Zabou the terrible

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samedi, janvier 14 2017

Un larsen en plein sermon ou une délicieuse lecture

 

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             Comme animateurs de l’équipe des grands de l’école de prière jeunes – alias la « Swag team du Seigneur » cette année-là, formidable équipe ayant fait un remake de Bambino sur l'histoire de st François d'Assise en guise de jingle d’équipe (!!!) – nous étions trois, tous petits rigolos en notre style.

 

            De nous trois, Victor, l’auteur du volume ci-dessus c’est le seul qui n’a trop pas mal tourné – dans les deux autres, il y a un diacre en vue du sacerdoce et une consacrée… autant dire qu’ils sont restés des « petits rigolos » – et, lui, il est plutôt devenu un grand rigolo. J’ai aimé l’applaudir il y a quelques années dans un sympathique one-man-show où mes zygomatiques n’en pouvaient plus de travailler !

 

            C’est dire que j’ai aussi aimé découvrir ce savoureux livre intitulé Un larsen en plein sermon et autres moments délicieusement catholiques tant il ne peut que parler au vaste peuple catholique qui reconnaîtra dans les diverses chroniques les innombrables moments (cath-)incongrus auxquels il a déjà participé : du larsen invincible en plein sermon à l’interrogation de la quête, en passant par la pluie des Rameaux ou la file de communion. Que ferme l’ouvrage celui qui ne s’y reconnaîtra pas !

 

            L’observation est fine, le trait juste – parfois avec un peu de mordant – et les mots délicatement choisis. C’est que Victor est un amoureux des bons mots et sait se servir avec un amusement virtuose de la sapidité de la langue française. Si j'admets ne pas consonner avec quelques rares passages de son ouvrage, tel le chapitre consacré à la litanie des saints, ce que j’aime partout, outre les sourires provoqués et la constante bienveillance, c’est ce qui transparaît : bien souvent, au gré d’une phrase ou de la chute, c’est un autre Amour qui apparaît en filigrane car, dans le fond, c’est toujours de Lui qu’il est question. Il est clairement là, à habiter en nos sourires…

 

Bref, c’est aux éditions Mame et cela se déguste au fil des pages avec la finesse d’une discussion entre gens de bonne compagnie ;-)

 

mercredi, mars 9 2016

Carême d'essence-ciel #4

L'essence première du chrétien, c'est dans ce qu'il a reçu : son baptême. Il trouvera d'autre(s) essence(s) en cours de route, mais ce baptême, bam, c'est le cadeau reçu qu'on n'a jamais fini de découvrir, qu'on n'épuise jamais et qui nous fait porter ce beau nom de chrétien. 

Le carême, c'est finalement un peu fait pour mieux nous faire redécouvrir ce qu'est être chrétien et, donc, pour l'être mieux. 

Dans le cours de théologie sacramentaire que j'avais la joie de suivre ce jour, on nous parlait justement de "vivre le baptême aujourd'hui" et du "don pluriforme du baptême". En listant les cinq traits de ce don, je me suis dit qu'il en ressortait quelque chose d'un examen de conscience à la saveur différente, d'un appel à une conversion, façon... 

 

Où est-ce que j'en suis de l'essence de ma vie de chrétienne ? 

(N.B. : la jauge n'est jamais vide !) 

"Qu'ai-je fait des promesses de mon baptême ?" 

 

1/ Le baptême nous délivre de ce qui nous sépare de Dieu. 

2/ Le baptême nous fait entrer dans une relation nouvelle à Dieu. 

3/ Le baptême fait de nous des membres du peuple de Dieu. 

4/ Le baptême nous fait prendre de la distance par rapport aux logiques dominantes dans le monde. 

5/ Le baptême change les rapports entre les hommes. 

 

Cela semble simple... et c'est pourtant moins évident d'en vivre dans le concret qu'il n'y paraît ! ;-) 

 

http://paroisse-st-benoit-du-guiers.fr/lebapteme2/bv000004.jpg

 

vendredi, mars 22 2013

En joyeux compagnons

 

 

 

Larges sourires à s’apercevoir,

Joie de se saluer,  chaleureusement.

 

Paroles murmurées,

Paroles affirmées,

Paroles échangées.

 

Traces de vie,

Traces de Toi,

Sur les cimes et dans les creux

Du quotidien relu, narré, prié.

