Zabou the terrible

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Mot-clé - vita consecrata

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vendredi, juin 24 2022

Un oui comme une pierre blanche

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(Mosaïque de Rupnik) 

 

 

                 Dans le secret d’une petite chapelle, un jour chaud d’été, j’ai enfin rendu les armes face à toutes mes arguties pour écouter une sorte de grand amour qui était en moi qui m’appelait, qui me dépasse et dont je percevais qu’il était porteur de la plus grande joie ; dans le secret d’une chapelle, et j’ai dit un oui libre complètement balbutiant mais aussi complètement plein de joie pour vivre un temps privé d’engagement au célibat. 

 

            On peut dire plein de choses sur le célibat consacré, en négatif comme en positif, y voir un aspect très pratique de disponibilité, en rechercher mille raisons psychologiques cachées ou explicites et soit mais il ne faut pas oublier l’essentiel : il s’agit avant tout d’un « oui » à une grande histoire d’amour, à un « veux-tu ? » qui bouleverse et qui donne le désir de dire « oui » avec tout son être. Les raisons, les explications autres peuvent être nécessaires mais elles n’en sont pas moins accessoires face à ce oui primordial d’un amour qui s’engage en réponse à un autre amour. Quand on me pose plein de questions sur mon célibat consacré, quand on le remet même parfois en cause, je m’arrête souvent au bout d’un moment, ne pouvant plus dire autre chose que « histoire d’amour », aussi simple et naïf que cela puisse-t-il être.  

 

            Pour autant, je ne suis pas non plus à l’aise avec ceux qui idéalisent ce célibat et le peignent en rose bonbon sucré formidable. L’amour ne veut pas dire que c’est simple tous les jours : les jours creusent leurs crevasses dans nos vies et le « oui » est à redire tous les jours, comme dans un couple qui s’aime et avance tendrement jour après jour malgré les lourdeurs et les crises du quotidien. Je dois avouer d’ailleurs que j’ai une grande tendresse pour les Anciens, quel que soit leur état de vie, qui sont restés fidèles : ils sont souvent des yeux simples, comme lavés par les larmes et leurs rides sont comme les sillons burinés des joies et peines de la vie sur leur corps. Ils disent quelque chose du réalisme de l’amour, qui ne s’écrit pas que dans les volutes légères des jours d’allégresse mais aussi dans la pesanteur des jours graves : calligraphie amoureuse, très certainement un brin divine. Mais ils ne se sont jamais arrêtés, ils ont avancé, ils ont dit oui, un jour, et ils l’ont redit aussi souvent que nécessaire : ils sont un véritable exemple de la réalité de la vie, tout simplement. 

 

            Je n’ai pas leur recul mais je ne peux m’empêcher de rester fascinée, émue, de ce Dieu qui m’appelle, d’une manière qui me dépasse de très loin. Même quand les jours sont plus lourds, il est une joie en mon cœur qui est donnée et il est clair que mon « oui » participe à cette joie. J’aime ce célibat consacré où je me suis engagée tout entière, corps et âme. Il n’est certes pas une carapace face au monde où je suis plongée, il est plutôt comme une brèche : un lieu d’inconfort, d’humanité, de pauvreté et de vulnérabilité, mais qui me pousse à redire « oui » à Dieu, chaque matin, pour redire « oui » à mes frères et sœurs et être parmi et avec eux ce signe très simple de la vie consacrée au travers de mes péchés et de mes ratés. Brèche de Dieu dans ma vie ; brèche divine dans la vie des autres, aussi. 

 

          Dans le secret d’une petite chapelle, c’était un 24 juin que j’ai dit ce « oui » privé voici 12 ans déjà, renouvelé d’année en année jusqu’à ma consécration et au « oui » pour toujours : ce n’est pas tant un anniversaire, ce n’est ni ma naissance, ni mon baptême, ni ma consécration, c’est une pierre blanche sur mon chemin à laquelle je reviens souvent, à l’école de st Jean-Baptiste, le Précurseur, qui ne fait que désigner le Christ. Un oui comme une pierre que j’ai un jour librement posée pour essayer à mon tour, comme consacrée dans le monde, de témoigner d’un grand Amour et de L’annoncer par tout mon être. 

 

mercredi, février 2 2022

Vie consacrée, en sillons d’humanité

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            Ce matin au lycée, avoir été encore une fois l’oreille d’une histoire bien glauque, bien sombre, bien dure concernant une de mes élèves ; et recevoir comme en présent le germe de fragilité confié ; et m’éprouver – comme quasiment tous les jours – éducatrice bien pauvre, à l’exception de mes mains pour la confier, comme beaucoup d’autres, dans ma prière au Seigneur. 

 

            En superposition, le 2 février, c’est la fête de la Présentation de Jésus au Temple et la fête de la vie consacrée : une fête d’action de grâce, sans triomphalisme mais toute pleine d’une joie simple et sereine. 

