Zabou the terrible

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vendredi, juin 24 2022

Un oui comme une pierre blanche

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(Mosaïque de Rupnik) 

 

 

                 Dans le secret d’une petite chapelle, un jour chaud d’été, j’ai enfin rendu les armes face à toutes mes arguties pour écouter une sorte de grand amour qui était en moi qui m’appelait, qui me dépasse et dont je percevais qu’il était porteur de la plus grande joie ; dans le secret d’une chapelle, et j’ai dit un oui libre complètement balbutiant mais aussi complètement plein de joie pour vivre un temps privé d’engagement au célibat. 

 

            On peut dire plein de choses sur le célibat consacré, en négatif comme en positif, y voir un aspect très pratique de disponibilité, en rechercher mille raisons psychologiques cachées ou explicites et soit mais il ne faut pas oublier l’essentiel : il s’agit avant tout d’un « oui » à une grande histoire d’amour, à un « veux-tu ? » qui bouleverse et qui donne le désir de dire « oui » avec tout son être. Les raisons, les explications autres peuvent être nécessaires mais elles n’en sont pas moins accessoires face à ce oui primordial d’un amour qui s’engage en réponse à un autre amour. Quand on me pose plein de questions sur mon célibat consacré, quand on le remet même parfois en cause, je m’arrête souvent au bout d’un moment, ne pouvant plus dire autre chose que « histoire d’amour », aussi simple et naïf que cela puisse-t-il être.  

 

            Pour autant, je ne suis pas non plus à l’aise avec ceux qui idéalisent ce célibat et le peignent en rose bonbon sucré formidable. L’amour ne veut pas dire que c’est simple tous les jours : les jours creusent leurs crevasses dans nos vies et le « oui » est à redire tous les jours, comme dans un couple qui s’aime et avance tendrement jour après jour malgré les lourdeurs et les crises du quotidien. Je dois avouer d’ailleurs que j’ai une grande tendresse pour les Anciens, quel que soit leur état de vie, qui sont restés fidèles : ils sont souvent des yeux simples, comme lavés par les larmes et leurs rides sont comme les sillons burinés des joies et peines de la vie sur leur corps. Ils disent quelque chose du réalisme de l’amour, qui ne s’écrit pas que dans les volutes légères des jours d’allégresse mais aussi dans la pesanteur des jours graves : calligraphie amoureuse, très certainement un brin divine. Mais ils ne se sont jamais arrêtés, ils ont avancé, ils ont dit oui, un jour, et ils l’ont redit aussi souvent que nécessaire : ils sont un véritable exemple de la réalité de la vie, tout simplement. 

 

            Je n’ai pas leur recul mais je ne peux m’empêcher de rester fascinée, émue, de ce Dieu qui m’appelle, d’une manière qui me dépasse de très loin. Même quand les jours sont plus lourds, il est une joie en mon cœur qui est donnée et il est clair que mon « oui » participe à cette joie. J’aime ce célibat consacré où je me suis engagée tout entière, corps et âme. Il n’est certes pas une carapace face au monde où je suis plongée, il est plutôt comme une brèche : un lieu d’inconfort, d’humanité, de pauvreté et de vulnérabilité, mais qui me pousse à redire « oui » à Dieu, chaque matin, pour redire « oui » à mes frères et sœurs et être parmi et avec eux ce signe très simple de la vie consacrée au travers de mes péchés et de mes ratés. Brèche de Dieu dans ma vie ; brèche divine dans la vie des autres, aussi. 

 

          Dans le secret d’une petite chapelle, c’était un 24 juin que j’ai dit ce « oui » privé voici 12 ans déjà, renouvelé d’année en année jusqu’à ma consécration et au « oui » pour toujours : ce n’est pas tant un anniversaire, ce n’est ni ma naissance, ni mon baptême, ni ma consécration, c’est une pierre blanche sur mon chemin à laquelle je reviens souvent, à l’école de st Jean-Baptiste, le Précurseur, qui ne fait que désigner le Christ. Un oui comme une pierre que j’ai un jour librement posée pour essayer à mon tour, comme consacrée dans le monde, de témoigner d’un grand Amour et de L’annoncer par tout mon être. 

 

jeudi, décembre 10 2020

Exercice de joie pour célébrer Sa fidélité !

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Podcast audio disponible sur : https://www.podcastics.com/podcast/episode/exercice-de-joie-pour-fêter-sa-fidélité-54403/ 

Magnificat, le Seigneur fit pour moi des merveilles ! Mais je suis sûre que c’est le cas pour vous aussi… et encore « qu’il fera de même » par la suite. Aujourd’hui est le jour de mon anniversaire de consécration : pas encore un chiffre bien glorieux pour pouvoir le célébrer énormément avec trompettes et tambours mais jour important pour moi et car il me donne l’occasion de célébrer la fidélité du Seigneur, Son appel, la joie qu’il donne – et quelle joie profonde !!! –  et, surtout, toutes les merveilles qu’Il a déjà déposées dans ma vie. 

