Zabou the terrible

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - Citations

Fil des billets - Fil des commentaires

jeudi, février 13 2014

Hey ! Comment ça va bien ???

 

 

 

Dans Comment voyager avec un saumon – nouveaux pastiches et postiches, Umberto Éco nous donne de multiples « modes d’emploi » pleins de finesse pour survivre dans la jungle intellectuelle avec le sourire.

 

Parmi ceux-ci, un fameux « comment répondre à la question "comment ça va ?" » qui, je l’avoue, fait m’amuse énormément. Alors qu’aujourd’hui, certains récusent cette question comme étant purement rhétorique, voici quelques extraits de ce fameux chapitre un peu long pour être copié en son entier ici, dont certains sont très (ou pas) bibliques. 

 

Comment ça va ?

 

Icare : « Je me suis planté. » Proserpine : « Je suis au trente-sixième dessous. » Thésée : « J’ai un fil à la patte. » Œdipe : « La question est complexe. » Damoclès : « ça pourrait être pire ». Ulysse : « Je reviens de suite. » […] Pythagore : « Tout est d’équerre ». Hippocrate : « Tant qu’on a la santé. » Socrate : « Je ne sais pas ». Diogène : « Une vie de chien ». Platon : « Idéalement ». Aristote : « En forme ». Plotin : « Divinement ». Catilina : « Tant que ça dure… » […] Jules César : « Voyez mon teint rubicond ».

Lucifer : « Ca va Dieu sait comment ». Job : « Je n’ai pas à me plaindre ». Jérémie : « Lamentablement ». Noé : « Vous connaissez une bonne assurance ? ». Onan : « Je me contente de peu. » Moïse : « Oh ! La barbe ! ». Saint Antoine le Grand : « Selon ma vision des choses… ». […]

Jeanne d’Arc : « Quelle fournaise ! ». Saint Thomas d’Aquin : « Somme toute, bien. » Guillaume d’Occam : « Bien, je suppose. » Nostradamus : « Quand ? ». Érasme : « Follement bien ». Christophe Colombe : « Je ne touche plus terre ». […] Descartes : « Bien, je pense. » […] Pascal : « Et vous ? Bien, je parie ». Henri VIII : « Moi bien. C’est ma femme qui… » Galilée : « Ca tourne rond ». Torricelli : « J’ai des hauts et des bas. » […] Newton : « Votre question tombe à pic ! ». Leibniz : « Ca ne pourrait pas aller mieux ». Spinoza : « Bien en substance. » Shakespeare : « Comme il vous plaira ». Hobbes : « J’ai une faim de loup ! » […] Papin : « A toute vapeur ! ». Montgolfier : « Je mets la pression ! » Franklin : « Du tonnerre ! ». Robespierre : « Vous perdez la tête ! » Marat : « Ca baigne ! » Casanova : « Tout le plaisir est pour moi ! » […]

Beethoven : « En sourdine ». Schubert : « Aimez-vous la truite ? » […] Sacher-Masoch : « Grâce à Dieu, mal ». […] Cambronne : « Je vous réponds en cinq lettres… » Marx : « Ca ira mieux demain. » […] Nietzsche : « Au-delà de bien, merci ». Proust : « Donnons du temps au temps ». Henry James : « Ca dépend des points de vue ». Kafka : « J’ai le cafard ! » […] Larousse : « En un mot comme en cent, mal ». Marie Curie : « Je suis radieuse ! ». Dracula : « J’ai de la veine ». […]

Freud : « Et vous ? » […] Foucault : « Qui ? » Spielberg : « Vous avez un téléphone ? » Queneau : « Bien merci, merci bien, mien berci, nebi cimer, ieei bnmrc, crié nimbé ». Camus : « Question absurde ». […]

Mathusalem : « On rajeunit pas ». Mithridate : « On se fait à tout ». Chrysippe : « Sil fait jour ça va, mais il fait jour, donc ça va ». Apulée : « Hi-han ». Jean-Baptiste : « Ca ira, j’en mets ma tête à couper ». Cléopâtre : « Je reprendrais volontiers de l’aspic ». Jésus : « Je revis ». Lazare : « Ca marche ». Judas : « Un baiser ? » Pilate : « Où est mon essuie-mains ? ». Saint Pierre : « J’ai perdu mes clefs ». Saint Jean : « Apocalypse now ! ». Néron : « Je suis tout feu tout flamme ! ». Philippidès : « A bout de souffle ». Saint Laurent : « Je suis sur des charbons ardents ». Constantin : « J’ai mis une croix dessus ». […]

 

Il me semble que l’on pourrait compléter encore un peu pour le côté chrétien…

 

Adam : « Comme un terrien ».