 

            Parce que, si nos histoires de vie à nous, consacrés, ne sont pas forcément empreintes des mêmes gravités humaines, c’est aussi nos vies en leur simplicité que nous avons confiées, un jour, chaque jour et pour toujours, au Seigneur. Or, s’il y a des merveilles, des moments très lumineux, il faut bien considérer que, dans nos vies aussi, il y a de la pauvreté, de la violence, des reniements et puis toutes ces lâchetés quotidiennes dont nous ne sommes jamais bien fiers. Nous ne valons pas mieux que quiconque. 

 

            Mais il y a cet évangile du jour, cet évangile incroyable où Jésus, fils de Dieu, sans péché, est pourtant tout entier présenté à son Père comme pour nous entraîner dans le même mouvement, sans aucune crainte.

Parce que nous y avons lu un chemin de vie, il nous a été donné de dire un « oui » audacieux que nous redisons chaque jour, parfois avec entrain, parfois plus balbutiants : un oui simplement offert parce qu’il nous a été donné en premier. 

Et, à travers nos propres fissures, nous découvrons le chemin inattendu que trace l’Amour en nos existences ; 

Et nous nous émerveillons de Ses traces ; 

Et nous expérimentons une joie profonde que rien ne saurait nous prendre ; 

Et nous rendons grâce, avec le peuple de Dieu tout entier, pour ce don qui nous a été fait. 

 

            En superposition, ce 2 février, dans mon action de grâce, il y avait d'autres sillons d'humanité que le mien, différents et pourtant pas si éloignés. Il y avait cette élève et tous ces autres-là cabossés de la vie que je ne peux que présenter au Seigneur avec moi en guise de chandeleur d’espérance,  pour que la vie consacrée soit vraiment signe de cette lumière divine qui ne se peut jamais garder pour soi seule : 

Pour qu’un peu d’amour vienne polir les bosses ; 

Pour qu’un brin d’amour vienne éclairer leurs nuits ; 

Pour qu’une étincelle d’amour illumine toutes ces traces d’humanité et les revête de joie. 

 

mercredi, février 3 2021

Comme une lumière, de proche en proche

 

 

            Au lendemain de la chandeleur, je vous souhaite d’avoir dégusté le plein de belles et bonnes crêpes ! Même avec quelques taches plus brunes, avez-vous remarqué combien elles étaient d’un beau jaune ? (Sauf pour les petits malins qui auraient mis du colorant alimentaire, certes). C’est la couleur des chandelles ou l’on dirait aujourd’hui des cierges dont la bénédiction commence la messe de la Présentation de Jésus au Temple le 2 février. 

 

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lundi, février 1 2021

Pour le monde, rond comme une crêpe

 

 

            Cette semaine, semaine de la chandeleur, je vous souhaite de manger des crêpes une fois, deux fois ou passionnément ! Pourquoi ? Parce qu’on a besoin de réconfort, déjà, sans doute et que les crêpes, agrémentées de diverses garnitures, en sont souvent un mais aussi parce qu’elles sont l’occasion d’en manger avec d’autres, ce qui constitue un sucre délicat de leur saveur ! 

 

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jeudi, décembre 10 2020

Exercice de joie pour célébrer Sa fidélité !

https://medias.podcastics.com/podcastics/episodes/1505/artwork/exercice-de-joie-pour-feter-sa-fidelite-inspi.jpg.9482b1c1d107be500b83be308bd7d60f.jpg

Podcast audio disponible sur : https://www.podcastics.com/podcast/episode/exercice-de-joie-pour-fêter-sa-fidélité-54403/ 

Magnificat, le Seigneur fit pour moi des merveilles ! Mais je suis sûre que c’est le cas pour vous aussi… et encore « qu’il fera de même » par la suite. Aujourd’hui est le jour de mon anniversaire de consécration : pas encore un chiffre bien glorieux pour pouvoir le célébrer énormément avec trompettes et tambours mais jour important pour moi et car il me donne l’occasion de célébrer la fidélité du Seigneur, Son appel, la joie qu’il donne – et quelle joie profonde !!! –  et, surtout, toutes les merveilles qu’Il a déjà déposées dans ma vie. 

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vendredi, novembre 22 2019

Quelques minces considérations sur la pauvreté

https://www.turenne.fr/photo/gal/pic/gal-3196761.jpg?v=1434289059

        La pauvreté, conseil évangélique. Nous, vierges consacrées, ne prononçons pas ces trois vœux ou conseils mais, si nous engageons explicitement à vivre dans la chasteté (déjà tout un programme de vie quand on la considère en son sens large !), nous nous engageons aussi à « suivre le Christ » (sans doute encore davantage tout un programme !) et l’on a tendance à dire que les conseils évangéliques sont inclus dans cette sequela Christi. C’est vrai et cela est encore plus global puisqu’en réalité ces deux éléments ne font que dire, d’un simple oui : « je m’engage à apprendre à aimer tout au long de ma vie, jusqu’à la mort ».

