Zabou the terrible

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Mot-clé - caeli et tu enarrant gloriam Dei

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lundi, novembre 6 2017

En-train de grâce

 

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Course… halètement… et zut ! Train raté à trois minutes près ! Dans le domaine des choses agaçantes, rater son train se pose là, même si l’on sait que le train suivant sera possible sans grand soucis.

 

C’était vendredi. Le soir, j’allais dire quelques mots chez un curé quasi-ex-blogueur-mais-pas-mort : j’avais encore un texte que je tenais à insérer dans mon propos. J’allai m’installer dans la salle d’attente et là, je vis une vieille femme qui pleurait. Dans l’échelle des choses qui m’emplissent de compassion et que je supporte mal, voir une personne âgée pleurer est bien situé : ça me fend littéralement le cœur. Je me dirigeai donc vers elle.

 

Cette dame venait de rater elle aussi son train. Elle allait à l’anniversaire de son gendre et de son petit-fils pour lesquels une grande fête était organisée. Elle était toute dépitée, désespérée à l’idée de rater cette occasion. Nous échangeâmes quelques mots : « Peut-être pouvez-vous changer votre billet ? ». Elle était perdue, ne savait comment faire. Alors, avec elle, je suis allée à la borne automatique et l’ai aidée : le billet fut changé. Elle a pu appeler son petit-fils pour lui annoncer un simple retard au lieu d’une annulation : un sourire commençait à naître sur son visage. Elle était seule, elle avait envie de parler… Tant pis pour mon texte, il y avait mieux à faire.

 

- Et vous, vous allez faire quoi en Normandie ?

- Oh, moi, j’y vais pour une conférence.

- Ah j’ai une amie qui aime bien aller assister à des conférences aussi.

- Oui… Alors là, c’est moi qui la fais, en fait.

 

Je ne lui ai pas donné le sujet exact mais nous avons commencé à parler de foi. Et puis elle a vu que je portais une croix autour du cou. Elle finit par comprendre qu’elle avait affaire à une femme consacrée, même si elle n’avait pas tout à fait le vocabulaire correspondant. Elle m’a dit l’importance de la foi dans sa vie, nous avons un peu parlé du Christ : c’était simple… Mais c’était beau car c’était profondément vrai.

 

A l’heure d’embarquer dans le train suivant, elle était à quelques places dans le même wagon que moi. A plusieurs reprises, elle revint échanger quelques mots… puis finit par entrapercevoir mon fond d’écran (i.e. une photo de ma consécration durant la litanie des saints où je suis prosternée) : « oh, comme c’est beau ! Vous voir, ça me redonne un peu confiance dans l’humanité ! ». ».

 

C’était une vieille femme en pleurs que j’avais rencontrée, c’était une femme rayonnante que je vis embrasser puis partir avec son petit-fils, non sans m’avoir fait de larges saluts.

 

Ce soir-là, c’était de Madeleine Delbrêl, une femme ayant témoigné de la grâce du Christ dans l’ordinaire du monde, dont je parlais. Allez savoir pourquoi, je me suis pris cette histoire comme un gros clin-Dieu dans le cœur : le primat de la vie et de la grâce sur tous nos pauvres mots, sans doute ! 

 

lundi, octobre 30 2017

Fioretti d'EPJ et d'eucharistie

 

Et me voici de retour de l'EPJ (Ecole de Prière Jeunes) édition 2017 ! Comme toujours le coeur en action de grâce et la tête consonnant avec le coeur et l'âme de multiples fioretti. Parmi ceux-ci, ces deux-ci... comme un moyen de vivifier notre désir du Seigneur !  

 

En début de semaine, une enfant de 7 ans qui n'avait pas encore fait sa première communion est allée communier avant qu'on ne s'en aperçoive. Des plus grands lui tombèrent alors dessus pour lui dire que ce n'était pas bien ce qu'elle avait fait et c'est en pleurs que la petite finit la messe. A l'issue de celle-ci, je la récupérai pour essuyer ses larmes et elle de me dire entre deux sanglots : "Tu sais, c'est que j'en avais tellement envie !!!" 

 

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Fin de semaine, une autre petite de 7 ans en pleurs à la fin de la messe (encore !), je la récupère là aussi : 

- Mais pourquoi pleures-tu donc ? 

- C'est parce que... parce que... moi je voulais prier ! Et F. m'a embêtée ! Je n'ai pas bien pu prier Jésus alors que je voulais ! 

- Mais, ce qui compte, c'est ce désir de prier, tu sais, c'est celui-là que Jésus regarde et il sait ce que tu as dans ton coeur. " 

... Deux parmi tant et tant d'autres... ! :-) 

 

lundi, septembre 11 2017

Dis-moi ton nom car je le veux savoir

 

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Récemment, un sympathique concours de circonstances m'a fait rencontrer chez des amis quelqu'un qui a eu le même accompagnateur spirituel que moi, décédé aujourd'hui. Evidemment, nous avons échangé de nombreuses anecdotes à propos de cette figure haute en couleurs. Et puis, il y eut celle-ci que j'ai reçue comme un véritable apophtegme en ces temps de rentrée où l'enjeu pour les profs est de retenir sans se tromper une bonne centaine de prénoms. 