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mardi, avril 9 2019

Du vêtement du baptême au vêtement des noces

Dimanche dernier, après avoir aidé depuis plusieurs mois à l’organisation, j’ai eu la joie de participer à la journée diocésaine des servants d’autel à Reims, lieu du baptême de Clovis. Pour ceux qui connaissent mon passé (mon passif ?) de servante d’autel puis de responsable d’un groupe et qui savent l’importance que ce service a eu dans ma vie et dans ma vocation, cela ne surprendra personne que j’aie une appétence toute particulière pour me mettre au service des jeunes effectuant ce beau service. Au plus proche de l’autel, on découvre rien de moins que l’amour fou d’un Dieu qui se donne à nous pour nous faire vivre ! 

 

Notre évêque, venu le matin, a eu des mots que j’ai trouvés fort beaux sur l’aube, vêtement baptismal revêtu pour le service. « Tunique baptismale » que doit aussi revêtir notre cœur, d’où l’importance de recevoir parallèlement le sacrement de réconciliation régulièrement. 

 

Voici plus de deux ans, certains avaient été surpris (voire s’en étaient inquiétés !) de mon choix de recevoir la consécration en aube. Cela avait été fait en concertation avec mon évêque d’alors. 

 

Car, pour moi, il s’agissait de marquer avant tout que toute consécration spécifique s’ancre dans la première consécration baptismale en revêtant ce vêtement de mon baptême. En revêtant l’aube, je rappelai mon adoption filiale par Dieu. 

Pour moi, il s’agissait aussi de revêtir ce qui avait été des années durant une tenue de service et de signifier par là que, ce jour-là, j’acceptais de demeurer au service de Dieu et de son Église par le don de toute ma vie. 

Mais il s’agissait aussi de revêtir le vêtement d’un émoi profondément amoureux, le vêtement de tant d’heures passées à contempler aux premières loges l’hostie élevée dans les mains du prêtre : le vêtement d’une proximité et d’une intimité qui, les années aidant, s’étaient muées en la grande relation d’amour embrassant la totalité de ma vie à laquelle je disais résolument « oui » ce jour-là. 

 

Voilà comme le vêtement de mon baptême est aussi devenu le vêtement de mes noces ! 

 

Mais ces 250 jeunes-là ? 

Tous baptisés, ils auront à épanouir leur vocation baptismale dans leur facette propre, selon l’appel du Seigneur ! 

Parmi eux, certains deviendront prêtres ou diacres et leur aube deviendra aussi le vêtement de leurs noces ; parmi eux, certaines et certains seront consacrés et peut-être qu’ils choisiront aussi de porter une aube ce jour-là ; parmi eux, certains se marieront : qui en costume noir, qui d’une grande robe blanche. 

 

Mais dans tous ces cas, que cela soit visible ou pas, je suis dans le fond certaine que l’aube et tout ce qu’ils y auront vécu de beau, de grand et d’amoureux au service de la messe, se sera imprimé en filigrane de leur cœur et sera aussi, quelque part, le vêtement de leurs noces !

samedi, octobre 19 2013

Durant une semaine mais pour que ce soit pour la vie


"Mettez-vous à mon école car je suis doux et humble de coeur" (Matt. 11, 29) 


jeudi, avril 11 2013

Message de service, message de prière


Il ne s'agit pas de faire du misérabilisme ou de la culpabilisation à mauvais escient, type "regardez combien ils souffrent là-bas et combien nous on a de la chance alors qu'on se plaint" car cela n'est ni juste, ni porteur de fruits. 

En revanche, que des hommes et des femmes ne puissent pas vivre librement leur Foi, 

Que des hommes et des femmes soient persécutés pour leur adhésion au Christ, 

Là, nous sommes tous concernés, chrétiens ou non car c'est proprement un scandale. 

C'est pourquoi je me très volontiers fais le relais de l'AED, de l'Aide à l'Eglise en détresse


Pour leur nuit des témoins,  qui a lieu demain soir à Notre Dame (les infos par là)
Il y a aussi un flash mob de prévu demain avec rdv à 17h pour tous les jeunes qui le peuvent (les infos par ici cette fois).  

Et, dans tous les cas, c'est une bonne occasion qui nous est offerte pour penser à prier pour tous ceux qui souffrent pour leur foi et qui en vivent quand même,  
Témoins du Christ vivant en leur vie ! 

lundi, décembre 3 2012

Madame le Ministre, je vous fais une lettre…


 

Chère Cécile D.,

 

On dirait que tu as eu quelques mots malheureux… Ou tout au moins un peu rapides concernant l’Eglise et l’accueil des plus défavorisés.