 

         Mais considérons néanmoins la question de la pauvreté : vivant dans le monde, devant assurer notre quotidien, ses vicissitudes et ses impôts, il s’agit en gros d’une simplicité de vie qui prendra différents trains de vie selon les lieux, les circonstances diverses des unes ou des autres. Il est cependant bon de faire le point, de temps à autre, si possible avec un père spirituel, pour voir où nous en sommes dans notre rapport avec les biens matériels. À quel moment les transformons-nous en idoles qui tendraient à prendre la place d’un Dieu que nous nous sommes engagées à aimer plus que tout ? Peut-être aujourd’hui cette dimension prend-elle un sens plus brûlant dans le contexte de la crise écologique et nous invite-t-elle également à chercher à enlever de nos vies ce qui est surconsommation : c’est en tout cas une dimension qui va devenir chaque jour plus prégnante. Ces deux questions sont valables pour chacun, bien en dehors de la vie consacrée, puisqu'il s'agit bien d'un "conseil évangélique" destiné à tous. 

 

           Si cela est juste et bon, je me demande toutefois de plus en plus si la tension la plus profonde de ce conseil évangélique ne se trouve pas la réalité de notre pauvreté. Oh oui, nous sommes pécheurs et rien de neuf sous le soleil là ! Certes et c’est en plus facile à dire mais peut-être moins à réaliser pour de bon, en mettant toute la réalité de notre être face au Seigneur. Mais il y a aussi toute cette réalité existentielle de notre pauvreté : la non-maîtrise des événements ou encore le vide parfois apparent et déstabilisant de nos prières. Qu’en faisons-nous justement dans notre prière ? Restons-nous fanfaronnants de force, habitués, rodés de fidélité, ou osons-nous, simplement, venir comme nous sommes à la prière, comme une branche venant prendre sa sève vitale, dépendante intimement de la solidité qu’est le tronc, le corps du Christ ? Cela est pauvreté mais cela est aussi vérité.

          J’y pense souvent depuis la rentrée avec cette fameuse classe compliquée dont je suis professeur principale : je suis vive, j’aime l’action, j’ai un besoin certain de bouger pour changer les choses alors pour tout vous avouer je râle souvent devant le Seigneur en même temps que je Lui confie mes élèves. Des améliorations en vue ? Tellement minimes... mais et si Dieu m’appelait tout simplement à me reconnaître ainsi pauvre devant Lui venue simplement avec toute ma pauvreté ?

            C’est bien cette incroyable sève de vie de la relation avec Lui qui donne d’être une branche vivace, apte à porter des feuilles vertes, des fruits ou, même quand elle devient suffisamment solide, des oiseaux qui viennent s'y reposer. Alors embrasser la pauvreté est probablement d’accepter cette dépendance vitale intérieure.

            Peut-être alors que nos pauvretés existentielles deviennent ces deux pièces de la veuve que saint Luc faisait résonner juste avant la pericope que nous entendions dimanche dernier (Lc 21), juste avant l'annonce de la destruction du Temple. De ces pièces il ne restera probablement rien... mais il y aura été mis beaucoup d’amour et c'est cela qui importe plus que tout, et c'est cela qui transforme tout. 

          Que le Seigneur qui a pris notre chair jusque dans ce qu’elle avait de fragile nous donne chaque jour davantage de nous reconnaître pour ce que nous sommes devant lui, dans nos faiblesses et nos vulnérabilités

samedi, août 24 2019

Lumineuses vies orientées vers la Vie

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Hier ont eu lieu dans ma paroisse les funérailles de Sr Solange, une religieuse que je connaissais peu, n’ayant eu l’occasion que de la croiser ici ou là mais il me semblait important de participer à la prière commune pour et autour d’elle. 

 

Je dois dire que j’ai été frappée par le caractère lumineux de ce moment, comme je l’avais été lors d’autres funérailles de consacrés morts assez âgés, après une longue vie de fidélité, comme feu mon première père spirituel moine ou encore le curé de mon enfance, dont les dernières semaines à l’un comme à l’autre m’avaient aussi particulièrement marquée et presque bouleversée tant elles parlaient du Christ. (Là par exemple : « D’actions de grâce mâtinées d’émotions ») 

 

Si les funérailles peuvent toujours être à la fois douloureuses et apaisantes, il me semble que celles-ci acquièrent une dimension particulière dans ce cas, à laquelle je suis particulièrement sensible. Leur vie a certainement été, comme pour chacun, une succession de lumières et de parts d’ombre mais, chez eux, il y avait aussi cette joie primordiale d’appartenir au Christ dans toute leur existence. Et cette joie s’est vécue dans une fidélité de chaque instant, du oui quotidien, malgré les obstacles, les tempêtes, les tribulations, peut-être malgré des infidélités suivies d’autant de relèvements par miséricorde… et tout cela est grand. Ainsi la célébration des funérailles chrétiennes sonne vraiment comme un achèvement heureux, comme le oui qui a tenu jusqu’à l’heure de la Rencontre avec son Seigneur, cherché avant, sur terre, amoureusement, par toute une vie dans le visage du frère et dans le cœur-à-cœur de la prière. Accomplissement d’un amour dans l’à-Dieu. 

