Zabou the terrible

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - Liturgie

Fil des billets - Fil des commentaires

mardi, novembre 2 2010

Le 1 et le 2, ça fait tout un.



         Il est inutile de le répéter : un catholique, ça a du mal avec les maths, ce n’est pas neuf. Mais il a beau croire en l’Un trine,  il dit et re-dix peut-être pas tout à fait en vain que le 1er et le 2 novembre, ce n’est pas tout à fait pareil. Le 1er fête tous les saints, le 2 tous les fidèles défunts. Voilà des années que j’ai intégré la différence – du moins, je l’espère à défaut du reste – et que je me rends à peu près pieusement, en somme, à la messe et le 1 et le 2. Multiplication d’offices ?

 

       Pourtant, à vouloir trop marquer leur différence, n’en ai-je pas perdu le sens profond qui sous-tend et rassemble les deux fêtes ?

 

C’est la réflexion que je me faisais tout à l’heure, en pleine messe du 2 novembre. J’aidais les personnes, à l’appel du nom de leur proche décédé, à allumer un petit cierge au cierge pascal et à placer celui-ci ensuite dans une vasque. Du sable qui l’emplissait a alors surgi, peu à peu, une lumière, qui devenait de plus en plus forte, de plus en plus rayonnante, de plus en plus lumineuse… c’était vraiment beau de la voir briller cette lumière !

 

          Si certaines de ces personnes venaient décidées, leur pas assuré, d’autres, à l’inverse, étaient encore marquées par le chagrin et le doute ravinait leur visage. Pourtant, pour tous, le visage s’éclairait à la lueur de la chandelle qu’elles tenaient tour à tour en main, allumée au feu symbolisant leur baptême : jeu inédit d’ombre et de lumière, jeu inédit des personnes, des « je » pour autant de « je » passés à la rencontre du « Tu ». Lumière qu’ils recevaient tout autant qu’ils apportaient : mouvement de l’Amour.  

 

Cette lumière, c’était celle de l’Amour, celle dont rayonnent, justement, les saints. C’est pour cela qu’elle devenait toujours plus forte en devenant plurielle : mystère de communion.

 

J’aime vraiment bien l’idée que des tremblotantes lucioles de l’espoir « quand même », allumées à cette petite fille sans prétention qu’est l’Espérance, peut se laisser entrevoir la lumière de la sainteté : lueur reçue pour rayonner, vies données pour ensemencer l’humanité.

 

vendredi, octobre 22 2010

Flambée furtive en mon cœur

  

Que de bruit soudain ! Elle était en retard. Et moi qui tentais de me recueillir ! De prier au milieu d’une journée pleine de cours et de stress en venant vivre cette messe de semaine, cette messe de midi, dans le calme. Elle arriva en boitant un peu, s’assit à côté de moi, juste à côté même, et je dois dire que cela m’agaça: il y avait pourtant de la place ! 

 

La messe avait déjà commencé et nous approchions de l’Evangile, de cette Parole de Dieu qui, quand on y prête attention « de l’intérieur », a toujours une petite chose à nous dire. Surtout quand on ne s’y attend guère. Et, comme toujours, ce fut le cas tandis que ma voisine se mit à renifler assez bruyamment. (Ne pas s’énerver, ne pas s’énerver… méditer la Parole, prier, dans le calme). Intriguée tout de même, je jetai un rapide regard à gauche pour voir de qui il s’agissait et je fus un peu surprise de son âge : les rides marquaient son visage avec une profondeur douce, telle que seul sait donner le grand âge. Je me calmai un peu.

 

Offertoire : s’y associer par son être. Se laisser porter par la prière eucharistique. Sanctus : prier par sa voix, avec ceux ici présents, y compris ceux qui ne sont pas visibles. Epiclèse et consécration : prier avec son corps et se mettre à genoux, devant un si grand Sacrement.