 

Comme le dit le p. Cédric Burgun sur son blog, on croirait que tu as regardé Ainsi soient-ils ! Je suis d’accord avec lui mais il me semble que ce n’est pas tant l’accueil des sans-papiers dans le séminaire que tu as regardé que le si politique cardinal entouré de luxe (à moins que ce ne soit le pape et sa verveine : il faut dire que tu avais le choix). Une Eglise pleine de faste, d’or et d’argent à qui il faut venir secouer la manche de la soutane avec énergie pour l’amener à réagir.

 

Je crois que tu te trompes d’époque et, surtout, de réalité : c’est une vision erronée qu’on lit encore, il est vrai, ici ou là. Mais en plus, tu tombes vraiment mal : les cathos, c’est été comme hiver qu’ils se mobilisent : c’est leur Foi qui les y invite. Non par condescendance mais parce que l’autre est frère tout autant aimé de Dieu et que l’Amour, c’est en s’exerçant qu’il se multiplie toujours plus – mathématiques divines. Tu ne t’étonneras donc guère que les réactions fusent chez les catholiques. Tiens, va voir un peu ce que le responsable de la solidarité du diocèse de Paris te répond >> .

 

Voilà, Cécile, la réalité de ce qui existe. Notre richesse n’est pas celle des grands groupes financiers, tu sais, même si notre institution est ancienne… Viens participer à des groupes, à des retraites et vois toi aussi, sous l’apparente uniformité du monde catholique, ces murs qui craquellent, ces repas frugaux. Organise des pèlerinages et vois ces jeunes chrétiens parfois en galère financière que tu te bats pour faire partir, un peu plus loin, pour les aider à grandir.

 

D’ailleurs, notre seule richesse, nous t’invitons à venir la partager. A en vivre avec nous : elle ne te rendra pas riche aux yeux du monde, mais elle enrichira tous ceux que tu approcheras de ton amour.

 

Notre richesse est pauvreté, fragilité. Elle se trouve dans ce qui est petit et faible. Elle a un nom si banalisé, si trivial que j’ose à peine te l’indiquer, de peur que tu le comprennes mal. Car notre richesse à nous, Cécile, c’est l’Amour. On croit en un mec qui a donné sa vie par amour et, tu sais, dès qu’on choisit de le suivre ce type-là, on se lance dans un inconnu toujours plus exigeant, toujours plus décapant…

 

Notre richesse, notre force, c’est d’apprendre chaque jour un peu plus à nous donner par Amour, à l’exemple du Seigneur. Vois-en un résultat dans toutes ces initiatives chrétiennes !

 

Toutefois, Cécile, je te remercie pour une chose si tu as été sincère dans ta demande, c’est que tu as sans doute été l’aiguillon qui nous donnera envie d’aller encore plus loin dans le service de l’autre.

 

Et sur ce point, j’ai aussi à balayer devant ma porte, ne serait-ce qu’en osant enfin aller parler à ce SDF que je croise tous les soirs à l’entrée de mon parking, sur son tapis de sol, et qui me fout la pétoche à tel point que je n’ai pas encore osé y aller. Allez, à défaut d’une ouverture d’église, je sens que ça va se finir par un pain au chocolat pour lancer la conversation et voir comment l’aider : vois ça comme un gage de ma part. Et toi, quand viens-tu nous aider, ou, au moins, nous voir ?

 

Très respectueusement malgré mon tutoiement, 

Zabou

 

lundi, novembre 19 2012

Que Ton feu, Seigneur, brûle en nous !

 

 

 

Comme chaque mois, il s’agissait de les faire prier.

De les aider à prier parce qu’une réunion « catho » n’a de sens que si elle mène un peu plus chacun de ses participants vers Dieu,

Que si elle nous aide à ancrer chacune de nos paroles dans Sa Parole.

 

La tâche de ce week-end était ardue vu l’évangile offert à notre méditation.

Comment parler de la parousie ou même plus largement d’eschatologie à des jeunes ? A des jeunes dont certains sont très jeunes ? 

Tout cela, même sans citer de grand mot, mais surtout sans tomber dans une vision mignonette-niaiseuse de la venue du Christ, puis du paradis à grand renfort d’anges et de trompettes (ah ouais, nan, ça, c’est vraiment dans l’apocalypse), avec nuages du paradis moelleux et tout confort face à une grande fournaise pleine d’humains à la broche ?

 

Pire encore que de l’explication : comment prier avec, vraiment ?

 

J’ai relu l’évangile du dimanche, j’ai prié moi-même… puis je suis restée sur cette phrase : « sachez que le Fils de l'homme est proche, à votre porte »

 

Je me suis dit que, pour prier, on pouvait peut-être partir du passé, du nôtre, de tous ces moments si lumineux que oui, nous savions que Dieu était à notre porte, qu’Il était là, à ce moment-là.

Moment(s) de feu !

 

Goûter au silence avec cette phrase, avec cette idée…

Puis les inviter, une fois un moment particulier trouvé, à aller allumer une bougie pour en rendre grâce ;

Et à poursuivre cette action de grâce en son cœur, en demandant au Seigneur de l’étendre à l’ensemble de notre vie ;

En Lui demandant d’en être souvent les témoins et les instruments.