 

Aux jeunes, on donne souvent des jeunes consacrés en exemple. C’est important pour l’élan, pour ne pas se savoir seul et pour oser la folie de l’engagement mais ces vieux consacrés sont aussi à ne pas oublier et à contempler, et fréquemment. Car ils sont aussi vraiment des exemples de fidélité : sans clairon ni trompette, ils représentent par leur vie et par leur mort la force d’un oui qui s’est déployé dans toute une existence, malgré les chemins de traverse parfois chaotiques que la vie fait emprunter, jusqu’au bout. Et alors la mort, en nous renvoyant certes à notre finitude, renvoie aussi et encore davantage à cette résurrection qui nous est promise en espérance, à cette Rencontre vers laquelle la vie consacrée est foncièrement tendue. 

 

Alors qu’ils soient auprès de Dieu, rayonnants, et qu’ils intercèdent pour ceux en pèlerinage encore sur cette terre, pour notre fidélité dans chaque petit et grand oui du quotidien. 

mardi, avril 9 2019

Du vêtement du baptême au vêtement des noces

Dimanche dernier, après avoir aidé depuis plusieurs mois à l’organisation, j’ai eu la joie de participer à la journée diocésaine des servants d’autel à Reims, lieu du baptême de Clovis. Pour ceux qui connaissent mon passé (mon passif ?) de servante d’autel puis de responsable d’un groupe et qui savent l’importance que ce service a eu dans ma vie et dans ma vocation, cela ne surprendra personne que j’aie une appétence toute particulière pour me mettre au service des jeunes effectuant ce beau service. Au plus proche de l’autel, on découvre rien de moins que l’amour fou d’un Dieu qui se donne à nous pour nous faire vivre ! 

 

Notre évêque, venu le matin, a eu des mots que j’ai trouvés fort beaux sur l’aube, vêtement baptismal revêtu pour le service. « Tunique baptismale » que doit aussi revêtir notre cœur, d’où l’importance de recevoir parallèlement le sacrement de réconciliation régulièrement. 

 

Voici plus de deux ans, certains avaient été surpris (voire s’en étaient inquiétés !) de mon choix de recevoir la consécration en aube. Cela avait été fait en concertation avec mon évêque d’alors. 

 

Car, pour moi, il s’agissait de marquer avant tout que toute consécration spécifique s’ancre dans la première consécration baptismale en revêtant ce vêtement de mon baptême. En revêtant l’aube, je rappelai mon adoption filiale par Dieu. 

Pour moi, il s’agissait aussi de revêtir ce qui avait été des années durant une tenue de service et de signifier par là que, ce jour-là, j’acceptais de demeurer au service de Dieu et de son Église par le don de toute ma vie. 

Mais il s’agissait aussi de revêtir le vêtement d’un émoi profondément amoureux, le vêtement de tant d’heures passées à contempler aux premières loges l’hostie élevée dans les mains du prêtre : le vêtement d’une proximité et d’une intimité qui, les années aidant, s’étaient muées en la grande relation d’amour embrassant la totalité de ma vie à laquelle je disais résolument « oui » ce jour-là. 

 

Voilà comme le vêtement de mon baptême est aussi devenu le vêtement de mes noces ! 

 

Mais ces 250 jeunes-là ? 

Tous baptisés, ils auront à épanouir leur vocation baptismale dans leur facette propre, selon l’appel du Seigneur ! 

Parmi eux, certains deviendront prêtres ou diacres et leur aube deviendra aussi le vêtement de leurs noces ; parmi eux, certaines et certains seront consacrés et peut-être qu’ils choisiront aussi de porter une aube ce jour-là ; parmi eux, certains se marieront : qui en costume noir, qui d’une grande robe blanche. 

 

Mais dans tous ces cas, que cela soit visible ou pas, je suis dans le fond certaine que l’aube et tout ce qu’ils y auront vécu de beau, de grand et d’amoureux au service de la messe, se sera imprimé en filigrane de leur cœur et sera aussi, quelque part, le vêtement de leurs noces !

mardi, janvier 29 2019

JMJ comme consacrée ?

Chers tous, 

Me voici de retour des JMJ de Panama, JMJ que j'ai vécues pour la première fois comme déléguée diocésaine mais aussi et surtout comme consacrée. 

Avant de revenir sur ces JMJ et de reprendre ici un rythme plus ordinaire, vous pouvez déjà aller lire un article écrit pour le "journal d'une jeune consacrée" par ici >>  

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lundi, décembre 10 2018

2 ans de joie !

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Aujourd’hui, 10 décembre 2018, je fête mes 2 ans de consécration, le cœur en immense action de grâce, évidemment. …. J’aimerais remercier le Seigneur sans qui rien n’aurait été possible (c’est vrai en plus !) et, pour Le remercier très concrètement, j’ai aussi eu la joie de participer à la messe célébrée par mon cher confesseur pour rendre grâce au cœur de l’immense action de grâce qu’est l’eucharistie ! 

