Zabou the terrible

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Mot-clé - Douceur

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jeudi, janvier 3 2013

Seigneur donne-moi le haut débit

 

Un peu à l’improviste – ce fut décidé la veille – j’ai pris la voiture, enclenché la première et me suis éloignée un peu, un peu à l’écart.

 

Au fil des kilomètres, moi qui suis si « connectée », si geek diraient certains, l’envie de tapoter sur mon portable se faisait moins pressante, moins enviable, comme s’il me prenait un soudain goût de large, une soif champêtre de déconnexion impromptue.

 

Et puis arriver en ce lieu qui m’est cher,

Et puis l’éteindre avec naturel et même joie ce portable. Cela ne m’était pas demandé, non, mais la question ne se posait même pas : histoire de cohérence.

 

Alors respirer le silence à grand Souffle….

 

Non pas coupée des préoccupations mais au contraire légèrement de biais pour mieux les mettre au centre, mieux les observer sous une Lumière accrue, mieux les Lui confier.

 

Et puis goûter à la saveur d’une Eucharistie célébrée au milieu de la journée,

Lien qui fonde les autres, lien au cœur de tous les autres.

 

Prier, marcher, parler, souffler, se taire, prier et puis rentrer. Rien d’extraordinaire.  

 

Ce n’était même pas une retraite, c’étaient quelques heures comme volées, pour les Lui redonner : un écart simple par rapport au tempo ordinaire pour vivre un peu mieux 2013 selon le Sien.

 

Et le laisser mieux me connecter à Lui pour être mieux connectée à chacun, version haut débit d’Agapê.

 

 

 

jeudi, décembre 20 2012

Quand je ne T'attends pas

L'Avent, on l'appelle souvent temps du désir, temps de l'attente... 


Temps dans lequel je peine bien souvent à entrer parce qu'il tombe toujours à la mauvaise période de l'année : vous me direz que je n'ai même pas l'excuse de la surprise ! 

Mais vous ne trouvez pas, vous, qu'il est difficile de L'attendre ? 

Par ces jours où je compte trop sur moi, où "j'oublie" que Tu es là, où je ne te laisse pas Ta place, 
Je ne T'attends pas. 

Par ces jours trop pleins où ma prière se réduit peau de chagrin a minima, 
Je ne T'attends pas. 


Par ces rencontres où je ne Te cherche pas dans l'autre, où je réponds seulement avec mes tripes sans jamais un regard vers l'âme, sans un regard de bienveillance puisé en Toi, 
Je ne T'attends pas. 

Par ces regards fatigués qui s'habituent au lieu de s'émerveiller, 
Je ne T'attends pas. 

Mais Toi, Tu m'attends toujours,
Tu es Dieu patient, Dieu désirant même quand nous ne te laissons pas de place, ou la place la plus minime de notre vie, à l'écart de nos activités. 


Et quand enfin nous rentrons chez nous, c'est-à-dire en Toi, s'ouvre alors pleinement l'espace du désir de Dieu dans lequel s'inscrit l'homme, du désir de Dieu inscrit en l'homme ; 
La Lumière vient alors sur la terre, 
Éclat d'une Rencontre, 
Éclat d'un Noël qui, déjà, s'avance. 

vendredi, décembre 14 2012

Que j’éveille l’aurore ! Je te rendrai grâce parmi les peuples...

 

 

 

Je ne suis pas du matin, et encore moins l’hiver quand il fait bien froid.

 

Ce n’est pas pour autant que je suis une adepte de la longue grasse matinée que je n’apprécie pas spécialement non plus : c’est plutôt que trop tôt, c’est vraiment trop tôt et mon esprit râle énormément beaucoup sans s’éveiller tout à fait quand je force mon corps à se lever.

 

Et, bien sûr, il y a ces matins où je commence à faire cours à 8h, ce qui signifie être parfaitement l’esprit en éveil et en alerte à cette heure-là : c’est rude et, heureusement, mes élèves sont souvent mal réveillés eux-mêmes.