 

Un jour, le père cherchait le nom de quelqu'un sans trouver ce qui était rare. Il s'est exclamé : "Je n'arrive pas à m'en souvenir, incroyable ! Bon, c'est simple, je n'ai pas dû assez l'aimer !". 

 

Et bim dans ton petit coeur de prof ! Ou quand un vieux moine fait encore des étincelles outre-tombe dans ta vie... Autre forme de communion des saints ? ;-) 

 

mardi, juillet 4 2017

De l'art de jardiner ensemble plutôt que de cultiver seul son jardin

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Yeux pétillants et complices vendredi dans les ultimes minutes de la dernière épreuve du brevet : Quelques avions en papier en formation, d’autres qui se relisaient avec ardeur et enfin les autres qui regardaient passer les minutes jusqu’à l’heure où, enfin, ils seraient libérés.

 

Sourires mutuels avec beaucoup…. Il faut dire que c’est la première génération de collégiens que j’accompagne d’un bout à l’autre : nous sommes arrivés ensemble dans ce collège, eux en 6ème, moi pour mon année de « néo-tit’ », c’est-à-dire l’année après le stage, parachutée là je ne sais exactement comment.

 

Dans cette salle que je surveille, certains élèves eus en 6èmes, ou à d’autres niveaux, parfois plusieurs années de suite (3 ans sur 4 pour l’un d’entre eux !), ou pour des occasions ponctuelles : rares étaient ceux avec lesquels je n’ai pas eu l’occasion de partager ne serait-ce que quelques heures en 4 ans. On se connaît bien.

 

Et elle, cette bonne élève, qui me dit en me rendant sa copie : « Ah madame, on finit le collège aujourd’hui, là… Et c’était vous notre prof de français en 6ème, et puis notre prof principale en 5ème… ça fait bizarre de vous quitter, là, tout le collège ». Elle mettait des mots sur ce qui m’habitait : c’était bizarre leurs dernières heures au collège ; c’était beau de les voir passer leur brevet.

 

Pour moi, une légère émotion avec une joie teintée d’une certaine fierté : mes petits piou-piou tout perdus – comme leur prof qui arrivait ! – d’il y a 4 ans en arrivant au collège – qui avaient néanmoins pris très/trop rapidement leurs marques – allaient quitter le nid et devenir de (presque) grands lycéens. Oh pas tous avec des ailes fourbies, certes, souvent difficilement, souvent avec beaucoup d’hésitation encore, mais tout de même un chemin fut parcouru, pour et avec chacun et cela me faisait quelque chose. Des liens entre nous se sont créés en quatre ans, presque malgré nous. Et certains de ces anciens 6èmes de me rappeler quelques anecdotes sapides de leurs premiers mois au collège, et d'en sourire ensemble de concert.

 

On entend parfois une méfiance excessive vis-à-vis de l’attachement, dans les milieux catholiques comme professoraux alors que créer des liens humains est aussi tout ce qu’il y a de plus humain. Je me méfie d’un enseignement ou d’une foi sans incarnation qui ne prendrait jamais le risque de la relation.

 

Il me semble que ce n’est pas l’attachement qui est néfaste mais la possession : vouloir enfermer l’autre, en l’occurrence le garder collégien alors qu’il n’a plus désormais besoin que d'un peu d’aide pour s’envoler vers d’autres horizons où il sera confié à d’autres. Enfermer ces élèves dans leurs comportements passés, aussi, et ne plus espérer en eux, et ne plus rêver pour eux. 

 

Le professorat, c’est un lieu tout spécifique où apprendre à vivre la chasteté : on sème, on soigne, on cultive et, puis, la pousse ayant gagné un peu de vivacité, qu’elle soit de piètre ou de fière allure, on laisse vivre sans savoir comment elle fleurira, ni sous quelle forme, simples instruments par ce que l’on tente d’apporter de pédagogie, de connaissances et d’enthousiasme.

 

Quatre ans où nous avons appris à jardiner ensemble, côté prof et côté élèves… Bonne route, chers petits ! 

Et, même si vous ne croyez pas en Celui qui est ma vie et que je ne vous ai jamais parlé de Lui, que le Seigneur vous bénisse et vous garde sur les chemins que vous emprunterez ! 

jeudi, juin 29 2017

Pierre et Paul colonnes pas si colossales

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Saint Pierre était en train de pêcher quand Jésus est venu le rejoindre ;

Saint Paul était en train de persécuter - de pécher si ce n’était qu’une histoire d’accent - quand Jésus est venu le rejoindre...

 

Seigneur, Tu es venu les rejoindre et les appeler dans leurs occupations ordinaires, comme Tu le fais pour chacun de nous :

Est-ce que, moi, je sais toujours T’y reconnaître, même quand il n’y a pas la clarté lumineuse d’évidence d’un chemin de Damas ?