David : « Chante ô mon âme la louange du Seigneur ! »

Zacharie : « … »

Marie : « Selon la Parole du Seigneur, magnifiquement ! »

Saint Matthieu : « Ca marche ! »

La Samaritaine : « J’ai soif »

Marie-Madeleine : « Bien mais avez-vous vu celui que mon cœur aime ? »

Saint Thomas : « Tu le vois bien ! »

Saint Augustin : « Comme un pauv’type mais enfin que Dieu est grand ! »

Saint Ignace de Loyola : « Je discerne si je vais bien ou mal ».

 

Etc. Etc.  à compléter.

 

jeudi, février 6 2014

Adoration

"En la nuit heureuse 

En secret nul ne me voyant 

Ni moi ne regardant rien 

Sans autre lumière ni guide 

Que celle qui dans mon cœur brûlait 


Celle-ci me guidait 

Plus sûrement que la lumière de midi 

Au terme où l'espérait 

Celui que moi je savais bien 

En lieu où nul ne paraissait 


Ô nuit qui me guidas 

Ô nuit aimable plus que l'aube 

Ô nuit qui joignis 

L'aimé avec l'aimée 

L'aimée en l'aimé transformée [...] 



Je restai et m'oubliai 

Le visage appuyai sur l'aimé 

Tout cessa je m'abandonnai

Abandonnant mon souci 

Entre les lis oublié." 


Nuit obscure, saint Jean de la Croix

vendredi, décembre 13 2013

Ce qu'est la grâce ? A la Comblée-de-grâce


"Miriam, tu sais ce qu'est la grâce ? 

- Non, pas précisément, répondis-je. 

- Il ne s'agit pas d'une belle démarche de nos femmes bien en vue. C'est la force surhumaine d'affronter le monde seul, sans effort, de le défier en duel tout entier sans même se décoiffer. 

Elle n'est pas féminine, c'est un talent de prophète. C'est un don et toi tu l'as reçu. Qui le possède est affranchi de toute crainte. Je l'ai vu sur toi le soir de la rencontre et depuis lors tu l'as sur toi. Tu es pleine de grâce. Autour de toi, il y a une barrière de grâce, une forteresse. Toi, tu la répands, Miriam : même sur moi." 


Erri DE LUCA, Au nom de la mère, p.44

vendredi, novembre 8 2013

Coeur aux aguets


"Dans la solitude, notre coeur de pierre peut se changer en un coeur de chair, notre coeur révolté en un coeur contrit, et notre coeur fermé en un coeur capable de s'ouvrir à tous ceux qui souffrent." 



H. NOUWEN

samedi, octobre 5 2013

Combien de temps fuirons-nous ?

"Bouhouhou ! mugit d'une voix suppliante le K. Quel long chemin j'ai dû parcourir pour te trouver ! Moi aussi je suis recru de fatigue… Ce que tu as pu me faire nager ! Et toi qui fuyais, qui fuyais… dire que tu n'as jamais rien compris ! 


- Compris quoi ? fit Stéfano piqué. 


- Compris que je ne te pourchassais pas autour de la terre pour te dévorer comme tu le pensais." 

in Dino Buzati, "Le K", Le K


mercredi, octobre 2 2013

Quand un homme a été aimé de cet amour-là



"Mais quand un homme a été aimé de cet amour-là

il en garde le souvenir, 

et ce souvenir devient à son tour

comme un pressentiment de l'amour de Dieu." 

Madeleine Delbrêl

samedi, septembre 21 2013

21 septembre - saint Matthieu et un certain regard


Nous fêtons aujourd'hui 21 septembre l'apôtre Matthieu. Dans l'office des lectures est proposée l'homélie de saint Bède le Vénérable d'où est tirée la devise de notre pape François "miserando atque eligendo". 