 

Ma voisine restait assise. C’est alors que son téléphone portable sonna. Encore du bruit… Bon, c’est vrai, cela arrive à tout le monde mais elle, elle ne l’arrêtait pas. Je détournai mes yeux de ce qui se passait à l’autel tant le téléphone continuait à sonner : en réalité, c’est tout simplement qu’elle n’entendait pas. Et c’est là que je la vis, elle qui était assise, faire un effort pour se lever. Un effort difficile, qui lui coûtait visiblement mais qu’elle tenait à faire. Elle s’y prit à deux reprises et, une fois levée, inclina la tête pour retomber sur sa chaise. Elle recommença la même manœuvre pour l’élévation du calice alors qu’elle ne devait pas entendre les paroles de la Consécration. De mon côté, je n’entendais plus le portable : j’étais dans l’admiration d’un Amour que je devinais à ses quelques gestes.

 

Son pas incertain pour aller communier n’avait alors plus la même saveur : il était non pas celui quelconque d’une qui suivrait simplement un flot, mais bien la marche d’une aimée, aimante. Elle partit dès la bénédiction finale, effacée, regagnant sans doute un chez-soi pas trop lointain mais qu’elle avait fait l’effort de quitter juste le temps d’une messe.

 

Quand le Christ viendra, trouvera-t-il la Foi sur la terre ? Je ne sais pas… mais chez cette femme, certainement, oui, et malgré tout, je le crois.

 

dimanche, octobre 3 2010

C'est sa tactique !

    En ces temps fleurissent les billets sur la liturgie. Signalons particulièrement celui d’Emmanuel Pic sur son blogue, du Chafouin sur sacristains et ceux de Natalia et d’Edmond Prochain sur leurs blogues respectifs.

J’aimerais aussi prendre le temps d’écrire sur la liturgie : peut-être pas sur le sacré, ni sur les querelles qui nous divisent trop souvent, mais plutôt sur son aspect profondément pédagogique, sur la participation progressive de tout notre être à quelque chose qui le dépasse. Le temps me fait défaut pour mener à bien actuellement ce dessein. A défaut, je vous propose un autre extrait de Tactique du diable (livre que je ne saurais trop vous recommander !!!) de C.S. Lewis sur l’Eglise anglicane. Bizarrement, j’y ai vu comme un lien avec certaines de nos discussions, à nous catholiques, quand elles dérapent. Bonne lecture !

Mon cher Wormwood, […]

Je crois t’avoir déjà dit que, si tu ne peux empêcher ton protégé d’appartenir à une église, tu peux au moins le faire militer avec ardeur pour une tendance particulière. Je ne veux pas dire par là qu’il devrait s’engager sur le terrain doctrinal. 

Lire la suite...

vendredi, mai 28 2010

Parce que j'ai aimé...

 

Parce que ce petit texte – oh simple, tout simple, redisant juste l’essentiel – est venu poindre dans les méandres de ma journée et les illuminer.

 

« Comment doit-on entendre ici la loi de Dieu, sinon comme étant la charité ? Car c’est toujours elle qui nous fait comprendre comment nous devons observer dans notre conduite les préceptes de vie. De cette loi, la parole de Vérité nous dit : Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. Saint Paul dit à ce sujet : L’accomplissement parfait de la loi, c’est l’amour. Et il dit encore : Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ. En effet, rien ne traduire plus exactement la loi du Christ, sinon la charité que nous accomplissons vraiment lorsque nous portons par amour les fardeaux de nos frères. »

 

« Commentaire de Saint Grégoire le Grand sur le livre de Job »

(Proposé pour l'office des lectures du jeudi de la 8e semaine)

 

mercredi, mai 19 2010

Il est midi, je vois l'Eglise ouverte...



             J’aime les messes de midi.

 

Je l’ai déjà écrit, je le dis souvent à qui veut l’entendre et le note à nouveau ici.

 

La messe de midi, c’est Dieu qui se rend présent en plein cœur de la journée, milieu, pilier de celle-ci. La messe de midi, c’est celle qui ramène notre existence à ses priorités.

 

                Ce midi, j’ai eu la chance et la joie de vivre une messe un peu exceptionnelle, dans un lieu qui ne l’était pas moins.