 

Et puis, il y a des matins où je me lève plus tôt sans vraie raison. Ou plutôt si avec une vraie raison mais qui n’est absolument pas professionnelle :

 

Les laudes trop très tôt quand je suis en retraite dans un monastère,

La messe de l’Aurore le jour de Noël que j’ai appris à savourer avec délice,

La messe de ce matin, proposée à 7h, pour l’Avent, suivie d’un petit-déjeuner…

 

A ces heures où le jour hésite encore avec la nuit,

Il est beau de venir prier ;

Dans le silence encore présent de la nuit,

De prendre le temps de L’écouter.

 

Puis, il est beau de continuer à prier en rentrant de ces moments.

 

C’est un moment qui semble propice pour Lui confier toutes nos intentions les plus tristes, les plus noires, celles qui nous font mal tant elles nous touchent ;

C’est le moment de Lui confier tout ce qui est sombre dans ma vie, tout mon poids de péché et d’opacité, pour qu’Il l’amène à et dans Sa lumière,

 

C’est le moment d’ouvrir les yeux et de guetter les signes du monde qui s’éveille comme autant de prémices, d'étincelles d’un jour qui commence,

Qu’on voudrait vivre lumineux,

Pleinement conscients de Sa présence.

 

C’est le moment de prier avec le psalmiste,

C’est le moment d’éveiller l’aurore,

Pour rendre grâce, toute la journée, parmi les peuples.

 

vendredi, octobre 5 2012

Ô Dieu, au cœur de nos infidélités

 

 

 

Lendemain matin de mariage où je suis restée sur le lieu de la fête organisée par mes cousins, bref, un dimanche matin.

 

Cela m’arrive rarement mais, cette fois, j’avais mal prévu mon coup : 

Je ne sais pas où a lieu la messe dans le coin, je sais encore moins à quelle heure, je n’ai pas cherché avant, j’ai un réseau de téléphone en berne, je suis claquée, il est déjà 8h30 passé, je ne sais pas non plus où est passé le prêtre célébrant du mariage – sans doute dire sa messe avant que je n’aie pu lui demander à squatter…. 

Bref, j’ai raté la messe dimanche dernier.

 

D’aucuns me diraient que cela n’a guère d’importance puisque niveau manques d'amour, je fais forcément bien plus grave à côté, que, en plus, j’ai participé à la messe de mariage le samedi, que j’y ai communié et que j’y retournerai certainement dans la semaine.

 

Oh, oui, mais le dimanche, ce n’est pas tout à fait pareil.

 

Outre le fait que l’Église m’y demande la fidélité, ce à quoi j’accorde de l’importance, j’ai l’impression de manquer un rendez-vous.

Le rendez-vous le plus important de ma semaine en fait, celui qui m’a été fixé par Dieu lui-même ;

Un rendez-vous vers lequel tend toute la semaine précédente ;

Un rendez-vous qui me pousse vers la suivante ;

Un rendez-vous pour me nourrir mais non pas seule, avec la communauté du lieu, ces frères de ma paroisse ou d’une autre, mais qui sont mes frères en Christ.

Un rendez-vous désiré et pleinement choisi.

Et je l’avais mauvaise de l’avoir raté.

 

Oh certes, ce n’est pas comme si ça n’avait pas été du tout le jour du Seigneur… j’ai prié, et notamment les offices de la liturgie des Heures :

Laudes et milieu du jour nez en l’air en bords de mer, contemplant la grandeur de la création ;

Vêpres un peu à l’arrache sur une aire d’autoroute…

Mais, non, ce n’était pas pareil.

 

Chemin faisant, j’espérai un temps arriver assez tôt pour trouver une messe du dimanche soir mais les embouteillages me ramenèrent bien vite à la raison.

C’était ainsi.

Coincée dans ces fameux bouchons à l’approche de Paris, j’allumai ma radio : c’était Radio Notre Dame et, comme un fait exprès, la messe en direct de la cathédrale de Paris y commençait…

Ce n’était toujours pas pareil mais quelle heureuse coïncidence, à appeler Clin-Dieu !

T’es fortiche Toi, là, Seigneur, pour Te rappeler à nous, même quand on T’a mis de côté,

A rester, ainsi, au cœur de nos infidélités !

 

lundi, septembre 10 2012

Rentrée au juste tempo

 

Le rythme de la rentrée est dense, comme toujours, mais tout particulièrement cette année : rentrée dans un nouveau métier et dans un lieu inconnu, rentrée dans mes divers engagements et rentrée trop vite d’une dernière semaine de vacances au service d’un moment fort…

Le rythme s’appelle fatigue.