 

Mots cherchant à Te connaître :

Questions bafouillées,

Coups de gueule et coups de cœur,

Liberté totale de parole,

Et de ton, et de sujets ;

Liberté totale d’écoute.

 

Mots cherchant ensemble le Verbe,

Dans le dia-Logos,

Et ces silences si denses en guise de ponctuation,

Qui T’écoutent et Te disent en même temps.

 

Mots cherchant à Te vivre :

Pardon demandé au détour d’un rdv,

Pardon donné, tête inclinée,

Pardon reçu, toujours si bouleversant de gratuité.

 

Mots cherchant à Te dire :

Quatre mains tendues humblement ensemble le temps d’un Notre Père

Pour redire ensemble leur Essentiel,

Et ce même lien filial qui les unit avant tout.

 

Béni sois-Tu Seigneur,

Pour le don de l’accompagnement spirituel,

Pour sa justesse, pour sa délicatesse,

Pour cette aide qui nous aide tant à marcher,

Un peu moins bancalement, vers Toi,

Et qui nous redit comment Toi, joyeux compagnon des routes de nos jours comme de nos nuits, Tu marches sans cesse avec nous.  

 

vendredi, avril 2 2010

Du jeudi au vendredi

 

J’aime ces heures de veille assez uniques que nous offre le temps liturgique.

 

En pleine nuit, ressortir

Le soir, au cœur de la nuit, ou le matin, dès l’aube

Quand les ténèbres règnent encore sur terre,

À pieds, ou à vélo, peu importe,

Mais venir.

 

Doucement se glisser dans l’église enténébrée,

Si sombre qu’elle semble elle aussi ensommeillée,

S’avancer vers le coin, seul, illuminé.

Poser un genou ou deux à terre, ou bien s’asseoir.

Tracer ce signe qui nous enveloppe tout entier d’un si grand amour

 

Sourire, fermer les yeux, veiller,

Prier, adorer, simplement aimer.

 

Temps de silence, temps de rien,

Temps comme volé au prenant quotidien

Temps offert à Celui qui lui donne son sens

Sans qu'il lui soit ôté ne serait-ce qu'un rien.

 

jeudi, mars 25 2010

Selon st Jean

 

« L’homme sans amitié, dit-il, reproche les bienfaits, exagère les moindres faveurs. L’ami cache les services rendus, en dissimule l’importance, et semble tout devoir, quand tout lui est dû.

 

Vous ne me comprenez pas ; hélas ! je parle d’une chose qui ne se trouve maintenant qu’au ciel, et de même si je vous entretenais d’une plante des Indes que personne n’aurait vue, il me serait difficile, avec beaucoup de paroles, de vous en donner une idée exacte ; ainsi mes discours sur l’amitié demeurent inintelligibles pour vous, car c’est une plante du ciel… Dans un ami, on possède un autre soi-même. »

 

St Jean Damascène, cité par E. Hello


samedi, janvier 23 2010

Décapant Décapage

                Connaissez-vous l’excellent blogue du non moins excellentissime Pierre Jourde ? Outre le fait qu’il soit un grand écrivain, un critique littéraire féroce (Ah La Littérature sans estomac !) et un universitaire aux centres d’intérêt plaisants – dont les travaux huysmansiens ont d’ailleurs grandement inspiré une partie de mon mémoire de l’an passé – ce monsieur [de la] littérature a la charmante idée d’être le tenancier d’un blogue intitulé « Confitures de culture ». Comme la confiture, l’on s’en délecte volontiers malgré des saveurs parfois originales qui peuvent surprendre nos papilles habituées au soporifique ronronnement des médias classiques : c’est avec grand plaisir que j’y fais régulièrement un tour.

Lire la suite...

jeudi, décembre 17 2009

Il est si tard



 

Orate

Quand il se fait tard

Et que ma veille est mal assurée

Donne-moi ce silence où Tu habites

Repos du cœur fatigué, calme où se dénouent nos tensions profondes, dans la Paix.

 

Vigilate

Quand il se fait si tard

Et que mes yeux se ferment malgré moi

Donne-moi Ta lumière et sa douceur,

Qui, seule, permet à qui l’habite de transformer le sommeil qui l’étreint en une veille,

Dans la Confiance et le secret d’un cœur.