 

                Au cœur d’une journée de réunion, une demi-douzaine d’évêques, quelques prêtres, un diacre et même pas une poignée de nous, laïcs, dans l’assemblée. Un sourire joyeux de l’archevêque qui présidait accompagna une invitation à entourer l’autel, nous aussi : nous tous, « serviteurs de la liturgie » pour fermer, pour former un cercle.

 

                Autour de ce cercle, il y avait une multitude de vocations et de missions : il y avait des évêques, il y avait des prêtres, il y avait un diacre, il y avait des laïcs, consacrés ou non. Et, au centre de ce cercle, au milieu de cette symphonie où l’on percevait l’accord secret d’une profonde unité, Dieu se rendait présent.

 

                J’ai bien aimé, j'ai même beaucoup aimé, cette façon que nous avions tous de prier, de nous taire ou de parler, de nous placer, selon notre état de vie mais tous ensemble réunis autour d’une même table. Cette façon de dire en silence et à notre façon propre ces trois mots qui bouleversent une vie à Celui qui nous en fait don à chaque instant, ces trois mots qu’on ne peut dire qu’en balbutiant : je T’aime. 


mercredi, mai 5 2010

D'un petit geste l'Autre

 

« Jésus n’a pas ouvert les yeux de tous les aveugles d’Israël, et on peut se demander si la guérison d’un aveugle a fait la moindre différence. Il n’a pas arrangé les affaires de toutes les noces où le vin venait à manquer. Mais ces petits signes appartenaient à la Parole de Dieu qui crée et recrée. C’est la fragilité et la petitesse même de tels gestes qui font qu’ils parlent si forts. Le Seigneur n’a pas laissé Gédéon écraser les Madianites avant d’avoir réduit son armée de trente-deux mille à deux mille puis trois cents hommes. Dans la Bible, on aime ce qui est petit. Jésus dit que ce qu’on fait au plus petit d’entre les siens, c’est à lui qu’on le fait. Les petits gestes sont à la fois une prière demandant que vienne le Royaume et la Parole de Dieu, qui le fait s’approcher. »

 

Timothy Radcliffe, o.p., Pourquoi donc être chrétien ?, p. 32-33

 

dimanche, février 8 2009

Ite missa est

 

Ite missa est. Enfin, non, là où je vais à la messe, ça se termine pas tout à fait comme ça la messe, on cause en une autre langue plus familière. Puis là, il y avait un chant de sortie en plus.

 

Pour une messe « à l’arrache », comme ils disent, ça a été une réussite.

 

On avait bien pris le temps d’écouter les textes ensemble, ce qu’ils disaient, à nous, aujourd’hui (d’expliquer la figure de Job un peu aussi, le mec qui n’a jamais d’bol dans les ¾ de son livre) mais une réunion est brève et rien ne semblait prêt. L’autre équipe en charge de la messe était passée en mode silence radio, j’étais en Ecosse et recevais mail sur mail de l’aumônerie, appelant à chaque fois une même réponse de ma part (« non, je ne peux RIEN faire, je ne suis PAS en France ! »). Bref, la cata.

 

Bien avant la messe, j’arrive à la paroisse pour une autre réunion et j’apprends la chose suivante : « Ah le chauffage est encore en panne ». Juste avant la messe, tous les musiciens de mon équipe ne sont pas encore là, je cours partout, la prière qui devait être lue après la communion n’est pas là non plus et, quand arrive l’autre animateur d’aumônerie : « Bon, tu as les intentions de PU ? » « Ben, non ». Normal ? Normal. Sans compter un problème de sono.

 

Et puis, la messe commence, doucement, tranquillement. « Que vive mon âme à Te louer ». De suite, une autre ambiance. De belles lectures… préparées par les jeunes, lues vraiment oserais-je dire, en essayant de faire sens, d’en rendre ce qu’ils percevaient. « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile »… je commence à sourire franchement. Pourtant, qu’il fait froid sans manteau !