 

La course n’a pas arrêté un instant depuis une dizaine de jours et puis il y a, bien sûr, tous ces cours à préparer… - et je ne parle pas de mes mails en souffrance !

 

Enfin, qui ne pourrait en dire autant au moment de la rentrée ? 

Qui n’a pas un nouveau rythme à découvrir, des paperasses en pagaille à remplir, des rdv qui trustent la première place sur l’agenda déjà bien chargé ?

 

L’organisation progressive fera son chemin, pour chacun, et le temps redeviendra plus paisible : allié et non plus fuyant entre les doigts. 

 

En attendant, je me rends compte qu’il faut arrêter cette fuite du temps en le perdant, ou plutôt en le prenant.

Soigner ces moments particuliers de pause et, surtout, ceux avec Lui :

 

Ne pas s’installer à la va-vite pour mon temps d’oraison du soir mais, au contraire, prendre tout particulièrement le temps, lentement, d’allumer une bougie devant l’icône ; et regarder les flammes danser.

Prendre ce temps, à ce déjeuner où je suis seule, de tracer un long signe de croix sur moi en guise de benedicite.

Lever un peu le pied de l’accélérateur quand je traverse la Seine pour contempler les rayons du soleil qui l’irisent : admirer et remercier. 

Saisir chaque instant de rencontre pouvant devenir Rencontre.

 

Ralentir, pour savoir mieux courir ;

Laisser le temps de Dieu se déployer

Pour irriguer notre temps d’homme,

Pour y vivre dès à présent Son éternité. 

 

mercredi, août 1 2012

C’était un p’tit bonheur

 

On préparait des sacs qu’il portait.

Je ne le connaissais pas, j’ai regardé son étiquette, j’ai lu : « Bonheur ».

Bonheur ? Quel drôle de nom, pourquoi pas libellule ou papillon ?

 

J’ai toujours tendance à me méfier des noms comme ça, un peu bizarres,

Et pourtant, c’est quand même beau de s’appeler « bonheur » !

Je lui ai souri en lui tendant le sac et il m’a aussi répondu d’un large sourire :

Bonheur, ou la tâche de répandre la joie ?

 

Ces autres personnes-là arrivaient,

J’étais émue de la dignité qui accompagnait la misère qu’ils portaient avec eux, qu’ils traînaient lourdement.

J’apportais quelques-uns de ces colis qui allait pouvoir les aider au moins à s’alimenter pour quelques jours.

Bonheur faisait pareil, lui pour les familles : il portait toujours des sacs.

Cela a duré des heures et la fatigue se faisait sentir, en sus du poids des histoires tragiques entendues ici et là, en sus de ce nombre toujours grandissant des « accueillis » ici : Seigneur, que de misère !

 

Bonheur, lui, souriait toujours… ça m'a fait sourire. 

Et, au soir, sourire encore en priant avec le psalmiste, comme naturellement :

« Qui nous fera voir le bonheur ?

Sur nous, Seigneur, que s’illumine Ton visage ! » (ps. 4)

 

mercredi, juin 27 2012

Réunion, ça rime aussi avec communion

 

 

Être jeune catho engagé(e), ça rime souvent avec apprendre à réunionner. Trop souvent d’ailleurs. Quand plusieurs projets se dessinent à l’horizon, les réunions se multiplient, pas toujours très pertinentes ou, parfois, devant régler des problèmes de la grosseur d’une patte de mouche… qu’ils faut pourtant bien régler, certes, mais qui font souvent les regarder voler, ces mouches. Oh, qu’il est beau le plafond !

 

Aujourd’hui, une réunion, comme une autre. Un peu moins de 10 personnes : diversité des régions, des âges, des états de vie… Un long ordre du jour : beaucoup de problèmes, peu de solutions, trop de discussions. La galère.

 

Au cœur de la journée, place où je la goûte toute particulièrement : la messe, concélébrée par les 4 prêtres.

 

Goûter la simplicité, le silence de celle-ci, à 9 dans une lumineuse chapelle.

 

Et ce silence-là, ce si beau silence-là quand le prêtre présidant la célébration tient l’hostie élevée dans ses mains…

Dieu présent. Dieu qui se donne, là, pour nous.