 

jeudi, novembre 26 2009

De nuit

Nuit sur le chemin

 

On aura beau faire, une goutte d’eau fera toujours déborder, un soir, une nuit, un vase déjà trop rempli. Et, par fatigue accumulée, l’on vitupèrera.

 

On aura beau râler, notre brin de colère exténuée ne sera jamais rien dans l’immensité d’un amour si proche qui, pourtant, nous dépasse. Et l’on se prendra à espérer.

 

Alors, que ce soit la lourde grisaille, le pesant brouillard ou même la nuit noire, il fera beau croire.

 

dimanche, octobre 25 2009

Petit lexique du masterant sorbonnard - la suite

 
 
On pourra lire la première partie de ce lexique en suivant le lien ici.

Administration : la simple mention de ce mot fait désormais éclater de rire le masterant enfin inscrit en M2. Essayez pour voir !

Agrégatif : Ancien masterant s’étant engagé dans la voie de la perdition. Tout bon masterant en connaît quelques-uns et contemple avec peur leurs cernes grandissants, tout en essayant de les ramener vers un chemin plus paisible (i.e. le master 2 pour ceux qui ne l’ont pas). Jusqu’à ce qu’il réalise que, lui aussi, l’an prochain… ARGHHHH !

Agrégation : mot interdit. Voir aussi « thèse ».

ARGH : réaction du masterant quand on prononce devant lui l’un ou l’autre des mots interdits.

Bibliographie : Sacro-sainte. Aimée, ou pas. Détestée et préférée. Combien de pages, au fait ?

CAPES : circulez, y a rien à voir, j’vous dis.

Peut-être, n. f. : solution pour contourner le mot-qu-on-ne-doit-pas-prononcer-qui-commence-par-un-t. Ex : Zabou pense peut-être à faire une peut-être et pousse Maggy à faire peut-être une peut-être.

Primo-masterant / Vétéro-masterant : appellations d’origine incontrôlée entre jeunots effectuant un M1 et vieillards en cours de M2. L’étudiant en M2 aimera bien impressionner le jeune M1 en lui racontant ses aventures : « Alors là, tu vois, petit, c’est le cal qui s’est formé le jour où j’ai tapé 20 pages de mon mémoire dans la même journée… ». Un vrai dur quoi.

Séminaire : <rajout M2> Toujours des moments conceptuels mais le masterant y va avec joie… ça lui évite de se retrouver en tête-à-tête avec son **mémoire** qui n’avance pas, puis de voir les copains. Parfois, aussi, de trouver de bonnes idées tout en se cultivant et, aussi, naturellement d’augmenter son culte à telle ou telle divinité sorbonnarde.

Thèse : mot interdit. Voir aussi « agrégation ». Voir également « peut-être ».

mardi, avril 28 2009

Je Te cherche

 
Il y a des textes dont la relecture ne ternit pas, jamais, l'incroyable fraîcheur. Parce qu'ils sont vrais, parce qu'ils parlent au-delà -bien au-delà !- de nos yeux, de nos oreilles, de notre intelligence même... mais bien à ce truc bizarre qu'on a au fond de soi, un coeur, ce bidule dont on ne comprend pas toujours le fonctionnement mais qui bat fort, poum-tac, poum-tac sans cesse, si fort.
 
 
Je te cherche en toute chose, ô mon Dieu.
Je sais que tu n'es rien de ce qui est ;
mais tout ce qui est me parle de toi.
 
C'est ta face, ô mon Dieu, que je cherche
Dans les visages façonnés à ton image
et jusqu'au fond de moi qui suis ta ressemblance.
 
C'est ta voix, ô mon Dieu, que je cherche,
Quand je prête l'oreille à ce qui parle en moi
et qui me dit d'aller au désert sans parole.
 
C'est ta grâce, ô mon Dieu, que je cherche,
même à travers tant de péchés inévités,
quand le coeur se déplie au geste du pardon.
 
C'est ton jour, ô mon Dieu, que je cherche,
en marchant sous ta nuit porteuse de lumière,
en aceptant ma mort pour accepter de naître.
 
C'est ta joie, ô mon Dieu, que je cherche,
quand j'ose consentir à la vie que tu donnes,
quand je me laisse aimer comme ton propre Fils.
 
C'est ta paix, ô mon Dieu, que je cherche,
La paix que tu es seul à pouvoir mettre au monde,
Toi qui es avec nous au plus fort du combat.
 