Est-ce que, moi, je suis toujours prête à commencer et à recommencer un chemin de conversion pour Te suivre mieux, dans Tes appels au milieu de mes occupations ordinaires ?

 

J’aime bien l’idée aussi que Tu as fait d’eux deux les « colonnes de l’Église » alors que ce n’était pas franchement gagné vu leur pedigree…

Et Tu sais, c’est bon de se dire qu’avec des colonnes sur lesquelles nous n’aurions pas parié tu as fait tenir debout l’Église : miracle d’architecture jamais dépassé et de loin insurpassable, je crois !

C’est rassurant puisque l’Église, c’est nous aujourd’hui aussi, ce n’est pas juste un « ils » lointain et désincarné.

L’Église, c’est nous et, malgré nos côtés « pierres pas super polies ni ajustées », Tu nous fais quand même confiance pour édifier les uns avec les autres des cathédrales humaines vers, par et pour Toi : communauté de croyants en construction permanente.

 

mercredi, mai 3 2017

Dimanche d’élection

 

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Si, le 11 juin, dans mon diocèse, nous voterons tous pour Jésus (ohlala, la consigne de vote cachée !), il n’est pas faux de rappeler que nous célébrons, que fêtons en Église l’élection dès ce 7 mai. Non du dimanche comme jour chômé, non pas l’élection à laquelle vous pensez, mais la nôtre.

 

Dimanche prochain, ce sera le 4ème dimanche de Pâques, celui où l’Église prie tout spécialement pour les vocations.

 

Vocations ? Vocation ?

Comme le rappelle souvent le pape François, à la source de toute vocation, « il y a toujours une expérience forte de Dieu, une expérience qui ne s’oublie pas, on s’en souvient toute la vie » ! Cette expérience forte de se savoir aimés, follement, personnellement, infiniment…

Mais ce ne serait pas juste de limiter cela aux seules formes de vocation « spécifique » : tous nous sommes foncièrement des êtres appelés. Dieu a un projet de bonheur pour chacun d'entre nous. 

 

Tous nous sommes des êtres choisis,

Tous nous sommes des êtres choyés par le Seigneur,

Tous nous sommes ses préférés, chacun pour notre part,

Tous nous sommes ses élus, sans même faire campagne. 

 

… Et dire qu’il n’a même pas eu peur de nous élire alors que nous ne le méritons même pas… !

 

Alors, pour nous préparer à ce dimanche d’élection(s) dans les divers sens du terme, si nous prenions le temps d'ici là, même sous une ambiance grisâtre, de rendre grâce ?

 

Pour L’élire chaque jour plus comme Seigneur de nos vies ! :-) 

 

jeudi, avril 6 2017

J'étais pèlerine et vous m'avez accueillie

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L'étape avait été longue, sous le soleil italien et dans une vaste plaine emplie de rizières et de bien trop peu d'arbres. Je suis arrivée fourbue de la tête aux pieds et ils étaient là, prêts à m'accueillir à cause du petit coup de fil passé un peu plus tôt dans la journée à ce refuge de pèlerins, mais en réalité toujours prêts à accueillir quiconque arrive. 

Ils ? Un vieux couple aux yeux pétillants, me faisant poser mon sac et m'asseoir, me demandant de souffler avant de faire les formalités d'accueil et m'apportant un verre de thé glacé à la pêche. 

J'étais la seule pèlerine du soir : ils m'invitèrent à partager leur repas. Descendue après une douche revigorante, je pus les voir me préparer des spécialités locales et commencer à discuter avec eux dans un sabir franco-italien mâtiné de latin qui nous faisait bien rire et bien nous comprendre. 

Ils ? Piero et Graziella... Des grands-parents heureux, des grands-parents anciens pèlerins de la via Francigena, tellement heureux de celle-ci que, chaque année, ils donnent une semaine de leur temps aux amis de la via pour être hospitaliers dans un refuge. Bénévolement, évidemment. 

Ils sont chrétiens, pratiquants, ils n'en font pas mystère mais, chez eux, cette foi se détecte même avant cette annonce formelle à ces formidables petites attentions à l'autre qui se retrouvent jusqu'au pesto maison de Graziella et à la foccacia amoureusement pétrie à la main par Piero. Ils aiment me voir m'émerveiller de ce qu'ils font et m'essayer à leur belle langue. 

Piero et Graziella ne changent pas d'attitude vis-à-vis de moi en apprenant que je suis consacrée - même si ma jeunesse les surprend, la "crise des vocations" frappant partout - mais me montrent alors le bel oratoire décoré de la maison pour que je puisse prier les offices, me demandent de prier le Benedicite en français pour et avec eux - nous faisons le signe de croix en bilingue - et vont chercher des informations sur l'horaire de messe le plus matinal du lendemain pour que je puisse aller à la messe. Délicatesse, fraternité chrétienne. 