 

Le célébrant m’avait demandé de dire quelques mots sur ce qui faisait ma joie de consacrée et qui pouvait concerner tout le monde. J’ai parlé sans le papier que j’avais préparé, il peut donc y avoir quelques différences mais voici mes notes : 

 

  • Joie de la certitude profonde d’être à ma place, d’être là où le Seigneur le et me veut… Joie de répondre à notre vocation, quelle qu’elle soit ! Et c’est juste incroyable la profondeur de cette joie, malgré les épreuves et les difficultés du jour. Je n’ai jamais été aussi profondément heureuse que depuis que je suis consacrée : une joie liée à un amour d’une incroyable profondeur. 

 

  • Joie qu’une de mes missions soit de porter la prière de l’Église pour le monde. Pas seulement d’avoir les mains dans le cambouis du monde de par mon travail de professeur mais aussi de le porter dans la prière des heures et dans ma prière personnelle. J’en suis honorée et c’est très beau ! 

 

  • Joie d’être appelée à une conversion permanente pour chercher à être comme un panneau indicateur vers le ciel… De plus en plus, des personnes viennent me parler non pour voir « Zabou » mais parce que je suis consacrée, que j’ai un peu ce double ancrage de mes pieds dans le sol de notre monde et mon cœur ancré dans le Seigneur, pleinement donné à Dieu. En cela, il y a la découverte de mon immense petitesse, de ce que je ne maîtrise pas vraiment, c’est-à-dire de ce que le Seigneur fait et veut faire à travers moi pour témoigner de Lui. Et cela, c’est très grand ! 

 

.... J’ai fini en partageant la prière suivante, écrite en août (et que j’ai dite en « nous » pour l’occasion, en précisant que chacun pouvait en prendre ce qu’il voulait de par sa consécration baptismale mais j’en donne ici la version originale). Prions les uns pour les autres, afin de témoigner de Lui et de Sa joie, quel que soit notre état de vie !  

 

Seigneur, Toi, Tu brûles d’amour pour moi en tout lieu et, si souvent, je passe avec l’indifférence de mes préoccupations à côté de Ton buisson ardent qui ne s’éteint jamais. 

 

            Pourtant, je crois que ma vie de consacrée (et cette joie incroyable dont je ne me suis toujours pas remise d’être à Toi) est d’apprendre à T’aimer en tout. A me libérer de tout ce qui me préoccupe pour que Tu aies pleine place et que Tu aimes à travers moi. Apprentissage d’une vie : accueillir l’Amour, Le laisser emplir chaque recoin de notre être. Mystère d’alliance… Donne-moi, sur terre, de vivre comme Ta bien-aimée, dans la fidélité, témoin de Ta joie et de Ton Amour fou qui Te consume pour l’humanité entière. Cette humanité que Tu as aimée à jusqu’à te livrer pour elle. 

Amen. 

mercredi, août 15 2018

Pour mieux connaître les vierges consacrées

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En ce jour en l'honneur de la Vierge Marie, BFMtv en profite pour parler des vierges consacrées, s'efforçant de dire "oui" au Seigneur à leur humble mesure (pas gagné, heureusement qu'il y a Sa grâce !). Bref, pour mieux découvrir notre vocation, n'hésitez pas à aller lire cet article auquel deux vierges consacrées du diocèse de Paris et moi-même pour le diocèse de Nanterre participons par nos témoignages : 

"Mariées au Christ, religieuses hors les murs, qui sont les vierges consacrées ?

 

Marie comme témoin

 

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C’était il y a environ huit ans, nous rentrions des obsèques de mon grand-père. J’avais conduit religieusement à l’aller tout comme je m’efforçais de le faire au retour vu la constitution de ma voiture : d’une part ma grand-tante religieuse et d’autre part l’ami d’enfance prêtre de mon aïeul qui avait célébré la messe. De mon côté, je n’avais encore rien dit sur le grand désir, le grand projet qui habitait mon cœur – même si ma perspicace grand-tante en avait deviné quelques brins – et j’étais heureuse d’avoir une occasion de les côtoyer plus longuement, dans une voiture finalement très pieuse. 

 

 Sur la route chargée d’émotions qui nous ramenait d’un fameux petit village de l’ouest vers la région parisienne, le père J. de s’exclamer : « Voici les clochers de Chartres ! Dans ma famille, on priait la Vierge Marie dès qu’on apercevait la cathédrale sur la route. Je vous propose de chanter le Salve Regina pour votre famille ». Et nous voilà de chanter tous les trois dans la voiturette, avec leurs voix marquées par l’âge et la mienne peu assurée, et de continuer à prier ensemble quelques minutes. C’était simple et c’était très beau. 

