L’heure étant à la surchauffe neuronale, il m’a semblé
bon d’aller ces derniers jours voir deux dessins animés. Oui, vous avez bien lu
des dessins animés (d’ailleurs j’aime tellement ça que, après les écrits de
l’agrégation, j’ai fait une cure de Walt
Disney mais ne le répétez surtout pas), que j’ai pris plaisir à
regarder !
Toutefois, l’heure étant aussi à l’élévation spirituelle,
je les ai également vus et lus comme des films porteurs d’une certaine
profondeur ! La preuve ?
Kung fu panda II

Sous
un aspect comique immédiat (et franchement sympathique d’ailleurs !), ce
film peut être lu comme une illustration et une amplification de la phrase de
St Séraphim de Sarov : « Acquiers la paix intérieure et des âmes, par
milliers, trouveront auprès de toi le salut. »
Bien
que, quand on est chrétien, on a déjà la chance de savoir où la trouver cette Paix
! Bon, après, il faut tout de même l'acquérir... et ça, dans mon cas, c'est loin d'être gagné ! ;-)
Le Chat du rabbin

(Comment ?
Vous ne connaissez pas la B.D. ? Lisez-la vite !)
On
pourrait certes reprocher à Sfar une approche naïve et simpliste des
religions croquées par son fameux chat athée-à-la-réplique-légère-ne-croyant-qu’aux-bras-de-sa-maîtresse.
Judaïsme,
islam, catholicisme et orthodoxie : tout le monde il est beau il est
gentil ? Il n’en est rien en réalité.
Si
les caractères sont parfois légèrement caricaturaux, si les rencontres des
protagonistes sont houleuses, si le chat donne à son maître des réponses qu’on
croirait sorties de la bouche d’un adolescent en révolte contre la religion, il
faut remarquer que tous les personnages conservent leur religion du début à la fin
et qu’il ne s’agit pas ici de maintenir un quelconque ethos de narrateur - au contraire, il y aurait plutôt ici quelque
chose de l’ordre de la tendresse.
Non,
chaque personnage est réellement croyant – respectivement athée – et ne renie
pas sa Foi devant l’autre. Même le rabbin, confronté à un sabre musulman d’un
peu trop près et s’emmêlant dans ses explications ne reniera pas sa foi
juive !
Bel
exemple donné que la scène où rabbin et imam prient en même temps… mais non de la même façon !
Beau
chemin que celui d’une découverte de l’autre qui ne passe pas par un reniement
de soi !
Belle
fidélité que la prière gardée même en voyage, même en contrée étrangère, même
quand tout est chamboulé !
Seule
manière pour établir un dialogue interreligieux qui soit vrai, me semble-t-il,
et qui ne bascule pas dans un quelconque syncrétisme :
Savoir
qui l’on est et ne jamais cesser d’approfondir en Qui l’on croit.
Manière
de vivre, pour rencontrer, pour aimer, pour proclamer enfin, en vérité.