point critique dans les situations désolantes, par la préfiguration minutieuse, aigüe, des déboires qu’entraîne à ses yeux, dans l’alternative la plus banale, toute espèce d’opinion, [Huysmans] parvient à ce résultat paradoxal de libérer en nous le principe de plaisir.

Les réalités extérieures présentées systématiquement sous leur angle le plus mesquin, le plus agressif, le plus blessant exigent du lecteur […] une réparation constante de l’énergie vitale, minée par l’accumulation des tracas quotidiens qu’on lui rend tout à coup sensibles. […] Il paraît renoncer pour lui-même au bénéfice du plaisir humoristique et […] nous pouvons croire que ce bénéfice nous est exclusivement réservé, l’auteur ne se départant pas d’une attitude accablée qui nous donne à chaque instant l’illusion de prendre sur lui l’avantage. Il y a ici d’une intention délibérée, d’une méthode thérapeutique réfléchie, d’une ruse destinée à nous  faire surmonter sa propre misère. »

André Breton, Anthologie de l'humour noir

 

samedi, avril 18 2009

Hier midi

Hier midi donc (oui, je répète le titre parce que certains ne suivaient pas, ne dites pas le contraire, je vous ai vus), mes grands-parents m’ont invitée au resto alors que nous rentrions de Normandie.  Je suis sûre que vous êtes heureux de l’apprendre.

Le problème actuel de la Zabou, c’est que, ô surprise, vous ne vous en seriez pas doutés à la lecture de ce blogue, elle est actuellement passée en mode « rédaction de mémoire », un mode qui ne s’enclenche pas automatiquement mais délicat à passer sur « off » une fois que le cran est passé. Ce qui ne veut pas dire que ça rédige beaucoup mais que ça pense, un peu, ou parfois pas du tout, là-haut. En tout cas, ce qui est clair, c’est que l’intellect est à l’ouest. Alors, quand il l’était déjà un peu initialement…

Bref. Il y avait du monde, plein de monde. Et Zabou, seule, commença à avoir une terrible envie de rigoler, à la stupeur de ses grands-parents -gens comme il faut, pas de bruit, pas de désordre, insupportable d’avoir une terrible petite-fille !-, et à avoir une démangeaison insupportable. Il me fallait dégainer mon exemplaire d’À vau-l’eau pour déclamer ces quelques lignes :

 

Et M. Martinet s’arrêta sur le palier, devant une porte à tambour vert. Là sonnaient de grands bruits d’assiettes sur un bourdonnement ininterrompu de voix ; puis la porte s’ouvrit et, en même temps qu’un violent hourvari, des gens en chapeau se précipitèrent dans l’escalier et ! battant la rampe avec leurs cannes.

M. Folantin et son camarade se garèrent, puis ils poussèrent à leur tour la porte et s’introduisirent dans une salle de billard. M. Folantin, pris à la gorge, recula. Cette pièce était noyée dans une épaisse fumée de tabac, traversée par des coups de queues ; M. Martinet entraîna son invité dans une autre pièce, où la buée était peut-être plus intense encore, et çà et là, dans des chants de pipes bouchées, dans des écroulements de dominos, dans des éclats de rire, des corps passaient presque invisibles, devinés seulement par le déplacement de vapeur qu’ils opéraient. M. Folantin resta là, aliuri, cherchant à tâtons une chaise.

M. Martinet l’avait quitté. Vaguement, dans un nuage, M. Folantin l’aperçut, sortant d’une porte. Il faut attendre un peu, dit M. Martinet, toutes les tables sont pleines ; oh, ce ne sera pas long !

Une demi-heure s’écoula. M. Folantin eût donné bien des choses pour n’avoir jamais mis le pied dans cet estaminet, où l’on pouvait fumer, mais où l’on ne se nourrissait pas. De temps à autre, M. Martinet s’échappait et allait s’assurer que les sièges étaient toujours occupés. Il y a deux messieurs qui en sont au fromage, dit-il d’un air satisfait, j’ai retenu leurs places.

Une autre demi-heure s’écoula. M. Folantin se demanda s’il ne ferait pas bien de se diriger vers l’escalier tandis que son compagnon guettait les tables. Enfin, M. Martinet revint, lui annonça le départ des deux fromages et ils pénétrèrent dans une troisième pièce où ils s’assirent, serrés comme des harengs dans une caque.

Sur la nappe tiède, dans les éclaboussures de sauce, dans les mies de pain, on leur jeta des assiettes, et l’on servit un bœuf coriace et résistant, des légumes fades, un rosbif dont les chairs élastiques pliaient sous le couteau, une salade et du dessert. Cette salle rappela à M. Folantin le réfectoire d’une pension, mais d’une pension mal tenue, où on laisse brailler à table. Il n’y manquait vraiment que les timbales au fond rougi par l’abondance, et l’assiette retournée pour étaler sur une place moins sale les pruneaux ou les confitures.

Certes, la pâture et le vin étaient misérables, mais ce qui était plus misérable que la piâture et plus misérable que le vin, c’était la compagnie au milieu de laquelle on mâchait ; c’étaient les maigres servantes qui apportaient les plats, des femmes sèches, aux traits accentués et sévères, aux yeux hostiles. Une complète impuissance vous venait, en les regardant ; on se sentait surveillé et l’on mangeait, découragé, avec ménagement, n’osant laisser les tirants et les peaux, de peur d’une semonce, appréhendant de reprendre d’un plat, sous ces yeux qui jaugeaient votre faim et vous la refoulaient au fond du ventre.

 

Bon, je n’ai pas lu à voix haute mais ricanais consciencieusement : le mémoire nuit gravement à la santé. Finalement, cela a tardé mais je peux vous le dire : j’ai bien mangé.

Passons aux aveux

 
Avec quelques jours de retard dus à cette connexion normande pas vraiment performante.
 
 
J'ai essayé de le semer.
Mais "Il" m'a retrouvée...
 

mardi, février 10 2009

Prière "conclusive"

 
        Chaque relecture d'un livre éclaire d'un jour nouveau l'oeuvre étudiée et aimée. Mais certaines lignes -ici, la prière conclusive d'A rebours- provoquent toujours ce petit quelque chose au coeur indéfinissable et toujours présent, qui nous pousse à croire toujours plus loin. En quoi ou en Qui n'est pas de mon ressort. Ou peut-être finalement.
 
 
Ah ! Le courage me fait défaut et le coeur me lève !
 
- Seigneur, prenez pitié du chrétien qui doute, de l'incrédule qui voudrait croire, du forçat de la vie qui s'embarque seul, dans la nuit, sous un firmament que n'éclairent plus les consolants fanaux du vieil espoir !
 
In J.-K. Huysmans, A rebours.
 

vendredi, décembre 5 2008

De l'imagination selon J.-K.

 
"L'imagination est décidément une bien belle chose ; elle permet de prêter aux gens des idées encore plus sottes que celles qu'ils ont eues sans doute"
 
in Joris-Karl Huysmans Croquis parisiens.