 

J’ai gardé précieusement ce souvenir dans mon cœur et, souvent, j’y pense quand je passe du côté de Chartres : je souris de ce beau moment et je prie pour ces deux aînés dans la foi, géants de la fidélité au Seigneur, qui s’éteignent doucement dans le très grand âge. Ce soir, alors que je rentrais de vacances, c’est entre chien et loup que j’ai aperçu au loin les majestueux clochers dominant la Beauce. Et, en cette veille de l’Assomption, est monté naturellement de mon cœur, cette fois avec assurance, comme un passage de témoin réussi, un Salve Regina, cette lente et belle mélodie qui semble courir le long des siècles, au fil des générations qui la disent bienheureuse et des « oui » à son exemple. 

 

O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria

 

jeudi, juin 28 2018

L’inouï d’un grand amour

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            C’était il y a une semaine, lors d'une belle journée sportive avec les élèves : nous qui avions terminé l’épreuve où se trouvait le lieu du pique-nique, nous attendions. Nous ? Des élèves et trois professeurs dont deux arrivés cette année et puis moi : nous sommes encore en train de faire vraiment connaissance. 

 

            Il y avait notamment cette collègue que je sais en train de s’installer, de bâtir son foyer et, très probablement, de commencer à avoir l’idée d’y accueillir un enfant. Et elle de nous demander à l’autre collègue et à moi si nous avions des enfants, ce à quoi lui comme moi répondons non. Elle d’insister de savoir si c’était un choix, mon voisin bafouille quelques mots avant d’annoncer son homosexualité. Et moi, de bafouiller à mon tour « non, oui, enfin… c’est compliqué ». La conversation reprit entre mon voisin et elle et je me suis demandée : « si elle savait » !!! Qu’aurais-je pu répondre, a fortiori étant si proches des élèves et de leurs oreilles ? Que j’étais consacrée à Dieu ? Inaudible (« hein, consacrée ? C’est quoi ? »… loin de son champ de pensée) en plus d’être inouï, fou et incroyable ! Dire que j’étais « un peu comme une religieuse » et parmi eux, pourtant ? Rien que d’imaginer cela, ça me faisait sourire car j’étais en short et baskets, encore suante des cinq épreuves, ayant donné de l’énergie et de la voix pour soutenir mon équipe d’élèves : pas franchement le look porté par l’imaginaire commun français... Et pourtant, tout autant consacrée que mes sœurs qui ont choisi la plus cloîtrée des vies et qui en portent l’habit. Car nos oripeaux ne parlent pas seuls : ce sont seulement nos vies données qui comptent. 

 

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dimanche, juin 24 2018

Comme lui pour avancer et être comme Lui

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Comme Jean le Baptiste, savoir reconnaître le Seigneur qui s’approche, même caché… et en tressaillir d’une joie communicative ; 

Comme Jean le Baptiste, savoir si bien Le reconnaître qu’on est capable de Le désigner, clairement, nettement, à ceux qui nous entourent ; 

Comme la première lecture de sa solennité, savoir que nous ne sommes pas le fruit du hasard mais que nous sommes choisis, aimés, désirés de toute éternité ; 

Comme Jean le Baptiste, être prophète, parler de la part de Dieu… mais savoir que cela ne peut pas se faire sans lourde et permanente conversion de notre part ; 

Alors, comme Jean-Baptiste, sempiternellement savoir qu’on ne saurait même pas enlever les godasses du Seigneur mais qu’on peut parler de Lui, quand même ; 

Comme saint Jean-Baptiste, Lui laisser toute la place ; 

Comme saint Jean-Baptiste, savoir que le Seigneur peut nous faire perdre la tête, d’amour et par amour. 

 

Se servir de l’exemple de saint Jean-Baptiste pour mieux nous convertir, pour devenir un signe vivant tourné vers Son cousin, vers Lui et vivre, et aimer, et se donner, comme Lui ! 

 

 

jeudi, juin 14 2018

Témoignage or not témoignage ?

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Ces derniers mois ont été riches en « témoignages » : ceux un peu officiels lors de soirées vocations ou d’après-midi dédiés, ceux plus officieux de l’échange privé ou encore celui plus surprenant d’une situation d’interview. De l’audience large à l’aventure de deux cœurs en dialogue à bâtons rompus, des enfants qui viennent de faire leur première communion et sont pleins de questions douces de fraîcheur, aux priants âgés simplement heureux de t’écouter, en passant par les ados qui se la jouent blasés mais en réalité sont très intéressés, aux mamans qui viennent te demander ce que tu es concrètement, le style est très différent… et pourtant, c’est toujours le même Seigneur. 

 

            Tous, comme chrétiens, nous sommes appelés à témoigner de ce Dieu qui sauve auquel nous croyons. Mais, comme consacrée, on vient te chercher pour parler de Celui à qui tu as donné, de manière si étrange, ta vie. Un appel ? Es-tu vraiment comme nous ? Alors, évidemment, quand tu parles de Lui, tu parles aussi de toi… et quand tu parles de ta vie, tu ne sais plus le faire convenablement sans parler de Lui. 