Et puis encore ce silence-là, si naturellement prolongé, d’après la communion.

 

Contempler les regards en sortant de la messe : les trouver plus lumineux ;

voir les gestes et les paroles se déployer dans une plus grande charité ;

 

Recevoir la communion avait augmenté celle existant entre nous :

Parce qu’Il est la source de notre communion.

C’est en Lui que nous sommes frères, que nous nous recevons tels ;

C’est en Lui que nous apprenons à aimer ;

 

Approchons-nous de Lui !

Et puis d’ailleurs, c’est seulement en Lui que nous saurons Le dire, dans ces divers événements que nous préparons pour mieux Le faire connaître…

 

Quel sens tout cela aurait-il sans Lui ?

Il est Celui qui donne sens, qui évite de se perdre dans les multiples détails pratiques ou de s’échouer dans les chamailleries !

Et je crois bien que la messe devrait être inscrite d’office dans le programme d’une journée de réunion !

 

jeudi, mai 10 2012

Si, toi aussi, ta vie quotidienne ne te semble pas tous les jours franchement méga poétique

 

 

 

De passage par ici, mes yeux s’arrêtèrent bien sûr – esprit de contradiction oblige – par là ;

Sur un calendrier délicatement posé en chevalet à la page du jour, on pouvait lire une simple phrase attribuée à Rilke :

 

« Si ta vie quotidienne te paraît pauvre, ne l’accuse pas, accuse-toi plutôt.

Dis-toi que tu n’es pas assez poète pour en convoquer les richesses. » …

 

Si ta vie quotidienne te paraît pauvre,

Et que tu peines, et que tu râles devant la feuille souvent grisâtre de la vie,

Demande Lui d’en convoquer toutes les richesses !

 

Si ta vie quotidienne te paraît pauvre,

Demande Lui de te faire prophète de Sa Beauté inaltérable,

De te faire poète de Sa grâce !

 

Demande Lui l’émerveillement pour, en tout, Le chercher,

Et, en étincelles cachées autant qu’en rayons éblouissants, L’admirer.

Demande Lui Ses mains pour agir,

Et pour, là où tu te trouves, ainsi L’écrire. 

 

Si ta vie quotidienne te paraît grise

Et que le monde semble crouler

Sous des malheurs bien trop grands

Pour tes pauvres petits moyens de petit poucet rêveur,

Demande Lui Ses yeux pour l’admirer ;

Demande Lui Son cœur, pour l’aimer ;

 

Tu l’enrichiras alors, ta pauvre vie quotidienne, 

Par toute ta pauvreté, donnée.

 

mardi, mai 1 2012

A petits gestes, à petits pas

 

C’est une famille que je connais bien.

Dans le langage courant, on parlerait de cette famille comme une famille recomposée. Je n’aime pas ce terme : il sous-entend qu’il y a quelque chose de cassé définitivement, de rompu dont on essaierait laborieusement de recoller les morceaux. Alors qu’une famille, même s’il y a des ruptures, des éloignements, des séparations, elle est composée de ses membres, et elle le reste. Une famille, elle n’est jamais re-composée, quand bien même le jeu des affinités électives se fait, se défait, se refait…

 

Cette famille que je connais bien, elle était installée à la cafétéria d’un hôpital spécialisé dans le soin des enfants.

 

Cette famille, elle est un peu bizarre : il y a là la petite malade et, autour d’elle, ses parents et quelques autres. C’est qu’il y a eu des mariages, des enfants, des divorces, des remariages… De l’extérieur, il n’y a pas grand monde qui comprendrait comment est organisée cette table curieuse, un peu bruyante, et, d’ailleurs, il importe peu de savoir qui est qui : c’est leur histoire à eux.

 

Tout ce petit monde se tutoie et c’est assez amusant : c’est sûr, avec chacun, l’on partage des tranches de vie en commun, même si l’on ne s’est pas vu depuis longtemps et c’est une drôle d’impression que de se trouver tous autour de cette table. Car chacun appartient aussi à la vie des autres, et réciproquement ; et indélébilement.

 

Mais chacun a aussi des histoires délicates en commun. Des engueulades, des déchirures, des trucs lourds… Comment ne pas s’en souvenir en se voyant ? 