C'est toi-même, ô mon Dieu, que je cherche,
En tout ce que tu fais exister par amour,
En tout ce qui arrive et par quoi tu nous viens.
 
C'est ta gloire, ô mon Dieu, que je cherche !
Fais-moi porter du fruit dans le corps de ton Verbe,
et demeurer en Lui au rang de serviteur.
 
Je te cherche en tout chose.
 
Didier Rimaud, s.j.
 

jeudi, avril 9 2009

Se préparer sain(t)ement au Triduum Pascal

 
Kawa forever
 
 Double dose ?
 
En tout cas, Saint Triduum à tous !
 En route !
 

mardi, mars 17 2009

Se lever du bon pied

 
Les psaumes ont un secret particulier : ils savent, mystérieusement, nous rejoindre dans notre quotidien. Alors, quelques paroles, pour moi, pour vous, du matin.
 
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
Fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi
Car tu es le Dieu qui me sauve.
 
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
Ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;
Dans ton amour, ne m'oublie pas.
 
Ps. 24
(psaume de la messe du jour)
 

mercredi, février 18 2009

Prière dans la nuit

 
 
Je t'en prie, mon Dieu,
Fais que je te connaisse,
Fais que je t'aime
Pour que ma joie soit en Toi.
 
Que grandisse en moi ton amour
et qu'il soit parfait.
 
Enseigne-moi à Te chercher
Et montre-Toi quand je Te cherche :
Car je ne puis Te chercher si Tu ne me l'enseignes,
Ni Te trouver si Tu ne Te montres.
 
En mon désir, puissé-je Te chercher,
Et, dans ma recherche, Te désirer.
 
Dans mon Amour, puissé-je Te trouver
Et, en Te trouvant, T'aimer.
 
St Anselme de Canterbury
 

mardi, janvier 13 2009

Sorbolympique

 

                On imagine souvent les sorbonnards comme des intellos de première classe -ou qui se donnent à voir comme tels, surtout !-, avalant café sur café en discutant ferme dans leur vieille cour saint Jacques toute pourrie (cour Cujas pour les Anciens qui passeraient et ne connaîtraient pas ce nom) ou dans la belle cour d’honneur avec la chapelle hélas en restauration mais les statues si mélancoliques de Hugo et de Pasteur et la fameuse Fête du Lendit en toile de fond.

                Qu’on les pense feignasses ou sportifs de l’intellect, difficiles en tout cas de les imaginer grands athlètes, au-delà de la course pour attraper le train le matin (pensez donc, ils ont lu toute la nuit ces petits !) ou de celle, délicate, des 3 étages à la pause pour être le premier à la dive machine à café. Pourtant, ils se situent dans une glorieuse lignée, celle des nobles esprits olympiques qui, avec tant d’autres, planent dans la Sorbonne. Tout au moins, c’est ce que nous apprend une plaque sise galerie Sorbon : c’est dans notre chère université que Pierre de Coubertin annonça son projet de rénovation des Jeux Olympiques et qu’eut lieu le 1er Congrès olympique, en juin 1894, pour proclamer leur rénovation officielle. Beau, non ?

                Nous pourrions aller chercher encore plus de liens, bien qu’un peu plus lointains, à l’Institut Néo-hellénique de la Sorbonne, créé en ces lieux en 1919 comme le sait chaque étudiant perpétuant une tradition bientôt séculaire en commettant la folie d’étudier le grec moderne. En effet, il s’agit du lieu initiateur du démotique (comprendre, le grec moderne actuellement parlé en Grèce) pour le monde entier puisque l’usage de cette langue populaire était déconsidéré et posait de graves problèmes politiques en Grèce. Ainsi, les correspondances entre savants en France et savants en Grèce étaient extrêmement nombreuses et Costis Palamas, l’auteur de l’Hymne olympique en était un, lui qu’on qualifiait d’Hugo hellénique ! Voici son Hymne dans sa traduction officielle française donc, toujours joué actuellement :

Esprit antique et éternel, créateur auguste

De la beauté, de la grandeur et de la vérité

Descends ici, brille comme l’éclair,

Dans la gloire de la terre et de ton ciel

Dans la course et la lutte et le poids

Des nobles jeux éclaire l’élan,

Prépare la couronne faite de la branche immortelle,

Et donne au corps la force de l’acier et la dignité

Les campagnes, les monts, les mers brillent autour de toi,

Comme un grand temple fait de pourpre et de blancheur,

Et dans le temple ici accourent tous les peuples pour se prosterner devant toi,

Esprit antique et fidèle.