Le dîner tourne autour de Turin, cette belle ville dont ils sont originaires et où j'eus l'occasion d'aller en pèlerinage : saint Jean Bosco et le bienheureux Pier-Giorgio Frassati deviennent nos sujets de conversation ! Et, plus surprenant, cette auberge de jeunesse dépendant de cette formidable association qu'est le sermig, sorte de vaste association chrétienne caritative aux dimensions incroyables que nous avions pu visiter et où nous avions logé. Je découvre alors qu'elle y donne des coups de main ponctuels et que lui y accueille les SDF une nuit par semaine. Ils disent cela comme une évidence... et moi je demeure intérieurement impressionnée : comme ils sont beaux ! 

Ils ne laissent pas non plus la petite pèlérine partir faire un tour en ville pour visiter et humer l'air sans la guider. Elle reste à la maison pour accueillir l'éventuel hôte de passage, il vient avec moi et me sert de guide touristico-religieux... Il connaît les monuments, je connais mieux l'histoire de l'Eglise : à deux, nous faisons plutôt belle oeuvre !

Elle s'est levée tôt pour me préparer un bon café italien et me glisse un bout de la foccacia de la veille pour que je tienne bon. Il se lève un peu plus tard et m'indique sur le plan le chemin à suivre après la messe. Emus de concert, ils me font un chaleureux abrazo pour me dire au revoir, en me donnant leur adresse pour que je vienne les voir ou loger chez eux quand je reviendrai à Turin (car, pour eux, la question ne semble pas discutable : on revient à Turin !). 

PIero et Graziella ne feront probablement jamais les unes des journaux, ni nationaux, ni paroissiaux et ils seraient supris de faire l'objet d'un article de blogue. Mais j'avais envie de parler d'eux : ils resteront une de mes plus belles rencontres de la via Francigena et seront sans doute longtemps pour moi un véritable exemple de foi vécue.

Car Piero et Graziella ne sont pas un couple aux supers pouvoirs, ils sont simplement des chrétiens vivant leur foi avec la plénitude sereine de ceux qui ont rencontré le Christ et qui en vivent. Je ne sais pas s'ils connaissent la règle de saint Benoît et son invitation à accueillir chaque hôte comme le Christ Lui-même mais ce dont je suis sûre c'est qu'ils en font un idéal de vie et une expérience quotidienne.

Et Dieu sait combien cela est bel et bon :-) 

 

vendredi, décembre 9 2016

Une simple invitation

 

Comme une simple invitation à tous mes lecteurs...

... à prier... :-) 

Merci à chacun ! :-) 

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lundi, septembre 19 2016

Est-ce que j'ose y croire pour moi ?

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En allant te voir, cette phrase me revenait, lancinante : "est-ce que j'ose y croire pour moi ?".

Cette phrase, je ne l'évoque jamais sans émotion : elle était de feu mon premier père spirituel, un vieux moine plein de sagesse, à quelques mois de sa mort, atteint par la maladie aggravée par l'âge de manière irrémédiable... Lui qui avait donné toute sa vie au Christ, qui portait en sa prière tant de personnes et de cas difficiles, il se reposait cette question face à sa propre mort. Comme s'il voulait me dire dans ses ultimes conseils cette importance extrême de la croissance de la foi, tout au long de notre vie : toujours des "oui" à dire, jamais à s'endormir. Et même, et surtout justement, face à ce moment crucial qu'est notre mort. 

Quand certains non-croyants me disent d'un air supérieur que la foi est une béquille, dans le fond, j'ai également envie de leur rendre leur sourire quelque peu narquois... Comme si la foi était une boite de caramels douçâtres qui suffisait à bercer le coeur du croyant d'illusions ! Comme si elle suffisait pour avancer dans la vie en boitillant un peu mieux ! 

La foi, c'est tout le contraire. La foi te donne un élan dans ta vie, un sens et une profondeur... mais la foi n'est pas une consolation-doudou. La foi est dans le même temps un don, complètement gratuit, et une force... mais une force qui nécessite de l'entraînement. Une force rude et douce à la fois. 

L'entraînement de cette foi, c'est comme une succession de petits sauts, toujours plus dans le vide. Où la raison ne peut plus guère intervenir, mais où Espérance, Foi et Charité se trouvent souvent curieusement mêlées. 

Tu sais, c'est avec douleur que je me dis que je ne sais pas quelle sera l'issue du terrible combat que tu mènes auquel j'assiste, impuissante. Mais je sais que j'ai aussi à poser, pour toi et avec toi, un acte de foi :
La foi, est-ce que j'ose y croire pour toi ?
La foi, est-ce que j'ose y croire pour moi ? 

 

vendredi, septembre 9 2016

Ce qu'il y a de Croissance

Pour la session d'été de l'association CdEP (Chrétiens dans l'Enseignement public : http://www.cdep-asso.org), j'ai été invitée à écrire un témoignage sur l'estime de soi. Il m'a semblé couler de source que ce témoignage devait être la suite d'un précédent billet, intitulé "Ce qu'il y a d'Espérance" car ce que je narre ici en a été la toute simple mais aussi la très belle suite. 

