Zabou the terrible

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jeudi, avril 1 2010

Ne pas se taire

 

C’était il y a désormais quelques semaines.

 

Je me souviens être entrée dans son bureau pour un amical salut, de passage dans le coin, et ce que je vis me troubla : il fulminait. Oh, pas qu’un peu mais l’on aurait presque cru la caricature des cartoons, vous savez tout rouge avec la fumée qui sort par-dessus la tête.

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lundi, mars 22 2010

Cinq ans d'âge



            Le 2 mars dernier, ce blogue a eu 5 ans. J’ai laissé passer la date : peu importe, la vie m’appelait alors ailleurs. Toutefois, je profite du printemps qui s’éveille pour marquer cet anniversaire d’un billet : ce n’est pas que l’événement soit spécialement important en lui-même, ni signifiant… mais c’est que ce blogue a tout de même cinq ans. Cinq.

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dimanche, mars 7 2010

Dans un coin


 

Étrangeté de nos mots qui nous entraînent parfois où nous ne saurions aller.

Sensation douce-amère d’avoir dit plus que ce que l’on s’était fixé.

 

Pudeur de ce regard qui n’ose regarder tout à fait en face.

Des paroles, des mots, qui deviennent soudain mes mots.

 

Mots, qui de facteurs de divisions, s’effacent un instant, un seul, dans leur saisissante nudité, dans leur terrible impuissance, pour se muer en vecteurs d’allégresse.

 

Mots qui font exister, même ce qui n’est pas encore.

Mots qui font grandir, même s’ils ne savent tout à fait ce qu’ils disent.

Mots qui font peur, parce qu’ils nous dépassent.

 

Mots qui jalonnent notre existence, petits mots qui engagent après petits pas qui avancent, mots fous et finalement, peut-être, plus raisonnables que tout le reste…

Ces mots qui tentent de dire comme ils peuvent, avec effort, avec trouble, avec faiblesse et humilité, tout notre « amour des Lettres et notre Désir de Dieu ». Mes mots.

 

dimanche, février 14 2010

Dire sans ire

Il arrive que les mots, nos mots, soient trop petits, trop faibles, et échouent face aux expériences les plus fortes, fondatrices de notre être. En cet endroit où mystique et poète se savent frères, confrontés à une même impuissance face à cet Indicible qu’il s’agit de dire, quand même.

 

Écrire, dire…

Se dire ici, là où l’on se connaît le moins et où l’on serait en réalité plus vrai ?

Là où la raison achoppe, se perdre, pour mieux se trouver ?

Difficulté de l’écriture, difficulté de la parole amenée par une question impromptue mais si bien vue.

 

Exercice délicat du funambule sur la corde raide de la Parole qui dit ce qu’il sait être tellement insuffisant. Par les mots, vouloir ou plutôt devoir, rendre compte d’un au-delà des mots : quel vaste programme ! 

 

Tentative...

Et ouverture d’un espace où le vent souffle terriblement fort, sans nulle direction prévisible. Récit d’une expérience qui fut avis de tempête.

Ouverture d’une zone où l’on ne confie qu’à demi-mots ce qui est si brûlant que les teintes en semblent gommées. Surexposition de lumière qui estompe et brouille toute limite humaine à nos paysages intérieurs.

Ouverture, enfin, d’un simple moment où la pudeur s’éloigne quelques instants pour prononcer et confier dans le cœur-à-cœur fraternel quelques mots où l’amour ne saurait être qu’au centre. Évidence !

 

dimanche, décembre 6 2009

Pierre qui vive

Je revois ses yeux écarquillés quand, ayant regardé ma montre et dit qu’à cette heure là, normalement, on était à la paroisse, elle me répondit, comme frappée d’une idée soudaine :

 

« Mais… Mais comment ils vont faire les prêtres sans nous ? »

 

Petit rire charmé.

 

Bien sûr, c’est mignon, c’est rêveur et l’on adopte vite le sourire condescendant de l’adulte amusé des réflexions naïves de l’enfant : comme si le prêtre ne savait pas se servir des burettes tout seul comme un grand !

 

Dans l’absolu, c’est bien vu, terriblement bien vu. Et d’une pertinence à remuer nos âmes d’adultes, si habituées.