"Il le vit non pas tant avec les yeux du corps qu'avec le regard intérieur de sa miséricorde. - Il vit le publicain, et parce qu'il le vit d'un regard qui prend pitié et qui choisit, il lui dit : "Suis-moi", c'est-à-dire imite-moi. En lui demandant de le suivre, il l'invitait moins à marcher derrière lui qu'à vivre comme lui." 
(St Bède le Vénérable)

Il est certes exigeant mais qu'il est beau, doux et bon de se savoir, pour chacun d'entre nous, regardé ainsi, pris en pitié et choisi ! 
Invitation à vivre comme Lui et donc à regarder aussi comme Lui ! 

dimanche, septembre 15 2013

En aurions-nous peur ?


"MEDEE

Tu l'entends ? 


LA NOURRICE 

Quoi ? 


MEDEE 

Le bonheur. Il rôde."


Jean Anouilh, Médée



En aurons-nous peur ? 

Le prendrons-nous en grippe quand il survient chez les autres à l'instar de ce personnage passionné ? 

Ou saurons-nous le saisir délicatement au passage quand il se présente, pour l'accueillir pleinement en nos vies ? 




En tout cas, j'aime assez cette idée qu'il se présente en secret, rôdant, comme pour ne pas nous effrayer de son incroyable liberté. 


mercredi, août 28 2013

L'humble éclat du pardon (Tolstoï)

Un peu de littérature, 
Pour parler de don, 
Pour parler de Pardon. 


"Alexis Alexandrovitch le retint et lui dit : 

- Veuillez m'écouter, c'est indispensable. Je me vois contraint de vous expliquer la nature des sentiments qui me guident et me guideront encore, afin de vous épargner toute erreur par rapport à moi. Vous savez que j'étais résolu au divorce et que j'avais fait les premières démarches pour l'obtenir, il faut l'avouer, après de longues hésitations ; mais le désir de me venger d'elle et de vous avait fini par lever mes scrupules. La fatale dépêche ne changea rien à mes dispositions. Bien plus, en venant ici, je souhaitais sa mort, mais…


 

Il se tut un instant, balançant de lui dévoiler le sentiment qui le faisait agir. 

- Mais, reprit-il, je l'ai revue et je lui ai pardonné. Le bonheur de pouvoir pardonner m'a clairement montré mon devoir. J'ai pardonné sans restriction. Je tends l'autre joue au soufflet, je donne mon dernier bêtement à celui qui me dépouille. Je ne demande qu'une chose à Dieu, de me conserver la joie du pardon. 


Les larmes remplissaient ses yeux ; son regard lumineux et calme frappa Vronski. 

- Voilà mon attitude. Vous pouvez me traîner dans la boue et me rendre la risée du monde, mais je n'abandonnerai pas pour autant Anna et vous n'entendrez pas un mot de reproches de moi. Mon devoir est nettement tracé : je dois rester avec elle, je resterai. Si elle désire vous voir, je vous ferai prévenir, mais je crois que pour le moment, il vaut mieux vous éloigner… 



Des sanglots étouffaient sa voix ; il se leva. Vronski fit de même, courbé en deux et le regardant en dessous. Incapable de comprendre les mobiles qui dirigeaient Karénine, il s'avouait cependant que c'étaient là des sentiments d'un ordre supérieur et qui ne cadraient guère avec le code de convenances auquel il obéissait d'ordinaire." 

in Léon Tolstoï, Anna Karénine


mardi, août 20 2013

En guise de prière du soir, par-delà la pensée

 

 

 

« Éternel, je me tais ; en Ta sainte présence,

Je n’ose respirer ; et mon âme en silence

Admire la hauteur de Ton nom glorieux ;

Que dirai-je, abîmé en cette mer profonde ?

Pendant qu’à l’infini Ta clarté nous inonde,

Pouvons-nous seulement ouvrir nos faibles yeux ?

 

Je T’approche en tremblant, lumière inaccessible ;

Et sans voir dans son fond l’être incompréhensible,

Par un vol étonné je m’agite à l’entour.

 

Cessez, qu’espérez-vous de vos incertitudes,

Vains pensers, vains efforts, inutiles études ?

C’est assez qu’Il ait dit : Je suis celui qui suis.