 

            Tout l’enjeu est de ne pas trop se raconter soi-même mais bien de dire les merveilles que Lui a faites et fait encore dans ta vie… Exercice si simple et, dans le même temps, si périlleux : Lui avant toi… et cela même quand on te ramène souvent à toi, tes choix et ta petite vie. Alors, tu fais ce que tu peux pour ne pas devenir autoréférentielle mais bien « christo-référentielle », en te disant que, dans le fond, c’est aussi très précisément le chemin de ta vie que l’être ou en tout cas chercher à l’être chaque jour plus. 

 

Mais ce qui est certain, c’est que le témoignage est un exercice provoquant à chaque fois dans le cœur une immense gratitude pour ce qui fut et ce qui est donné. Joie du don de Dieu, joie d'un oui chaque jour redit à celui-ci, tout simplement. Alors, même si tu ne sais jamais très bien ce que cela sème dans le cœur des autres, tu peux te glisser au moins pour toi-même dans les mots de Marie en en revenant, confiante que ces mêmes mots sauront aussi germer chez d’autres, que tu le saches ou non : 

 

Mon âme exalte le Seigneur ! 

 

lundi, février 19 2018

Au désert - 1

Deux fois, j'ai eu l'occasion de vivre un temps au désert : une fois dans le sud du Maroc, en juillet 2008, le temps d'un week-end de pause découverte dans notre temps de volontariat et d'amitié ; une fois trois jours dans le désert du Néguev, en Terre Sainte, en août dernier. J'aurai certainement une belle occasion d'aller découvrir un autre désert l'été prochain mais, en attendant ce futur voyage, ces deux expériences furent uniques en leur genre. Et nous, chrétiens, nous pensons souvent au désert lors du Carême car le Christ y fut 40 jours ! Voici ce qui était proposé dans l'évangile d'hier, 1er dimanche du Carême année B : 

Evangile de Jésus Christ selon saint Marc

Jésus venait d’être baptisé.
Aussitôt l’Esprit le pousse au désert
et, dans le désert,
il resta quarante jours,
tenté par Satan.
Il vivait parmi les bêtes sauvages,
et les anges le servaient.

Quarante jours de désert... Je n'aurai pas autant à en dire mais, pour méditer, je vous proposerai au long de ce Carême quelques billets de et du désert, parce qu'en Carême, nous n'en sommes jamais privés ! (Oui, bon d'accord, c'est très mauvais comme blague). 

 

Août dernier. Nous venions d'arriver en Terre Sainte et nous, groupe de "Bible sur le Terrain", nous ne nous connaissions pas encore. Mais voilà qu'à peine arrivés, nous avons été emmenés au désert pour y dormir, pour y prier, pour y vivre en y lisant la Bible. Il s'agissait durant ce premier jour de méditer sur les Commencements. 

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mercredi, décembre 6 2017

Retour sur la Terre Sainte

J'avais évoqué ici mon pèlerinage du mois d'août dernier en Terre Sainte. Je viens d'en écrire un récit un peu plus long pour le "journal d'une jeune consacrée" sur le blog des "jeunes cathos". 

A lire par ici >>

lundi, novembre 13 2017

Les jeunes plantes et leurs spores audacieuses

Dimanche, c'était la "journée des néophytes" de mon diocèse : eh bien, fréquenter ces "jeunes pousses" est aussi bon pour la foi qu'écouter les enfants parler de Dieu ! Deux exemples, tout comme pour l'EPJ, là encore en guise de fioretti

 http://www.chantonseneglise.fr/pdf/apercus/22677_apercu.gif

 

En parlant d'un psaume : 

"Le verset qui me parle, c'est 'Oui, le Seigneur est ton refuge ; tu as fait du Très-Haut ta forteresse.' parce que, vous vous rendez compte ? Nous, les chrétiens, on a carrément l'être le plus puissant comme refuge !  On n'a jamais à avoir peur !"  

Et bim ! 

 

***

 

 

Quand quelques néophytes cherchent à savoir quelle bête étrange est donc une consacrée et viennent te poser des questions à la fin d'un atelier sur la prière : 

- Mais vous avez le droit d'avoir une relation amoureuse? 

- Ben, non, je me suis engagée à la chasteté dans le célibat pour toujours là : c'est le principe dans la vie consacrée. 

- Mais même pas droit une relation tendre avec quelqu'un ? 

- Eh bien, je n'aime pas trop parler en termes de droit ou d'interdit. J'ai "droit" à l'amitié, et même à des amitiés très profondes, c'est d'ailleurs essentiel dans ma vie, mais pas de relation exclusive avec quelqu'un si c'est votre question. L'idée du célibat consacré, c'est de nous donner corps et âme à Dieu... pour avoir aussi notre amour disponible, en Lui, pour chacun. 

- Ah, en gros, avec votre vie et votre prière, vous êtes une sorte de ressource d'amour, un buffet d'amour où les chrétiens viennent se restaurer quand ils en ont besoin. 

- Euh ouais.... Bon, j'ai aussi besoin de me convertir avant tout comme n'importe qui, hein. 