 

Car il y eut une suite, inattendue pour cette élève qui, quelques mois plus tôt, s'était effondrée en larmes à l'issue d'une heure de vie de classe, pleine de doutes... 

 
L'année se déroula, plutôt bien pour cette élève puisqu'elle obtint un de nos diplômes d'élève méritante à la fin de l'année ! J'étais heureuse de la voir si heureuse. 

Le soir de cette remise de diplômes, il est d'usage de poursuivre la soirée par un petit apéritif avec ces élèves et leurs parents. Souvent, les 3èmes accaparent un peu leurs professeurs, partagés entre joie d'aller enfin au lycée et une certaine mélancolie à nous quitter... 

Du coin de l'œil, alors que je plaisantais avec ces grands-là qui allaient nous quitter, je voyais cette élève tourner autour de moi, sans savoir visiblement trop comment m'aborder. Cette élève-là, pourtant alors si joyeuse, hésitait à venir me parler comme elle avait déjà hésité – mais c'est le propre de la plupart des élèves – à me faire la bise lors de la remise du diplôme. Pour l'aider, je me tournai vers elle : "Alors, tu es heureuse ?". 
– Oui ! Mais surtout je voulais vous dire... Merci ! Merci de vos encouragements et puis, surtout... Merci d'avoir cru en moi !" 
Nous y voilà, elle revenait sur ce jour où elle ne croyait plus en elle... 
– Tu sais, l'important, c'est que tu croies en toi ! Tu es une fille super, une battante, continue comme ça !" 

Je n'avais pas besoin de ce merci mais j'étais heureuse qu'il vienne me dire les progrès que cette fille, seule de sa famille pour l'instant à avoir envie de faire des études dans une famille immigrée, avait réalisé dans l'estime d'elle-même. Pas d'orgueil mais comme des petits pas pour avancer dans une meilleure découverte d'elle même, avec plus de justesse : de ses richesses, bien présentes.  
C'était beau et bon, je crois. 

Et, comme chrétienne, je l'ai encore replacée sous le regard de Dieu, dans la prière, cette fois le cœur plein d'action de grâce.

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mercredi, septembre 7 2016

Le(s) prochain(s) d'une PP

 

Je ne pensais pas éprouver autant de joie à les retrouver... Oh, c'est sûr, mon coeur leur était acquis d'avance : à cette majorité de classe que j'avais eue il y a deux ans et que je retrouvais mais cette fois tous grandis et comme moi étant désormais leur prof principale, ainsi qu'à ces quelques-uns ajoutés au noyau de base que j'allais pouvoir découvrir. 

En nous retrouvant lors de l'accueil des classes, les sourires étaient sur les lèvres.

Je ne me fais pas d'illusion : ils ne sont pas meilleurs que d'autres élèves, je sais les lourds dossiers pesant sur certains d'entre eux... Même si je veux pas les y enfermer par avance. Et puis, cela vaut aussi pour moi, ils n'ont probablement pas d'illusion : je ne suis pas meilleure que d'autres profs. Mais, ça y est, l'année était lancée : un an à passer ensemble, tant en français que dans cet accompagnement tout spécifique qu'est celui du professeur principal vis-à-vis de sa classe. Un lien très spécifique, fort, éducatif, lourd parfois, mais toujours très humain. 

Déjà une semaine s'est écoulée avec les premiers cours et la joie d'avancer ensemble ne s'est pas démentie. 

L'autre fois, alors que je passais dans les rangs durant un petit travail d'écriture en autonomie, je me suis soudain rappelée la question qui avait guidé notre marche d'été sur le chemin d'Assise : "Qui est mon prochain ?". 

Une immense compassion m'a alors saisie et j'ai encore plus largement souri, provoquant aussi par contrecoup leur propre sourire...  

Les prochains qui m'étaient donnés pour cette année : y avait-il vraiment à les chercher ailleurs que dans cette classe ? :-) 

 

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Illustration tirée d'une proposition du site idees-caté.com 

lundi, août 22 2016

Lectures estivales 2016 #2 : un franciscain chez les SS ou la force de la prière

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"Tous les Allemands ne sont pas nazis monsieur !" 

Ce n'est effectivement pas le cas du P. Géréon Goldmann alors même qu'il fut SS puis versé à la Wehrmacht et enfin prisonnier de guerre tout en étant et demeurant franciscain ! Un itinéraire incroyable, qui le mène à noyauter le système nazi au cœur même de celui-ci, en restant fidèle aussi bien à l'obéissance que surtout à sa foi profonde qui ne cesse de l'animer : il sera même ordonné prêtre dans un camp de prisonniers ! 