Il est tout, Il n’est rien de tout ce que l’on pense,

Avec ces mots profonds, j’adore son essence,

Et sans y raisonner, en croyant je poursuis

 

Descends, divin Esprit, pure et céleste flamme,

Puissant moteur des cœurs qu’en secret je réclame ;

Et toi qui le produis dans l’éternel séjour,

Accorde Ta présence à mon âme impuissante,

Fais-en, car Tu le peux, une fidèle amante,

Et pour Te bien aimer, donne-lui Ton amour. »

 

J.-B. Bossuet

 

mercredi, juillet 10 2013

« Je voulais vous dire un mot et ce mot, c’est la joie »

 

"La joie n’est pas l’ivresse d’un moment : c’est autre chose ! 

La vraie joie ne vient pas des choses, du fait que l’on possède, non ! 

Elle naît de la rencontre, de la relation avec les autres, elle naît du fait de se sentir accepté, compris, aimé, et du fait d’accepter, de comprendre et d’aimer ; et ceci non pas pour un moment, mais parce que l’autre est une personne. 

La joie naît de la gratuité d’une rencontre ! C’est de s’entendre dire : « Tu es important pour moi », pas nécessairement avec des paroles. C’est beau… Et c’est précisément cela que Dieu nous fait comprendre."

 

Pape François samedi dernier

(http://www.zenit.org/fr/articles/soyez-transparents-avec-votre-confesseur )

 

mardi, juillet 2 2013

Parce que Ta Parole

 

« On parle, quelque chose va éclater, illuminer soudain le fond glauque d’une âme et chacun sentira les bourbes mouvantes de la sienne. Et puis non, la menace s’écarte, le danger est évité, on se remet tranquillement à échanger des lieux communs. »

 

J. –P. Sartre, cité in Jean Sulivan, Devance tout adieu

vendredi, juin 7 2013

Enseignants, le pape nous parle !


Aujourd'hui, le pape a reçu des élèves, enseignants et familles d'instituts jésuites italiens et libanais. Voici, prises dans le Vatican Information Service du jour ses paroles concernant les enseignants, belles et fortes ! 

"Et ne vous découragez jamais face aux enjeux de l'école. Eduquer n'est pas un métier mais une attitude et un mode d'être. Pour enseigner il faut sortir de soi et être au milieu des jeunes qu'on accompagne au long de leur croissance. 

Enseignez donc et voyez en cela la beauté et la bonté de la création et de l'homme qui sont marqués du sceau du Créateur. 

Mais soyez surtout des témoins de ce que vous transmettez, des connaissances et des valeurs, accompagnées d'une cohérence de vie personnelle. Sans celle ci il est impossible d'éduquer... 

L'école doit être un catalyseur et un lieu de convergence pour former et aider les jeunes à devenir adultes, des adultes simples, compétents et honnêtes qui sachent aimer et répondre aux attentes de Dieu dans la société comme dans le travail. 

Trouvez aussi de nouvelles formes d'éducation en fonction des lieux, des temps et des personnes. Le Seigneur sera toujours à vos côtés, vous relèvera des échecs et vous poussera à grandir et à agir avec magnanimité". 

Au boulot !
"Dieu, viens à mon aide" !
:-) 


mercredi, mai 29 2013

Et ça peut monter haut

 

 

… dans les deux sens du terme !

 

« La taille du paradis en nous, c'est l'accomplissement minutieux et magnanime de notre devoir quotidien. [...]

 

C'est lui qui livre à la Visitation de Dieu la petite parcelle d'humanité que nous sommes et qui nous établit dans une ordonnance d'amour.

 

Faire son devoir quotidien, c'est accepter de rester là où on est pour que le règne de Dieu vienne jusqu'à nous et s'étende sur cette terre que nous sommes ; c'est accepter comme une obédience large la matière dont nous sommes faits, la famille dont nous sommes membres, la profession où nous travaillons, le peuple qui est le nôtre, le continent qui nous entoure, le monde qui nous enserre, le temps où nous vivons. »

 

Madeleine Delbrêl

 

jeudi, mai 16 2013

Préparation à la Pentecôte

 

De haut en bas,  

De bas en haut,

D’un Autre,

Pour jaillir en soi,

Vers les autres.