 

La messe se poursuit, chacun y met du cœur et là quelque chose se passe, se fait comme la certitude d’une Présence. Malgré le froid terrible, qui fait trembler, chacun prie et les mots des chants portent, donnent un « pourquoi » parfois oublié dans la tourmente pré-messe, alors que Ste Thérèse nous susurre à l’oreille qu’il est tout simple :

Je n’ai d’autre raison

Que l’Amour de Ton Nom

Mon bonheur est de vivre

Ô Jésus pour te suivre

Je n’ai d’autre raison

Que l’Amour de Ton Nom.

 

Ite missa est, par un Souffle imprévisible qui fut une flamme qui réchauffe.

D’ailleurs, je file, j’ai gagné le droit d’y retourner !

 

vendredi, janvier 16 2009

Au détour du missel

 
"Dans ton amour inlassable, Seigneur, veille sur ta famille ;
et puisque ta grâce est notre unique espoir, garde-nous sous ta constante protection. "
 
 
On a parfois l'impression que c'est écrit sur mesure pour nous.
Ce qui doit être le cas dans un certain sens.
 
Oui, j'aime bien les oraisons du Missel décidément.
 

mercredi, décembre 24 2008

Ce matin, pour cette nuit, aujourd'hui et en tous temps

 Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande Lumière !
 
BENEDICTUS
 
Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël,
qui visite et rachète son peuple.

Il a fait surgir la force qui nous sauve
dans la maison de David, son serviteur,


comme il l'avait dit par la bouche des saints,
par ses prophètes depuis les temps anciens :


salut qui nous arrache à l'ennemi,
à la main de tous nos oppresseurs,


amour qu'il montre envers nos pères,
mémoire de son alliance sainte,

serment juré à notre père Abraham
de nous rendre sans crainte,

afin que délivrés de la main des ennemis
nous le servions dans la justice et la sainteté,
en sa présence, tout qu long de nos jours.


Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut :
tu marcheras devant, à la face du Seigneur,
et tu prépareras ses chemins

pour donner à son peuple de connaître le salut
par la rémission de ses péchés,

grâce à la tendresse, à l'amour de notre Dieu,
quand nous visite l'astre d'en haut,

pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l'ombre de la mort,
pour conduire nos pas au chemin de la paix.

 

mardi, décembre 23 2008

Dans une étable obscure

 
Le monde entier retient son souffle.
 
Mais..
Hé les moutons, qu'est-ce que vous fichez là, au premier plan ?
 

mercredi, juillet 2 2008

Ecrire selon Didier Rimaud

 
        Ecrire pour la liturgie, écrire pour soi, écrire à quelqu'un, c'est toujours écrire. La seule loi que je connaisse ici est celle de la présence à soi-même, du silence, du temps et du travail. Que j'aie envie d'écrire le texte d'un libre poème, d'une hymne ou d'une litanie, que l'on me demande de faire un texte pour un service liturgique précis, je suis toujours ramené au point en moi où quelque chose de ma foi cherche à se dire dans mon rapport à Dieu, aux hommes et au monde. Et ce rapport-là est un rapport de forces.
 
        Le Dieu auquel j'aime m'adresser, de vive voix ou par l'écrit, est celui à qui je dis : "Père, je te rends grâce !" et aussi : "Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?". Le monde où se célèbre la liturgie chrétienne est, tout à la fois, l'histoire sans parole de la Gloire de Dieu et la question qui m'interroge, lancinante : "Où est-il, ton Dieu ?" Les hommes que je rencontre, et avec qui je lutte sans savoir leur nom, sont des hommes qui me ressemblent : ils disent pouvoir se passer de Dieu, tandis que le Christ les assure de sa présence. Je ne cherche pas à écrire en pensant à tel ou tel type de pratiquants à qui je fournirais sa prière : j'écris ce que je me sens capable de chanter à Dieu, et de Dieu, dans le plus secret de moi où je sais ne pas être seul et retrouver mes frères.
 