 

Bien sûr, quand on est nombreux, tous ces instants épars ne forment plus qu’une seule magnifique gerbe de lumière.

 

 

 

Et l’on peut alors se rappeler que la venue du Fils de l’homme sera comme un feu…

Et comme Il voudrait « qu’Il soit déjà allumé »… en nous ? 

 

 

dimanche, novembre 11 2012

Veille de rentrée

 

« Avez-vous des résultats ?

Quand le Seigneur est mort, quels résultats avait-il ?

Nous ne sommes pas encore morts.

 

Nous pensons qu’on ne peut pas aimer sans produire de la grâce. Mais cette grâce, où va-t-elle, vers qui va-t-elle ? Vers quel lieu ? Vers quels temps ?

Dieu n’a pas à nous le dire.

 

À travers ces êtres proches que nous aimons, au bureau, en famille, dans la rue, c’est le monde entier que nous avons à aimer.

Ce monde entier nous ne l’aimons en vérité que si nous aimons pratiquement ces êtres qui sont près de nous. Mais, les résultats, à Dieu d’en décider le lieu et le temps.

 

À propos de milieux particulièrement imperméables à la grâce, au message chrétien, on souhaiterait ardemment la multiplication de Carmels, de monastères priants et pénitents.

Ce souhait ne nous coûte pas cher.

Quelque chose de plus onéreux et d’immédiatement réalisable, c’est de hâter notre propre dépouillement et de laisser dans ce dépouillement jaillir un amour forcené du monde, l’amour même du Christ pour ce monde pour tout le monde. »

 

in Madeleine Delbrêl, « Pays païens et charité » (1943), reproduit dans le 7ème tome des Œuvres complètes, La Sainteté des gens ordinaires, éd. Nouvelle Cité, p. 48-49.

 

mercredi, août 1 2012

C’était un p’tit bonheur

 

On préparait des sacs qu’il portait.

Je ne le connaissais pas, j’ai regardé son étiquette, j’ai lu : « Bonheur ».

Bonheur ? Quel drôle de nom, pourquoi pas libellule ou papillon ?

 

J’ai toujours tendance à me méfier des noms comme ça, un peu bizarres,

Et pourtant, c’est quand même beau de s’appeler « bonheur » !

Je lui ai souri en lui tendant le sac et il m’a aussi répondu d’un large sourire :

Bonheur, ou la tâche de répandre la joie ?

 

Ces autres personnes-là arrivaient,

J’étais émue de la dignité qui accompagnait la misère qu’ils portaient avec eux, qu’ils traînaient lourdement.

J’apportais quelques-uns de ces colis qui allait pouvoir les aider au moins à s’alimenter pour quelques jours.

Bonheur faisait pareil, lui pour les familles : il portait toujours des sacs.

Cela a duré des heures et la fatigue se faisait sentir, en sus du poids des histoires tragiques entendues ici et là, en sus de ce nombre toujours grandissant des « accueillis » ici : Seigneur, que de misère !

 

Bonheur, lui, souriait toujours… ça m'a fait sourire. 

Et, au soir, sourire encore en priant avec le psalmiste, comme naturellement :

« Qui nous fera voir le bonheur ?

Sur nous, Seigneur, que s’illumine Ton visage ! » (ps. 4)

 

vendredi, juin 29 2012

Loquacité(s)

 

Il y a ces mots que l’on clame,

Et puis il y a ces mots que l’on peine à prononcer, qui butent tant ils impressionnent ;

 

Il y a ces mots qui disent des grandes vérités, qui proclament des leçons,

Et puis il y a ces mots qui, humblement, balbutient un « je » ;

 

Il y a ces mots à la rhétorique fanfaronne,

Et puis il y a ces mots qui cherchent leur épaisseur dans leur simple nudité ;

 

Il y a ces mots d’un seul jour, d’un oral, d’une épreuve,

Et puis il y a ces mots d’un jour qui s’engagent à durer, promesse à la fois d’un aujourd’hui et d’un plus loin ;

 

Il y a ces mots entre Lui et moi, entre moi et Lui

D’un matin émerveillé,

D’un midi plein de remous,

D’un soir silencieusement confiant. 

 

 

jeudi, avril 5 2012

Temps de Dieu fait pour l'homme

 

Il y a quelque chose de très particulier avec le temps durant la Semaine Sainte. Pas le temps météorologique – quoique toutes les personnes s’occupant de liturgie surveillent avec angoisse le ciel pour le feu de la vigile pascale – mais ce temps chronologique qui semble toujours s’écouler différemment.

 

Ces jours prennent leur temps, semblent s’étirer pour nous faire entrer dans le mystère dont ils sont porteurs.