 

mardi, décembre 23 2008

Offrir un livre

Dans quelques jours Noël et l’inévitable échange des cadeaux.

Il y a le tout-aller, celui qu’on offre à quelqu’un comme on l’offrirait à n’importe qui : juste respect du troc marchand de cœur. Mais, mais, mais… est-ce bien une façon de traiter ceux qu’on aime ? Dois-je juste offrir ce que la personne souhaite ? Sans y mettre un peu du mien de cœur ?

Ceux qui me tiennent le plus à cœur, ce n’est pas forcément le plus beau-tout nouveau cadeau où j’aurai mis tout mon salaire de tutrice qu’ils recevront de moi mais bien souvent quelque chose d’assez petit bien que parfois gros : un livre. Non point pour un quelconque sauvetage bêtifiant : il faut faire lire la jeunesse ! Encore moins pour donner à culpabiliser à des aînés qui liraient peut-être moins. Non, cadeau-partage, cadeau coup de cœur : tel est mon vœu.

Ce livre, il m’aura fallu du temps pour le choisir, pour affiner ce choix selon des paramètres dont la difficile conjonction me plonge parfois dans des abîmes de perplexité :

Il doit correspondre à l’ami-d’en-face ET il doit m’avoir touchée.

Offrir un livre qui ne plaira de toute façon pas à l’ami est ridicule : il pourrira sur une étagère alors qu’il pourrait être feuilleté avec délice par les mains d’un autre. Offrir un livre que j’abhorre est un acte d’une lâcheté incroyable mais que j’ai déjà commis : je m’en repens.

Quand l’alchimie est parfaite, c’est plus qu’un cadeau qu’on fait en offrant un livre.

C’est un peu de soi qu’on offre, tant on se dévoile à travers nos goûts, à travers les émotions intimes qui sont celles de la lecture.

Et c’est ouvrir à l’autre, à l’ami, un nouveau champ qu’il pourra explorer quand l’envie l’en prendra : et cela, ça n’a pas de prix.

Et si un jour lui prend l’envie d’en parler, c’est encore un pas de gagné : à deux, on explore bien mieux.

 

jeudi, octobre 30 2008

Petit lexique du masterant sorbonnard

 
 
 

Bibliothèque : la tanière du masterant et de ses aînés thésards. Il y vit et la repousse tout à la fois, dans une relation complexe, faite d’amour et de haine. Lieu de sapience, lieu silencieux et sacré, la bibliothèque est aussi le lieu où il souffre, par ses yeux déchiffrant de minuscules notes de bas de page, par ses jambes qui en ont marre d’être ainsi repliées, par son dos qui n’aime pas le dossier en bois de la chaise trop longtemps, par son esprit qui divague parfois au loin… O bibliothèque… !!!!

Communication : 1. Tout change de nom. Mutatis mutandis, il s’agit d’un exposé d’étudiant plus érudit, plus long,  plus classe, fait généralement par de vénérables professeurs (loués soient leurs noms !) ou leurs thésards dans lequel le délai imposé par le maître de jeu (comprendre le directeur de la séance) n’est jamais respecté.

Ex : « Je vous donne 25 min ? » « oui, ça ira ». 30 minutes après se tournant vers le Mdj : « mais je suis peut-être en train d’abuser…. » « Encore 5 min ? ». 10 bonnes minutes plus tard, la communication prend fin… mais il reste les questions (voir ci-dessous) ! Ah, quand on est passionné…

2. Il est d’usage d’applaudir après une communication : l’histoire ne dit pas si l’on a droit à un bis en cas d’applaudissements particulièrement nourris.

Compte-rendu : Nouvel exercice auquel le masterant doit se rompre. « Vous me ferez un compte-rendu… ». Certes. Mais personne n’a jugé bon de lui expliquer ce qu’il doit exactement y faire. Alors, il inventera et priera très fort pour que cela passe.

Directeur : Professeur auquel le masterant a prêté allégeance, devenu donc de ce fait « son directeur ». Dans le fond, le masterant connaît encore mal son directeur mais il ne peut s’empêcher d’en parler avec ses petits camarades de jeu et de l’admirer. Et chaque masterant d’admirer son directeur : c’est beau.