        Mais il est vrai que ce qui me fait prendre un crayon et du papier, c'est souvent un mot de la Bible qui commence à bouger en moi et ne me laisse plus de repos, ou deux bouts de versets qui se mettent à jouer l'un avec l'autre et trouvent du sens, ou telle image fugitive cueillie dans la parole d'un autre et qui m'habite. Je ramasse. Je ramasse avec le désir que la trouvaille venue d'ailleurs se greffe dans l'entaille de mon coeur sauvage tout occupé d'amitié, de terre et de musique, avec le désir que le greffon bourgeonne et donne une pousse neuve. Et si cette pousse, longtemps taillée et retaillée, travaillée, me paraît avoir suffisament de vigueur, et de rigueur, pour être risquée dans l'univers liturgique, à côté des mots jaillis de la bouche de David, d'Isaïe, de Job, de Jean et de tous ceux qui ont fait le Livre, alors je lui laisse courir ce risque.
 
        Et c'est toujours en tremblant, toujours en me disant que je n'ai pas assez contemplé ce que Dieu me donne à lire dans le monde, les hommes et son Ecriture, toujours en me demandant si je ne me trompe pas sur la nature de celui qui me souffle à l'oreille : "Ecris donc ce que tu as vu". Il faudrait, comme Jean, n'obéir qu'à cette voix et n'écrire que cela : ce que d'abord elle nous aurait montré.
 
Didier Rimaud, sj
Introduction in Anges et grillons (Chants et poèmes I)

samedi, juin 7 2008

Quand la lexicologie réveille de la léthargie

 
          Si la définition de la définition est bien tombée, si tant d'analyses curieuses me furent également proposées, il me faut parler de ce partiel pour d'autres raisons. Parce qu'il y a parfois des clins-Dieu trop énormes pour que l'on n'en fasse pas mention, voilà l'article servant de base à la première partie de mon partiel de lexicologie, extrait de Télérama comme ma prof en a l'habitude depuis la nuit des temps.
 
Liturgies sans léthargie
 
           "J'ai la chance d'être né croyant" se réjouissait Olivier Messiaen. Son imagination et son talent aidant, il eut surtout la chance d'exprimer cette foi hors des formes musicales balisées et banalisées, sans la fadeur ni la platitude sulpicienne qu'une telle candeur eût pu faire craindre. Comme les Visions de l'Amen, ou les Vingt Regards sur l'Enfant-Jésus, les Trois Petites Liturgies de la Présence divine, pour choeur féminin, piano, ondes Martenot, orchestre à cordes et percussions, exaltent ce catholicisme aussi naïf qu'ardent. Et si peu orthodoxe que les paroles écrites par le compositeur lui-même, féru de théologie et de surréalisme, firent scandale à la création parisienne, le 21 avril 1945, les poètes Pierre Reverdy et Paul Eluard étant présents. Nimbée par l'éclat boréal du célesta et du vibraphone, la percussion (tam-tam, cymbale chinoise, maracas) creuse la résonance, singulière jusqu'à l'exotisme, des harmonies colorées de Messiaen. A petites liturgies, grand décorum : vite populaire, l'oeuvre fut reprise à Venise en 1957, à la Scuola San Rocco, parmi les toiles du Tintoret et en présence de deux papes, celui de la musique du XXè, Igor Stravinsky et le cardinal Roncalli, futur Jean XXIII.
 
Que l'on aime ou pas Messiaen, peu (m')importe ici. 
Sachez juste que le sourire de Zabou s'est, curieusement, élargi jusqu'aux oreilles au moment de la lecture du titre !
 

dimanche, mars 16 2008

Oraison - Rameaux

 
Dieu éternel et tout-puissant,
pour montrer au genre humain quel abaissement il doit imiter,
tu as voulu que notre Sauveur, dans un corps semblable au nôtre, subisse la mort de la croix :
accorde-nous cette grâce de retenir les enseignements de sa passion et d’avoir part à sa résurrection.
 
Oraison du dimanche des Rameaux
 

lundi, février 18 2008

Hymne de Carême

 
 
Sois fort sois fidèle Israël, Dieu te mène au désert ;
C'est Lui dont le bras souverain ouvrit dans la mer un chemin sous tes pas.
 