 

Comment les prêtres vont faire sans les servants, cela veut dire "comment les prêtres si pas les laïcs ?" . Et cela signifie surtout une question lancée à chacun : comment Dieu fera-t-il sans moi, si je ne viens pas prendre ma place ?


dimanche, novembre 22 2009

La meilleure façon de marcher


Miserere 2 de Rouault

 

Course dans les couloirs du métro, un rendez-vous à treize heures. J’arrive à Saint-Michel et regarde ma montre : l’heure n’est pas passée, je suis en avance. Alors, je pousse doucement la porte de cette église que j’aime tant. Tranquillement, je m’assois à cette place qu’inconsciemment je considère comme « ma place » tant elle est celle où je viens naturellement. Toujours. Presque chaque jour en fait, quelques minutes.

 

La semaine fut rude, la journée usante, les nuits bien trop courtes.

 

Lentement, je trace sur moi ce signe, le signe de la croix, signe de ce peuple auquel j’appartiens, ferme les yeux et pose ma tête exténuée sur le dossier de la chaise de devant.

 

Peu de choses à dire si ce n’est ma fatigue… mais tant de monde à confier ! Ces gens que je rencontre, ces gens que j’encadre, ces gens à qui j’apprends… et ceux qui se confient à ma pauvre prière. Et je bredouille quelques paroles, bafouille intérieurement, tente à peine d’écouter, somnolant dans le calme de l’église.

 

Et d’un coup, comme si mes oreilles soudain s’ouvraient, j’entendis un pas, puis deux, puis plusieurs. Pas des visiteurs, pas des priants. Pas tranquille ou pas pressé, pas de l’enfant, pas du jeune actif, pas du vieillard. Pas hésitant, pas solide, pas déterminé, pas tremblant. Pas grand-chose non plus, mais pourtant…

 

L’humanité en marche venait se joindre à ma prière, me portant dans le flot quand la fatigue m’ôtait l’envie de faire un pas. En route, toujours.

 

mardi, octobre 20 2009

Pensée inactuelle 2

               Quelques mots de Péguy qui se passeront de commentaires de ma part. 


Donne-moi de m émerveiller

« Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensée. C’est d’avoir une pensée toute faite. [...] Il y a quelque chose de pire que d’avoir une âme même perverse. C’est d’avoir une âme habituée. »

 

Charles Péguy

 

(cité dans Robert Scholtus, Petit Christianisme d’insolence, que je viens de terminer et que j’aime décidément beaucoup)

 

mercredi, octobre 7 2009

Si le Seigneur ne bâtit la maison...


Tous, je les connais.

 

Un an déjà de passé ensemble… Mais notre compagnie mutuelle nous plaisait bien : on a donc ressigné de part et d’autre pour un an. Alors, ce soir, il était temps de les retrouver.

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lundi, août 10 2009

Un pèlerinage peut en cacher un autre

 

Cologne.

 

 

Ce soir, en levant mon regard vers le Dom illuminé, les souvenirs ont afflué.

 

Il y a quatre ans, 2005, les JMJ, la jeunesse du monde entier, la foule en délire au pied de cet édifice, les chants, les danses, le silence impressionnant de la veillée à Marienfeld...

Venimus adorare eum…

 

Il y a quatre ans… Je ne peux m’empêcher de sourire et de revoir tant de scènes.

D’un dimanche quelques mois auparavant où, agressée sur le parvis de la cathédrale de mon diocèse par un complot, j’avais dû faire face à un inopiné « veux-tu ? »… Et Zabou dit oui, et Zabou toute jeune devint responsable de doyenné et responsable de car pour ses premières JMJ : sacrée expérience.

 

Je me souviens…

De ce formidable accueil des Allemands. À Lippstadt tout d’abord, puis à Cologne… Ah cette formidable mamie-boulangère qui continuait, âgée, à servir en boutique pour aider son fils ! Quel modèle d’accueil pour trois jeunes Françaises qu’elle ne connaissait pas !

De ces moments de rencontre, de joie, de fous rires, de Laudes « quand même » à l’église paroissiale après 2h de sommeil, de cet enthousiasme le long du Rhin, de ce service au pied de la colline pour la messe finale, de cette extraordinaire sensation de partager sa Foi en ce Dieu qui nous aime follement à un million d’âmes : tant de joie !

 

Il y a quatre ans, je portais en moi l’annonce d’une décision pesée dans le silence d’une abbaye qui, je le savais, provoquerait quelques remous. Durant ces JMJ, je l’ai confiée à ce Dieu fait homme que j’étais venue, avec des milliers d’autres et le cœur en allégresse, adorer. Alors, dans cette cathédrale vertigineuse, j’ai pérégriné en quête de quelque chose - ou plutôt de Quelqu'un - et j’ai prié d’avoir ce courage qui me faisait défaut.