Bref, belle définition mais reste à le vivre : pression, pression ;-)  

 

mardi, mai 30 2017

Prise en flag ou l'apophtegme unifiant du macaron à la pistache

Long temps de la fin d'année où fatigue et presse savent se conjuguer. Pour moi, il y a toujours l'enjeu de tenir ma vie professionnelle et tout le reste ensemble sereinement, en unifiant la totalité dans la prière puisque l'ensemble fait ma vie "de consacrée" qui appartient à Dieu, origine, fin, arrière-plan et joyeux compagnon de chacun de ces jours. Et parfois...  

 

J'avais aujourd'hui un rendez-vous pour mes études de théologie et, n'ayant pas cours le matin, j'avais mis autour de mon cou une petite croix en bois. Ce que j'appelle en mon for intérieur mon mode "cathostensible" : une petite croix comme signe simple de Celui à qui j'ai donné ma vie et qui, avant tout, l'a donnée pour moi.   

Il y avait aussi un peu de course aujourd'hui afin d'ensuite rejoindre mon collège pour quelques rendez-vous avec des parents et un conseil de classe. Dans ma poche, une croix de Taizé afin d'évidemment changer mon tour de cou mais non point l'essentiel avant de rejoindre mon établissement. Avant de reprendre le train, je me dis qu'un petit goûter (car, oui, je suis une affreuse prof qui aime bien goûter) serait bienvenu pour tenir jusque tard. Et là, arrivant à proximité d'une échoppe de la gare, la vendeuse m'interpelle et s'exclame : 

"Oooooh, mais c'est la maîtresse de ma fille ! Bonjour Mme P**** !" 

Incroyable mais vrai : je tombais sur la mère d'une des élèves dont je suis professeur principale ! Un de mes rendez-vous de la semaine suivante ! Et... j'avais autour du cou ma croix. Et... j'avais un bouquin au titre bien catho dans les mains. Et.... j'étais un peu, voire beaucoup, gênée, je dois l'avouer. Que faire ? Rien, il était trop tard : il ne me restait qu'à assumer, mine de rien et à sourire. 

Mais la maman de mon élève, musulmane comme je le savais par ailleurs, était elle aussi tout sourire. Pas de choc de son côté. Ni de question, sinon la joie de me voir... et de m'offrir un gros macaron à la pistache ! En plein Ramadan ! 

Je suis donc repartie vers le collège avec un bon goûter sous le bras et la promesse de revenir la voir lors d'un prochain passage. Mais je suis aussi repartie en me disant que la couverture de mon identité secrète mais profonde de catholique-consacrée venait d'un coup de prendre un sacré choc. 

Et pourtant... y avait-il eu là atteinte à la laïcité ? 

Dans le fond, cette classe a, sans le savoir, une consacrée comme prof principale. Dans mes études de théologie ou dans les cours que je donne, je suis bien la même, partout. 

Au bout d'un moment de perplexité quant à cette scène, je me suis mise à sourire dans le train. Je pense que, durant ces premiers mois de vie consacrée, je suis encore en train d'apprendre, de découvrir, le don de Dieu spécial de cette forme de vie, qui ou plutôt ce que je suis devenue tout en étant la même... 

Et si les autres étaient aussi patients apprentissages de notre identité ? 

Et si les autres étaient aussi patients apprentissages de notre unité de vie ? 

 

mercredi, mai 3 2017

Dimanche d’élection

 

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Si, le 11 juin, dans mon diocèse, nous voterons tous pour Jésus (ohlala, la consigne de vote cachée !), il n’est pas faux de rappeler que nous célébrons, que fêtons en Église l’élection dès ce 7 mai. Non du dimanche comme jour chômé, non pas l’élection à laquelle vous pensez, mais la nôtre.

 

Dimanche prochain, ce sera le 4ème dimanche de Pâques, celui où l’Église prie tout spécialement pour les vocations.

 

Vocations ? Vocation ?

Comme le rappelle souvent le pape François, à la source de toute vocation, « il y a toujours une expérience forte de Dieu, une expérience qui ne s’oublie pas, on s’en souvient toute la vie » ! Cette expérience forte de se savoir aimés, follement, personnellement, infiniment…

Mais ce ne serait pas juste de limiter cela aux seules formes de vocation « spécifique » : tous nous sommes foncièrement des êtres appelés. Dieu a un projet de bonheur pour chacun d'entre nous. 

 

Tous nous sommes des êtres choisis,

Tous nous sommes des êtres choyés par le Seigneur,

Tous nous sommes ses préférés, chacun pour notre part,

Tous nous sommes ses élus, sans même faire campagne. 

 

… Et dire qu’il n’a même pas eu peur de nous élire alors que nous ne le méritons même pas… !

 

Alors, pour nous préparer à ce dimanche d’élection(s) dans les divers sens du terme, si nous prenions le temps d'ici là, même sous une ambiance grisâtre, de rendre grâce ?

 

Pour L’élire chaque jour plus comme Seigneur de nos vies ! :-) 

 

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