 

Quand on s’occupe d’un groupe de servants d’autel, il faut encourager les jeunes à venir aux différentes célébrations… Et là, on se heurte souvent à l’incompréhension de certains jeunes mais, aussi, de certains parents, pas forcément très au fait de la signification de ces jours. Venir autant à l'église ? Mais pourquoi donc ? Même moi, encore hier, je me suis entendue dire par un proche « Ah oui, en fait, tu passes toute sa semaine à la messe, quoi ! ». Hmm…

 

Pour certains, le devoir est accompli quand on est venu qui le jeudi, qui le vendredi, qui le samedi, qui le dimanche… Mais là, il n’est pas question du tout de devoir ! C’est parfois difficile à faire entendre mais, pendant la Semaine Sainte, il est question d’apprentissage.

 

Le triduum, c’est la pédagogie divine en actes.

 

Si l’on me demandait quand il est préférable de venir lors du Triduum pascal, je répondrais : « à tout ! » et je nous pourrais pas faire autrement.

 

Parce que chaque moment nous aide à marcher vers la joie de Pâques ;

Parce que chaque jour, si différent, nous est offert comme pédagogie divine pour nous apprendre à entrer plus avant dans un mystère qui nous dépasse.

 

Chaque moment importait fait l’objet d’une célébration dans ces trois jours : la Semaine Sainte se fait alors anamnèse de ce sur quoi repose notre foi.

 

Dans un monde qui brille souvent par sa vitesse tourbillonnante, j’aime que ces jours me donnent de prendre enfin le temps, de m’arrêter sur ces instantanés de la Passion du Christ qui ne sont pas détails mais conduisent pas à pas à la joie ineffable de la Résurrection.

 

Le Triduum, ou le temps de Dieu fait pour l’homme !

 

Heureux Triduum pascal à vous, chers lecteurs !


 

 

lundi, octobre 31 2011

Engagez-vous, rengagez-vous !

 

- Ah oui, vous êtes de la famille de Zabou ! Et comment que je la connais ! Elle est très motivée et impliquée.

- Trop impliquée.

 

Propos rapportés, propos pas à discuter parce que venant d’un aîné ? L’histoire fut assortie d’une morale m’expliquant en gros que la messe du dimanche, c’était bien, mais largement suffisant. Ah oui…

 

Ben… ben non.

Je ne peux pas adhérer à cela et, au-delà de cet exemple somme toute ridicule, dérisoire et banal, je repense à tous ces appels lancés à la paroisse en début d’année et qui demeurent bien souvent, trop souvent, sans réponse. Chaque année, cela me peine vraiment.

 

Bien sûr, il ne s’agit pas de stigmatiser ceux qui sont déjà overbookés, ceux qui ont déjà à peine le temps de voir et de vivre avec les leurs – ce qui est la priorité ! –, mais plutôt de pointer une attitude qui, à mon sens, n’est pas très juste.

 

Chrétiens, notre vie de foi ne peut se limiter à la messe du dimanche. Parce que la Foi, c’est avant tout un don, une folle histoire d’amour et que l’amour n’a pas de mesure.

 

Bien sûr aussi, aller à la messe le dimanche demande une réelle fidélité, un premier engagement… mais qu’est ma Foi si elle ne cherche pas à rejaillir sur toute ma vie ? Si elle ne s’engage pas quel que soit cet engagement, qui peut être celui si invisible mais si essentiel de la prière –, quelle est-elle ? Comment saurait-elle porter du fruit ?

 

Il ne s’agit pas de distribuer ici des bons et des mauvais points entre de bons et de mauvais chrétiens : ce serait ridicule, même tout à fait nul. Il s’agit de voir, de chercher comment vous, comment toi, comment nous, comment moi on peut servir le Christ.

 

Alors, on ne cherche pas avant tout à calculer en termes de stratégie, en « heures prises de disponibilité », à se dire « pas assez », « assez » ou « trop » impliqué, on cherche à savoir comment incarner au mieux notre Foi, selon les dons qui nous sont donnés et les services qui, ici ou là, nous sont demandés.

 

Et, toujours, l’on prie au moment de s’engager. Toujours.

 

Car l’engagement n’équivaut pas à l’activisme : c’en est même le contraire ! Quand bien même certains engagements demandent le sacrifice d’une bonne partie de son temps libre… Et c’est la raison pour laquelle il faut discerner, et y revenir souvent, pour toujours mieux s’ajuster : en priant, en demandant conseil aussi.

 

S’engager, se réengager…

Ce n’est pas chercher la gloriole, ce n’est pas faire des actions spécialement éclatantes : tout acte fait avec amour valant autant aux yeux du Seigneur.

Ce n’est pas non plus juste « s’impliquer » dans telle ou telle action pour s’impliquer.  

S’engager, c’est chercher à vivre sa Foi, de son mieux.

 

Je suis une des pierres de cette Eglise à laquelle j’appartiens.

Sans moi, l’édifice d’ensemble tient bon mais sans moi, il y a un trou, tout petit certes, mais un trou réel dans l’Eglise.