 

 

Ce soir, la cathédrale était ouverte. J’ai poussé la porte et suis rentrée au son du grand orgue, un peu émue, pour remercier. Mon regard a caressé les flammes des quelques âmes venues achever leur journée dans une dernière prière à la lueur des bougies. J’ai souri.

Venio adorare eum…

 

Aujourd’hui, je regarde le chemin. Des décisions, je sais bien qu’il y en aura d’autres qui, peu à peu, prennent ou prendront le temps de germer : je ne sais ni le jour, ni l’heure où, elles, à leur tour, il faudra les annoncer puis, surtout, les accomplir. Mais, par ces choix qui nous rendent pleinement humain, si Dieu veut, elles seront belles.

 

À toi, ô mon Dieu, de guider mon pas !

 

 

samedi, juin 6 2009

À l’heure de rendre mon mémoire

 

St Benoît sur Loire 31 mai 2009

 

À l’heure de rendre mon mémoire.

 

            Dans quelques heures désormais, je rendrai ce travail qui a occupé toute cette année. Satisfaite tout en sentant ses terribles limites : ce n’est encore qu’un travail de master 1, petit et maladroit.

 

Il est l’heure de le rendre, d’accepter que tout ne soit pas parfait, tout en se disant qu’on s’est battu pour faire de son mieux. Ne pas tomber dans le perfectionnisme tout en conservant un esprit méticuleux, soucieux de bien faire.

 

Il va être l’heure de le laisser tranquille, de le laisser…vivre sa vie en quelque sorte, à ce mémoire, à ces pages qui viennent de soi, de son esprit, de ses mains. Et c’est émouvant. Et j’aurai été profondément heureuse de le réaliser, malgré les heures sombres où la recherche se fait désespérément aride et l’enfantement si difficile.

 

Mais cette année, – faut-il le dire ? – aura été la pire de ma vie malgré toute la joie qu’elle m’a apportée. Durant un mois, j’ai été plongée dans le black-out complet, où je ne savais plus où me tourner. Plongée dans les larmes jusque dans ma prière mais vivante malgré tout, quand même. Certains d’entre vous savent pourquoi, d’autres non : il importe peu, ici n’est pas la place pour une histoire si intime.

 

Rien ne s’est foncièrement amélioré depuis et mon mémoire aura été lutte. Et je sais que je n’aurai jamais un « c’est bien » de celui dont je l’aurais espéré. Avant. Parce que cela me semblait normal. Il m’a fallu faire un deuil de tout cela et mon mémoire est devenu synonyme de lutte, est devenu encore plus synonyme de choix pleinement personnel, n’attendant même plus une quelconque reconnaissance des proches : il ne s’en est pas trouvé meilleur, il en a été purifié.

 

            Dans les ténèbres, une seule chose était là qui m’a permis de vivre : cette formidable certitude de me savoir aimée par Dieu. Non pas de simples mots, mais une lumière, une flamme intérieure ardente, qui permettait de sourire et de vivre au-delà de la douleur. Seule, je me serais écroulée. Et cet Amour si fort, dans des ténèbres si noires, il m’était transmis par vous tous, mes frères en humanité. Alors, tout cela, c’était pour vous dire que ce mémoire « à moi », il était un peu le vôtre, aussi. Sans vous tous qui m’avez entourée, souri, écrit, croisée, hébergée, emmenée au cinoche, fait rire, sans vous que je ne connais pas mais que j’ai croisés d’un sourire lors de mes promenades parisiennes où je calmais mes nerfs, sans vous chanteurs des rues, sans vous sourires d’enfants, sans vous amis, sans vous tous, il ne serait pas là, à quelques heures de l’impression.

 

            Il m’importe peu, au final, que ce mémoire soit raté ou réussi mais il est là et, de cela, je tenais à vous dire merci.

 

mardi, mai 12 2009

Animaversaire

 
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Où les mots se font bien petit.
 