 

 

 

« Pneumatologie – "L’Esprit Saint viendra sur toi (ép-éleusétai épi sé) et la Puissance du Très Haut fera sur toi de l’ombre" (épiskiasei soi, Lc 1, 35) - "L’Esprit Saint vous fera souvenir (hypomnèsei) de tout ce que je vous ai dit" (Jn 14, 26) – Voici, suggéré par les mots, plus exactement encore par les préfixes, un double mouvement et une double position fondamentale de l’Esprit.

L’Esprit sur-vient et il sous-vient. Il y a, par en-dessus, une épiclèse de l’Esprit, comme il y a, par en-dessous, une "sous-jacence » de l’Esprit. Ou, si l’on préfère, il existe une double épiclèse de l’Esprit : celle qui opère par le haut et celle qui opère par le bas. "L’Esprit du Seigneur est sur moi" (Lc 4, 18). L’esprit du Seigneur est sous moi, aussi.


Il existe une survenance de l’Esprit en vertu de laquelle il est consécration. 

Il existe une souvenance de l’Esprit en vertu de laquelle il est mémoire. »

 

in Fr. François Cassingena-trévedy, étincelles III, p. 300.

 

jeudi, mai 9 2013

Citation de saison, d’Ascension

 

« La foi est une chose grande mais la peur est physique.

 

Je peux avoir une foi solide, mais si je ne bois pas pendant dix jours, j’ai soif. La foi consiste à supporter la soif d’un cœur serein comme une épreuve imposée par Dieu.

 

Jésus, je suis prêt à supporter mille peurs comme ma peur par amour pour vous ; mais j’ai peur. »

 

in Giovanni Guareschi, Le Petit Monde de Don Camillo (p.333)

 

 

… Vous ne trouvez pas qu’il y a un peu de ça, à l’Ascension ?


jeudi, avril 18 2013

Sur l’idéal du blogueur catho ?

 

D’après Maupassant dans « Le Roman » :

 

« À force d’avoir vu et médité il regarde l’univers, les choses, les faits et les hommes d’une certaine façon qui lui est propre et qui résulte de l’ensemble de ses observations [ir]réfléchies. C’est cette vision personnelle du monde qu’il cherche à nous communiquer en la reproduisant dans un [blogue]. Pour nous émouvoir, comme il l’a été lui-même par le spectacle de la vie, il doit la reproduire devant nos yeux avec une scrupuleuse ressemblance ».

 

À force de chercher le Seigneur dans la  méditation,

À force de L’avoir trouvé dans toute sa vie,

À force de L’avoir contemplé en toutes choses,

Il reviendra vers ses frères,

Ému, infiniment touché, brûlé au cœur,  

L’écriture resplendissante d’une Rencontre,

Qu’il s’efforcera de toujours mieux dire.

 

 

lundi, mars 25 2013

Plagiat par anticipation pour temps présent

En guise « Plagiat par anticipation » ? Ou parce que délicieusement à temps pour le contretemps ?

 


 

« Va-t-on croire que je suis contre les réformes ? Je suis contre la précipitation, pour la lenteur de la vie, contre les assises solennelles qui décident pour tout le monde comme une assemblée politique. Je crois à un mouvement qui va du dedans au-dehors, à la relation personnelle de chacun avec l’absolu aussi bien chez le contestataire que chez le résistant. De la politique et de la diplomatie à la réformation intérieure : voilà le passage à opérer. On ne mène souvent des batailles au-dehors que pour éviter la confrontation essentielle.

D’innombrables communautés existent dans le monde, qui ne sont ni pour ni contre, inventives. La presse n’en parle pas parce qu’elles n’ont pas d’apparences. Ce sont ces noyaux épars qui portent l’avenir déjà présent. Le grain pousse sans qu’on y pense, le jour et la nuit.