Et avec le froid hivernal qui arrive et les grandes tempêtes qui nous secouent périodiquement, c’est mieux qu’il n’y ait pas de trous, mais que tout tienne et se tienne ensemble, non ?

 

dimanche, octobre 16 2011

« Le Bonheur de connaître et d’aimer Dieu » - semaine missionnaire mondiale

 

Ce week-end, il se passe beaucoup de choses dans l’Eglise universelle ! Outre le congrès sur la Nouvelle Evangélisation, ce dimanche ouvre aussi la semaine missionnaire mondiale, deux thèmes qui résonnent, logiquement très liés, évidemment très proches. Du coup, cela m’a donné envie de vous partager un autre texte (et pas simplement une citation cette fois) sur ce thème car il me semble simplement vital, qui que nous soyons, quoi que nous vivions ; car il est fondamentalement chrétien.

 

Ce texte est signé Madeleine Delbrêl et se lit drôlement bien. L’idéal serait de le vivre de même, c’est-à-dire drôlement bien ! :-)

 

 

 

Quand on connaît le bonheur on ne peut pas l’imposer mais on n’a pas le droit de ne pas le proposer.

C’est la pire injustice quand ce bonheur est

Connaître Dieu,

Aimer Dieu.

 

C’est la valeur suprême de Dieu qui doit être gravée à vif dans notre esprit, notre cœur, notre chair.

C’est elle qui est marquée sur nous, indélébile par le baptême.

 

Nous n’avons plus le droit de rabougrir notre faim de bonheur, de bien, à moins qu’elle.

 

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mardi, septembre 13 2011

Vatican vertigo

  Habemus papam ! Je ne me prends pas pour le cardinal protodiacre mais je parle bien évidemment du récent film de Nanni Moretti.

 « Brillant, peut-être mais peu priant » ; « beau film et drôle en plus malgré ses longueurs » : je souscris complètement aux analyses de Mgr Bernard Podvin d’une part (à lire ici)  et du P. Emmanuel Pic d’autre part (à lire par là).

 J’ai admiré, j’ai souri, j’ai ri tout en trouvant les traits parfois un peu forcés et l’absence de prière beaucoup trop flagrante : manque de réalisme certain. (Bon, avouons-le, je suis ceci étant complètement fan du match de volley cardinalice !)

 

Habemus papam : je n’aime pas non plus que le film se termine par le retrait du pape, par le début d’une vacance puis ce titre apparaissant immédiatement sur l’écran, suggérant que le seul pape possible, le seul pape régnant déjà dans un monde empli de vacuité et de psittacisme théâtral, c’est le vide…

 

Et pourtant, pourtant, j’ai été touchée par ce pape qui ne veut pas l’être incarné à l’écran par un immense Michel Piccoli.

 Parce qu’au-delà de ce monde moderne qui évacue la question de Dieu, au-delà de ce Dieu qui semble si absent ici, c’est un homme qui est présent et il a toute son importance, y compris pour nous, croyants, qui visionnons ce film.

 Le cardinal Melville, c’est un homme qui reçoit, comme chacun d’entre nous, une mission, une vocation… Charge immense : les autres cardinaux n’aimeraient pas être à sa place et cela se comprend !

 

Mais il n’y a pas que la charge pontificale qui peut sembler écrasante : chacun d’entre nous, pour accueillir une mission, pouvons nous sentir comme ce pape, d’abord écrasé, puis fuyant ce qui est demandé.


Oubliant que ce qui est demandé est aussi donné…

 « Da quod jubes ; jube quod vis :

Donne ce que Tu commandes ; commande ce que Tu veux. » (Saint Augustin)

Cela est suggéré dans le film mais comme noyé par le frou-frou des cappa magna se frottant aux envolées lyriques du psychanalyste ayant un grain alors qu’il s’agit de l’essentiel.

 

On dit que le pape a une salle des pleurs à côté de la chapelle Sixtine quand il accepte sa charge… Cela a dû arriver à plusieurs cardinaux de pleurer en s’habillant pour la première fois tout de blanc mais ils ont prié, ils ont dit oui et ont alors avancé, confiants, pour répondre à l’appel qui leur était lancé. Parce qu’ils savaient que ce n’était pas sur leurs propres forces qu’ils allaient devoir et pouvoir s’appuyer.

 

Finalement, en forçant trop les traits d’un monde d’où la Transcendance semble en exil  – et a fortiori, ce Quelqu’un en qui nous croyons – le film de Nanni Moretti a, au-delà du réel plaisir esthétique qu’il nous offre, le mérite de nous renvoyer, chacun, à notre condition de pécheurs indignes et incapables, certes, mais pécheurs pardonnés et rendus capables de tout en Celui qui nous appelle. 

 

vendredi, juin 24 2011

S1jibé – Au fil des jours et des ans…

 

24 juin : Nativité de St Jean-Baptiste ;

une date que j’aime, un saint que j’apprécie beaucoup.