On pourrait louer l'excellent témoignage que constitue ce livre et ce serait déjà très bien mais j'aimerais aller au-delà : ce récit, en effet, narre finalement l'incroyable force de la prière et de la confiance en Dieu. Car, si le père Géréon a réalisé une œuvre formidable, tant pendant la guerre qu'ensuite comme missionnaire au Japon, il sait qu'elle est le fruit de la prière de tant de personnes pour lui-même et son apostolat. Puissance formidable de la prière au creux même des plus grandes détresses, ce qui donne vraiment à dire, mystérieusement, que "tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu" (Rom. 8, 28). Peu de choses sont humainement logiques dans sa vie mais il est certain que Dieu y est bien là ! 

Je cite la postface : "Je suis aujourd'hui un vieil homme malade. Mais ma conviction demeure plus ferme que jamais : tous les événements de nos vies sont sous la Providence bienveillante et souvent incompréhensible d'un Amour éternel. Joie et souffrance, succès et échec, maladies et infortunes de toutes sortes, tout concourt au bien, et même à ce qu'il y a de meilleur pour nous, pourvu que nous gardions en nous l'assurance que Dieu nous voit, qu'il nous entend et qu'il nous aime, pourvu que nous nous tournions vers Lui. La prière et la sainte Eucharistie : voilà le pont qui nous relie à Lui." 

Un livre décapant de confiance... pour toujours plus se tourner vers Celui qui réalise des miracles d'humanité au cœur des plus grandes détresses et pour se laisser être Son instrument, comme Il le désire. 

mardi, juillet 12 2016

Rush or not rush ? L'Esprit à haut débit

Presque un mois de silence ici... Le fameux rush de fin d'année ? Certes, pire que jamais en un certain sens du côté de la masse de travail, et n'oublions pas la préparation des JMJ si chronophage, mais il n'y eut pas que cela... il y eut tant et tant !  

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Quand le Souffle s'amuse à virevolter un peu partout dans ta vie,
A haut débit, de tes élèves à ta propre vie,
Tu regardes, étonnée,
Tu réapprends, au coeur des plus grandes activités,
A contempler, avec une certaine gratuité. 

Ces moments où tu sembles qu'il te faille toujours mieux réapprendre à dire "merci" tant Tu as l'impression de ne le dire jamais assez fort... Alors, écrire ? Il fallait prendre le temps pour le pouvoir à nouveau. 

L'été s'est éveillé en action de grâces... 
Il va être temps de pouvoir à nouveau la partager !
A suivre :-) 

 

P.S. : "Que ceux qui ont des oreilles ou Fb , qu'ils comprennent ! " :-) Pour les autres, eh bien, eh bien... je vous aime quand même ! ;-) 

vendredi, mai 6 2016

Le trouble de la vie

 

http://eduscol.education.fr/localisation/pedago/argos1/images/thermiq.jpg

 

C’était avant les vacances, juste avant les vacances. En méchante prof, j’avais mis une grosse évaluation cette heure-là… avant les vacances : horreur !  

 

Comme toujours, je prends le temps de l’accueil à l’entrée en classe : des « bonjour », des sourires, le temps pour l’un ou l’autre de me glisser discrètement un mot, l’occasion pour moi de repérer ceux qui semblent n’avoir guère le cœur à sourire… Un moment bref mais essentiel avant le cours pour prendre la température de la classe.

 

Et puis là, ce petit bonhomme là, plutôt grande gueule mais sympathique qui geint et me dit : « madame, ça va pas ! ».  J’attends que le reste de la classe soit rentré et je lui demande ce qui ne va pas : « oh, je ne me sens pas bien, c’est à cause de ce midi ! »

- Que s’est-il passé ?

- Eh bien, ma maman <imaginez le tout entrecoupé de gros sanglots>, eh bien, elle a perdu plein d’eau, du sang aussi…

- Ta maman attend un bébé ?

- Oui, on attend un bébé, elle va accoucher là, elle est partie vite avec mon père là et tout et tout !

- Bon, alors, courage, ça va aller ! Ne t’inquiète pas ! ». 

Et il repartit avec le sourire, prêt à affronter son évaluation. 

 

Et pendant le contrôle, aller le voir et lui demander à voix basse : « Et tu sais déjà si c’est un petit frère ou une petite sœur ? ».

Voir ses yeux s’illuminer pour me répondre : « une petite sœur, m’dame ! »

 

Cela semblera anodin mais, alors que j’ai si souvent des élèves troublés par le poids et les difficultés de la vie, c’était la première fois que j’en voyais un troublé par la vie elle-même, la vie naissante, la vie jaillissante… Et c’était très beau, vraiment. Savons-nous encore, nous aussi, être émus, simplement touchés et émerveillés par la vie ? 

 

samedi, février 13 2016

A l'école de la sainteté avec Péguy

Incroyable diversité du peuple de Dieu, unie dans une même marche : une unique vocation à la sainteté quelle que soit l'origine, quel que soit le passé... Grandir ensemble sous Son regard, même dans l'opacité, vers la lumière, en apprenant Sa miséricorde : un enjeu de la vie, peut-être encore plus spécifique et fort en Carême. 

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"Il y a deux formations, 

Il y a deux extractions, 

Il y a deux races de saints dans le ciel. 

Les saints de Dieu sortent de deux écoles. 