 

Mais ce jour-là était si particulier ! Chacun faisait des efforts. Non pas pour faire semblant de bien s’entendre, encore moins pour tirer un trait sur le passé mais parce qu’il y avait elle, cette jeune-là.

Cette petite qui souffrait et dont chacun autour de cette table était proche.

 

Alors, on se parlait, de choses et d’autres ;

Alors, on se souriait ;

Alors, on riait ensemble, comme pour conjurer le malheur et ouvrir la porte à autre chose, que l'on espère meilleur ;

Alors, on trinquait d'un café à l'à-venir. 

 

Vous savez, on voit souvent Dieu à l’hôpital ou l’on croit a contrario percevoir son absence, mais l’on parle rarement de Lui chez les visiteurs et les familles, simples êtres de passage dans ce grand lieu grouillant de vie et de souffrance.

 

A ce moment, je suis sûre que Dieu était là, dans ces petits efforts de rien pour s’aimer pour de vrai, sans faux-semblant.

Pour elle, et pour les autres, ses voisins ;

Pour être ensemble et entourer ;

Pour aimer, à petits pas de tendresse.

 

Dans cette famille que je connais bien, il y en avait une qui avait dans la tête, allez savoir pourquoi, comme une petite ritournelle de rien :

 « Ubi caritas et amor, Deus ibi est »

Et qui la laissait résonner et grandir dans la pauvreté de son cœur ;

Comme une prière de vie.

 

dimanche, mars 11 2012

Un truc de malades


 

 

Aimer, ça rime avec trop de verbes, il faut bien toute une vie pour savoir les décliner !

Et en plus, aimer, ça entre en résonance avec certains verbes qui ne riment a priori pas, qui ne sont pas de cet ordre : tout est question de découverte, de croissance en amour… D’ouverture, d’aventure, là où on ne l’attendait pas.

 

Récemment, j’ai découvert

Qu’aimer, certains jours,

C’était avoir, au sein même de la confiance, peur ;

Terriblement peur, peur pour toi.

 

Aimer alors, c’est proposer,

Ce qui semble un peu bizarre,

Mais ce qu’on sait être bon, ce qu’on croit aller profondément vers la vie.

 

« Dis, toi, as-tu pensé, crois-tu que…

Ne voudrais-tu pas réfléchir à recevoir ce sacrement-là ? »

 

Ouvrir discrètement une possibilité,

Orienter vers un qui saura l’aider,

La laisser rencontrer, choisir, se décider ;

Importance de la liberté… 

 

Alors même que la maladie continue ses ravages,

Alors même que la souffrance s’étend.

 

Parler, prier.

Se laisser choisir comme "marraine" pour celui-ci.

Accueillir.

Poser une main sur l’épaule et être à côté,

Accompagner, le regard un peu embué.

 

Prière mains imposées sur la tête ;

Onction d’huile sur le front ;

Onction d’huile sur les mains ;

Le Seigneur comme force…

 

Sourire de concert et voir ses larmes doucement couler,

Rendre grâce en communauté,

La serrer dans mes bras.

 

On a beau savoir que sacrement,

Ça ne rime pas avec sentiment,

C’est toujours touchant.

Mais quand c’est cette petite-là de ton sang,

C’est simplement bouleversant.

 

J'avoue que je n’ai pas toujours le cœur à rire en ce moment mais je l’ai tout de même quotidiennement en action de grâce ; et, mon Dieu, ce soir, je te rends grâce pour ces Sacrements qui viennent si bien parler à notre humanité, qui sont les mains, qui sont Tes mains que Tu tends pour nous relever.

 

dimanche, janvier 22 2012

Doux Seigneur !

 

Seigneur, donne-moi la douceur.

 

Seigneur, donne-moi cette douceur qui n’est pas mièvrerie mais bonté ;

Donne-moi cette douceur qui est avant tout regard aimant, humanisant, porté sur l’autre aussi bien que sur moi-même.

 

Seigneur, donne-moi cette douceur empathique qui sait rire avec celui qui rit, pleurer avec celui qui pleure, consoler celui qui subit l’adversité ;

Donne-moi cette douceur sympathique du visage toujours accueillant, du regard ouvert et franc, du cœur transparent.