 

J’aime saint Jean-Baptiste parce que, déjà dans le sein de sa mère, il sait reconnaître le Christ qui vient à lui, et en tressaillir de joie ;

J’aime saint Jean-Baptiste parce qu’il annonce le Christ, même quand il semble n’être qu’une voix criant dans un immense désert ;

J’aime saint Jean-Baptiste parce qu’il se sait indigne – même d’enlever la courroie d’une sandale ! – mais qu’il s’avance, malgré tout, pour accomplir ce qui lui est demandé.

 

En fait, j’aime saint Jean-Baptiste en ce qu’il est le modèle de chacune de nos vies chrétiennes…

 

« Il faut que Lui grandisse et que moi, je diminue » : il est celui qui nous apprend à faire signe non pas vers nous-mêmes mais à faire signe vers le Christ.

Non pas d’un simple geste, mais par toute sa vie, par toute notre vie, 

Pour que, toujours, ce soit Lui qui grandisse.

 

vendredi, juin 10 2011

Tu as du prix !

« Tu es beau, sais-tu ? »

 

Avez-vous déjà essayé de dire cela à la personne en face de vous, celle-là même que vous n’avez pas choisie par affinité ?

En vérité, les yeux dans les yeux ? Sans gêne aucune ?

 

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jeudi, mai 19 2011

L’Evangélisation, la conversion, c’est une histoire de cercles pas fermés

 

J’ai une fâcheuse tendance à aimer parler si mal de Dieu, de ma foi si petite, de ce qu’un catholique vit… et qui fait sa joie ! Je ne fais même pas spécialement exprès… Mais quand je rentre d’un bel événement, quand je sors d’une chouette célébration, quand je viens de me prendre un bon gros temps d’oraison, cette fameuse prière en silence qui se passe dans les profondeurs, ça explose malgré moi, et j’en cause, tout sourire, parfois même tout émue.

 

J’y songe parce qu’une copine me disait récemment, après un de ces moments d’allégresse de ma part – 5 baptêmes, pensez donc ! –, « je viendrais bien à une messe un de ces jours… mais ne crois pas que tu vas me convertir ! ». Cela m’a fait sourire intérieurement car je me suis immédiatement imaginée à la manière de ces infatigables prêcheurs de l’Evangile du Moyen Âge, à la manière d’un religieux aussi plein de foi que de douce folie, hurlant, clamant la Bonne Nouvelle sur les grands chemins… Puis, soudain, bien pire, dans une peau inquisitoriale, forçant les gens à la conversion, non… NON, brr ! Non : j’ai un trop grand respect de la liberté des gens… puis en plus, pour moi, cette liberté, elle vient de Dieu himself ! Qui serais-je pour forcer quelqu’un à se convertir ?

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samedi, mars 5 2011

Des hommes et des dieux - reloaded

Certes, tu ne crois pas et tu me dis souvent que, toi et moi, on ne partage rien.

 

J’ai alors voulu te partager un film qui était venu me remuer jusque dans mes profondeurs il y a quelques mois : un vrai beau film qui parlait d’humains, d’hommes tellement humains qu’ils avaient essayé, avec la grâce de Dieu, d’aller jusqu’au bout de leur humanité.

 

2h plus tard, quelques hymnes, une tragédie pourtant si pudique après, le silence se fait.

 

- Que veux-tu que j’en dise ? Je ne vais plus pouvoir dormir.

- Je ne comprends pas : la violence n’est pas montrée ici ? Et si peu de sang ? C’est une histoire d’hommes…  

- Oui, mais c’est une histoire vraie.

- Faut-il se voiler la face et ne pas voir ce qui est ?

 

Le silence dure… l’une comme l’autre vaque de son côté.

 

- Pour moi, leur vie, elle est ratée. Ils auraient mieux fait de rentrer en France.

 

C’est ton choix, ta vision des choses et je n’ai pas à la trouver mauvaise. Et je ne t’ai d’ailleurs répondu qu’en te parlant de ce film qui peut être, je le crois, ferment de paix parce qu’il n’est ni dans le voyeurisme ni dans l’accusation

 

Mais la croyante que je suis fulminait en son intérieur, de tristesse… Leur vie, ratée ? Est-ce uniquement chrétien de croire qu’une vie ne se réussit qu’en se donnant ?

 

J’ai encore une fois été touchée par cette discussion entre frère Christian et frère Christophe, en pleine lutte : « mais ta vie, tu l’as déjà donnée ! ». Tout est là, il n’y a pas d’autre secret.

 

La question est existentielle : Il s’agit de vivre, non de vivoter ; il s’agit de vivre, non de mourir ; il s’agit d’aimer.

 

Donner, se donner : je n’ai que vingt-cinq jeunes années vécues dans un milieu somme toute assez protégé et je ne sais pas, je ne peux pas savoir ce que j’aurais fait à leur place.

 

Mais, quelle que soit ma vie future, j’espère avoir le cran, à leur image, de faire mes choix enracinée dans le Christ, même si je n’y vois pas d’apparente utilité.