Horaires : non, impossibles à tenir : que diable, nous ne sommes pas des scientifiques ! Et la séance de 3 heures durera toujours 4. Normal.

Mémoire : chuuuuuut !

Professeur : Pour cette question, je ne peux que vous renvoyer à l’excellent travail synthétique de ma collègue Melle Maggy qui a payé d’elle-même pour écrire ce fabuleux comparatif « France/Ecosse », qui ne permet au final que de mieux comprendre ce qu’est un professeur de la Sorbonne. Un vrai.  

Questions : Après les communications, ecce rogationum tempus ! Et là, le masterant, stupéfait, voit se lever des mains de profs. Pas toujours pour des questions, plutôt pour des précisions sur les liens à faire avec telle œuvre, ou tel auteur, comme ça, de tête, sans notes. Le masterant se dit qu’un jour, lui aussi, il aura la classe.

Table ronde : « J’ai eu l’idée d’une table ronde. » : ah, Kaamelott ?

Des gens proposent des « communications » (voir ci-dessus) plus courtes mais je n’ai pas encore réussi à constater d’autres différences : peut-être est-ce parce qu’il est délicat de monter une table ronde au 3ème étage de la Sorbonne ? Surtout dans un amphithéâtre ?

A suivre.

 

mercredi, octobre 15 2008

Y a des définitions qui sont belles !

 
"L'oraison est un commerce intime d'amitié où l'on s'entretient souvent seul à seul avec Dieu dont on se sait aimé"
 
Ste Thérèse d'Avila
(fêtée ce jour)
 

jeudi, juin 26 2008

Licence

         Bon, voilà, il fallait bien que cela m'arrive un jour :

depuis ce matin, je suis officiellement licenciée ès lettres.

Bizarre comme on se sent grand... et tout petit.

         Ayant appris moult choses passionnantes que d'aucuns qualifieraient d'inutiles, on a acquis quelques petits traits savants et antiquisants, usant et abusant même du latin à nos heures perdues. Dans le même temps, on se sent complètement ignare face à ce qu'il reste à acquérir, surtout quand l'on écoute nos admirables professeurs. Et l'on apprend à devenir tout humble devant la connaissance. A ne pas (ou plus...) oser dire qu'on la possède mais seulement à la contempler et à, parfois, oser en déguster et digérer quelques délectables mets pour mieux les faire partager.

        Licenciée ès lettres... N'y a-t-il pas dans cette expression comme une délicate senteur surannée ? Celle d'un temps où faire ses Humanités était passage obligé ? Maintenant, il y a un côté fou, frappadingue à faire ces études, parce qu'a contre-courant et à contretemps des moeurs d'un temps, notre temps, où l'utilitarisme règne en maître.

        Peut-être est-ce d'ailleurs parce que nous abusons de notre licence, peu poétique mais fantaisiste, de parole que nous sommes licenciés...

... et peut-être seuls à être heureux de l'être ! Clin d'oeil

Zabou,

licenciée ès lettres

et/ ou masterante en littérature française ?

 

jeudi, février 21 2008

Ce que Dieu veut ?

 
"Ce que Dieu veut de nous avant toutes choses, c'est que, lui cédant entièrement notre volonté, nous lui laissions faire tout ce qui lui plaît. Sans cela, tout ce que nous disons à Dieu, tout ce qu'il nous dit lui-même ne nous sert de rien... Car Dieu sait ce qu'il doit faire, et notre résignation lui est bien plus agréable que si nous lui promettons de faire par un mouvement de propre volonté des choses extraordinaires pour sa gloire ; or, quoi que nous puissions faire ou dire, Dieu ne demande et ne désire rien tant de nous, que de nous entendre lui dire du fond de notre coeur : "Seigneur, que votre volonté, qui m'est plus chère que toutes choses, soit accomplie !""
 
in Jean Tauler, Institutions
 
 

dimanche, janvier 27 2008

Prendre un bain de silence

 

De drôles de gens (dont Zabou fait partie) aiment passer quelques jours de temps à autre chez des gens semblant encore plus étranges : les moines. Ooooh, mais ça existe encore ? (… valable pour les deux catégories susnommées). Eh oui, vous en saurez même plus en lisant l’excellent entretien réalisé par le journal La Croix avec le père abbé de Ligugé.

Bonne lecture ! Sourire

 

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