Oublie les soutiens du passé, en Lui seul ton appui ;
C'est Lui comme un feu dévorant qui veut aujourd'hui ce creuset pour ta foi.
 
Il veut par-delà le désert te conduire au repos ;
Sur toi resplendit à ses yeux le sang de l'agneau immolé dans la nuit.
 
Poursuis ton exode Israël, marche encore vers ta joie ;
La vie jaillira de la mort ; Dieu passe avec toi et t'arrache à la nuit.
Poursuis ton exode Israël, marche encore vers ta joie.
 
 -CFC-
 

mardi, octobre 30 2007

Ce dernier week-end...

 
 
 
"Sit nomen Domini
Sit benedictum
Nunc et in saecula bénédictum"
 
 
 

mercredi, août 22 2007

Servir comment ? [fiche servants d'autel]

 
   Afin de finir la trilogie autour du mot "Servir" : bonne lecture !

Servir, mais…

SERVIR COMMENT ?

Assister le prêtre à l'autel est donc un ministère, c'est-à-dire un service (ministère vient du latin minister, service). Librement choisi, il se vit dans la gratuité et en allant dans le sens d'une toujours plus grande disponibilité.

Baptisé au milieu des baptisés de ta paroisse, tu prends ta part de service à l'exemple même du Christ (rappelle-toi le lavement des pieds ! Cf. Jn 13, 1-16).

Si les rôles que tu peux tenir durant une célébration sont détaillés dans d'autres fiches que celle-ci, il y a une attitude générale qu'il est bon de connaître et d'adopter. En effet, n'oublie pas que, si tu es au service du Christ, tu es aussi au service de la prière de la communauté : ta manière d'être, tout simplement, est essentielle pour cela.

Alors, il faut éviter d'être débraillé, de se parler, d'hésiter dans ses gestes, bref, tout ce qui pourrait déranger la prière des autres au lieu de l'aider ! Pour cela, tu comprends qu'il faut toujours progresser afin de mieux faire et de mieux comprendre les gestes liturgiques : c'est en "entrant" réellement dedans que tu aideras l'assemblée, c'est-à-dire en faisant en sorte, peu à peu, que tes gestes deviennent prière, signes de la foi qui t'habite.

N'oublie pas non plus que tu es un serviteur : ce n'est pas toi qu'il faut que l'assemblée regarde mais bien... ce qui se passe à l'autel ! En fait, la meilleure attitude à adopter, c'est d'être simple, naturel : tu n'es en aucun cas un acteur de théâtre, donc sois vrai dans ce que tu fais.

Enfin, le Christ nous a dit : "A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres" (Jn 13, 35), alors n'oublie pas de mettre l'amour en premier dans ton service mais aussi au sein du groupe dans lequel tu sers !   

Servir pourquoi ? [fiche servants d'autel]

 
Attention, cette fiche ne se veut nullement exhaustive sur cette question finalement assez complexe, elle ne présente que quelques aspects simples du service de l'autel comme réponse personnelle à un appel et ministère liturgique.
 

Servir, mais…

SERVIR POURQUOI ?

       Servir pourquoi ? A cette question, chacun répondrait sans doute différemment et encore cette réponse changerait-elle en grandissant.

       Souvent, c’est parce que quelqu’un nous a proposé de venir servir à l’autel et qu’on a répondu -un peu comme le jeune Samuel à Dieu qui l’appelle- « me voici ».

       Si l’on se place d’un point de vue plus extérieur, on peut aussi se demander pourquoi il y a des jeunes qui servent les messes : cela peut sembler bien inutile ! De fait, certaines représentations caricaturales ont pu nuire à l’image des servants d’autel, représentés comme joli décorum aux célébrations. Non, tu le sais bien toi qui as répondu « me voici », les servants ont un rôle : servir le prêtre et aider l’assemblée à prier, ce n’est pas rien !