 

Parce que je crois que c’est seulement dans une vie donnée, pleinement donnée, que l’on trouve toute sa fécondité et toute sa beauté.

 

dimanche, janvier 9 2011

Bris de glace

 

J’ai beaucoup apprécié ce récent billet de David, De perfectione, malgré sa presque trop grande densité : je crois connaître suffisamment son auteur pour subodorer qu’il ne s’attachait pas y à montrer l’antagonisme de deux figures de prêtres – inexistantes – mais tentait de dire un « au-delà » finalement pas si lointain : une fragilité proche, une humanité toute proche même.

 

Son billet m’a donné encore plus envie de continuer, comme à peu près tous les soir, à prier pour les prêtres de ma paroisse, ainsi que pour tous ceux que j’ai la joie de connaître : pour ce qu’ils sont. Ni vraiment type 1, ni vraiment type 2 : plutôt des types de Dieu, des hommes donnés non en héros mais en tant qu’hommes.

 

Ce que j’ai aussi apprécié, comme simple laïque, c’est particulièrement cette attention prêtée à la fragilité, qui ne les concerne pas qu’eux mais qui nous concerne tous.

 

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dimanche, novembre 7 2010

The social catholic-wor(k)ship

 

           Comme tant de personnes, je suis allée voir le film The social network narrant les débuts de cette pieuvre tentaculaire du web qu’est Facebook. Je ne raconterai pas le film : d’autres le font bien mieux que moi et on peut même lire une très intéressante analyse du plan juridique du film chez Nicolas Mathey. Je dois dire que le film est prenant et qu’à sa sortie, on se sent un peu le cœur nauséeux quand on est soi-même utilisateur de Facebook. Il est toutefois un point sur lequel j’aimerais revenir, c’est ce souhait de « connecter les gens entre eux »

 

        Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, est le prototype du nerd, de celui qui ne vit plus que par et pour les nouvelles technologies. L’ancêtre de Facebook, il l’aurait créé à l’origine suite à une rupture avec sa copine : vengeance d’un soir d’un amour déçu. Pourtant, au gré des opportunités, il va créer quelque chose de mieux, un fantastique site il faut bien le dire, permettant d’avoir une multitude « d’amis » rassemblés en un même emplacement : là réside tout le hiatus du film et par là même celui de ce site. Quid du lien entre vie « virtuelle » et vie « réelle » ?

 

          Question banale pour un internaute et encore plus pour un participant à ce « réseau social » qu’est Facebook. A la fin du film, Mark se retrouve seul devant son écran, malgré la multitude « d’amis » qu’il a contribué à faire se rencontrer. Heureux, vraiment heureux de coder bien que passionné ? Ce n’est pas gagné… En réalité, c’est toujours la même question qui se pose pour chaque utilisateur d’internet fréquentant les réseaux sociaux, les fora ou… tenant son blogue : quelle place dans ma vie réelle ? Ma vraie vie, celle que je n’ai qu’en un exemplaire, totalement unique, et sans pseudonyme ? Elle se pose encore plus pour un catholique : puis-je être ici sur le web si je laisse mon voisin souffrant ? Mon témoignage a-t-il un sens si je passe ma vie à créer des liens qui ne se tissent que dans un approximatif virtuel ?

 

          Souvent et sans vous en faire part, depuis cinq ans, je me suis posée la question de la poursuite ou non de ce blogue, pour tout vous avouer - d’autant plus que je ne lui ai jamais assigné une quelconque ligne directrice, préférant le laisser aller son chemin au gré des méandres de ma propre vie : guère sérieux. A chaque fois que la question se posait à moi, j’ai reçu un message inattendu me poussant à continuer : alors, j’ai continué, recevant et interprétant cela comme un encouragement. C’est que cette question de « virtualité », associée à celle d’engagement, me tracassait alors dans les profondeurs. Jusqu’au jour où j’ai découvert qu’un catholique, il avait mieux et plus fort qu’un réseau social : il avait un réseau spirituel. En langage technique, on l’appelle « communion des saints » : ça fonctionne mieux qu’un quelconque bout de « code » parce qu’avec le Saint Esprit, c’est tout de suite bien plus puissant !

 

Ce qui donne et fait sens à la présence chrétienne sur le net, même dans ses aspects les plus futiles, c’est bien la prière. 


C’est la prière qui rend concrète nos rencontres virtuelles ; c’est la prière qui crée un lien entre nous, qui fait qu’un contact par internet n’est pas seulement un « numéro de plus » dans les amis Facebook mais bien une personne à part entière, à apprendre à connaître, à apprendre à aimer. Et l'action, le concret, ne saurait à ce moment-là passer à la trappe puisque son absence invaliderait la prière ! 

 

Doux rêve d’une vie où réalité et virtualité se trouveraient alors, par ce moyen, parfaitement unifiées. 

Dites, on dit que je prie pour vous... et vice et versa ? 


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