 

Seigneur, donne-moi cette douceur qui jouxte et la tendresse, et l’humour ;

Donne-moi cette douceur qui est faible, toute faible, mais non pas une faiblesse.  

 

Seigneur, donne-moi la douceur de la bienveillance toujours première ;  

Donne-moi cette douceur si souvent blessée, si souvent déçue et piétinée mais invincible car, donnée à pure perte, l’on ne saurait éteindre sa gratuité, son rayonnement, sa force.

 

Seigneur, donne-moi Ta douceur.

dimanche, décembre 25 2011

Joyeux Noël !

au Mt St Michel

 

Prière silencieuse,

Veille dans le silence de la nuit, 

Soudaine clameur !

 

« Oui ! un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l'insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : « Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ». Ainsi le pouvoir s'étendra, la paix sera sans fin pour David et pour son royaume. Il sera solidement établi sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que fait l'amour invincible du Seigneur de l'univers. » (Isaïe IX)

 

Heureux Noël à tous dans l’accueil confiant du Seigneur :

qu’Il soit notre Joie !

 

mercredi, décembre 21 2011

Santons mais pas sans teint


La crèche, c’est toujours un joyeux bazar, surtout quand c'est moi qui l'organise ! 

 

 

 

Elle est grande, bizarrement installée pour éviter les atteintes d’un roux félidé mais, surtout, constituée de toute une humanité « santonnée ».

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jeudi, décembre 15 2011

A 10 jours de Noël

Station St Michel... l'archange, bien sûr !

Regarde le ciel... 
Vois, déjà, se lever Son Etoile ! 
 
 Les pieds bien sur terre, occupés à l'arpenter, 
Coeur et regard ouverts au plus sombre des souterrains, au plus noir des nuits,
Pour préparer Sa venue. 

jeudi, décembre 8 2011

Un mec crade

Un mec crade

 

 

Sortir des cours, fatiguée, comme toujours en ce moment ;

Courir pour rentrer travailler, encore, un peu plus, claquée ;

Décembre, juste avant les vacances : c’est la mauvaise période pour l’agrégatif.

Il est tout pâle ; il n’a pas le temps ; il a du mal avec son réveille-matin : la loose intégrale.

 

Gare St Lazare : ouf, la moitié du trajet est faite. A quelle heure mon train ?

 

C’est là qu’un mec tout sale s’approcha de moi, le type qui donne envie de le repousser direct : aviné, les cheveux crasseux, le reste pas moins, brinquebalant, la gueule en biais.

 

Et le raisonnement peu glorieux se met en place, tout naturellement, trop facilement : la lâcheté ordinaire quoi. Non, non, non, qu’il ne m’adresse pas la parole, pas envie, là, autre chose à faire ! Puis, il y a plein de monde dans cette gare pour s’occuper de lui, quoi ! Zut, il s’approche de moi, faisons mine de ne l’avoir pas vu… raté.

 

- Bonjou’ Gniéniorqmherimhqr ?

- Euh, bonjour, oui, pardon ? Excusez-moi, je n’ai pas compris ?

- Madm’selle, tu peux changer mon médaillon autour du cou ?

 

Là, je n’ai vraiment rien compris à cette demande étrange… Il avait un médaillon autour du cou, oui : un cœur tenu par une chainette. Mais pourquoi le « changer » ? Le quiproquo dura quelques secondes car je ne comprenais vraiment pas ce qu’il souhaitait. Au bout d’un moment, je compris : il fallait l’aider à enlever la chaine autour de son cou pour remettre le pendentif dans l’autre sens.

 

Je ne voyais pas l’intérêt…

Jusqu’à ce que je découvre que le pendentif avait deux faces :

Et le cœur tout emmêlé devient le cœur côté brillant de faux diamants.

 

- T’sais pourquoi je porte ça autour du cou ?

- Parce que le cœur, c’est l’amour ?

- P’tite m’selle, moi, j’porte un cœur parce que je veux aimer tout le monde. ».

 

Sciée j’étais.