Ensemble, quelques pas en hauteur
Et, surtout, un immense Merci.
 

lundi, avril 6 2009

L'inconnu des Lilas

 
 

                Il est tard quand je prends le métro, ce soir, dans un quartier de Paris que je connais mal. Le nom est fleuri, pourtant. Je m’assois, attendant le départ, et regarde d’un air dubitatif les grandes feuilles noires que l’on vient de me donner. On m’interpelle : « Oh, quels jolis croquis mademoiselle ! » Et merde, me dis-je, encore un dragueur (en fait, non, j’ai pensé à un mot qui terminait pareil mais qui commençait par chi). En plus, ça se sent que le mec, il ne me connaît pas : il aurait lu mon blogue, il aurait su que je dessine comme un pied avec ma main. Enfin, il n’y a pas que des lecteurs de ce blogue, il est vrai, il faut de tout pour faire un monde.

Ce n’est certes pas la première fois que je me fais draguer dans le métro, dans le train ou autres, à me demander s’ils espèrent vraiment quelque chose ou occuper leur temps. En général, je cause, je noie le poisson et on en reste là. Enfin là, voilà, j’étais préoccupée, je sortais d’un examen médical et je ruminais un peu, l’esprit pas vraiment tranquille et encore moins disponible. Et c’était que le mec insistait. Un peu, beaucoup. Je commençais presque à m’inquiéter et à mobiliser mon esprit. Vous voyez, l’examen en question -et donc les grandes feuilles noires qui n’étaient nullement des croquis- concernait mon genou et le type prenant prétexte de cela de s’approcher, un peu, beaucoup. Voulant toucher, palper, embrasser. Un peu, beaucoup, encore. Et puis quoi encore ? C’est le fait d’un malotru et d’un grossier personnage ! Malheureusement pour lui, j’ai un caractère sauvage, abhorrant les contacts tactiles non autorisés par moi-même (oui, je sais, je suis sans doute une chieuse aussi) et puis, surtout je suis une judokate sachant cogner. Or là, je pensais sérieusement à cogner et préparais ma stratégie de coups en cas de problèmes.

Les stations défilaient à une lenteur peu commune : je ne pensais pas la ligne 3bis si longue. Parce que dans le fond, je joue à la dure mais je n’aime pas cogner sauf en cas d’absolue nécessité. Là, on était limite, les yeux et les paroles louches en sus : je restais prête à lever mon genou au moindre geste déplacé. Détachant mes yeux un court instant, c’est là que je le vis, lui. Je ne sais pas qui il est. Ni d’où il venait, ni où il se rendait : je n’ai rien su de lui mais il était là. Je l’imagine bien dans le type de certains papas marocains que j’ai vus l’été dernier, protecteurs de leur fille. Pas un mot n’est passé entre nous mais un regard. Un simple regard mais de quelle qualité ! J’ai su qu’en cas de problème, je pouvais compter sur lui. Quand le type bizarre m’a accompagnée au moment où je changeais de métro, il est venu lui aussi, juste derrière, très discrètement en écoutant ce qui se disait. Quand il a vu que j’avais désamorcé la chose par la parole, il est parti, vite, et je n’ai donc pu le remercier. Ce soir, il fut mon ange gardien, dans la discrétion. Je rêve de le remercier de sa fabuleuse pépite d’humanité.

                Et la fin ? Par des paroles, en lui racontant quelques histoires, peu à peu, le type s’est calmé (Ô puissance des paroles ! Je frémis de voir combien il est facile de l’asservir pour qui sait) et a parlé par fragments de sa vie. Ancien SDF, il était aussi ancien taulard pour agression contre une amie dans un bar, il en était sorti depuis peu et avait enfin trouvé un petit poste. La vie restait dure. Il craignait de retourner en prison. Il m’a dit sa douleur, il m’a dit sa solitude. Il m’a dit sa crainte du regard des autres. Il m’a dit son manque d’idéal. A la fin, il m’a aussi dit tout son respect et, un peu embarrassé, ne sachant comment le tourner qu’il s’excusait. J’ai répondu simplement par une bise en lui murmurant courage.

               Ce soir, je peux vous l'avouer : j’ai vraiment eu peur.

               Et, finalement, je me suis trouvée entre deux anges : un gardien bienveillant comme envoyé là pour moi, un ange déchu que j’ai aidé -oh un tout petit peu seulement et je ne fais que l'espérer- à reprendre soin de ses ailes inemployées. Pour qu’un jour, il s’élève vers d’autres cieux, plus cléments, ceux auxquels il est destiné de toute éternité.

 

vendredi, avril 3 2009

Vraiment

 
"Vraiment, il est juste et bon de Te rendre gloire, de T’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu"
 
 
Oui, vraiment.
 
