
C’était il y a quinze jours, sept
prêtres célébraient une messe de semaine.
Sept prêtres ordonnés la même
année, il n’y a pas loin de cinquante ans,
Il y en avait un d’un peu
bancal ; d’autres aux allures hésitantes,
Mais, à célébrer ensemble, dans leur
âge diversement vécu,
Quand ils levèrent ensemble
l’hostie, Vie de leur vie :
Qu’ils étaient beaux à voir !
Eux, je les vois souvent arriver à
la dérobée, un peu en retard,
Ensemble, cela fait des années
qu’ils y sont,
Engagés dans l’Eglise et l’église,
ensemble encore,
Souvent, je remarque entre eux de
tout petits signes de tendresse,
Et une qualité unique d’attention,
Qui me font sourire aux
anges :
Eux aussi ils sont beaux !
Elle, de ma propre famille, elle
totalise plus de 70 ans donnés à son Seigneur,
Je ne la vois pas souvent et puis,
elle parle peu de Lui,
Sauf en quelques phrases qui font
mouche…
Comme si sa tâche était de
continuer,
Dans l’immense faiblesse du très grand
âge,
A transmettre quelques clins-Dieu,
égrenés :
Ô Beauté si ancienne et si
nouvelle !
Bien des fois, je contemple les
plus âgés,
Quel que soit leur
« état » de vie, choisi ou pas vraiment,
Je cherche à deviner leur vie, leur
joie, dans leurs regards,
J’apprends, à discuter avec eux
quand je les croise, à lire le sens de leurs rides creusées par le temps,
J’apprends à les regarder
autrement,
J’apprends beaucoup et vraiment
d’eux, tout simplement.
On admire souvent l’élan de la
jeunesse, les grands idéaux,
C’est grand et il y faut
certainement autant de fougue que de folie consenties ;
Mais, souvent, je m’arrête pour
contempler l’allant de l’âge avancé,
Pour ce qu’il vient, malgré les
ravins, les gros et petits soucis,
Me murmurer de poids solide et de
fidélité,
Qui se font élans pour aider les
plus jeunes à marcher.
Bien souvent, je me dis que j’aimerais
mieux savoir leur dire merci.