 

Il m’a ensuite parlé de sa misère, de sa famille qui le rejetait : la bouche toute empâtée, je n’ai pas tout compris, mais je tâchais de l’écouter. Et puis, en guise de finale :

« Tu vois ce cœur là que je porte parce que je veux aimer tout le monde. Toi, merci. Tiens, je l’embrasse, j’embrasse ma main et je la mets sur ton épaule. Pour que toi aussi, tu sois forte et que tu aimes tout le monde. »

 

J’ai encore une fois failli rater mon train mais je n’ai pas regretté…

 

Dans le train, j’ai regardé la discrète croix que je porte toujours autour de mon cou :

Tu sais vraiment comment T’y prendre, Toi, pour qu’on ne T’oublie pas, hein ?

J’ai souri, puis en mon cœur s’est élevée une prière en guise de merci.

 

mardi, novembre 22 2011

Au pied de la croix

 Quand on fait des études de Lettres, on apprend la distance,

On goûte le nécessaire recul critique pour ajuster, pour peser, pour relire encore puis pour dire.

Délicat exercice auquel on n’a jamais fini de se frotter en disposant du large éventail des outils d’analyse critique : on sait alors la difficulté de poser un mot juste…

Et l’on peine à le poser.

 

Littéraire, je ne mets jamais ma foi de côté quand je lis, quand j’étudie, quand j’écris.

Et cela même quand j’étudie le programme d’agrégation « théâtre et violence », versant tellement dans cette violence, dans cette esthétique du choc qui n’est pas la mienne.

 

Pourtant, je vous l’avoue, j’ai du mal à crier avec les loups.

Question de caractère, question de formation ;

Question de choix, aussi, très certainement.

 

Les récents événements ont finalement peu parlé de théâtre contemporain ou d’art ;

Les récents événements ont surtout si peu parlé de foi…

 

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mardi, novembre 8 2011

Présent d'automne

 

Froid feutré de l’automne qui progresse ;

Froid de plus en plus silencieux, comme rendu opaque par cet amuïssement sonore progressif :  

Peu de marcheurs dans les rues, les êtres commencent à se terrer, à se blottir chez eux ;

Ici ou là, des fumées qui s’élèvent, signes des foyers bien chauffés,

Quand ce n’est pas celle s’échappant de ma bouche à force de respirer dans le froid.

 

Elles semblent loin ces belles et vastes étendues de l’été…

Ils semblent loin ces projets, ces rêves estivaux faits au doux soleil revigorant !

Et ces concours à préparer, qui riment si bien avec aridité ;

Et ces services à assumer, divers et variés.

 

Le champ de vision semble se réduire, se concentrer…

 

Pourtant, c’est ici, dans ce coin,

Dans ce tout petit coin d’automne,

Fait d’études, fait de rencontres, fait de travail,

Fait de peines et de joies, minuscules comme majuscules,

Que Tu m’appelles Seigneur.

 

Temps, espace,

Tout petit coin de vie…

Que Tu m’appelles, Seigneur, à habiter pleinement.

 

Parce que c’est aussi dans ces toutes petites étendues de rien du tout,

Dans ces espaces comme resserrés de l’automne,

Simplement ici, que Tu désires faire Ta demeure

Parmi nous, en nous : 

Se laisser travailler

Pour T’y rendre présent, un peu plus.

 

Et rendre grâce, soir et matin,

De ce qui a pu se vivre de grand dans le tout-petit du quotidien

Et Te demander la grâce de continuer, fidèlement,

A s’en émerveiller.


mercredi, octobre 5 2011

Une vieille

 

Depuis ma plus tendre enfance, j’ai un amour marqué pour ceux que l’on appelle parfois pudiquement les Anciens – pas seulement de l’Antiquité. J’estime leur âge, leur expérience et cette forme de sagesse qui est souvent la leur, portant un regard devenu affiné par les années sur le monde et sur la vie. J’aime ces rides et ces regards qui disent une histoire, qui révèlent un être… J’aime vraiment les regarder, emplie de respect pour ces années qu’ils ont traversées, comme ils ont pu, le mieux qu’ils ont pu.

 

J’aime les retrouver à une messe, dominicale ou de semaine, souriant à ma jeunesse leur répondant parfois avec trop d’exaltation ; ou au détour d’une rue, faisant leur marché autant que leur provisions des derniers potins du quartier. Avec amusement, avec tendresse.