 

dimanche, mars 29 2009

Parce que j'ai le coeur trop plein

 
 
Simplement, merci à Toi.
 

mercredi, mars 25 2009

Dimanche donc

 
 

Encore un post sur dimanche dernier, le troisième et dernier. J’ai parlé de la phrase de mon frère, de laetare en laissant la place à Zundel qui la laissait si bien à Dieu : il manque en fait ce qui m’a le plus marqué.

Vous vous souvenez peut-être de ma légère amertume de mai dernier à propos de mon équipe d’aumônerie ? Qui me faisait rendre grâce, malgré tout ? Elle est à relire là.

Cette année, je fus surprise lors du lancement de la préparation confirmation « inter niveaux » : il y avait une jeune de mon équipe de l’an passé qui n’avait voulu la faire l’an passé. Elle était là, et bien là. Vraiment présente, vraiment participante : j’ai souri dans mon cœur à la voir ainsi. De séance en séance, l’impression s’est faite toujours plus vraie et…

Dimanche, donc.

- Zabou, tu es prise ?

- Euh ??? Pour quoi ?

- J’aimerais te demander... Si tu acceptes d’être ma marraine de confirmation pour novembre?

Touchée, ça oui, mais surtout émerveillée. Peu importe que je sois marraine ou pas mais quel beau chemin !

- Oh ! Mais c’est une question sérieuse ça, mademoiselle ! Ce sera avec joie, mais il faut qu’on en cause bien toi et moi : on ne décide pas ça à la légère !

Emerveillée. Nous ne semons vraiment qu’au hasard du vent : Dieu fait le reste et l’homme n’a plus qu’à rendre grâce, de tous ses pauvres moyens.

 

vendredi, février 6 2009

Microclimat en microcosme

 
 
HOMMAGE
 
Pour le bon bol d'air offert à mon cerveau,
Pour les défis complètement farfelus toujours relevés,
Pour le beau temps (ahum),
Pour le snickers frit (beuuurk),
 
Et puis,
 
Parce que, "quand les Français parlent, c'est comme si des fleurs sortaient de leur bouche",
Parce que la littérature c'est le Bien,
Parce que c'est fou de manger mexicain à 3 Françaises, une Finlandaise et un Allemand en parlant d'Espagne et de gastronomie française,
Parce que j'adule l'accent écossais (enfin...),
Parce qu'il ne faut pas marcher-sur-la-plaque-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom,
 
Parce que "Not smoking",
Parce que la Sorbonne, c'est plus fort que toi,
Parce que le tilleul-menthe, c'est la classe,
Parce que les chamallows dans le chocolat chaud, c'est encore plus mieux,
Parce que nous sommes lamentables (???),
 
Parce que chanter le psaume 50 puis l'Internationale face à la mer, faut l'faire
Parce que Edimbourg en nocturne peut faire peur : Aaaaaaaah !
Parce que fish and chips,
Parce que tea,
Parce que tout cela est fort "VIVIFIANT",
 
... Merci Maggy !
 

jeudi, janvier 29 2009

Heri, hodie, cras : fiat lux !

 
 

            Dans un monde assombri, il est bon de goûter les éclats de lumière qui s’offrent à nous, bien accolés pour une meilleure visibilité, crépitements brûlants, qui rendent notre vie plus translucide:

 

            Entre une bibliothèque de recherche où vous croisez une de vos anciennes chargées de TD - thésarde alors que vous dégustiez tranquillement votre cappuccino (certes, hors de prix) : « Mais… mais… qu’est-ce que vous faîtes là ? »

 

            Entre une lettre toute simple qui réchauffe le cœur.

 

            Entre une réunion d’aumônerie où le petit frère, devant me supporter comme animatrice cette année, lance magistralement alors que nous préparions la messe dominicale du 8 février prochain (5ème dimanche du T.O., 1ère lecture, livre de Job) :

 

« Job [djob], il fait un drôle de travail »

et où l’on se dit que la fratrie PdLG est vraiment grave de chez grave.

 

            Entre un temps de prière pris autour du feu, lumières éteintes, provoquant pour réaction : « Ah c’est mieux les réunions chez toi, c’est bien, c’est chaleureux et prier autour du feu, c’est magique ! »

 

            Où l’on se dit qu’il y a tout de même vraiment de quoi sourire dans l’ordinaire de nos vies. De quoi, au soir, rendre grâce.

 

            Et ce, malgré tout.

vendredi, janvier 9 2009

Juste un mot, trop galvaudé, mais...

Voilà.