       De plus, le prêtre n’est pas seul pendant la messe car celle-ci est une célébration communautaire, appelant, comme le demande le concile Vatican II, une « participation consciente et active » du peuple de Dieu. Le service de l’autel est l'un de ces moyens de participation, véritable ministère liturgique.

 

« Aussi l'Eglise se soucie-t-elle d'obtenir que les fidèles n'assistent pas à ce mystère de la foi comme des spectateurs étrangers et muets, mais que, le comprenant bien dans ses rites et ses prières, ils participent consciemment, pieusement et activement à l'action sacrée, soient formés par la parole de Dieu, se restaurent à la table du Corps du Seigneur, rendent grâces à Dieu; qu'offrant la victime sans tache, son seulement par les mains du prêtre, mais aussi ensemble avec lui, ils apprennent à s'offrir eux-mêmes et, de jour en jour, soient consommés, par la médiation du Christ ,dans l'unité avec Dieu et entre eux pour que, finalement Dieu soit en tous. »

Sacrosanctum Concilium

§48

lundi, août 20 2007

Servir qui ? [fiche servants d'autel]

 
         Fiche destinée à l'usage de jeunes servants d'autel (peu intéressante pour de plus âgés je pense)
 
 

Servir, mais…

SERVIR QUI ?

        Celui qui nous rassemble tous autour de l’autel, c’est Jésus. C’est donc d’abord à son service que nous sommes quand nous venons servir la messe : nous le servons alors à travers son Eglise.

Servir Jésus, vraiment ? J’ai plutôt l’impression de servir le prêtre et la communauté paroissiale, moi !

        Concrètement, pendant la messe, c’est effectivement le prêtre que tu sers. Toutefois, il n’y a pas de contradiction puisque celui-ci tient la place du Christ en prononçant les paroles que lui-même a dites lors de son dernier repas (c’est le moment de l’Eucharistie) ou à d’autres moments de sa vie (rappelés lors de la proclamation de l’Evangile).

        Venant de l’assemblée, tu es également au service de celle-ci, en l’accueillant, en la guidant, en l’aidant à prier par tous tes gestes. Ce service ne constitue nullement un service différent ! Car, comme le dit Jésus : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. »

        Tu le vois, tout converge ! Peu à peu, en servant, tu apprendras à découvrir dans chaque moment de la liturgie la présence du Christ.

        Servant du Christ… belle mission, non ? A toi de refléter cette présence par ta prière et par le sérieux avec lequel tu accomplis ton service !

 

jeudi, juin 14 2007

Revue de presse spéciale servants d'autel

13/06/2007 20:40

Les paroisses connaissent un essor des servants d'autel

Impulsés par une génération qui n'a pas connu les "enfants de choeur" d'antan, les groupes de servants d'autel connaissent une certaine jeunesse dans les paroisses.

«Depuis les années 1990, il y a un renouveau chez les servants d’autel », constate le P. Éric Beaumer, responsable de la pastorale des servants d’autel au sein du Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS).

Anciennement appelés « enfants de chœur », les servants d’autel seraient aujourd’hui au moins 30 000 sur toute la France, estiment leurs responsables diocésains, qui étaient réunis à Paris les 7 et 8 juin pour une rencontre nationale à la nouvelle Maison de la Conférence des évêques de France, avenue de Breteuil.

Un regain perceptible « en ville et en zone rurale », précise Marie-Pierre Élaudais, responsable des servants d’autel pour le diocèse d’Orléans, qui en compte plus de 450. « Il y a une réelle attente des assemblées », note-t-elle. « De tous milieux et de tous types de paroisse, précise le P. Beaumer. Le point commun est le souhait d’accompagner les jeunes à la vie chrétienne par le biais de la célébration liturgique. »

Créés souvent sur l’impulsion de « jeunes prêtres ou séminaristes en insertion paroissiale », souligne Marie-Pierre Élaudais, ces groupes de servants d’autel répondent « essentiellement à une demande des familles », note le P. Beaumer.