 

Nous ne sommes qu’au début d’une longue marche vers une mutation à peine inaugurée. En ce temps infime de deux millénaires, l’Église a tâtonné pour se situer au cœur de la vie. Réussites et échecs se sont mélangés sans qu’on puisse dire où est l’échec, où la réussite. Forte d’une expérience, elle prend un nouveau départ. Aucune illusion à avoir il n’y a pas de haltes : toute halte est mortelle. Quand une cause commence à triompher il est temps de prendre ses distances et de s’insurger contre ce qui ressemble en elle à ce qui fut vaincu. La condition de l’Église est d’être crucifiée. Tout éveil est un nouveau sommeil. L’Évangile d’aujourd’hui comme hier déchire le voile, détruit le Temple parce qu’il sait qu’il se relève en 3 jours. Comme dit Yeats : Toutes choses tombent et sont reconstruites à nouveau et ceux qui reconstruisent à nouveau sont joyeux. »

 

in Jean Sulivan, Miroirs brisés, p. 249-250


samedi, mars 9 2013

Au cœur des limbes


 

Qui dit vacances dit attraper l’un ou l’autre de ma très haute pile, certes à moitié effondrée donc plus large que haute, de « livres pas encore lus » et me plonger dedans.

 

C’est ainsi que j’ai goûté Une saison dans les limbes de Robert Scholtus : petit livre troublant en ce qu’il parle de ces zones frontières, de ces zones floues, qui semblent bien souvent régner en notre vie quotidienne.

 

Comme souvent avec lui, on a l’impression qu’il part en un sens – ici, la si facile et non moins fréquente dénonciation de la modernité – pour s’apercevoir qu’il en extrait finalement des paradoxes, qu’il cherche à montrer la complexité d’un sujet insaisissable qui est celui de notre vie…

 

Cela en fait un livre tout particulier, ardu et poétique à la fois, éveilleur de réflexions, de pensées, de méditations. Comme un appel à la vie, à nous ramener plus à notre condition de vivant, à nous sortir de notre éventuel contentement « limbal » qui nous guette chaque jour.

 

Car, au cœur de ce livre, on trouve cette page, qui s’inscrit comme une bonne bourrasque de vent reçue sur le visage, en ce qu’elle a d’instantané, de fort et de vivifiant :

 

« La vie, vivace et folle, qui s’improvise comme un air de jazz, la vie sautillante et inattendue, la vie au risque de la blessure, au prix de l’abandon, la vie ouverte à l’inconnu, offerte à la rencontre, la vie embarquée en haute mer, affrontée à tous les dangers, promise au déroutement et à l’extravagance de l’amour, voilà ce qu’ils redoutent. »

 

in R. Scholtus, Une saison dans les limbes, éd. Bayard, p. 81

 

mercredi, février 27 2013

Ultime audience du pontificat de Benoît XVI

 

A jour particulier, billet particulier !

Et auteur particulier !

 

Voici la traduction du texte italien (traduction : VIS) de l’audience papale de ce matin, mercredi 27 février 2013, dernière audience du pape Benoît XVI.

 

Le texte est un peu long, certes, mais il comprend de belles et nombreuses pépites !

 

 

 

« Merci d'être venus si nombreux à ce dernier rendez-vous. Merci de tout coeur. Je suis profondément ému ! En vous je reconnais l'Eglise vivante. Et puis remercions le Créateur pour ce beau soleil d'hiver.

 

Comme l'apôtre Paul dans le texte biblique que nous avons entendu, je sens d'avoir à remercier tout particulièrement Dieu qui guide et édifie l'Eglise, qui sème sa Parole et nourrit ainsi la foi de son peuple. En ce moment, mon cœur s'élargit et embrasse toute l'Eglise à travers le monde, et je remercie Dieu pour les signes que durant mes années de ministère pétrinien j'ai reçu quant à la foi dans le Seigneur, sur l'amour qui circule vraiment dans le corps de l'Eglise et la fait vivre dans l'amour, sur l'espérance qui nous tend vers la plénitude de la vie, vers la patrie céleste. Je vous porte tous dans la prière, dans un présent de Dieu que je trouve à chaque réunion, à chaque voyage, à chaque visite pastorale. Je rassemble tout et tous dans ma prière et vous confie au Seigneur, parce que nous savons sa volonté en toute sagesse et intelligence spirituelle, et parce que nous nous comportons d'une manière digne de lui et de son amour, en apportant du fruit en toute bonne œuvre. Il y a en moi une grande confiance parce que je sais que la parole de vérité de l'Evangile est la force de l'Eglise, sa vie même. L'Evangile purifie et renouvelle, porte des fruits partout où la communauté des croyants l'écoute et reçoit la grâce de Dieu dans la vérité et vit dans la charité. C'est ma conviction, c'est là ma joie.

 

Lire la suite...

- page 4 de 14 -