De l'école du juste

et de l'école du pécheur. 

De la vacillante école du péché. 

Heureusement que c'est toujours Dieu qui est le maître d'école. 

Il y a ceux qui viennent des justes et ceux qui viennent des pécheurs. 

Et ça se reconnaît. 

Heureusement qu'il n'y a aucune jalousie dans le ciel. Au contraire. 

Puisqu'il y a la communion des saints." 

Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu

vendredi, janvier 15 2016

Ce qu'il y a d'Espérance

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Les heures de vie de classe, ces heures au contenu peu formalisé : élections de délégués, "points" à faire, préparation des conseils ou encore, comme je l'avais fait une fois, atelier philo. En 4ème, un champ s'ajoute, l'initiation à l'orientation, et nous avons mené ensemble notre première séance il y a peu avec ma classe. C'était une première pour moi. 

J'ai été agréablement surprise de voir l'intensité de l'attention de mes élèves à cette question de leur avenir : bien sûr, il y a encore une large part de rêve ou, au contraire, d'un pragmatisme un peu dommageable à leur âge ('ça gagne bien le métier x ?') mais, en tout cas, une vraie envie de penser leur avenir. Et là, en 4ème, on commence juste... 

Après un petit diaporama, leur laisser un temps pour noter sur un papier trois points : 

  • Mes envies ? 
  • Mes points forts ? 
  • Mes points faibles ? 

Ce n'était pas facile... Et je fus touchée de les entendre me dire à voix basse, tant de fois, trop de fois, apeurés : "mais moi, Madame, je n'ai pas de points forts !" ou, peut-être encore pire "je n'ai aucune qualité !". Les rassurer, tant bien que mal. Des ados, déjà, peu enclins à voir leurs qualités, mais des ados aussi venant pour beaucoup de familles dans lesquelles "c'est difficile"... Quelle confiance en eux peuvent-ils avoir ? Comment la leur donner ? 

Je restais perplexe, vraiment touchée de ce qui venait de se passer. 

Et puis il y eut alors cette élève, cette élève-là du premier rang, cette élève sans facilité mais qui se bat et qui en veut à fond, se planter en larmes, bouleversée, devant moi alors que je rangeais mes affaires : 
- Madame, vous croyez que je vais réussir ma vie ? Vraiment ?"

Me trouver désemparée, prise au dépourvu et voir ses yeux embués pleins d'attente. Il fallait que je répondre, aussi rapidement que justement. 
- Moi, je crois en toi, tu sais." Attendre un peu et compléter : "Et puis tu sais, réussir sa vie, ce n'est pas que scolairement ni professionnellement ! Il y a plein de domaines ! Sèche tes larmes, garde confiance et surtout ton habituel si beau sourire : tu es une fille pleine de qualités !".

Evidemment, c'était assez bouleversant...

Mon coeur de croyante avait envie de lui dire qu'un Autre croyait en elle, mais sur ce point, je ne puis évidemment que demeurer silencieuse.

Alors, le soir venu, j'ai confié cette élève dans le coeur-à-coeur de l'adoration et j'ai demandé au Seigneur la grâce de pouvoir toujours croire en mes élèves, même et surtout quand eux-mêmes ne croient pas en eux. 

 

lundi, août 31 2015

Le Christ venu nourrir ses pauvres

 

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C’était il y a une dizaine de jours, une simple messe de semaine.

 

C’était une simple messe de semaine : la Parole de Dieu, le Pain qui devient Corps, le Vin qui devient Sang. L’extraordinaire présent auquel on ne s’habitue jamais.

 

C’était une simple messe de semaine : l’assemblée avait plus qu’aux 9/10èmes les cheveux plus que blancs mais, pour une fois, elle n’était absolument pas clairsemée. Elle était assise, parfois dans des fauteuils roulants, parfois avachie… Et là, il y avait pourtant une telle dignité régnante que nous, les quelques valides, n’osions même pas nous mettre debout : cela aurait eu quelque chose de malvenu, de malséant.

 

C’était une simple messe de semaine où les silences côtoyaient les réactions marquées à l’Évangile – un peu fort, semblait-il, à leur goût ! -, où les prières d’intercession étaient hésitantes, parfois oublieuses de leur fin, où personne n’avait envie de rire à des réactions inconsidérées des uns ou des autres, où les réponses de la messe et le Notre Père étaient dits encore avec une certaine conviction, car sus vraiment « par cœur », appris en ce temps-là où leur mémoire fonctionnait encore aussi bien que leur cœur et que leur capacité d’aimer. Et cette dernière, elle ne s’oublie jamais.

 

C’était une simple messe de semaine dans un lieu spécialisé pour ces personnes… avant tout des personnes : oui, des prières hésitantes, avec des balbutiements, des incompréhensions, des oublis, des rappels d’un temps très passé ressortis on ne sait comment à ce moment-là, mystère de la mémoire. Des prières semblant comme un peu ratées mais pourtant tellement réussies, tellement justes…

 

C’était une simple messe de semaine qui m’a remué les entrailles. Peut-être parce que j’ai un membre proche de ma famille aussi atteint de cette terrible dégénérescence cérébrale, peut-être surtout parce que cette messe, c’était vraiment le Seigneur qui se faisait proche des pauvres, très concrètement, parce que cette messe, c’était le mystère de l’Eucharistie à l’état brut.