 

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vendredi, septembre 16 2011

Lectures d’été : « La vie devant soi » ou la braise incandescente de l’amour

 Aujourd’hui, j’hésite mais je voudrais vous parler d’un livre un peu particulier… d’une histoire de fils… Bon, disons-le tout net : moi aujourd’hui, je voudrais vous parler d’une histoire de vrais fils de putes.

 

En fait, sous cette accroche choquante[1] je voudrais surtout vous parler d’un livre qui narre une magnifique histoire d’amour. Ce livre, ce n’est pas une sortie récente mais celui qui obtint le Goncourt 1975 : La Vie devant soi d’Emile Ajar – Romain Gary, que je n’avais jamais ouvert.

 

C’est l’histoire tragique de pauvres mômes nés suite à une passade de leurs mères prostituées, et mis en pension chez Madame Rosa, elle-même une ancienne bien connue du métier, trop vieille pour « se défendre avec son cul »[2]. Rien de bien joyeux a priori, une vie à la limite de la clandestinité, dans un milieu fangeux et méprisé.

 

Pourtant, à lire cette histoire, qui est surtout celle du héros, Mohammed, on se prend à sourire. Sourire des réflexions de gosse, pas si bêtes, pleines de finesse et si bien (d)écrites par Ajar, mais encore plus sourire de la tendresse qui se dessine page après page dans un univers si grossier et si humainement drôle.  

 

Plongé dans le monde de la prostitution qui est celui du sexe sans l’amour, Momo pose, se pose et nous pose à nous aussi cette question essentielle : « Est-ce qu’on peut vivre sans amour ? ». C’est la question centrale du livre, l’unique question en réalité tant elle est vitale. Et il vit pour y répondre.

 

Momo, il aime la vie, puis il aime Madame Rosa, de tout son petit cœur. Et Madame Rosa, elle, elle le protège, elle l’aime, même quand ses mandats n’arrivent pas. C’est l’amitié entre un jeune Musulman et une vieille Juive, l’amour impensable et incroyable, maternel et filial, qui fleurit à travers tous les travestissements et toutes les pauvretés de l’humanité. C’est l’Amour qui, seul, résiste jusqu’à la fin et est « capable de tout, croit tout, endure tout »[3].

 

A la fin si rocambolesque succèdent ces derniers mots, sonnant comme une réponse finale, même au sein des dernières notes d’humour : « il faut aimer ».

 

Je ne sais pas si c’est parce que je l’ai lu sur le Camino et qu’il reposait à côté de ma Bible mais j’avais en écho du St Jean : « Mes enfants, nous devons aimer, non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. » Bizarre, non ? 

 



[1] Faites pas genre, je vous ai vus le lever votre sourcil !

[2] Je cite, hein…

[3] Alors là, je cite aussi, mais, ô indice, c’est un autre Livre. 

mercredi, août 31 2011

Vitamine pour septembre, et pour la suite !


Parce que ça fait du bien de le relire…

Mais surtout ça fait du bien de le redire, de le revivre, d’en vivre et revivre tous les jours ! 


 

« Et c’est alors que j’ai entendu : « Je t’aime ». Ca alors ! J’te jure que j’ai failli tomber en pâmoison ! Ce Je t’aime, je ne l’ai pas entendu dans le creux de l’oreille, c’était beaucoup plus fort que ça : je l’ai entendu par l’esprit, par le cœur. Une tendresse infinie qui serait montée comme une mer intérieure pour t’immerger. Et j’ai compris que c’était Dieu qui m’avait submergée et subjuguée. Là, tu ressens un sentiment océanique, et tu ressors en île, tout éclaboussé de bonheur. Alors a commencé entre lui et moi une grande histoire d’amour.

 

Depuis que je connais Dieu, j’ai beaucoup changé. Oh ! de l’extérieur, je n’ai pris que quelques centimètres, mais j’ai peuplé mon royaume intérieur de plusieurs milliers de sujets d’intérêt, et je suis bien décidée à ne pas en rester là ! Voilà, voilà : avant, je n’étais qu’un petit bout de femme de rien du tout ; maintenant, je suis une créature unique, parmi des milliers de milliers. C’est une sacrée métamorphose qui est à la portée de tout le monde, à une condition : aimer et se sentir aimé. Pour de vrai, et pour toujours. »

 

Tiré, bien sûr, de Jade et les sacrés mystères de la vie de François Garagnon.

 

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