 

Je n’ai pas grand-chose à dire là maintenant tout de suite sinon un merci, un grand merci, un merci du fond du cœur à pas mal de personnes que je sais passer sur ce blog.

 

Mon blog n’est pas le lieu pour tout cela, mais, oui, je vis un sacré coup dur depuis dimanche. Non, ce n’est pas le travail, tout va plutôt bien de ce côté-là. Et même si la joie est ma façon de vivre, même si le sourire semble parfois, dit-on, partie intégrante de mon être, il a tendance à se trouver un poil gelé, un poil crispé par la température glaciale.  

 

Dans le froid, l’amitié, ça réchauffe bien, même quand la vague n’est pas terminée.

 

Alors, oui, un petit mot de rien du tout mais qui résonne avec force reconnaissance dans mon cœur.

 

Pour chacun d’entre vous, à chacun d’entre vous : merci.

 

dimanche, novembre 9 2008

Sillons

 
 

Parler. De la jeunesse chrétienne d’aujourd’hui. En parler ?

 

Jeune catholique je suis. Engagée POUR et surtout AVEC d’autres jeunes chrétiens.

Indigence de ma voix, humble parmi les humbles. Ne parler que du vécu, tenter de le faire vivre et vibrer par le biais de mes cordes vocales. De l’éclairer aussi. Oublier les théories grandiloquentes. Juste la Vie.

 

En face de moi, des yeux qui ont beaucoup vu. Des visages dont les rides constituent autant de marques. Des croyants, eux aussi. Ayant souvent connu la difficile épreuve de voir leurs enfants s’éloigner de la Foi qui les animait. Porteurs d’une douloureuse question, pudiquement cachée : Pourquoi ?

 

Je n’ai pas de réponse toute faite à leur apporter.

Je n’ai que ma jeunesse croyante.

Je n’ai que ma voix, que ma vie, pour leur partager l’immense espérance qui m’entoure et me dépasse.

 

Et puis…

Leur dire que nous ne sommes qu’une Eglise.

Qu’ils y ont toute leur place. Qu’ils ont tant à nous y apporter.

Parce qu’être ouvrier de l’Evangile est travail de toute une vie, sans chômage ni retraite… même s’il faut accepter de  ne pas connaître le résultat de la moisson.

Parce que leurs rides tracent des sillons d’espérance dans lesquels peuvent se construire la fidélité des plus jeunes.

 

Merci, mes aînés, pour vos questions.

Merci pour vos visages, pour vos regards, pour vos sourires, que j’ai regardés plus souvent que mon papier. Avec tant de joie.

 

lundi, novembre 3 2008

In Memoriam B-M

 

3 novembre 2004. Il y a tout juste 4 ans, nous célébrions la sépulture de ma grand-mère.

Célébration dans un petit village mayennais. Eglise pleine à craquer. Quatre prêtres venus parfois de loin concélébrer. De l’orgue. Une chorale. Des fleurs. Des volutes d’encens.

Les choses étaient dignes et belles : leur grandeur n’avait été voulu telle, elle ne résultait que des témoignages d’amitié et d’amour, nombreux. Chacun voulait apporter sa touche pour un a-dieu plein d’émotion qui se voulait aussi, souvent, remerciement.

Je servais la messe, présidée par un eudiste, vieil ami de la famille qui venait souvent en vacances chez mes grands-parents. Je me souviens encore de messes qu’il célébrait juste lui, ma grand-mère et moi. Je me souviens encore des homélies impromptues qu’il y faisait, pleines d’une foi humble et solide.

Mais moi ce jour-là, j’avais beau me raisonner, m’auto-lancer dans des méditations sur la mort, me dire que la mort n’était qu’un passage, que Bonne-maman vivait la rencontre qu’elle avait souhaitée sa vie durant.... j’avais le cœur au bord des larmes. Je m’en voulais un peu de n’être pas signe d’espérance dans ces conditions, pauvre croyante. Lui avait préparé son homélie, écrite sur un papier, plus lue que dite, ce qui était peu dans ses habitudes.

A l’issue de celle-ci, il s’est retourné et m’a regardée. Il avait les yeux à moitié noyés et le cœur chaviré. Dans son regard, j’ai pris une sérieuse leçon d’humanité. Dans son regard, j’ai lu qu’être signe d’espérance n’était pas se déparer de son humanité mais visait bien à en gagner toujours plus. La vie entière de ma grand-mère en était preuve.

Et mon « In memoriam » se veut aujourd’hui « Deo gratias ».

 

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