 

C’était une simple messe de semaine qui redisait si fort combien elle célébrait la Vie.

 

dimanche, juin 7 2015

Certainement... sans la grâce !

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Toujours avec les mêmes 6èmes, s'acheminer doucement vers la fin de la séquence sur la Bible en abordant le genre de la "parabole". 

Choisir pour illustrer mon propos la parabole du Bon Samaritain. 

Lire, expliquer, commenter avec eux... pour qu'ils découvrent la définition et l'utilité de la parabole. 

Et puis, de manière inattendue, cette remarque qui fuse du fond de la classe : 

 

"Il dit bien qu'il faut aimer les autres, tous les autres, comme soi-même ??? Wesh, c'est trop dur ce truc en fait !" 

Allez savoir pourquoi, cela m'a doucement fait sourire ! :) 

 

mardi, mars 3 2015

L'offrande du mendiant : à l'école de Sa pauvreté

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Ai lu durant les vacances L'Offrande du mendiant : quelques pages, fioretti d'une "communauté nouvelle", la communauté de l'Agneau, rameau descendant du solide tronc des nombreuses fondations de saint Dominique. 

 

Un charisme, une intuition : retrouver et s'enraciner dans la pauvreté et la mendicité des origines. S'ensuivent de beaux récits, tous pleins de la grâce de Dieu qui aime tant à s'écrire en clins-Dieu, à l'aune de Sa Parole, souvent rappelée en épigraphe ou au gré des récits : car la Parole n'est pas ici simple illustration, elle est au contraire vécue, incarnée, dans ces différents récits. 

 

Et pour nous dans le monde "ordinaire", quel intérêt allez-vous me dire ? 

 

Je vous répondrais déjà que se souvenir de la grâce de DIeu agissant dans notre monde, c'est déjà une belle joie et un motif suffisant pour le lire. 

 

Mais sans doute pouvons-nous le lire à plus large vue. Ainsi, pour moi, aimant la marche au long cours, j'y ai redécouvert quelques belles réalités que j'ai pu vivre le long du chemin : notamment cette réalité si grandiose que Dieu pourvoit, que l'inquiétude est de trop, que la confiance seule est essentielle... 

Il ne s'agit pas de jouer au pauvre : il s'agit de savoir ne pas, ne plus être repus, d'apprendre à laisser de la place pour accueillir le don de Dieu chaque jour, "notre pain de ce jour"... En ce sens, c'est aussi un chemin de Carême, c'est aussi un chemin de vie pour chacun. 

 

mercredi, février 18 2015

Comme un trésor inconnu

 

- Bonjour mes sœurs !

Elles sont quatre, chacune portant le poids de l’âge inscrit sur leur visage mais avec de beaux regards clairs, francs et pétillants.

Il faut passer par la buanderie où traîne une table à repasser pour découvrir le trésor pour qui elles ont tout quitté, leur trésor : un petit oratoire soigneusement entretenu, une lampe brillant devant un tabernacle.

Rien d’ostensible, tout d’essentiel.

 

Elles, ce sont les sœurs qui nous ont accueillis pour un soir lors d’une journée de marche impromptue sur la via Francigena entre Clairvaux et Châteauvillain.

Des religieuses ayant un apostolat bien particulier : l’accueil des familles des prisonniers de la centrale d’en face. Car elles ont la particularité d’avoir un curieux voisinage : la magnifique abbaye fondée par saint Bernard, la terrible prison qui y existe depuis plus de deux siècles.

En face, il y a des murs et des hommes ayant commis des actes atroces.

Chez elles, il y a des familles, les familles de ces hommes, rudement touchées… alors qu’on y pense si peu.

 

Elles, ce sont les sœurs qui ont raconté à deux petits pèlerins chrétiens des anecdotes de vie pleines d’humanité.

Elles, ce sont les sœurs qui ont partagé avec simplicité ce qu’elles côtoient, chaque jour : horreur, détresse et espérance.

Elles, ce sont des sœurs qui nous ont touchés par ce que leurs actes et leurs vies disent de la grâce de Dieu :

Rien d’ostensible, tout d’essentiel.

 

C’est en partageant avec elles le repas, le pain et puis la prière, surtout la prière, en frère et sœur du jour, bréviaires en main et croix autour du cou, aux Complies puis aux Laudes, que nous pouvions reconnaître leur trésor, ce – ou plutôt Celui - qui fait la force et l’unité de leur vie.

 

Sur leur tabernacle, il y avait écrit : Ecce agnus Dei.  

Dans leur tabernacle, Lui. 

Comme pour Le reconnaître, en tous ;

Comme pour Le désigner, à tous.

 

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Icône de leur salle à manger

 

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