Zabou the terrible

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En service extraordinaire

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« … Reçois le corps du Christ et que Dieu te bénisse…. »

 

Je tendis mes mains et reçus cette patène pleine d’hosties consacrées. Dépassée. Emerveillée. Rendant grâce pour le Pain de Vie que je venais de recevoir et préparant mon cœur à le transmettre à mon tour. Tête légèrement inclinée, écoutant dans mon cœur les paroles de bénédiction et d’envoi du prêtre pour cette mission à nulle autre pareille.

 

Ministre extraordinaire : on n’est rien, on ne fait que passer, que donner. Que transmettre ce que Dieu a d’abord donné, ce que d’autres mains ont consacré et ce que d’autres encore vont recevoir.

 

Moments aussi rares que fabuleux. Non parce que l’on se trouverait ainsi mis en avant, mais au contraire parce que l’on est alors pleinement dépassé par ce que l’on fait.

 

Quand on donne la communion, on est à la fois pleinement là et en même temps, plus tout à fait, tellement il y a à s’effacer derrière le sacrement, derrière Dieu qui vient se rendre présent et se donner ainsi à chacun. Rencontre personnelle, profonde, unique, dans laquelle nous n’avons pas à interposer notre présence humaine et ses interférences : c’est au Patron et à lui seul de faire tout le travail. Ministre, cela veut simplement dire serviteur.

 

Ce qui compte alors, ce n’est pas ma voix disant « le corps du Christ », ou bien mon pouce traçant une légère croix sur le front des enfants, ou même encore mes deux doigts tenant l’hostie, mais bien le Corps du Christ qui est là dans nos mains respectives. Présent.

 

Dans mon cœur, un curieux mélange de sentiments. Tant d’indignité que de dignité : indigne de le porter par mes propres et piètres mérites, rendue digne par cette humanité qu’Il n’a pas craint de venir partager. C’est peut-être pour cela que je sens rarement la fraternité portée à une telle incandescence qu’à ces moments-là : j’en reste émerveillée.

 

Et j’admire les visages et les mains de ceux qui s’avancent…

Le cœur priant, le cœur en action de grâce.

 

« … pour Le porter chaque jour avec amour jusqu’aux extrémités de la terre ».

Amen.

 

Commentaires

1. Le vendredi, octobre 15 2010, 14:44 par Tigreek

Merci :)

Je n'ose imaginer cette grâce... ni la puissance de Celui qui transcende ce que nous sommes, alors que j'en sens déjà l'effet, même sans participer à la communion...

2. Le vendredi, octobre 15 2010, 17:14 par Vianney

Maintenant que j'ai fait le passage de l' "extra" à l'ordinaire, je peux te dire qu'on se sent toujours autant dépassé !
Je crois que c'est l'une des missions que je préfère dans tout mon ministère : ministre de la communion. Répéter l'acte de foi et d'adoration : "Le Corps du Christ", à chaque visage, à chaque regard croisé dans lequel vient se poser l'Hostie consacrée, et entendre cette réponse qui est encore un acte de foi et d'adoration : "Amen !", voilà qui me confond à chaque fois.
Être présent, comme un esclave inutile (serviteur quelconque, si vous voulez !), à ce moment précis où le don de la vie du Christ est transmis et reçu... Woaw, je n'ai pas de mot !
Deo gratias !

3. Le samedi, octobre 16 2010, 01:11 par Henri

Vous m’apportez le Seigneur, ah voilà mon Dieu qui vient chez moi, et dire qu’il y a des gens qui ne Le connaisse pas ! Voilà ce que j’entends tous les dimanches matin, depuis 5 ans, de la personne âgée qui ne peut plus se déplacer pour aller à la messe et à qui j’apporte la communion. Voilà une mission « serviteur » du ministre extraordinaire de la communion au service de son frère que j’aime beaucoup, « Apporter le Christ » dans cette custode que l’on place sur son cœur lorsqu’au cours de la messe on vous la remet (un peu trop solennellement à mon goût), voir le regard de ce frère ou de cette sœur à la vue de cette petite custode que l’on ouvre et que l’on pose sur le corporal devant la croix entre deux bougies, son impatience, ressentir que ce sacrement lui manque, qu’elle en a besoin …..

On se sent si petit et paradoxalement si fort de sa Foi, devant ce mystère et cette mission d’union par la communion, pour un frère ou une sœur éloigné du Saint Sacrifice et de la communauté ecclésiale, empêché par l’âge ou la maladie.



Une anecdote, un dimanche je préviens cette amie que le dimanche suivant, un prêtre viendra lui apporter la communion, je serai là aussi, je ne mentais pas. Le dimanche suivant, c’est le curé et notre Archevêque en visite pastorale dans notre paroisse qui avait tenu à visiter une paroissienne et à lui apporter la Communion. Ce fut un grand moment de surprise et de joie.

Un proverbe dit : que « ce sont les cordonniers les plus mal chaussés », terrassé moi-même par la maladie pendant 4 mois, je reçus le sacrement des malades, l’aide amicale, morale et Ô combien précieuse d’une certaine bloggeuse, mais ne pus recevoir la communion que deux fois. Rafistolé, j’ai repris et continue avec confiance et joie la mission, au service du Seigneur, qui m’a été confiée.

4. Le samedi, octobre 16 2010, 11:09 par Firenze

Un des plus beaux billets, tellement beau, qu'on prie en le lisant.
Et on attend comme en suspension le moment si précieux où l'on peut dire cet amen qui résume à lui seul toute la Foi en ce Jésus donné chaque jour, présent au creux de nos mains, et qui est la Vie.
Ministre extraordinaire pour un sacrement extraordinaire.
Merci

5. Le samedi, octobre 16 2010, 20:54 par Incarnare

Merci pour ce beau billet !

Je vais me faire un peu polémique : je suis toujours amusé de constater que ceux qui insistent sur le caractère extraordinaire des ministres extraordinaires sont souvent ceux qui pratiquent la forme extraordinaire du rite.. de manière ordinaire :)

6. Le dimanche, octobre 17 2010, 07:02 par Marie-Anne

Waouh, quel bel article !
Moi je dois dire, quand je m'avance pour recevoir la COmmunion, je ne vois plus la personne qui la donne... seul Lui m'importe !

7. Le vendredi, octobre 22 2010, 22:06 par Zabou
Bref, la seule réponse valable à tous vos commentaires, c'est "merci Seigneur", non ? ;-)

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