Celle des parents ou des enfants. « Il y a une nouvelle génération de parents qui n’ont pas connu les anciens groupes d’enfants de chœur, pour eux c’est nouveau : ils sont demandeurs pour leurs enfants », souligne le P. Beaumer, qui place ce renouveau dans le contexte plus général d’ouverture des fonctions liturgiques aux laïcs.

« Les parents préparent la messe, lisent à la messe, donnent la communion… Mettre leur enfant dans un groupe de servants d’autel est une manière de les faire participer à leur tour à la messe. Et les enfants aussi font souvent la demande, pour être actifs », explique le P. Beaumer. « Chez moi, c’est un de mes garçons qui m’a demandé à 9 ans s’il pouvait devenir servant d’autel, parce qu’il s’ennuyait un peu à la messe, raconte Marie-Pierre Élaudais. Aujourd’hui, à 17 ans, il continue de donner un coup de main de temps en temps. »

Ce cas n’est pas rare : il y a « un vieillissement des servants d’autel, note le P. Beaumer. Ils commencent vers 10 ans et poursuivent en grand ado. Il faut donc veiller à leur trouver des fonctions adaptées. Mais, du coup, ils en retirent une expérience liturgique profitable. Et certains ont des responsabilités importantes : le cérémoniaire de la cathédrale de Chartres, par exemple, a 18 ans. »

L’objectif visé par les groupes de servants d’autel a aussi globalement évolué : bien plus que de « recruter » de futurs prêtres, il s’agit de faire participer et d’éveiller à une dimension liturgique les jeunes. Filles incluses. « Aujourd’hui, dans les trois quarts des paroisses, il y a garçons et filles dans le groupe de servants d’autel », souligne le P. Beaumer. Et la pastorale des servants d’autel dépasse le seul service liturgique, pour devenir un lieu d’approfondissement de la foi chrétienne.

Signe de la prise en compte de ce renouveau et de la volonté de l’accentuer, de plus en plus de diocèses ont nommé un responsable diocésain de la pastorale de ces jeunes : « Deux tiers des diocèses en ont un », estime le P. Beaumer.

Pour accompagner cette nouvelle génération de prêtres et d’adultes engagés dans la pastorale des servants d’autel, des formations et des nouveaux « outils » se mettent en place. Comme la formation proposée sur le diocèse de Lille, en deux ans, en lien avec la pastorale liturgique. Comme le Guide pastoral de l’accompagnateur des servants d’autel, dans la collection des « Guides Célébrer » (124 p., 14 €), réalisé par le SNPLS.

Un ouvrage qui aborde les enjeux de la pastorale des servants d’autel, présente le déroulement de la messe avec les fonctions des servants, propose des moyens pratiques pour constituer et animer un groupe, des outils pédagogiques, références bibliques, illustrations des objets liturgiques, gestes des servants…

Pierre SCHMIDT

Source : la-croix.com

jeudi, avril 5 2007

Pangue Lingua

Adoration du Saint Sacrement
 
PANGUE LINGUA
 
Pange lingua gloriosi
Corporis mysterium,
Sanguinisque pretiosi,
Quem in mundi pretium
Fructus ventris generosi,
Rex effudit gentium.

Nobis datus, nobis natus
Ex intacta Virgine
Et in mundo conversatus,
Sparso verbi semine,
Sui moras incolatus
Miro clausit ordine.

In supremae nocte cenae
Recum bens cum fratribus,
Observata lege plene
Cibis in legalibus,
Cibum turbae duodenae
Se dat suis manibus

Verbum caro, panem verum
Verbo carnem efficit:
Fitque sanguis Christi merum,
Et si sensus deficit,
Ad firmandum cor sincerum
Sola fides sufficit.

Tantum ergo Sacramentum
Veneremur cernui:
Et antiquum documentum
Novo cedat ritui:
Praestet fides supplementum
Sensuum defectui.

Genitori, Genitoque
Laus et iubilatio,
Salus, honor, virtus quoque
Sit et benedictio:
Procedenti ab utroque
Compar sit laudatio. Amen.
 
Saint Thomas d'Aquin
 
(=2ème partie célébrissime de l'hymne)
 

- page 5 de 6 -